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Disney Television Animation
Le retour de Jafar

C'est le 20 mai 1994 que Le retour de Jafar fait une entrée remarquée au Québec et lance la nouvelle vague de vidéo conçue exclusivement pour le marché de la vidéo. Il faut attendre le 4 mai 1995 pour que la vidéo phénomène arrive aussi en France Premier film d'une longue série de suites, la vidéo a marqué le renouveau de Disney en ternissant à jamais son prestige initial. Il n'existe aucun doublage québécois sur ce film, contrairement au premier et au troisième volet de la franchise Aladdin. Ce qui s'avère être un curieux choix artistique. On notera également que pour la version française, Eric Metayer ne reprit pas le rôle de Iago. Il sera cependant de retour sur le personnage pour Aladdin et le roi des voleurs.

Un problème éditorial entoure la sortie de la vidéo de 1995 en France : le contenu de cette vidéo mentionne les prochaines sorties locatives dans les vidéoclub (alors qu'il s'agit d'une édition commerciale !), la VHS a également été commercialisée indifféremment avec une jaquette correcte indiquant les mentions "Réservé à la vente" avec l'hologramme habituel (comme c'est le cas sur ce site) et des jaquettes dépourvues de cette mention et sans hologramme (celle que j'ai acheté). Le mystère reste entier encore aujourd'hui.

L'intrigue

Prisonnier de la lampe magique dans laquelle Aladdin l'a enfermé, Jafar ronge son frein en attendant d'en être libérée. Après une première tentative d'évasion ratée à cause de la trahison de Iago, la rencontre fortuite d'un voleur permet à Jafar de manigancer la plus sombre des machinations dans le but d'assouvir sa vengeance.

Analyse de l'oeuvre

C'est dans l'allégresse la plus totale que j'ai accueilli, comme beaucoup d'autres fans au même moment, Le retour de Jafar à bras ouvert. Et avouons avec honte qu'à cette période juvénile je n'avais absolument pas perçu la qualité désastreuse de l'oeuvre, tout heureux d'avoir entre les mains pour la toute première fois une suite directement en vidéo et qui poursuivait l'histoire d'Aladdin. Ce n'est réellement que quelques années plus tard, devant la déferlante des vidéos spécifiquement conçues pour la marché de la vidéo que j'ai peu à peu révisé mon jugement. Quoi qu'on puisse reprocher à l'aire de Michael Eisner à la tête de la compagnie Disney, si ces vidéos ont connu un tel succès, c'est un peu beaucoup de notre faute aussi d'avoir autant plébiscité la sortie de Le retour de Jafar.

A dire vrai, tenter d'analyser Le retour de Jafar, c'est se confronter soit-même à un dilemme effroyable : on déteste d'autant plus cette oeuvre au raz des pâquerettes qu'on a longtemps été subjuguée par cette première exclusivité vidéo dans laquelle on ne détectait autrefois rien de choquant. Car il faut bien l'avouer, Disney nous avait déjà largement habitué à proposer des « suites » de ces films sous la forme de séries télévisées, dont la qualité était largement inférieure au grand classique de référence. C'était notamment le cas des séries comme Les nouvelles aventures de Winnie l'ourson, Super Baloo, La petite sirène ou encore Bonkers, de star à agent qui ne brillaient pas vraiment du sceau de l'irréprochabilité. C'est un peu normal me direz-vous, les moyens mis en oeuvre pour réaliser ces séries ne sont en effet pas les mêmes et - surtout ! - leur cible principale est résolument le très jeune public. Le retour de Jafar s'inscrit naturellement dans ce public cible plus benêt et moins exigeant que les adultes. Techniquement le film n'est d'ailleurs pas du tout inférieur à la qualité intrinsèque des séries d'animation. Il fait en effet jeu égal à ce niveau avec elles. La comparaison n'étant pas si anodine puisque Le retour de Jafar relie en fait tout simplement ce qui aurait du être les trois premiers épisodes de la série télévisée.

Le retour de Jafar possède plusieurs atouts dans sa manche. D'abord la fin de Aladdin restait largement ouverte. Ensuite, le premier film avait l'avantage de mettre en scène un méchant très charismatique, qu'on espérait donc secrètement revoir un jour ou l'autre. Enfin, tel un dernier joker infaillible, on pouvait se procurer Le retour de Jafar chez soit pour le voir et revoir en boucle, sans avoir besoin d'attendre un an entre la sortie en salle et sa sortie vidéo (ce qui était aussi fastifieux que courant à cette époque). Bref, vous l'aurez compris, le film avait donc tous les atouts en main pour cartonner. Nous sommes tous à un moment ou à un autre tombé dans le piège de Le retour de Jafar en nous ruant massivement à sa sortie en vidéo, au point d'en faire la VHS la plus vendue de l'année 1994.

Or, sorti de la période d'enfance où l'on pardonne à peu près tout et n'importe quoi au film (trop heureux de suivre les nouvelles aventures de nos héros favoris), le revisionnage de Le retour de Jafar en tant qu'adulte détruit immédiatement toutes les illusions qui nous avait auparavant subjuguées. Que ce soit au niveau de l'animation, exécrable à plus d'un titre en comparaison du grand classique dont il fait suite, ou bien à celui des décors en carton-pâtes vides d'intérêt, ou encore à ses chansons mal inspirées, tout respire la trahison. Avec Le retour de Jafar, Disney a non seulement trahit son public, mais s'est également arrangé pour le rendre coupable de sa mauvaise action : le public n'a qu'à s'en prendre qu'à lui même pour avoir tant plébiscité ce pur produit marketing.

Foncièrement, Le retour de Jafar s'en tire relativement bien au niveau du scénario. Vu le peu de moyens déployés, il faut reconnaître que Disney Television Animation s'en est à peu près tiré correctement. Le plan de Jafar pour se venger est certes prévisible, mais il a le mérite d'être crédible et dans la continuité d'Aladdin. Le film apporte aussi un nouvel éclairage intéressant au personnage de Iago. Le retour de Jafar propose également un personnage franchement cocasse et qui porte si bien son nom : Abys Mal. Mais hormis cela, difficile de sauver quoi que ce soit d'autre. Aladdin n'a pas vraiment appris de son expérience passé en restant tout aussi désinvolte, le Génie a perdu toute espièglerie (suite au départ de Robin Williams à ce moment là brouillé avec la compagnie), Jasmine reste figée dans un rôle de simple faire valoir, tandis que le Sultan n'est là que pour servir de prétexte au scénario. Je ferais enfin l'impasse sur Rajah et Abu qui ne sont là que pour la forme.

Il n'y a qu'une seule chose à retenir de Le retour de Jafar : il a créé un trou béant dans la crédibilité de la compagnie Disney, et ouvert la voie à une multitude de suites marketing souvent infâmes. Sans comprendre à ce moment là que c'était une erreur monumentale, la compagnie Disney s'est engouffrée dans cette brèche, trop avide de ses exclusivités vidéos au coût dérisoire mais ô combien rentables. Et plus les exclusivités vidéos se sont multipliées, plus le voile de la crédibilité de Disney s'est déchirée, au point qu'elle a finit par se discréditer définitivement auprès du public. Pire, les exclusivités vidéos ont parasitées les exploitations en salle des grands classiques, le public ayant été complètement embrouillé par la multitude des sorties événementielles des suites exclusivement conçues pour la vidéo.

En fin de compte, Le retour de Jafar est donc un énorme paradoxe dans la galaxie Disney. Il est le résultat d'une combinaison désastreuse entre des choix commerciaux éhontés et un engouement sans précédent du public. Cela nous a conduit à une décennie de mauvais choix stratégiques ainsi qu'au règne sans partage et catastrophique des suites à la qualité discutable. Ce n'est réellement que douze ans plus tard que la compagnie Disney a vraiment prit conscience qu'elle avait bu la tasse et était en train de se noyer. Mais la blessure de Le retour de Jafar est encore aujourd'hui très profonde, la compagnie Disney a heureusement depuis reprit le droit chemin même si elle n'a pas encore totalement réussit à tourner définitivement la page sur cette période la plus sombre de sa longue vie.

Olivier J.H. Kosinski - 04 mai 2012

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 1994)

Aladdin : Paolo Domingo

Le Génie : Richard Darbois

Jasmine : Magali Marney (Dialogues)

Jasmine : Karine Costa (Chant)

Jafar : Féodor Atkine

Iago : Philippe Videcoq

Le Sultan : Teddy Billis

Abys Mal : Jean-Loup Horwitz

Le colporteur : Bernard Alane

Abu : Frank Welker

Sources :
Planète Jeunesse

1.5