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Walt Disney Pictures
Dans l'ombre de Mary

La promesse de Walt Disney / Sauver M. Banks

A l'origine il n'avait jamais été envisagé que les studios Disney soit producteur de ce long métrage. Contre toute attente, les studios sont finalement devenu co-producteur et ils ont même ouvert leurs archives à l'équipe du film, rendant notamment possible l'accès aux véritables enregistrements audio de Pamela L. Travers. Le film est sorti en salle sous le nom de Sauver M. Banks le 20 décembre 2013 au Québec, et fut repoussé au 5 mars 2014 en France sous le titre de Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney. Le film dispose d'une version québécoise et d'une version française. Notons d'ailleurs que Disney France a imposé la voix de Jean-Philippe Puymartin (voix habituelle française de Tom Hanks) pour le rôle de Walt Disney dans les deux versions.

L'intrigue

Inspiré de faits réels, ce film raconte l'histoire extraordinaire et méconnue de la création du film Mary Poppins. C'est aussi l'histoire de la relation houleuse qu'entretinrent le légendaire Walt Disney et l'auteure P.L. Travers, une relation si tendue que le film faillit bien ne jamais voir le jour...

Analyse de l'oeuvre

Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney n'est pour ainsi dire pas du tout une adaptation live d'un long métrage animé de Disney. Je lui consacre toutefois une fiche sur le site pour deux raisons : d'abord parce que ce long métrage veut nous raconter les origines de la création du film Mary Poppins, ensuite parce qu'il s'agit d'un film qui écorne l'image de Walt Disney. Très librement inspiré d'une biographie, Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney se regarde comme une comédie dramatique sur fonds de droits d'auteur autour d'un livre de Pamela L. Travers mettant en scène une nounou un peu fantasque. J'avoue avoir été surpris par ce long métrage que je n'avais, dans un premier temps, pas l'intention de découvrir avant de me décider à l'inclure dans le focus spécial « Adaptation Live » en août 2014, et surtout qu'il ai été produit par la compagnie Disney. Parce que ce long métrage est une grande fresque qui n'hésite pas à égratigner sans concession l'image de Walt Disney.

Depuis plus de 80 ans et une multitude de long métrage produits, combien d'auteurs ont - ou auraient - été scandalisés voire choqués de voir porter à l'écran leurs oeuvres aussi profondément remaniées ? D'autant que Disney n'a jamais hésité à remanier en profondeur chaque récit que l'entreprise souhaitait adapter pour ensuite en imposer sa propre et unique version de l'histoire. Histoire qui devient par la suite une référence internationale aussi sacrée et qu'intouchable aux yeux du grand public. Les craintes de Pamela L. Travers sont donc plus que justifiées, et l'ont comprend d'autant plus pourquoi il aura fallu 20 ans pour que Disney puisse porter Mary Poppins à l'écran. Vous le savez sans nul doute si vous dévorer régulièrement des livres, vous vous forgez à travers votre imagination votre propre univers. C'est la même chose pour son auteur qui, lorsque qu'il la couche sur papier, retranscrit sa propre vision. Problème, l'auteur et ses lecteurs ne s'accordent pas toujours. C'est même pire quand un film est produit, ce dernier fixe une image ferme et définitive du roman dont il s'inspire, quitte à s'en éloigner totalement.

Du film, je laisserai volontairement de côté la reconstitution « historique » des studios Disney durant le début des années 60. Références, clins d'oeil ou même erreurs me passent en effet au dessus de la tête, d'autant plus que la retranscription fidèle ou imagée de cette période semble s'adresser aux seuls purs fans de la marque. Tous les autres n'en auront que faire, moi inclus, puisque cela reste au final très secondaire pour la compréhension du récit. Non, Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney surprend surtout pour la confrontation entre deux fortes personnalités, dont la balance penche systématiquement en faveur... de Pamela L. Travers. Ce long métrage n'hésite pas un seul instant à dresser un portrait accusateur de Walt Disney, propulsé en tant que banal chef d'entreprise charismatique qui use de son habileté naturelle pour parvenir à ses fins. Ceci, peu importe le moyen. Un détail d'une certaine importance que le titre français met à l'honneur, contrairement au banal « Sauver M. Banks » qui n'est que le propos secondaire du récit (mais respectueux du titre original). Bien entendu, même si l'on sait qu'il s'agit ici d'une pure fiction, ce point de vue déroute pour un film « Disneyen ».

Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney semble ainsi s'obstiner à élever Pamela L. Travers sur un piédestal, tandis que Walt Disney est lui au contraire relégués aux abîmes. Le scénario du film, entrecoupé de flash-back, nous montre ainsi minute après minute comment le charisme d'un homme parvient à faire avaler une couleuvre à un auteur, qui finit bel et bien par être dépouillé de son travail ! Si l'on s'en tient à cette fiction (qui n'est pas un documentaire fidèle je le rappelle), à la fin du film les pires craintes de Pamela L. Travers se sont donc au final toutes réalisées sans aucune exception puisque rien entre les flashback et le film de 1964 ne s'accordent. Cela commencera par le choix des comédiens, des séquences entières préalablement finalisées, l'imposition de l'animation ou des chansons composées avant même l'arrivée de Pamela L. Travers dans les locaux de la compagnie. L'intégralité du film nous montre ainsi comment l'équipe Disney parvient à manipuler l'auteur pour lui faire accepter tout sans lui concilier quoi que ce soit (quitte à les lui cacher). Au bout d'un moment, la « magie Disney » va finir par opérer autour d'une séquence emblématique où les dernières défenses de Pamela L. Travers finissent par tomber et où celle-ci se met à danser. Jusqu'à ce que la supercherie lui retombe tout de suite après à la figure !

A partir de ce point précis du film, les scénaristes de Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney décident finalement de ne pas se risquer plus loin dans le portrait accusateur de Walt Disney. J'en ignore la raison, mais il est flagrant de constater que la dernière partie du long métrage s'aseptise soudainement. Le final du film laisse le spectateur sur sa faim car il préfère jouer de prudence dans le message qu'il veut véhiculer, nous laissant seul face à l'expectative. Pamela L. Travers et Walt Disney sont dès lors remis sur un pied d'égalité, où le portrait de la première nous la montre comme lunatique tandis que le second redevient paternaliste. C'est sans doute le seul réel reproche que je ferais à Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney qui n'a pas voulu aller jusqu'au bout de l'idée développée pendant les deux premiers tiers du film. Il s'agit probablement d'un choix délibéré pour ne pas heurter à la fois la compagnie Disney, qui n'était à l'origine pas destinée à produire ce film, ainsi que les fans virulents qui auraient été outré de voir Walt Disney aussi entâché. Cela ne retire cependant rien à la qualité de l'oeuvre, qui reste une très agréable fiction de plus de deux heures.

Dans tout événement historique, il y a systématiquement plusieurs sons de cloches. Démêler le vrai du faux est extrêmement difficile pour qui n'a jamais été impliqué directement par ces évènements. Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney s'évertue donc à romancer de possibles raisons qui ont poussées Pamela L. Travers à dénoncer cette hérétique « Mary Poppins », que le public a pourtant acclamé, et son refus catégorique de voir à l'avenir un autre de ses romans porté à l'écran. On retiendra que le long métrage tient la route, qu'il se veut cocasse, que tous les comédiens sont excellents dans leurs rôles et que le film pullule d'extraits du long métrage de 1964, dont on peut d'ailleurs entendre avec bonheur la version française originale ! Au final, Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney fait figure d'exception dans leur catalogue par ce choix doux-amer qu'il dresse des coulisses Disney d'une adaptation d'un roman porté à l'écran.

Olivier J.H. Kosinski - 22 août 2014

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Voxographie Francophone

Doublage Commun (France / Québec - 2013)

Walt Disney : Jean-Philippe Puymartin

Doublage (Québec - 2013)

Pamela Lyndon Travers : Élise Bertrand

Ginty : Kaly Roy

Travers Goff : Martin Watier

Margaret Goff : Émilie Bibeau

Ralph : Pierre Auger

Don DaGradi : Fréderic Desager

Robert Sherman : David Laurin

Richard Sherman : Hugolin Chevrette

Tommie : Claudie Chatel

Dolly : Aline Pinsonneault

M. Belhatchett : Jean-Marie Moncelet

Tante Ellie : Catherine Hamann

Diarmuid Russell : Jacques Lavallée

Doublage (France - 2013)

Pamela Lyndon Travers : Frédérique Tirmont

Don DaGradi : Bernard Alane

Ralph : Philippe Peythieu

Richard Sherman : Jean-Christophe Dollé

Robert Sherman : Alexis Tomassian

Travers Robert Goff : Boris Rehlinger

Helen "Ginty" Goff : Coralie Thuilier

Margaret Goff : Ingrid Donnadieu

Tommie : Pauline Larrieu

Dolly : Véronique Alycia

Tante Ellie : Anne Massoteau

Diarmuid Russell : Bernard Lanneau

Mr. Belhatchett : Frédéric Cerdal

Sources :
Forum Doublage Québec
Forum Doublage France

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