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Dreamworks Animation SKG
Kung Fu Panda 3

Kung Fu Panda 3 sort au cinéma le 29 janvier 2016 au Québec et deux mois plus tard, le 30 mars 2016, en France. Tout comme ses prédecesseurs, le long métrage dispose d'une version québécoise ainsi que d'une version française.

Avis aux collectionneurs : Première co-production avec la Chine, le long métrage bénéficie là-bas d'une version spécialement adaptée pour le public chinois puisque la synchronisation labiale des personnages est strictement calée sur les dialogues en mandarin. Les version internationale et chinoise du film sont donc techniquement différentes pour l'animation des visages des personnages.

L'intrigue

Pô avait toujours cru son père disparu, mais le voilà qui réapparaît ! Enfin réunis, père et fils vont voyager jusqu'au paradis secret du peuple Panda. Pô y fait la connaissance de certains de leurs semblables, tous plus extraordinaires, drôles et attachants les uns que les autres. Mais lorsque le maléfique Kai décide de s'attaquer aux plus grands maîtres chinois du kung-fu en les écrasant les uns après les autres, Po va devoir réussir l'impossible : transformer tout un village de pandas maladroits et rigolards en experts des arts martiaux...

Analyse de l'oeuvre

Parmi tous les nombreux personnages inventés par Dreamworks Animation SKG, ceux présent dans la saga Kung Fu Panda sont incontestablement mes favoris, très loin devant ceux de la franchise Dragons que j'affectionne pourtant aussi. Pas vraiment à cause du premier film, bien qu'il soit admirable, non, c'est surtout grâce à Kung Fu Panda 2 qui a emmené la saga à un tout autre niveau, celui de l'excellence ! Il était donc obligatoire que Kung Fu Panda 3 fasse un sans faute, sous peine de désacraliser des personnages tout simplement formidables à mes yeux. J'avais donc extrêmement hâte de revoir tous ces personnages dans une toute nouvelle aventure inédite. Pourtant, au sortir de la salle pour une séance que j'ai globalement apprécié, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un léger malaise. Il a donc fallu que je le revoie une seconde fois pour tenter de comprendre l'origine de ma circonspection. La seconde fois ne m'a pas vraiment mieux éclairé sur ce petit détail qui me gênait dans ce long métrage moins palpitant que ces prédécesseurs. J'ai donc repoussé d'autant plus la mise en ligne de cette analyse le temps d'y voir enfin plus clair. Contrairement à mes habitudes, je suis même allé consulter les informations relatives aux coulisses du film, chose que je ne fais d'ordinaire jamais avant d'avoir terminé mes analyses. Et à force, au bout de plusieurs jours, une lumière diffuse a commencé à apparaître. Je venais d'entrouvrir les portes de mon esprit, en me posant une question essentielle : et si le héros du film n'était pas Pô ? Tout c'est alors illuminé ! J'ai enfin saisi ce petit rien qui manque à Kung Fu Panda 3 et ne fait pas de lui un chef d'oeuvre.

Pour comprendre cette petite étincelle qui manque à Kung Fu Panda 3 par rapport à son prédécesseur, il faut tourner son regard vers les conditions particulières de réalisation du film. En 2012, Dreamworks Animation SKG s'associe avec trois investisseurs chinois, China Media Capital, Shanghai Media Group et Shanghai Alliance Investment, afin de fonder le studio Oriental DreamWorks qu'ils détiennent à hauteur de 55 % des parts. Comme chacun le sait, aujourd'hui, le succès ou le flop mondial d'un film américain est intrinsèquement lié à sa popularité en Chine. Le pays est en effet une terre nouvelle peuplée de milliard d'être humains dont le poids économique fait incontestablement pencher la balance. Par cette association, Dreamworks devient alors la première entreprise qui obtient une licence d'exploitation et d'exportation de ses oeuvres en Chine. Oriental DreamWorks est évidemment une belle aubaine à une période où Dreamworks Animation SKG essuie plusieurs revers financiers, notamment en raison de l'incompréhensible échec de Les cinq légendes. Afin d'économiser un peu sur les deniers du groupe, Kung Fu Panda 3 est co-réalisé avec la Chine. Environ un tiers du film est ainsi réalisé par Oriental DreamWorks, une première pour un studio américain, dont la décision sera lourde de conséquence pour le long métrage. Car en n'étant pas contributeur majoritaire dans la branche orientale, Dreamworks Animation SKG doit faire des concessions. La principale étant d'être complètement en accord avec le département de la propagande du Comité central du Parti communiste chinois, le tout aussi célèbre que décrié comité de censure de l'empire du milieu.

De fait, le scénario de Kung Fu Panda 3 est bridé (vous me pardonnerez l'expression) dans son approche, laissant de côté l'approfondissement caractéristique de Kung Fu Panda 2, construit comme une véritable tragédie, grâce à un méchant extrêmement charismatique dont l'histoire réussissait à le prendre en pitié. Ici, la psychologie de Kai est réduite à peau de chagrin pour n'être qu'une banale histoire de vengeance entre frères d'armes. On prend certes un grand plaisir à revoir l'énigmatique Maître Oogway, mais cette querelle fratricide est un bien mince fil conducteur, qui plus est assez maladroitement reliée à la scène finale de Kung Fu Panda 2, où le père de Pô découvrait que son fils était toujours en vie. C'est ce qui m'a laissé perplexe durant plusieurs semaines après avoir vu le film à deux reprises. J'ai alors pris sur moi de lui porter un regard complètement neuf afin de mieux apprécier Kung Fu Panda 3. Pour y parvenir, il fallait écarter Pô comme non héros de l'intrigue. Dès lors, j'ai compris que Dreamworks Animation SKG voulait emmener ses spectateurs dans une histoire différente, un peu plus subtile et en accord avec le comité de censure Chinois : l'union fait la force. Pô sert, tout au long du film, de catalyseur pour toutes les personnes qui l'entourent, afin de les unir contre un ennemi commun. Kung Fu Panda 3 évoque de manière allégorique les grands principes de la philosophie orientale du Qi. Pô réussit donc là où Kai va échouer, en voulant conserver un immense pouvoir à lui tout seul.

C'est d'ailleurs là que le bas blesse dans Kung Fu Panda 3, ce petit rien qui m'avait tant dérangé repose sur les épaisses épaules de Pô. Pour réussir le tour de force de réunir à lui ses amis, Dreamworks Animation SKG fait le choix de le transformer trop vite en « surpanda ». De simple héros, il devient super-héros, les scénaristes allant jusqu'à piocher dans la mythologie des comics, jusqu'à le faire renaître. Problème, Pô est continuellement dépeint dans le film comme un panda inchangé, qui avait déjà cette force en lui depuis le début. Pô reste donc ici figé dans ses attitudes, ce qui constitue mon plus grand regret dans le film, là où son évolution était logique et admirable dans Kung Fu Panda 2. Mais cela ne veut pas dire que Kung Fu Panda 3 soit mauvais. Le film regorge de bonnes idées, placées ici et là de manière judicieuse et brise, enfin, la fatidique malédiction du troisième volet raté, tradition malheureuse de Dreamworks jusqu'ici. Par exemple, l'opposition entre le père biologique et le père adoptif de Pô est un vrai régal. Les deux s'affrontent, s'opposent, finissent par se comprendre et s'acceptent mutuellement. L'autre bonne idée du récit, et qui me faisait peur lors de la vision des bandes annonces, c'est le traitement apporté au village des pandas. Je redoutais plus que tout que le film s'enlise devant la multiplication des personnages. Contre toute attente, Kung Fu Panda 3 les présente agréablement, sans jamais surenchérir avant de revenir vite au coeur de l'intrigue globale. On regrettera juste que le film soit pour cela obligé de reléguer à l'arrière-plan les Cinq Cyclones, à l'exception de l'excellente Tigresse une fois de plus complètement dépassée par les idées incongrues de Pô !

Pour la mise en scène, Kung Fu Panda 3 reste incontestablement plus sage que Kung Fu Panda 2 et un peu moins épique que Kung Fu Panda. Si les chorégraphies sont toujours autant habilement maîtrisées, le long métrage ne va cette fois pas jusqu'au délirium visuel (on se rappellera l'effarante course poursuite en charrette du second volet). Le film préfère contrebalancer cette approche en synthétisant deux époques : celle plus lisse du premier film et celle plus dévergondée du second. Kung Fu Panda 3 est conçu comme un entre-deux réussit, sans aucun doute afin de réconcilier les amateurs de l'un et de l'autre film. Visuellement, Kung Fu Panda 3 cache moins de codes visuels que ces prédécesseurs, mais il fait le choix du vert de jade comme couleur dominante. La couleur est en occident associé au calme, à l'environnement mais aussi à l'espérance. Tout au contraire, en Chine, le vert a une valeur négative et s'oppose au rouge qu'il est impardonnable d'associer entre eux. Il est d'ailleurs intéressant de voir comment le film joue sur les couleurs tout au long de l'intrigue. Le monde spirituel est chaleureux et dominé par le doré jusqu'à ce que Kai le pervertisse. Dans le monde des vivants, c'est principalement le rouge qui prédomine dès lors que le bonheur règne. Dès que la tension monte et que la menace de Kai apparaît, c'est l'ocre qui prend le pas sur le reste des couleurs. Dans les moments de calme et de nostalgie, on assiste à une dominante de bleu, qui s'avère une excellente association avec le village reculé des pandas. Rien n'est donc vraiment laissé au hasard dans Kung Fu Panda 3.

Pour la bande originale, Hans Zimmer rempile pour la troisième fois sur la saga, mais cette fois en solitaire (il était accompagné de John Powell dans les deux films précédents). Il compose pour Kung Fu Panda 3 une partition dont les thèmes les plus dominants sont la tristesse et le regret. Le film démarre d'ailleurs sur une reprise du thème principal de Kung Fu Panda, mais cette fois joué majoritairement avec des instruments à cordes (piano, violons, contrebasse) accompagné d'instruments à vent en arrière fonds. Cela donne immédiatement la tonalité générale du film, porté entre la nostalgie d'un passé qui hante ses protagonistes et l'espoir d'un renouveau grâce à l'intervention du Guerrier Dragon. On retrouve constamment cette dualité dans la bande originale du long métrage, que ce soit sur le magnifique thème de Kai (qui revient adroitement à plusieurs moments du film) ou encore celui de la relation entre Pô et son père biologique. Malgré tout, Kung Fu Panda 3 ne s'avère pas non plus continuellement morose. Certains morceaux s'avèrent très fun à entendre, ils accompagnent même superbement l'action à l'écran. Cependant, globalement, en accord avec un film de nature plus sage, Hans Zimmer reste ici dans un registre résolument plus classique. Les thèmes musicaux les plus délirants proposés dans Kung Fu Panda 2 sont aux abonnés absents dans Kung Fu Panda 3. Mais qu'à cela ne tienne, la bande originale de ce troisième épisode réussit mieux à vivre en parfaite autonomie, puisqu'il se dégage une plus forte émotion rien qu'à l'écoute, alors que celle du film précédent était indissociable de l'image. Malgré tout, la partition de ce film est totalement en accord avec les deux films précédents, vous serez donc déjà en terrain conquis.

Finalement, au bout de quatre longues semaines de réflexion intensive (si, si !), je dois reconnaître que Kung Fu Panda 3 ne m'a ni transporté, ni touché, ni ému contrairement à son inoubliable prédécesseur que j'aime bien revoir de temps à autre. Mais cela ne veut pas dire que le film est mauvais, loin de moi cette odieuse idée ! Le film reprend simplement les mêmes codes qu'auparavant et se hisse au même niveau d'amusement que Kung Fu Panda premier du nom. Kung Fu Panda 3 est équilibrée, parfois intense et constamment drôle. A défaut d'un chef d'oeuvre, Dreamworks Animation SKG nous livre un grand classique du cinéma d'animation qui se laisse apprécier et conclut brillamment une trilogie amorcée il y a déjà huit ans. Je reste toutefois convaincu que les aventures de Pô devrait s'achever ici, car la formule est désormais épuisée. Avec tout le respect que je dois à Jeffrey Katzenberg, rajouter encore trois nouveaux films après celui-ci ne fera, à mon sens, que tuer définitivement le mythe. A bon entendeur...

Olivier J.H. Kosinski - 15 avril 2016

Bande annonce

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Doublage (Québec - 2016)

Pô : Hugolin Chevrette

Pam : Martin Desgagné

Li : Sébastien Dhavernas

Shifu : Guy Nadon

M. Ping : Hubert Gagnon

Tigresse : Hélène Mondoux

Oogway : Vincent Davy

Kai : Patrick Chouinard

Doublage (France - 2016)

Pô : Manu Payet

Shifu : Pierre Arditi

Oogway : Pierre Bonzans

Tigresse : Marie Gillain

Singe : William Coryn

Mante : Xavier Fagnon

Vipère : Mylène Jampanoï

Grue : Marc Arnaud

Kai : Jérémie Covillault

San Ping : Michel Tureau

Mei Mei : Alison Wheeler

Bao : Timothée von Dorp

Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique

4.5