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Pokémon

Arceus et le joyau de vie

Arceus et le joyau de vie n'est sorti en vidéo qu'en France le 11 décembre 2009, le Québec ne trouve plus aucun intérêt pour les films depuis La destinée de Deoxys. Gulli et Disney XD se livreront à nouveau à une bataille de droits d'exclusivité de la première diffusion télévisée (comme avec le film précédent), prolongement naturel de la même rivalité qui existait déjà entre les deux chaînes pour la diffusion de la série télévisée. Une fois encore, c'est Disney XD qui diffusa le film en première exclusivité le 6 octobre 2010.

Il s'agit du dernier volet de la trilogie consacrée à la 4e génération Diamant/Perle de Pokémon. Il fait donc suite à L'ascension de Darkrai et Giratina et le gardien du ciel. Les trois films peuvent d'ailleurs être appréciés les uns à la suite des autres sans pour autant avoir suivi la série. Notons que le Pichu Troizepi qui apparait dans ce film, est un pokémon exclusif des versions HeartGold et SoulSilver, remake des jeux Or et Argent sur Nintendo DS. On ne pouvait le rencontrer qu'en possédant un Pichu Chromatique distribué uniquement par Nintendo.

L'intrigue

Arceus a autrefois aidé le peuple de Michina en lui confiant une partie de ses pouvoirs sous la forme du Joyau de Vie. Mais au moment de rendre à leur bienfaiteur ce qui lui appartient, les habitants décident de trahir Arceus. Celui-ci promet alors de revenir se venger et de détruire l'humanité ! La terrible prophétie est aujourd'hui sur le point de se réaliser alors que Sacha et ses amis sont de passage à Michina. Grâce à l'aide de Dialga, et accompagnés de leur nouvelle amie Sheena, ils vont voyager dans le temps pour corriger les erreurs du passé. Pourront-ils prévenir la catastrophe imminente et démêler le vrai du faux ?

Analyse de l'oeuvre

Pour certains, la vérité est ailleurs. Dans Pokémon, la vérité est ici, dans le dernier volet de la trilogie cinématographique du cycle Diamant et Perle. Arceus et le joyau de vie vient clôturer une intrigue amorcée trois ans auparavant, par la série télévisée tout d'abord, puis par les deux longs métrages L'ascension de Darkrai et Giratina et le gardien du ciel. En cela, ce 12e long métrage Pokémon veut enfin apporter des réponses à l'ensemble des intrigues laissées en suspend jusque là. Les jeux Diamant, Perle et Platine n'ayant jamais réellement brossé une mythologie convenable, les scénaristes des longs métrages ont donc été contraint d'en imaginer une assez complexe, qui a nécessitée d'être étalée sur trois longs métrages pour se révéler plus digeste. Pourtant, Arceus et le joyau de vie, censé tout nous révéler, n'y parvient qu'à moitié car le film se révèle éprouvant à regarder. Non pas que son idée de base soit mauvaise (au contraire, elle prouve qu'elle a été travaillée), c'est surtout qu'elle est très mal exploitée à l'écran. Particulièrement dans sa version internationale, qui embrouille complètement le spectateur de ses innombrables incohérences. A commencer bien sûr, par Arceus lui-même, censé être l'être premier, celui à l'origine de la création de toute matière et de toute vie. Quelque chose qui va conduire Pokémon USA au sacrilège, alors qu'il avait conspué ouvertement les travers de 4Kids! en son temps.

L'ascension de Darkrai puis Giratina et le gardien du ciel avaient insufflé un aspect science-fiction qui ne se mariait pas du tout à l'univers Pokémon. Pour palier à ce défaut, les scénaristes de Arceus et le joyau de vie puisent très fortement leurs idées dans les mythes grecs, plus particulièrement la Théogonie du poète Hésiode dans laquelle celui-ci raconte comment se sont succédés les évènements qui ont amenée la vie sur Terre. C'est ainsi qu'il raconte qu'au commencement, il n'y avait que Chaos. De Chaos naît trois divinités : Gaïa (la terre), l'Érèbe (les ténèbres) et Nyx (la nuit). De ce trio découle ensuite une multitude d'autres divinités correspondant plus ou moins aux divers éléments constituant la nature. Arceus et le joyau de vie tente de bâtir sa mythologie Pokémon de la même manière. C'est ainsi que l'on comprend qu'au commencement, il n'y avait qu'Arceus. A partir de lui, naquit trois pokémons légendaires : Dialga, le dieu du temps (comme Nyx qui était le dieu de la nuit, symbole du temps qui passe), Palkia, le dieu de l'espace (comme Gaïa, il est le dieu de la matière) et Giratina, le dieu du monde inversé (comme Érèbe, il est le dieu qui équilibre les deux autres). Je n'irais pas plus loin dans l'explication de la mythologie Pokémon, parce que ce n'est pas le propos mais aussi car le site PokémonTrash s'est amusé à en dresser une à la fois ironique et globalement cohérente, même s'il manquait à ce dossier la connexion à la mythologie grecque, que je vous expose ici, pour mieux l'apprécier.

Si cette mythologie est présente dans Arceus et le joyau de vie, elle reste très en retrait pour qui ne cherche pas à creuser un peu le fond des choses. Elle est en effet noyée par les idées de science-fiction avancées dans le cycle Diamant/Perle. Après la théorie de l'espace-temps, puis de l'antimatière, ce nouveau long métrage tente l'aventure des paradoxes temporels qui sont ici encore moins bien exploités que dans les deux films précédents. Le long métrage ne s'embête d'ailleurs pas à expliquer ce concept, amenant le spectateur adulte à imaginer tout un tas d'explications sans queue ni tête (conforté d'ailleurs par la mauvaise adaptation de la version internationale) qui finissent par se révéler aussi indigestes qu'incohérentes. Pour mieux comprendre, dans les très grandes lignes, le scénario du film explique qu'il y a des centaines d'années, Arceus est intervenu au dessus de la région de Michina pour détruire un astéroïde qui allait détruire la Terre. A deux doigts de la mort, il est cependant sauvé par Damos à qui il offre alors un joyau, constitué de ses plaques de vie, afin de restaurer le pays dévasté par les débris de la comète. Arceus lui demande cependant de le lui restituer une fois son pays reconstruit. Malheureusement, Arceus ne découvrira que trahison à son retour sur Terre et va développer une haine farouche contre les humains qu'il compte désormais décimer. Sacha, Pierre, Aurore et leur nouvelle alliée Sheena vont alors être projetés dans le passé afin de comprendre et, si possible, résoudre le problème. Rien ne se passera évidemment comme prévu.

Bien évidemment, au lieu de faire dans le rationnel, Arceus et le joyau de vie va tenter une approche bien à lui de l'espace-temps puisqu'il va joyeusement donner un violent coup de pied aux paradoxes du grand-père et de l'écrivain. Toute idée d'univers parallèle étant également écartée d'un revers de la main (les personnages partent et reviennent dans le seul et unique même univers), ce douzième long métrage d'animation préfère donc nous livrer un paradoxe pokémonesque bien à lui. Et là, soudain, sans crier garde, on reçoit alors en pleine face toute l'incohérence des bases posées par le scénario des jeux Diamant et Perle. Vous l'aviez sans doute vu venir, puisque je vous répétais depuis plusieurs films déjà que la licence cinématrographique était sur le déclin. Mais là, la phase critique est atteinte, l'implosion Pokémon devient totalement inévitable ! Tout comme l'astéroïde est pulvérisée au début du récit de ce film, le long métrage fait de même, laissant derrière lui des plaies béantes dans sa mythologie que rien ne pourra désormais sauver ! Pour réussir à apprécier Arceus et le joyau de vie, il faut donc s'exercer à accepter ce qui est absurde !! Sans quoi, il est recommandé de ne pas le visionner du tout si vous avez plus de 10 ans.

Avec le recul et en ayant digéré la chose, Arceus et le joyau de vie propose un seul et unique élément intéressant. C'est en effet le premier (et à ce jour unique) film Pokémon qui évoque ouvertement... la religion ! L'allégorie est belle dans ce long métrage, qui expose finalement les bases communes de toutes les religions à travers le monde. Des origines de la création, aux divinités bienveillantes et malfaisantes, en passant par la prière (la faculté de Sheena et de Damos n'est-elle l'équivalent d'une prière adressée à des dieux ?), la montagne divine (Comme le Mont Sinaï, l'Olympe, le Mont Ararat...), l'Apocalypse (Arceus veut anéantir l'humanité) et le jugement dernier (Les Dieux accorderont leur pardon). L'attaque signature d'Arceus dans les jeux n'est-elle d'ailleurs pas « Jugement » ? Aviez-vous remarqué cette subtilité jusqu'à présent ? Sans doute pas, car on ne retrouve cette particularité que dans la version japonaise. Pokémon USA, qui s'était forgé une réputation irréprochable en allant jusqu'à tacler 4Kids! pour sa censure, tombe ici dans les mêmes horribles travers. Les associations religieuses aux Etats-Unis ont une telle influence sur le monde du cinéma, de la littérature et de la télévision, que Arceus et le joyau de vie a été expurgé (exorcisé serait plus proche de la réalité) de toute référence religieuse pour sa version internationale. Arceus n'est ainsi plus le Dieu créateur de toute vie, mais juste un pokémon capable de créer de mondes (surtout le sien, les autres ce n'est pas aussi certain !). De fait, déjà que le film n'est pas spécialement cohérent en version originale, cette aseptisation des dialogues et du contexte religieux accentue encore plus les énormités du scénario.

Au bout du compte, Arceus et le joyau de vie échappe du naufrage cinématrographique sur trois aspects. D'abord sa subtile version japonaise. En faisant le choix de conter une histoire proche des mythes et récits bibliques, le long métrage laisse ainsi entendre que la science n'a pas forcément réponse à tout. Ce qui paraît donc incohérent pour le spectateur, n'a pas forcément lieu d'être dans l'univers Pokémon. Ensuite, le long métrage s'avère irréprochable visuellement parlant, que ce soit l'animation des personnages ou les décors inspirés de lieux grecs emblématiques. Enfin, pour sa bande originale soignée, même si elle reste tout autant en retrait que dans le film précédent. A ces trois aspects, nous pouvons même en ajouter un dernier : il s'agit de l'ultime film de la trilogie de l'espace-temps. Cela signifie qu'on ne reviendra plus dessus, si possible avant très longtemps. Tant mieux pour nous, que nous soyons fans ou non de Pokémon !

Olivier J.H. Kosinski - 08 mai 2015

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2009)

Sacha : Aurélien Ringelheim

Pierre : Antoni Lo Presti

Aurore : Alexandra Corréa

Jessy : Catherine Conet

James : David Manet

Miaouss : Philippe Tasquin

Pikachu : Ikue Ohtani

Narrateur : Michel Hinderyckx

Voix additionnelles :

- Frédéric Clou

- Guylaine Gibert

- Jean-Marc Delhausse

- Fabienne Loriaux

- Delphine Chauvier

- Maya Baran

- Marc Weiss

- Benoit Grimmiaux

- Martin Spinhayer

- Romain Bardieux

- Jean- Paul Landresse

Solistes :

- Mélanie Dermont

- Maxime Donnay

- Luc de Wacter

- Nathalie Stas

Sources :
LesGrandsClassiques.fr

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