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A Don Bluth Film
Poucelina / Poucette

Poucette est sorti en salle le 30 mars 1994 au Québec, tandis qu'il est sorti en France le 6 juillet 1994 sous le titre de Poucelina. Alors que plus d'une décennie auparavant Don Bluth avait claqué la porte de Disney avec fracas, le renouveau de la compagnie aux grandes oreilles amorcé par La petite sirène en 1989 a totalement pris de court le studio. Tandis que jusqu'à Rock-o-Rico, chaque film se démarquait fortement des films de Disney, Poucelina est ouvertement une première tentative d'utiliser les recettes Disney par Don Bluth.

L'intrigue

Il était une fois, il y a bien longtemps, une jeune fille pas plus grande qu'un pouce, qui s'appelait Poucelina. Son rêve : épouser le Prince Cornélius qui l'aimait passionnément. Mais que d'obstacles à franchir quand votre taille ne dépasse pas quelques centimètres. Poucelina parviendra-t-elle à connaître le bonheur ?

Analyse de l'oeuvre

Tandis que les années 80 avaient été propices à Don Bluth pour caser trois films tout aussi remarquables qu'inoubliables, La petite sirène de Disney changea complètement la donne. D'un revers de la main, le trublion qui avait quitté Disney à grand bruit fut en un rien de temps remisé au placard. Tout un chacun saluait unanimement le retour triomphal des longs métrages animés de la compagnie désormais concurrente. Dès lors, Don Bluth n'est plus en position de force face au studios, ni Charlie, mon héros, ni Rock-O-Rico ne parviendront à égaler les scores immenses de la compagnie Disney qui attise une vive jalousie chez les studios américains. Année après année, Disney s'impose avec La belle et la bête, puis Aladdin.  Don Bluth perd quasiment tout crédit auprès des investisseurs, qui vont le contraindre à réaliser un conte de fée dans la lignée des deux derniers Disney. Poucelina pâtit donc aujourd'hui encore fortement de cette transposition ratée de la recette Disney. Pourtant, tout y est, de la jeune fille en quête d'amour, au Prince charmant, à la quête de son indentité, jusqu'aux nombreuses chansons. Malheureusement, Poucelina attire irrémédiablement à elle l'antipathie.

La principale raison de cette débâcle ? Poucelina est l'exemple flagrant du conte de fée ringard pas du tout en accord avec son époque. Lorsque l'on découvre le film pour la toute première fois, même le plus courtois des spectateurs constatera à quel point le retour en arrière est impressionnant. Poucelina est l'archétype de la princesse passive qui subit tout sans prendre la moindre initiative, tout comme Blanche-Neige près de 60 ans auparavant. La jeune fille a bien du mal à rivaliser avec Ariel et encore moins avec Belle de Disney. Pour un film de 1994, c'est pénalisant. La pauvre Poucelina subit les pires mésaventures, poursuivie par une horde de prétendants en tout genre qui veulent faire d'elle leur trophée. Comble de l'inconsistance suprême, Poucelina se résout presque à se faire passer la bague au doigt par le premier hurluberlu venu. Vous auriez raison de me rétorquer que le fait qu'une héroïne soit passive n'entraîne pas forcément un mauvais film, Cendrillon en est le parfait exemples du contraire. Sauf que Poucelina est loin d'être le seul problème du film.

Aucun autre personnage ne parvient à attirer la sympathie. La mère de Poucelina, qui ressemble fortement à la veuve Tartine soit dit en passant, ne donne aucun semblant de chaleur humaine. Pire, elle attire l'agacement de rester aussi inactive à ne pas partir à la recherche de sa fille disparue. Jacquimo passe une partie du film pour présumé mort, tandis que le pauvre Prince Cornélius ne fait que survoler l'histoire, embarqué malgré lui dans des situations rocambolesques au point de devoir être constamment secouru par d'autres. Quand aux autres prétendants, leur intellects et leurs buts respectifs sont tellement tirés par le cheveux (Ils tombent amoureux parce que Poucelina a une jolie voix...) qu'ils n'attirent que le mépris. Sans compter que leur aspect est franchement repoussant.

Faut-il pour autant tout jeter dans Poucelina ? Assurément non, encore heureux ! Nous commencerons par les décors du film qui sont tout simplement magnifiques et très détaillés. On retrouve aisément la touche inimitable du studio de Don Bluth. Même Poucelina et Cornelius sont  très vivants malgré un usage un peu trop abusif de la rotoscopie. On en dira un peu moins concernant les rôles de troisième plan qui restent moins détaillés que de coutume. Les seconds rôles, plus nombreux, s'en sortent heureusement beaucoup mieux même si leur harmonisation avec Poucelina et Cornelius est parfois malhabile. Poucelina possède également une bande son qui déboîte, avec plusieurs chansons qui détonnent dans l'oeuvre tout en restant mémorables.

Que retenir aujourd'hui de Poucelina ? La question mérite amplement d'être posée. A moins de posséder une forte sensibilité nostalgique, ce qui n'est hélas pas du tout mon cas, Poucelina a bien du mal à s'imposer. S'adressant clairement à un très jeune public féminin (plus de 6 ans, passez votre chemin), on retiendra surtout que ce film est sans nul doute le début de la fin du studio de Don Bluth. Laminé en même pas un seul round par Le roi lion, le studio va après ça plonger dans la période la plus noire qu'il n'ait jamais connu. Poucelina marque aussi le fait que pour la première fois, Don Bluth se voit retirer le contrôle de ses oeuvres. Obligé et contraint par ses investisseurs de faire des films qui ne lui conviennent pas, le studio dégringole ensuite au plus bas avec un éprouvant Le lutin magique, et se fait même dépouiller totalement de Les aventures de Youbi le Pingouin, que Warner remaniera en profondeur et pour lequel Don Bluth refusa catégoriquement d'apporter sa signature. Ce n'est finalement qu'avec Anastasia et Titan A.E. que le studio retrouvera enfin son niveau d'antan. Poucelina reste donc avant toute chose aujourd'hui une tentative malheureuse de transposer les nouveaux codes Disney mais sans jamais y parvenir.

Olivier J.H. Kosinski - 13 septembre 2013

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02 avril 2008
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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 1994)

Poucette : Aline Pinsonneault

Prince Cornelius : François Sasseville

Jacquimo : Marc Labrèche

Maman : Louise Rémy

Mozo : Daniel Lesourd

Le Roi des fées / Révérend des rats : Vincent Davy

M. Scarabée : Marc Bellier

M. Taupe : Daniel Roussel

Gringo : Gilbert Lachance

Mme. Crapaud : Élise Bertrand

Grundel : Hubert Gagnon

Mme. Souris : Diane Arcand

Reine Fée : Élisabeth Chouvalidzé

Doublage (France - 1994)

Poucelina : Julie Turin (Dialogues)

Poucelina : Lori Rault (Chant)

Jacquimo : Michel Elias

Maman : Françoise Cadol (Dialogues)

Maman : Svetlana (Chant)

Reverend Rat : Jacques Ciron

Reine Tormina : Maria Tamar

Roi Colbert : William Sabatier

Prince Cornelius : Serge Faliu (Dialogues)

Prince Cornelius : Olivier Constantin (Chant)

Grundel/Grosso : Mario Santini

Mrs Toad/Mme Toc : Marion Game (Dialogues)

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France

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