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Poster (France) ~ 23 mars 1983
Poster (France) ~ 10 décembre 1975
Poster (France) ~ 22 mai 1946
Poster (France) ~ 22 mai 1946
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Walt Disney Animation Studios
Pinocchio

La merveilleuse aventure de Pinocchio

Démarré avant même la sortie de Blanche-Neige et les sept nains sur les écrans, la réalisation de ce second long métrage de Walt Disney surpasse totalement son aîné, et en raye tous les défauts. Le célèbre pantin de bois est sortie pour la première fois le 22 mai 1946 en France, faisant de lui le premier film animé de la compagnie diffusé après la seconde guerre mondiale, et plus de 9 ans après Blanche-Neige et les sept nains.

Le film a connu deux doublages français (1946 et 1975) ainsi que cinq retouches successives (1963, 1982, 1995, 2003 et 2009). Il n'existe pas de version québécoise de ce film. A noter qu'à origine, le film s'intitulait La merveilleuse aventure de Pinocchio en 1946, titre qui fut abandonné dès la ressortie en salle suivante.

Pinocchio a été proposé plusieurs fois en salle : le 22 mai 1946, en juillet 1954, en décembre 1963, le 10 décembre 1975 et pendant les fêtes de Pâcques 1983.

L'intrigue

Il était une fois... Geppetto, un fabriquant d'automates, qui rêvait d'avoir un petit garçon. Il créa avec tendresse un pantin qu'il appela Pinocchio. La nuit, alors qu'il dormait, la Fée Bleue donna vie à Pinocchio et demanda à Jiminy Cricket, son ami, de lui montrer le monde. Suivi de son compagnon, Pinocchio partit à l'aventure et sur son chemin semé d'embûches, il doit apprendre la bravoure, l'honnêteté et la loyauté qui feront de lui un véritable petit garçon...

Analyse de l'oeuvre

Pinocchio peut être considéré, aujourd'hui encore, comme le sommet dans l'art de l'animation. Jamais aucun film n'a réussi à égaler ce soucis permanent du détail pendant plus de quarante longues années. A ce jour, seul Le bossu de Notre-Dame, également du même studio, peut rivaliser en terme de qualité visuelle époustouflante, à la seule exception que le recours à l'outil informatique a considérablement aidé les artistes des années 1990. Pinocchio tient la dragée haute à Blanche-Neige et les sept nains, et cela sans le moindre remords. Son film repousse sans conteste les limites précédemment établies par le premier long métrage de Walt Disney. Il me semble par ailleurs évident que s'il n'y avait pas eu la guerre en Europe, Pinocchio aurait largement dominé dans le marché mondial. Et pourtant, il ne s'agit ici que du second long métrage, dont la conception débuta même alors que Blanche-Neige et les sept nains n'était pas encore sorti. A peine deux minuscules années les séparent !

Le film dégage une aura européenne très marquée, ce qui ne dénature d'ailleurs en rien le monde de Pinocchio. Le village au début du film est réellement un régal visuel : il est crédible, semble chalereux et accueillant. Pourtant, très vite, on se rend compte que la noirceur des humains est très présente dans l'oeuvre. Oeuvre très sombre et parfois cruelle, Pinocchio peut ainsi effrayer le très jeune public. Pourtant, il n'est pas à déconseiller, car c'est justement dans le personnage de Pinocchio qu'hémerge la lueur d'espoir de tout le film. Le personnage de Jiminy est incontestablement une très bonne surprise, il permet de matérialiser la « conscience » des jeunes enfants, de leur apprendre à l'écouter et de savoir se méfier des inconnus. Si la Reine métamorphosée en vieille sorcière dans Blanche-Neige et les sept nains confortait exactement la même idée, l'aspect humain et chalereux de Stromboli tranche radicalement avec elle. Effrayant lorsque sa vrai nature se dévoile, Stromboli n'est qu'un des nombreux aspects qui font froid dans le dos dans le film.

Taram et le chaudron magique est actuellement considéré par le public comme l'oeuvre des Walt Disney Animation Studios la plus effrayante, pourtant Pinocchio va beaucoup plus loin car la méchanceté et la froideur sont beaucoup plus suggérés que montrés à l'écran. La suggestion de la peur est plus effrayante que la peur elle-même. Pourtant, ces peurs représentent diverses étapes de la vie de Pinocchio. Il doit les affronter toutes une après l'autre afin de constituer sa personnalité, et devenir un véritable petit garçon. La moralité de l'histoire n'échappera donc à personne. Les enfants se reconnaitront inévitablement en lui, car ils doivent aussi au quotidien affronter la réalité de notre monde.

A l'opposé de la froideur du monde extérieur et des diverses épreuves que doivent traverser Pinocchio et sa petite conscience Jiminy, nous retrouvons des personnages, certes caricaturés, mais non dénués de douceur : la Fée Bleue d'abord, Geppetto bien entendu, ainsi que Cléo et le ravissant Figaro (qui aura d'ailleurs une carrière parallèle par la suite en devenant, en autres, le fidèle compagnon de Minnie dans les bandes dessinées et se confrontera souvent avec Pluto). Ils sont du début à la fin, le point d'origine, le point de « raliment » vers la réalité, l'endroit où l'on se saura aimé et qu'on ne voudrait jamais quitter. En bref, une famille Disney comme on les aime. Moins reconnue par le public au profit de la Marraine de Cendrillon, ou d'une certaine mesure Pâquerette, Pimprenelle et Flora, la Fée Bleue symbolise réellement la marraine dans le sens premier du terme, guidant le voyage initiatique de Pinocchio. Ses apparitions sont ingénieuses et remarquablement bien travaillées. Pinocchio n'est toutefois pas dénué d'humour. La musique, omniprésente dans l'oeuvre, est également un régal auditif. De grandes musiques symphoniques accompagnent très bien des chansons plus légères et adorables. On retient ainsi inexorablement, et probablement à vie, certains airs entrainant du film.

A ce jour, Pinocchio a déjà connu deux doublages, ainsi que cinq retouches successives ! Le premier fut effectué en 1946 mais conservant les chansons en version originale. De fait, ce doublage fut modifié en 1963 pour y intégrer des chansons en français interprétées par Jean Lumière. Le second fut réalisé 1975 dans lequel participait déjà Roger Carel mais où Jiminy se nomme alors étrangement Grillon. Lorsque le film ressort en salle en 1982, les génériques de Jean Lumière, conservés en l'état dans le redoublage de 1975, sont finalement remplacés par Olivier Constantin. En 1995, Disney France procède à un réajustement de dialogues en faisant à nouveau appel à Roger Carel et Évelyne Séléna pour des raccords de dialogues afin de redonner à Jiminy sont nom de Cricket, tout en invitant Dimitri Rougeul à effectuer le nouvel enregistrement de « Sifflez vite vite» en duo avec Roger Carel. En 2003, le film revient une nouvelle fois en vidéo, cette fois Disney France s'auto-censure en modifiant une phrase de dialogue car jugée trop vulgaire (« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » est devenu « Qu'est-ce que ça peut te faire ? »). Finalement, en 2009, la bande son du film est une nouvelle fois modifiée : les chansons d'ouverture et de cloture du film sont étonnamment repiquées sur la version de 1963, réintégrant donc Jean Lumière dans le film. La raison de cette modification reste totalement inexpliquée.

A noter également que Pinocchio se trouve aujourd'hui au milieu d'une polémique, plutôt marginale. Montré du doigt par certains groupes, la Walt Disney Compagnie avait soulevé le débat quand à la présence prononcé d'alcool (non mentionné, mais suggéré) mais surtout par la grande présence du tabac à l'écran. En Europe, et en France notamment, nous avons plutôt été épargnés par ce phénomène. Mais aux Etats-Unis, il était à un moment donné question de faire disparaître le tabac du film. Pinocchio a heureusement été épargné, mais ce ne fut cependant pas le cas de Mélodie Cocktail par exemple dont la cigarette de Pecos Bill fut numériquement supprimée de toutes les récentes copies du film (L'Europe ayant, avec bonheur, le film en version non censurée).

Oeuvre au premier regard très sombre, Pinocchio déborde tout de même d'amour et d'humour. L'espoir est ainsi présent durant toute la projection, et l'on apprécie de vivre et de suivre les diverses étapes de Pinocchio faisant de lui un véritable petit garçon. On aime donc ce personnage qui, finalement, ressemble à tous les enfants que nous avons ou aimerions avoir. Pinocchio n'a pas la prétention d'être un chef d'oeuvre, mais il est encore aujourd'hui une oeuvre incontournable du catalogue de Disney et une valeur sûre de la collection numérotée.

Olivier J.H. Kosinski - 10 mars 2009

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1er Doublage (France - 1946)

Choeurs des génériques conservés en version originale
Soliste non identifié

Pinocchio : Renée Dandry

Geppetto : René Genin

Grand Coquin : Jean Davy

Lampwick : Jean Daurand

Jiminy Cricket : Camille Guérini (Dialogues)

Alexandre : Linette Lemercier

Le cocher : Marcel Raine

Aboyeur : Zappy Max

Stromboli : Fernand Rauzena

Poupée russe : Lita Recio

La Fée bleue : Simone Gerbier

Retouche 1er doublage (France - 1963)

Jiminy Cricket : Jean Lumière
(Génériques avec choeurs en français)

2e Doublage (France - 1975)

Dans cette version :

- Jiminy s'appelle Grillon

- Lampwick devient Crapule

Pinocchio : Mark Lesser (Dialogues)

Pinocchio : Bernadette Lompret (Chant)

Jiminy Grillon : Roger Carel

Geppetto : Teddy Bilis

Grand Coquin : Michel Roux

Stromboli : Pierre Garin

Le Cocher : Pierre Collet

La Fée bleue : Évelyne Séléna

Alexandre : Bernadette Lompret

Crapule : Jean-François Vlérick-Maurin

Aboyeurs : Francis Lax et Henri Labussière

Poupées française et hollandaise : Lucie Dolène

Poupée Russe : Janine de Waleyne

Jiminy Grillon : Jean Lumière (Génériques)

1ère retouche 2e doublage (France - 1982)

Jiminy Grillon : Olivier Constantin (Génériques)

Choeurs :

- Claude Chauvet

- Françoise Walle

- Danielle Licari

- Claude Germain

- José Germain

2ème retouche 2e doublage (France - 1995)

Dans cette version Jiminy redevient Cricket

Jiminy Cricket : Roger Carel

Pinocchio : Dimitri Rougeul (Chant)

La Fée bleue : Évelyne Séléna

3ème retouche 2e doublage (France - 2003)

Crapule : Jean-François Vlérick-Maurin

"Qu'est-ce que ça peut te foutre ?" devient
"Qu'est-ce que ça peut te faire ?"

4ème retouche 2e doublage (France - 2009)
Version disponible en Blu-ray et sur Disney+

Reprise des chansons de Jean Lumière (1963)

Sources :
Chansons Disney
Disney Central Plaza
La Gazette du Doublage
Dans l'ombre des studios
Carton Générique

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