D'après le poster francophone du film, Si cher à mon coeur serait au moins sorti en salle le 15 mai 1958 en Belgique et, potentiellement, à Paris également. Il n'est actuellement pas connu si le film fut doublé ou non. Le long métrage disparait ensuite du paysage francophone pendant 40 ans, avant d'être proposé directement en vidéo le 02 juillet 1998. A cette occasion, le film change de titre et devient Danny le petit mouton noir accompagné d'un nouveau doublage.
A l'aube du début du XXe siècle, Jeremiah est un jeune garçon vivant en compagnie de sa grand-mère et qui rêve de pouvoir un jour posséder un cheval de course aussi célèbre que Dan Patch. Ses plans sont quelques peu chamboulés lorsqu'il décide d'adopter un mouton noir rejeté par sa mère. Il nourrit dès lors l'espoir de le présenter à la foire annuelle, convaincu que Danny remportera le premier prix.
Succédant à Mélodie du sud, Danny le petit mouton noir partage nombre de point commun avec son prédécesseur. D'abord, les deux films ont été tournés au même endroit. Ainsi la majorité des décors ont été réutilisés et sont tous parfaitement identifiables. Ensuite, le film réunit à nouveau à l'écran Luana Patten et Bobby Driscoll pour la troisième et dernière fois ensemble (ils font une apparition dans Mélodie Cocktail). Enfin, tout comme Mélodie du sud, les séquences animées de Danny, le petit mouton noir sont de simples prétextes à des petites leçons de morales qui ne servent pas vraiment l'histoire. Si celles-ci avaient été absentes, cela aurait pu être tout aussi bien tant elles se révèlent anecdotiques au déroulement du récit.
Danny, le petit mouton noir n'est pas une oeuvre franchement emblématique des studios Disney, le film respire en effet un sentiment de passéisme à tous les niveaux que cela en devient soit agaçant soit ennuyeux. Ce qui renforce cette sensation, c'est qu'il ne se passe vraiment pas grand chose dans ce film. Celui-ci ne semble justifier son existence que dans l'esprit de capturer le quotidien d'une époque lointaine à la manière d'un docu-fiction. Le scénario du film ne vole en plus clairement pas bien haut, il est bien trop artificiellement étiré dans sa longueur uniquement pour justifier sa qualité de long métrage. Bien qu'ayant été tourné de longues années auparavant, Danny, le petit mouton noir ne semble finalement n'avoir qu'été tiré de la série La petite maison dans la prairie, mais avec le capital sympathie en moins. D'où ce fâcheux et désagréable goût de réchauffé que laisse malgré lui le film au spectateur.
Danny, le petit mouton noir multiplie également, sans véritable logique, des plans avec des effets spéciaux franchement ratés et inutiles. Comment peut-on justifier cette succession de plans tournés en extérieur et en studio lors de la foire ? Dans cette séquence, Jeremiah et son mouton sont tour à tour dans un enclos en extérieur, puis devant un écran projetant une foule en arrière plan, le tout sans aucune harmonisation entre les deux. Les séquences animées n'apportent elles non plus rien au film. Si on leur concède une bonne qualité d'animation (très largement inférieure aux compilations de la même époque cela dit), on a beaucoup de mal à comprendre leur intérêt dans le film.
On peut accorder un bon point sur la partie sonore et l'ambiance musicale à Danny, le petit mouton noir. J'émets par contre de très sérieuses réserves en ce qui concerne les chansons. A part une, allez disons deux, aucune des chansons ne se justifient dans le film. On se demande même ce qu'elles peuvent bien faire là. Certes, elles ne sont pas mauvaises, mais une fois encore impossible de comprendre la raison de leur présence dans l'oeuvre. Autant une chanson de circonstance se prête naturellement à un film d'animation, autant un film d'acteur a beaucoup plus de mal à faire avaler qu'un personnage chante alors que les circonstances ou le contexte ne s'y prête pas (contrairement à Peter et Elliott le dragon ou Mary Poppins par exemple, dont les chansons apportent quelque chose à l'intrigue).
En fin de compte, Danny, le petit mouton noir semble avant tout être un film expérimental, tentant de tâter le terrain auprès du public en prévision du premier film d'acteur du studio (L'Ile au Trésor). Malheureusement, transpirant la mélancolie à dix sous donnant la nausée et proposant un récit inutilement étiré dans lequel il ne se passe rien, Danny, le petit mouton noir n'apparaît aujourd'hui que comme un film désuet plus proche du bricolage que du film d'auteur. A réserver uniquement à ceux qui ont une fibre nostalgique, ce qui n'est pas mon cas.
Olivier J.H. Kosinski - 20 avril 2012
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13 novembre 2018
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1er Doublage (France - 1958)
Le film a probablement été doublé à cette occasion
Invérifiable à l'heure actuelle
2e Doublage (France - 1998)
Jeremiah "Jerry" Kincaid : Elliott Weill
Tildy : Manon Azem
Grand-mère Kincaid : Lily Baron
Oncle Hiram : Jean-Michel Farcy
Grundy : Georges Poujouly
Le Juge : Nicolas Vogel
Le Vieux Hibou : Gérard Rinaldi
Narrateur : Michel Papineschi
Mr Burns : Marc Alfos
Villageois : Pierre Baton
Voix-annonce "La joie des soldats" : Michel Derain
Soliste : Daniel Beretta
Le Boeuf : Jean Stout
Christophe Colomb : Jean Stout
Robert Bruce : Daniel Beretta
L'Araignée : Olivier Constantin
Vigie : Olivier Constantin
Sources :
Dans l'ombre des studios