Dingo et Max sort en France le 03 juillet 1996, soit un an et demi après les Etats-Unis. Sa date de sortie en salle au Québec est actuellement inconnue, vraissemblablement en 1995 si l'on s'en tient à la diffusion du film au Canada anglophone, en revanche le film s'y nomme Complètement Dingo. Le film n'existe qu'en version française exclusivement sur les deux territoires. Lors de sa diffusion à la télévision, Dingo et Max fait parfois l'objet de censure, comme c'est le cas de Bernard et Bianca au pays des kangourous. Lorsque Max, énervé d'avoir été trainé dans un parc d'attraction minable par son père, se fait aborder par un personage en costume, il lui donne une gifle qui retourne le masque de la pauvre mascote. Cette séquence est parfois supprimée lors des diffusions télévisées.
Dingo et Max fait parti des tous premiers longs métrages Disney a avoir été numéroté il y a déjà vingt ans. Cependant, lors de sa sortie initiale en DVD en France, la collection numérotée n'était alors pas encore complètement fixée. Ce n'est qu'en octobre 2001 qu'elle l'a finalement été à l'occasion de la sortie DVD de Blanche-Neige et les sept nains. De fait, une coquille s'est longtemps glissée dans les premières éditions commercialisées en France. Le film a porté par erreur le numéro 44 sur sa jaquette durant de nombreuses années, Disney n'ayant réédité sa version corrigée que plusieurs années plus tard.
Max, le fils adolescent de Dingo, promet à la belle Roxanne de l'emmener voir à Los Angeles le concert de Powerline, la plus grande star pop du moment. A la suite d'un quiproquo, Dingo décide toutefois d'emmener son fils en vacances à travers tous les Etats-Unis afin d'aller faire du camping et pêcher. Désespéré, Max va alors tout mettre en oeuvre pour entraîner malgré lui son père à Los Angeles...
Dingo et Max est encore un de ses longs métrages animés dont j'ai fait la connaissance grâce à la très décriée collection numérotée française. Avant de le découvrir, ce film avait un défaut à mes yeux, être l'adaptation sur grand écran d'une série télévisée Disney à succès. Bien qu'étant de cette génération de spectateurs ayant connu la formule originale du Disney Club sur TF1, l'univers des séries télévisées Disney m'avait toujours laissé froid. Une vrai double peine que j'appliquais d'ailleurs à l'encontre de La bande à Dingo car elle mettait en plus en scène quelques uns des personnages "historiques" de Walt Disney qui ne m'intéressaient pas du tout. A l'exception de Balthazar Picsou, que j'ai toujours apprécié, toute la clique de Mickey ne m'a jamais transporté quel que soit le support sur lesquels ils pouvaient apparaître. Evidemment, je mentirais en disant n'avoir jamais vu un seul épisode de La bande à Dingo, au point de savoir que Pat Hibulaire a une femme et une fille, qui n'apparaissent cependant jamais dans Dingo et Max, mais c'est à peu près tout. Je ne connais aujourd'hui rien du parcours de Max, ni de son dingo de père, dans la série télévisée. A contrario, depuis que j'ai eu la chance de découvrir le long métrage, je suis toujours resté sur la même impression d'être face à une oeuvre étonnamment mature, sérieuse, sincère dans son approche, au point de proposer à ses spectateurs l'une des plus belles relations père/fils proposées par Disney en animation !
Il est vrai que La bande à Dingo a été un gros succès du temps de sa diffusion télévisée. Je pèche probablement par ignorance en ayant toujours pensé qu'elle était surtout une oeuvre légère et humoristique, peut être est-ce d'ailleurs le cas, l'occasion de la voir débouler sur Disney+ me fera peut-être réviser mon jugement prochainement. Quand bien même, Dingo et Max est étonnamment une oeuvre extrêmement brillante dans son approche. D'abord, elle respecte les codes de la plupart des codes vus dans de nombreux vieux cartoons de Dingo où le personnage subit régulièrement tous les pires maux sans le faire exprès. Par exemple, si une peau de banane vient à se placer au milieu de son chemin, quoi que Dingo fasse, il finira obligatoirement par s'étaler par terre, même s'il avait essayé de chercher à l'éviter. Toute la première partie de Dingo et Max se veut donc très légère et décalée, avec tout un lot de quiproquos superbement amenés à l'écran. Le long métrage s'avère drôle juste ce qu'il faut pour instaurer une ambiance décontractée qui se prête à merveille aux besoins du récit. Par la suite, le long métrage va entremêler deux éléments. D'un côté, les tourments amoureux d'un jeune adolescent qui cherche à s'émanciper de son père gaffeur. De l'autre un père aimant qui, trompé par une rumeur infondée, cherche à restaurer la relation avec son fils qui s'éloigne de lui.
Près de 25 ans après sa sortie en salle, Dingo et Max reste incontestablement un long métrage désormais très ancré dans les années 1990. Que ce soit en terme d'ambiance, de style graphique, de vêtements portés par les personnages, voire dans sa bande originale, le film a clairement pris un sacré coup de vieux dans la figure même si le film tente souvent l'approche intemporelle dans son design. Toutefois, aujourd'hui comme hier, plus le film avance, plus on se rend alors compte que l'écriture du scénario est d'une telle justesse que ce qu'il contient reste encore très pertinent de nos jours. La relation entre Max et Dingo est d'un réalisme sidérant, les deux se montrant dès lors toujours très touchant dans leur manière de reconstruire la relation entre eux. Même si Dingo et Max se révèle souvent léger, drôle et résolument festif dans son approche, il compte aussi de grandes scènes vraiment très fortes entre les deux personnages. Reconnaissons d'ailleurs la pertinence du choix du titre français pour une fois, car c'est bel et bien le duo qui forme le couple vedette du film, tous les autres personnages gravitant autour d'eux n'étant là que pour mieux permettre de redéfinir leur relation. Contrairement à la série, Max est désormais un jeune homme en devenir en pleine crise d'adolescence, là où il était bien plus jeune auparavant, compliquant logiquement ses rapports avec son père.
Même si Dingo et Max se révèle parfois très sérieux dans ce qu'il veut raconter, l'équipe artistique a quand même cherché à rendre hommage aux courts métrages historiques de Dingo. Je n'en connais pas beaucoup, mais suffisamment pour réussir à capter quelques unes des plus mémorables références aux étonnant déboires vécus par le pauvre Dingo à sa grande époque. Par exemple, on relèvera une référence explicite à Comment être un bon nageur sorti en salle en 1942, dans lequel Dingo se rendait à la plage. Le long métrage compte ainsi son lot de séquences drôles, dont certaines sont même carrément cultes, à commencer par le célèbre Bigfoot (grossièrement appelé Yéti dans la VF, une vrai hérésie !) dansant sur Stayin' Alive des Bee Gees. Du coup, même si Dingo et Max a un côté un peu vieillot en 2019, on se laisse toujours happer par la drôlerie ambiante du film. Alors même que le film ne sort pas de l'écurie "officielle" des Walt Disney Animation Studios, il faut admettre que la qualité du film sort vraiment du lot. Tout y est plus fin, plus détaillé, voire encore mieux animé que ça l'était pour La bande à Picsou, le film quelques années auparavant. Certes, le film fait souvent dans le minimaliste, la plupart des décors sont fixes et les artistes ont régulièrement recours à l'animation informatique pour les scènes difficiles. Il n'empêche, 25 ans plus tard, Dingo et Max tient encore la dragée haute même à des productions contemporaines. Un gage de qualité que l'on doit sans doute à Gaëtan et Paul Brizzi qui ont contribué au long métrage et dont c'est un peu leur marque de fabrique.
Même si l'on ne s'en rend pas vraiment compte, Dingo et Max est également un long métrage dont la bande originale tient une très grande place. Bien évidemment, la plupart des personnes retiennent les trois chansons du film, ainsi que la présence de la fausse grande vedette Powerline, qui ne se limite d'ailleurs pas à la chanson finale Eye To Eye puisqu'il est le fil rouge auditif tout au long du film. Pourtant, en tendant bien l'oreille, on se rend compte que la bande originale du film est ici particulièrement travaillée, elle est même omniprésente en accompagnant tous les grands moments du récit. Soit elle accentue le côté drolatique de certaines scènes, comme les deux séquences au rythme du mambo, soit en appuyant sur le côté intimiste, comme par exemple cette mémorable scène où Dingo se rend compte que son fils l'a trompé. La musique accompagne de façon magistrale la mise en scène de la plupart des grandes scènes du film, au point d'en garder une très bonne impression même une fois le film terminé. C'est d'autant plus remarquable que cette bande originale a été composée à quatre mains. Carter Burwell a en effet d'abord été choisi pour composer la musique du film mais Disney ayant jugé son travail trop atypique, a finalement préféré confier les réarrangements à Don Davis par la suite. Au final, Dingo et Max compte treize morceaux musicaux, dont six chansons. Seulement trois d'entre elles ont cependant été localisées en français, les autres ayant été conservée en version originale.
Même après toutes ses années, Dingo et Max reste encore aujourd'hui une oeuvre franchement respectable qui a tendance à se bonifier avec l'âge. Je regrette d'ailleurs de n'avoir jamais eu l'occasion de le découvrir dans une salle obscure tant la qualité générale du film et la pertinence de son propos restent encore d'une justesse rare. Non content de rendre parfaitement hommage au plus gaffeur des personnages Disney, sans jamais le trahir une seule fois, Dingo et Max livre une histoire vraiment touchante, franchement plaisante à suivre et qui se démarque vraiment de nombreux portages souvent très banals de séries animées sur le grand écran. Qu'on se le dise, Disney ne nous prend vraiment pas pour des imbéciles avec ce film, assurément un très grand film d'animation comme je les aime !
Olivier J.H. Kosinski - 24 novembre 2019
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Doublage (France - 1995)
Dingo : Gérard Rinaldi
Max : Christophe Lemoine (Dialogues)
Max : Sébastien Beslon (Chant)
Pat Hibulaire : Alain Dorval
Roxanne : Alexandra Garijo
Stacey : Françoise Blanchard
P.J. : Alexis Tomassian
Proviseur Mazur : Gilbert Levy
Bobby Zimmeruski : Emmanuel Garijo
Animateur : Pierre Bâton
Miss Maples : Claude Chantal
Petite fille du studio de photo : Barbara Tissier
Lisa : Charlyne Pestel (Dialogues)
Enfants : Charles Pestel
Mickey : Jean-Paul Audrain
Sources :
Forum Doublage France