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Poster (France) ~ 26 novembre 1997

Walt Disney Animation Studios
Hercule

Hercule sort en salle au Québec le 27 juin 1997, puis en France le 26 novembre 1997. Il possède deux versions francophones propres à chaque territoire.

En anglais, le personnage de la mythologie se nomme Hercules avec un "s" à la fin, car le nom est directement tiré du personnage grec : Héraklès. En français, il n'y a pas de "s" à Hercule. Cette orthographe du nom provient du dieu de la mythologie romaine avec qui il a été fusionné après la conquête de la Grèce Antique par Rome : Hercule. Son orthographe française est donc directement tiré de la version latine du nom de ce dieu. Si l'on est un peu tatillon sur les détails, le nom français sans le "s" n'est donc théoriquement pas correct, tout du moins pour ce film qui parle du demi-dieu grec, puisque les deux divinités, bien que partageant globalement les mêmes exploits dans les mythologies romaines et grecques, ne sont pas les mêmes. Toutefois, la langue française ne faisant pas de distinction entre les deux, l'orthographe française est bien correcte et tout ce paragraphe relève surtout de l'anecdote amusante.

L'intrigue

Dans la Grèce Antique, alors que la fête bat son plein et que les fées se penchent sur le berceau d'Hercule, fils de Zeus, Hadès, Seigneur des Enfers, ronge son frein. En consultant les Moires, il apprend que les planètes lui seront favorables dans dix-huit ans. Pour gouverner l'Olympe, il lui suffira de libérer les Titans, jadis emprisonnés par Zeus, après avoir éliminé le seul dieu capable de le tenir en échec : Hercule.

Analyse de l'oeuvre

Nombreux vont y trouver à redire, mais pour moi, Hercule constitue le début de la fin de l'âge d'or des années 1990 pour Disney. Coincé entre le chef d'oeuvre Le bossu de Notre-Dame et le formidable Mulan, il est le parent pauvre des films musicaux de la décennie. Pas que sa bande originale puisse être prise en défaut, mais par le caractère même de l'adaptation d'un mythe grec ici transformé en folie furieuse anachronique. Plus jeune, j'étais amateur des civilisations antiques : Mésopotamie, Rome, Grèce, Égypte, mais aussi civilisations précolombiennes. Ce qu'à fait Disney d'Hercule m'a donc choqué et, depuis, ça a laissé des traces. Même si j'ai aujourd'hui tendance à légèrement réhabiliter le long métrage, je ne parviens pas à me défaire de cette transgression parodique faite au personnage. Car, dans les très grandes lignes, toute l'intrigue d'Hercule repose sur le concept du génie d'Aladdin en version XXL. Tout y est prétexte à une accumulation de pitreries uchroniques enjolivées par une myriade de clins d'oeils parodiques qui n'apportent pas grand chose à l'ensemble. De fait, Hercule passe pour un bouffon de service du début à la fin, tandis que son acte héroïque final s'apparente juste à une action désespérée. Toutefois, deux personnages me permettent de relativiser l'ensemble : les croustillantes réparties d'Hadès et, surtout, l'excellente Mégara.

On parle rarement d'elle quand il est question de parler du traitement des femmes dans les films d'animation Disney, puisqu'on se focalise surtout sur Jasmine, Belle, Mulan, Pocahontas voire Esméralda durant cette période. C'est pourtant l'une des héroïnes les plus humaines de la filmographie animée Disney jusqu'à elle. Blessée et trahie par un être aimé avant le début du film, Meg finit par se complaire dans son pacte avec Hadès et s'échine alors à jouer, plus ou moins, les sirènes en embobinant les hommes avec ses charmes. Sans que cela soit explicitement indiqué dans le long métrage, il est assez évident que Meg y prend plaisir, probablement en représailles à ce que cet homme lui à fait autrefois. Mégara adopte ici tous les traits de la femme fatale, ce qui fait d'elle, finalement, le seul personnage du film à s'inscrire entièrement dans le genre mythologique où est censé, à la base, s'inscrire le déroulé des évènements d'Hercule. Mais sa rencontre avec Hercule va finalement tout remettre en cause. Le jeune homme naïf qu'elle rencontre et, surtout, son côté désintéressé, même s'il tombe immédiatement sous son charme, finissent finalement par la toucher. Et pour la première fois, Meg finit par se révéler à nouveau sincère, ce qui va causer sa perte.

L'autre atout du film est évidemment Hadès, le personnage principal qui reprend les traits de caractère auparavant échoués aux acolytes des films Disney. Mauvaise fois, vindicatif, manipulateur, Hadès se distingue aussi par la force de ses réparties cinglantes, drôles ou bourrées de calembours. De plus, comme il est flanqué de deux serviteurs ahuris, Hadès voit constamment ses plans déjoués par Hercule sans que celui-ci ne le croise une seule fois durant toute la majorité du film. Coincé dans son antre, Hadès est le spectateur malheureux de la popularité sans cesse plus croissante d'Hercule, alors qu'il contribue lui-même à forger involontairement la célèbre réputation du jeune héros. De fait, il va finalement changer complètement de stratégie, délaissant tout le folklore mythologique et fantastique de la Grèce Antique pour se recentrer sur une seule chose : attaquer Hercule par les sentiments. Dès lors, Hadès devient sournois et va se retrouver pris à son propre piège, ses propres sentiments de vengeance se retournant ainsi contre lui. Hadès s'impose comme un antagoniste dans la droite lignée des pires manipulateurs que Disney a toujours eu sous sa manche.

Pour le reste, Hercule ne m'enthousiasme pas vraiment. Certes, quelques chansons sortent du lot et se gardent longtemps en tête, principalement grâce aux airs de Gospel qui servent de fil rouge auditif au film, mais dans les grandes lignes, exception faite de la chanson de Megara où sa carapace se fissure pour la première fois, aucune n'est réellement utile au déroulé du récit. Plus gênant, le morceau titre du film, "De Zéro à Héros", est juste une belle excuse, disons plutôt une ellipse bien pratique, pour faire rapidement avancer l'intrigue, tout en expédiant le coeur des véritables travaux d'Hercule que les auteurs n'ont pas voulu passer sous silence. Quitte à réinterpréter le mythe à ce point, pourquoi n'avoir pas aussi franchi ce cap ? Concernant les choix esthétiques, je trouve le rendu global du film très maladroit. Le parti-pris d'amalgamer le trait disneyen avec l'art traditionnel de la Grèce antique ne fonctionne pas. La Grèce Antique a énormément influencé l'art occidental, notamment sur la représentation du corps humain idéalisé mais globalement réaliste. Pourtant, par exemple, Hercule version Disney est à la croisée des chemins avec sa physionomie de personnage cartoon de benêt combiné à des sculptures torsadées propres aux mosaïques grecques. Cela ne fonctionne pas du tout, d'autant plus si on compare Hercule à la séquence de la Pastorale dans Fantasia qui était bien plus harmonieux. Toute l'esthétique du film en prend un coup.

Contrairement à Mulan, dont l'intrigue s'avère très respectueuse de la mythologie chinoise, dans les grandes lignes en tout cas, Disney préfère ici jeter par la fenêtre toute la mythologie grecque. Il en résulte un film conceptuel hybride entre le traditionalisme disneyen et le concept auto-parodique surexcité dont on peine vraiment à chercher la finalité. C'est d'autant plus curieux que ce même principe a été reproduit à l'extrême avec Kuzco, l'empereur mégalo quelques années plus tard. Mais là où ce dernier se montrait jubilatoire, en assumant délibérément le non-sens total et en offrant des personnages inoubliables, Hercule et sa bande peinent totalement à s'imposer. Bref, autant se tourner vers d'autres films de l'âge d'or Disney nettement plus mémorables et réserver celui-ci par un maussade après-midi si on a rien d'autre à regarder.

Olivier J.H. Kosinski - 17 août 2021

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 1997)

Hercule : Antoine Durand

Hercule Adolescent : Hugolin Chevrette (Dialogues)

Hercule Adolescent : Joël Legendre (Chant)

Mégara : Céline Bonnier (Dialogues)

Mégara : Dominique Faure (Chant)

Muse Terpsichore : Mary Lou Gauthier

Phil : Luis De Cespedes

Hadès : Jean-Luc Montminy

Peine : Bernard Fortin

Panique : François Sasseville

Zeus : Marcel Sabourin

Peine Enfant : Gabrielle Dhavernas

Panique Enfant : Kim Jalabert

Parques : Élisabeth Chouvalidzé

Arès : Hubert Gagnon

Héra : Élise Bertrand

Apollon : Jacques Lavallée

Néssus : Jean Fontaine

Hermès : Sébastien Dhavernas

Titans : Benoît Marleau

Alcmène : Élizabeth Lesieur

Amphitryon : Aubert Pallascio

Narrateur : Vincent Davy

Doublage (France - 1997)

Hercule : Emmanuel Garijo (Dialogues)

Hercule Adolescent : Emmanuel Dahl (Chant)

Hadès : Dominique Collignon-Maurin

Mégara : Mimi Felixine

Philoctète : Patrick Timsit

Zeus : Benoît Allemane

Peine, Panique : Eric Metayer

Héra : Sophie Deschaumes

Alcmène : Rosine Cadoret

Amphitryon : Jean Lescot

Hermès : Patrice Dozier

Atropos : Perrette Pradier

Lachèsis : Jacqueline Staup

Clotho : Colette Venhard

Ithicles : Charles Pestel

Démétrios : Saïd Amadis

Nessus : Marc Alfos

Cyclope : Michel Barbey

Titan : Michel Barbey

Muse Calliope : Mimi Felixine

Muse Terpsichore : Debbie Davis

Muse Clio : Norma Ray

Muse Melpomène : Jessica Parkers

Muse Thalia : Assitan Dembele

Narrateur : Jean Davy

Voix additionnelle :

- Jean Davy

- Georges Aubert

- Jacques Ciron

- Michel Vocoret

- Annie Didion

- Paulette Frantz

- Yann Le Madic

- Jean-Loup Horwitz

- Stéphane Marais

- Charlyne Pestel

- Véronique Rivière

Sources :
Doublage au Québec
Planète Jeunesse

3.5