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Tarzan possède deux versions francophones, toutes deux parues la même année. Faire un comparatif des deux versions francophones de Tarzan est un exercice vraiment difficile, et surtout totalement inédit. Car jusqu'ici, aucune des versions françaises et québécoises ne partageaient un détail commun : leurs chansons. Lorsque Disney s'est associé avec Phil Collins, ce dernier, non content de participer à la bande originale du film, a décidé de réaliser lui-même les prestations des chansons du film, et cela dans plusieurs langues différentes (anglais, allemand, espagnol et italien) dont le français !
Inévitablement, les versions françaises et québécoises se partagent donc le talent de Phil Collins au générique. Et c'est alors d'ici que vient toute la difficulté de ce comparatif ! Car ce qui fait la force et la différence des deux versions francophones de Disney, c'est avant toute chose dans ses chansons. Ici point d'interprétation, point d'originalité, point de traduction. Phil Collins propose lui-même sa version en français. Ce qui surprend donc en visionnant Tarzan, c'est que des deux côtés de l'Atlantique nous fredonnons exactement les mêmes airs, alors que les deux versions sont différentes. Amusant et jusqu'ici cas unique de la collection numérotée. Impossible donc de réaliser une analyse spécifique et séparée pour chacune d'elle, c'est pourquoi je n'ai rédigé que ce comparatif directement.
Que faire alors pour interpréter les deux doublages ? Et bien se rabattre sur les dialogues et les personnages pardi ! Commençons donc par ceux qui possède deux voix similaires. Tarzan est aussi convainquant dans les deux versions, même si Emmanuel Jacomy (VFF) accentue parfois beaucoup le côté comique de la situation (notamment lorsque Tarzan rencontre pour la première fois Jane et répète bêtement ce qu'elle lui dit). Même chose pour Clayton tout aussi froid dans les deux cas. Difficile par contre de choisir entre Jean-Bernard Guillard (VFF) et Yves Corbeil (VFQ) pour le rôle de Kerchack. Leurs voix n'étant pas du tout identiques, ils livrent chacun une performance différente pour le rôle, mais c'est totalement réussi. Plus profonde et plus contenu dans le premier cas, plus méfiant et plus effrayant dans le second. Kala se partage deux voix très différentes, mais livre une interprétation similaire. Seul les dialogues feront la différence. Idem pour le Professeur Porter, où l'on ne retiendra rien de particulier.
Pour autant, la version québécoise possède une énorme force sur la française : Tok. Si nous bénéficions en métropole de la présence prestigieuse de Muriel Robin, celle-ci livre une interprétation trop "garçon manquée" pas vraiment agréable sur le personnage. Marie-Andrée Corneille offre par contre une vision édulcorée mais très agréable du rôle, la rendant immédiatement attachante. Mais là où toute la force de la version française réside c'est dans les rôles de Tantor et Jane. Tantor, enfant et adulte, nous livre des phrases cultes totalement burlesques, accentuant d'ailleurs sans vergogne sur l'hystérie chronique de l'éléphant. Quand à Jane, Valérie Lemercier s'implique intégralement dans le personnage apportant une touche d'humour et de romance, rendant peut-être parfois Jane un peu candide, mais vraiment entièrement dans l'esprit du personnage. Si l'on devait retenir qu'une seule chose de la version française, ce serait alors vraiment Jane. Sa performance fut tellement exceptionnelle que l'absence de la comédienne fera cruellement défaut au personnage dans la série animée qui suivra. Tarzan reste toutefois une oeuvre atypique de la collection numérotée, car elle bénéficie du talent de Phil Collins dans les deux versions francophones. Ce dernier empêchant toute adaptation des dialogues (monopolisant d'ailleurs trop les chansons du film à mon goût, ce qu'il réussira à corriger dans Frère des ours) mais permettant d'offrir aux spectateurs québécois et français une vision personnelle et unique de ses propres chansons.
Nota Bene : La liste des comédiens ayant contribué à ces doublages francophones est disponible dans la fiche dédiée du film. Merci de vous y reporter.
Olivier J.H. Kosinski - 12 février 2009