Cendrillon III - Les hasards du temps sort le 06 février 2007 au Québec, puis le 21 février 2007 en France sous le titre Le sortilège de Cendrillon. Il sort également le même jour en Belgique mais dispose, comme ce fut aussi le cas du second opus de La belle et la bête, d'un titre spécifique pour son territoire : Cendrillon - Retour dans le temps. Le long métrage possède deux doublages francophones.
Lorsque la belle-mère de Cendrillon met la main sur la baguette magique de la bonne fée, elle décide de remonter le temps jusqu'au moment où l'avenir qu'elle rêvait pour ses filles a basculé. Dès lors, elle va tout faire pour empêcher que Cendrillon ne trouve le bonheur auprès du Prince en poussant Anastasie dans ses bras...
2006 est une année à marquer d'une pierre blanche dans l'univers Disney. Après des années de tergiversation où l'empire de Mickey était complètement parti à la dérive, nous avons assisté à un dénouement d'une étonnante saga : Disney venait de racheter le studio Pixar. Les deux studios alliés étaient devenus, petit à petit, de vrais frères ennemis. Auréolé du succès faramineux au box office de chacun de ses films, faisant de l'ombre à Disney dans son propre domaine de prédilection, Pixar se sentait pousser des ailes. Disney était ainsi devenu un partenaire très encombrant. Le départ de Michael Eisner au profit de Rober « Bob » Iger a cependant calmé les tensions et la première décision, après le rachat, a été de nommer John Lasseter à la tête du département animation. Très conscient et très peiné de voir comment Disney s'était fourvoyé en une décennie, la première décision de John Lasster fut de réorganiser complètement ce secteur. D'abord, il remet de l'ordre en créant de nouveaux labels. C'est de son initiative que va naître la nouvelle appellation du studio historique en Walt Disney Animation Studios, qui prend la place de Walt Disney Feature Animation connu jusque là. Ensuite, il prend la décision de remettre Disney sur le droit chemin, en relançant l'idée d'un film d'animation en 2D, à savoir La princesse et la grenouille. Enfin, il prend la décision unanimement attendue et saluée de mettre un terme définitif aux suites produites exclusivement en vidéo. Adieu Dumbo II, Les Aristochats 2, Chicken Little 2, Mulan III ainsi qu'un certain Toy Story 3 qui ne devait pas être réalisé par Pixar à l'origine.
Quatre films d'animation vont cependant échapper à cette sanction. En premier lieu, La fée clochette, sous la pression de Disney Consumer Products qui comptait énormément sur le film pour promouvoir sa nouvelle gamme de produits Disney Fairies qui venait tout juste d'être lancée en 2005. Le second fut le premier volet d'une trilogie Disney Princesse - Les histoires merveilleuses car les épisodes étaient déjà produits, donc autant les sortir pour rentabiliser le temps passé à les réaliser. Toutefois, les deux autres volumes furent abandonnés. Les deux derniers, enfin, étaient Le secret de la petite sirène et Le sortilège de Cendrillon. Leur conception était à un stade trop avancé pour les annuler aussi brutalement. Mais le rendu initial des deux oeuvres étaient très loin d'être satisfaisantes pour les sortir en l'état. John Lasseter pris alors une décision inattendue en repoussant d'un an chacun des trois films. Cela, alors même que Disney avait déjà lancé une grande campagne promotionnelle à travers quelques bandes annonces. Un délais supplémentaire qui va être très bien employé au point de rendre Le sortilège de Cendrillon plus qualitatif qu'on ne l'imagine au départ même si, avouons-le, tout est loin d'être parfait. Mais on a vraiment échappé au pire, c'est indéniable, au point d'en oublier le semi-ratage qu'avait représenté Cendrillon 2 - Une vie de Princesse.
Il faut dire que Le sortilège de Cendrillon ne fait pas les choses à moitié car la jeune fille semble s'être énormément dévergondée en cinq ans. Cendrillon doit mettre de côté sa passivité de 1950 car, cette fois, elle doit prendre en main son propre destin face à la terrible vengeance de sa belle-mère. D'une façon assez habile, DisneyToon Studios s'amuse à proposer une complète relecture modernisée du conte originel où les deux amants doivent se retrouver après une série d'épreuves. Très différent des deux premiers films, Le sortilège de Cendrillon se rapproche ainsi du film d'action avec ses multiples rebondissements dont la plupart sont plutôt bien amenés à l'écran. On mettra toutefois de côté quelques incohérences, notamment vis-à-vis du second film qui semble avoir été supprimé de la continuité narrative, comme pour s'excuser de l'avoir créé, bien qu'on puisse assez facilement imaginer que Le sortilège de Cendrillon s'insère quelque part entre le deuxième et le troisième récit du second film. Ce qui expliquerait d'ailleurs en partie pourquoi Cendrillon se laisse attendrir par l'amourette d'Anastasie pour le boulanger, ce qui semblait bien peu crédible auparavant, comme pour la remercier pour son geste dans ce film. L'autre problème narratif est lié au sortilège de Mme de Trémaine qui, au lieu de remonter plus loin dans le temps, par exemple avant même que Cendrillon ne rencontre sa marraine, s'arrête justement au moment où Cendrillon sait qu'elle a dansé avec le Prince. Bien que la vengeance de Mme de Trémaine commence à ce moment soit effectivement plus logique, car bien plus cruelle pour sa belle-fille, on sait pertinemment par avance que son plan finira forcément par échouer. On appréciera d'ailleurs au passage le retour du caractère sournois de Mme de Trémaine qu'elle avait totalement perdu dans le second opus.
Si Le sortilège de Cendrillon reste incontestablement une grande surprise, de par sa plus grande qualité que les autres suites produites pour le marché vidéo, tout n'y est cependant pas si parfait. Le caractère des personnages notamment pose problème. DisneyToon Studios semble avoir fait un amalgame entre ceux qu'ils avaient dans le premier et dans le second film, mais avec un net déséquilibre vers le second. Sans que l'on s'explique vraiment pourquoi, c'est donc à nouveau sur Anastasie que va échouer le rôle principal de cette improbable intrigue. Elle récupère, sans explication aucune, son caractère désinvolte et rigolo qu'elle avait dans le second opus, tandis que Javotte est, une fois encore, très largement mise de côté dans ce troisième opus. Je ne sais vraiment pas pourquoi DisneyToon Studios a eu une préférence pour elle dans les deux films, même s'il fallait forcément choisir entre elle et sa soeur. Mais le choix logique dans Le sortilège de Cendrillon aurait du être porté sur Javotte, puisque l'aînée de la famille et donc, à l'époque où est censée se dérouler l'histoire, la première à devoir se marier selon l'étiquette auquel se conforme Mme de Trémaine depuis 1950. Concernant les graphismes, Le sortilège de Cendrillon est également coincé entre deux chaises. Certes, on voit très nettement que le temps supplémentaire accordé aux artistes a été bien employé, mais beaucoup de scènes, probablement déjà finalisées, ne sont pas aussi bien fignolées que les autres. Mais, dans tous les cas, on reste très au dessus de ce que Cendrillon 2 - Une vie de Princesse avait pu proposer. Le long métrage comporte aussi un peu plus de chansons, même si la plupart restent finalement anecdotiques, voire même un peu forcées. Aucune d'entre elles ne reste cependant aussi iconiques que celles de 1950.
Si tant est que l'on accepte la transfiguration du conte de Cendrillon, très loin du standard qu'avait proposé Walt Disney à l'époque, Le sortilège de Cendrillon reste une très étonnante comme très convaincante suite. Sans temps mort, avec une belle approche et une dose de suspense, le long métrage se laisse suivre sans que l'on n'y trouve beaucoup à redire. Cendrillon y gagne une personnalité plus moderne, tout comme le Prince se voit offrir cette fois un rôle un peu plus consistant, même s'il fait obligatoirement penser à Éric piégé par Vanessa. On déplorera cependant qu'une fois encore, comme tout ce que DisneyToon Studios a produit jusqu'à lui, le long métrage n'arrive pas une seule fois à masquer son côté très infantile avec de nombreux gags et quiproquos dignes d'un très mauvais Scooby-Doo. Le graphisme manque aussi beaucoup de cohérence, notamment au niveau des visages des personnages qui ont bien du mal à ressembler à ceux qu'ils avaient en 1950, même si l'on constate un net progrès par rapport au second film. Mais dans l'ensemble, Le sortilège de Cendrillon reste très convainquant.
Olivier J.H. Kosinski - 08 juillet 2022
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21 novembre 2012
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Doublage (Québec - 2007)
Cendrillon : Violette Chauveau (Dialogues)
Cendrillon : Nancy Fortin (Chant)
Anastasie : Lucie Sasseville (Dialogues)
Anastasie : Catherine Léveillé (Chant)
Mme de Trémaine : Élise Bertrand
Javotte : Camille Cyr-Desmarais (Dialogues)
Javotte : Linda Mailhot (Chant)
Gus : Pierre Auger
Jaq : François Sasseville
Marraine la Fée : Béatrice Picard
Le Grand Duc : Jacques Lavallée
Le Prince : Patrice Dubois (Dialogues)
Le Prince : Pierre Bédard (Chant)
Le Roi : Claude Préfontaine
Prudence : Sophie Faucher
Doublage (France - 2007)
Cendrillon : Laura Blanc (Dialogues)
Cendrillon : Karine Costa (Chant)
Le Prince : Damien Boisseau (Dialogues)
Le Prince : Emmanuel Dahl (Chant)
Mme de Trémaine : Anne Jolivet
Anastasie : Barbara Tissier
Javotte : Dominique Vallée
Marraine la Fée : Claude Chantal (Dialogues)
Marraine la Fée : Évelyne Grandjean (Chant)
Le Roi : Roger Carel
Jaq : Emmanuel Jacomy (Dialogues)
Jaq : Georges Costa (Chant)
Gus : Jacques Frantz (Dialogues)
Gus : Michel Costa (Chant)
Prudence : Josiane Pinson
Le Grand Duc : Jean-Luc Kaiser
Voix additionnelles :
- Pascale Jacquemont
- Sébastien Finck
- Patricia Elig
- Frédéric Dimney
- Raphaël Cohen
- Pascale Jacquemont
- Sébastien Finck
- Patricia Elig
- Frédéric Dimney