Bee Movie - Drôle d'abeille est sorti en salle le 2 novembre 2007 au Québec et le 12 décembre 2007 en France. Il s'agit du tout premier long métrage animé de Dreamworks disposant d'une version québécoise.
Barry Bee Benson n'est pas une abeille ordinaire : tout juste diplomé, il se désole de n'avoir qu'une seule perspective d'avenir, Honex, la fabrique de miel... Lors de sa première sortie de la ruche, il brise une des lois les plus importantes des abeilles : parler à un être humain ! Il se rend alors compte que tout le miel des abeilles est volé par les hommes. Il entreprend donc de dénoncer l'exploitation de ses semblables, et d'intenter un procès à l'espèce humaine...
Tous les grands studios ont à un moment ou un autre évoqué dans leurs films l'écologie. Parmi les longs métrage d'animation, on peut par exemple se remémorer Happy Feet de Warner, ou encore WALL•E de Pixar. Dreamworks Animation ne s'y était pas encore risqué jusqu'à Bee Movie - Drôle d'abeille sorti en 2007. La date est particulièrement intéressante à retenir, car il est probable que ce long métrage fasse écho au documentaire Une vérité qui dérange, qui fut un gros succès en 2006, dans lequel Al Gore propose une vision choc des conséquences du réchauffement climatique. Sachant de plus que Jerry Seinfeld, un humoriste américain qui aime puiser ses idées dans ce qui fait l'actualité, a contribué au scénario du film (tout en jouant le rôle titre), mes spéculations semblent plus que plausibles. Toutefois, le réchauffement climatique n'est qu'une cause, parmi de nombreuses autres, qui décime chaque année des colonies d'abeilles. Tout comme le long métrage nous l'évoque, celles-ci sont essentielles à l'agriculture en tant que pollinisatrices. Une excellente recette semble donc utilisée pour faire un film d'animation réjouissant. Dommage que Dreamworks préfère traiter l'ensemble comme une farce qui tourne court bien trop rapidement... Bee Movie - Drôle d'abeille s'ouvrant d'ailleurs sur un texte pseudo-scientifique erroné. Cela annonce donc la couleur dès l'introduction !
Le premier contact avec Bee Movie - Drôle d'abeille est pourtant rassurant. De nombreuses bonnes idées se bousculent pendant la très agréable première demi-heure. Entre éléments plus ou moins véridiques et humanisation des divers insectes (même si dans les grands lignes elles nous remémorent un peu Fourmiz), scènes de familles, vols serrés à travers Central Park voire même la rencontre entre Vanessa et Barry, le long métrage prend vraiment le temps de poser les bases d'un scénario qui s'annonce intéressant. Les quinze premières minutes nous convient à la découverte d'une ruche sauvage dont les décors surréalistes sont superbement réalisés. Les abeilles ont leur propres appartements en forme d'alvéoles, conduisent de drôles de véhicules et découvrent leurs futures vies professionnelles de façon croisière scénique ! De manière métamorphique, l'activité des abeilles est ainsi entièrement modelée de façon simple et précise, dans une sorte d'immense usine de production de miel. On ne peut donc que regretter que plus de la moitié des scènes originelles dans la ruche ont été coupés au montage. Juste après, Bee Movie - Drôle d'abeille nous entraîne dans notre monde mais à une échelle minuscule. La taille des différents personnages, ainsi que le rendu des perspectives, sont parfaitement maîtrisés. On apprécie donc de voir Barry flâner dans New York en compagnie de Vanessa dont la relation à l'écran est réussit. Malheureusement, si techniquement le film est irréprochable, la suite s'annonce bien moins palpitante à suivre.
La métamorphose du concept aguicheur de Bee Movie - Drôle d'abeille s'effondre précisément à la 32e minute du film. A partir de ce moment, Barry va se lancer dans une guerre juridique du miel et des abeilles (NRD : toute ressemblance avec le titre d'une série française produite par AB Production n'est pas une coïncidence) dans laquelle le tribunal n'est qu'un prétexte à un défilé de stars n'ayant absolument rien à faire dans ce long métrage, si ce n'est être utile à la promotion du film à l'époque. C'est là où le bas blesse, car Bee Movie - Drôle d'abeille se perd dans une succession de sketches sans aucune originalité qui ne font que rendre le scénario pénible. Même le pire des épisodes de la succulente comédie Ally McBeal est cent fois meilleur que ce que nous propose le long métrage de Dreamworks. Certes, on tente de nous faire comprendre l'importance des abeilles, c'est sans doute l'idée essentielle - disons la morale - que souhaite véhiculer le film. Pour autant, le scénario finit par aller totalement en contresens jusqu'à rendre au final les abeilles responsables d'une catastrophe écologique. On aura tout vu ! J'aurais peu de chose à redire concernant la bande originale, cela reste dans l'esprit du film. Ni bon, ni mauvais.
Sur la fin, Bee Movie - Drôle d'abeille tente vainement de rebondir sur son intrigue initiale. Mais comme la moitié du film est partie dans tous les sens, nous avons finit par oublier quel était le but à atteindre. Nous voila donc embarqués dans une immense séquence à grand spectacle à bord d'un avion, bref un peu du gros n'importe quoi. Au final, que faut-il retenir de Bee Movie - Drôle d'abeille ? Sincèrement, que ce film est à l'image de son processus de création : chaotique. Dès le début, le concept du film fut compliqué à mener à son terme. La direction artistique, les scénaristes, le chef décorateur et les producteurs n'arrivant pas du tout à s'entendre. Les innombrables rétro-pédalages pendant la conception du film ainsi que les mauvais retours durant les projections tests semblent avoir causé des problèmes majeurs dans Bee Movie - Drôle d'abeille. Ces rustines et corrections apportées au dernier moment se ressentent devant l'écran, rendant le tout mal équilibré. Malgré tout, le premier visionnage du film ne laisse pas une mauvaise impression générale. C'est lorsque l'idée nous vient de le revoir que tous les défauts finissent par nous sauter au yeux. C'est donc très regrettable. Mais comme je ne souhaitais pas terminer sur une note totalement négative, accordons tout de même un prix d'honneur à Dreamworks, puisqu'il s'agit ici de leur tout premier long métrage d'animation qui bénéficie enfin d'un doublage québécois !
Olivier J.H. Kosinski - 27 février 2015
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25 juin 2008
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Doublage (Québec - 2007)
Janet Benson : Claudine Chatel
Adam Flayman : Antoine Durand
Layton Montgomery : Yves Corbeil
Buzzwell : Michel Charette
Trudy : Claudia-Laurie Corbeil
Bud Ditchwater : François Trudel
Mooseblood : François L'Écuyer
Barry B. Benson : Alain Zouvi
Lou Lo Duca : Marc Bellier
Ken : Daniel Roy
Juge Bumbleton : Carole Chatel
Vanessa Bloome : Julie Burroughs
Doublage (France - 2007)
Barry B. Benson : Gad Elmaleh
Vanessa : Dorothée Pousséo
Adam : Antoine Duléry
Martin Benson : Patrice Dozier
Janet Benson : Cyrielle Clair
Ken : Guillaume Orsat
Moustak : Pascal Sellem
Maître Montgoméry : Bernard-Pierre Donnadieu
Dean Buzwell : Jacques Bouanich
Lou Duva : Jean-Pierre Castaldi
Jackson : Bruno Guillon
Buzz : Camille Combal
Splitz : Florian Gazan
Trudy : Véronique Alycia
M. Tombalo : Christophe Dechavanne
Oncle Carl : Philippe Lavil
Freddy Frelon : Philippe Bozo
Juge Bumbleton : Anne Jolivet
L'huissier / voix supplémentaires : Max Aulivier
Hector : Arthur Jugnot
Frelon : Guy Chapellier
Bee Larry King : Jean Barney
Sting : Phil Barney
Ray Liotta : Emmanuel Jacomy
Jeanette Chung : Yumi Fujimori
Narrateur : François Berland
Vache : Anne Plumet
Sources :
Doublage au Québec
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