Bionicle 2, le film - Les légendes de Metru Nui est distribué directement en vidéo le 19 octobre 2004 au Québec, puis le 05 novembre 2004, exactement un an plus tard par rapport au premier film, en France. C'est le second des trois films produits par Lego et distribué par Disney via sa filiale Miramax. Comme son prédécesseur, le long métrage ne dispose que d'un unique doublage français.
Le turaga Vakama se remérore un grande histoire qui s'est passée bien des années avant l'avènement de Mata-Nui. Une histoire où lui et les autres Turaga furent choisis pour devenir les nouveaux puissants Toa de l'île Metru-Nui afin de combattre une menace qui semblait surgir de l'ombre et se développer rapidement sur tous les territoires Bionicle...
On pourrait croire qu'après avoir découvert Bionicle, le film - Le masque de lumière, puis m'être un peu renseigné autour de l'univers des jouets créés par Lego, j'allais être bien plus apte à comprendre les tenants et aboutissements de Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui. Grossière erreur ! Pendant près d'une heure, je n'ai pas du tout saisi où se situait l'action de ce second opus par rapport au premier. Il n'y avait visiblement absolument aucun lien avec celui-ci. Et pour cause ! Ce n'est qu'arrivé à la dernière partie de l'intrigue, même si j'avais déjà quand même un peu senti venir cette révélation, que l'on comprend que le long métrage n'est pas du tout une suite, alors que le chiffre 2 de son titre le laisse pourtant entendre, mais une préquelle se déroulant des centaines d'années plus tôt, lorsque Teridax du clan des Makuta lance sa vaste opération d'épuration des Bionicle. Pour autant, assez ironiquement, Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui retombe dans le même schéma narratif que le premier film, à savoir une bête et banale quête intérieure où les personnages vont devoir affronter une série d'épreuves pour trouver leur force intérieure face aux forces du mal. La seule majeure différence résidant dans le nombre de protagonistes principaux, plus nombreux que dans le premier opus.
Un autre détail s'avère frappant avec ce second opus : la qualité technique de l'ensemble s'avère étonnamment meilleure. Je n'irais pas jusqu'à dire que Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui reste une oeuvre de haute volée, car c'est très loin d'être le cas, mais ce second opus est effectivement mieux fignolé que le premier. On est ici plus proche du standard 3D de l'époque de la conception de cette exclusivité vidéo. Les personnages sont plus détaillés, un peu moins raides dans leur démarche et étonnamment plus expressifs. Ils gardent malheureusement leur démarche robotique, voire hachée, tandis que leurs mouvements sont souvent toujours aussi approximatifs. Je soupçonne que les artistes, incapables de pouvoir faire mieux avec les figurines des Bionicle inventées par Lego, ont simplement décidé de noyer le poisson en objectant que les jouets n'étaient de toute façon pas capables de faire mieux dans la réalité. Dans les faits, on s'habitue assez vite à cette particularité qui finit par devenir secondaire sur le reste du film. Ce qui est plus gênant par contre, c'est ce plagiat éhonté de Star Wars qui suinte par tous les pores. Il y a déjà 20 ans, Georges Lucas avait créé l'évènement en sortant en salle sa Prélogie. Au-delà des polémiques et critiques que sa nouvelle trilogie s'était prise dans la tronche, les épisodes I, II et III ont durablement marqué leur époque.
Sans aucune honte, car contemporain aux deux premiers, Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui pioche allègrement dedans, que ce soit en termes d'intrigue, d'ambiance, de péripéties, d'effets spéciaux comme de décors. C'est d'autant plus frappant, contrairement au premier film qui avait un peu éludé le problème, parce que ce long métrage donne une identité réellement propre à chaque clan de Bionicle. Pour rappel, comme indiqué dans l'analyse du premier film, les Bionicle sont répartis en plusieurs clans, chacun lié à un élément, comme l'eau, l'air, le métal, etc. Or, nous avons ici l'occasion de traverser plusieurs de leurs régions respectives. Et c'est extrêmement palpable de voir à quel point Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui s'est inspiré des recherches graphiques effectuées sur la Prélogie de Georges Lucas. Plus évident encore, l'antagoniste principal reprend, à quelques petits détails près, la personnalité de l'Empereur Palpatine, sans compter sa faculté de dissimulation et de duperie alors que, de l'autre côté, un vieux sage un peu excentrique comme Yoda guide les jeunes Toa dans l'art de manipuler la force, pardon, les masques de puissance. Heureusement, le long métrage réussit, au terme d'une assez longue introduction de près de vingt minutes, à se forger sa propre identité. Mais il faut pour cela passer par différentes ellipses assez brutales dont l'intrigue, complètement éludée, aurait pourtant nourri un film entier bien plus intéressant que ce que le film propose au final. C'est assez regrettable.
J'imagine que cette situation est en réalité assez logique car Bionicle 2 - Les légendes de Metru Nui ne doit pas empiéter ni contredire les autres produits dérivés de la galaxie des jouets Bionicle. Le problème, c'est que le long métrage se révèle au final assez creux dans son contenu. Passé la très longue phase explicative initiale, on n'entre dans le vif du sujet qu'au bout de 30 minutes environ, soit déjà la moitié du film. De la seconde moitié ne reste alors qu'une longue succession de péripéties prévisibles où les personnages doivent courir et se battre continuellement, sans pour autant étayer le propos général. Bref, l'intrigue n'avance en réalité pas le moins du monde entre le début et la fin. Cela ne fait que fixer un moment précis de la vaste mythologie des Bionicle à l'attention des seuls fans, les plus à même de réintégrer les évènements du film dans la grande chronologie multi-supports des personnages. Pour tous les autres, cela ne fera aucune différence par rapport au premier film, vous serez tout aussi perdus que moi face à un film certes un peu mieux fignolé que son prédécesseur, mais dont l'intrigue beaucoup trop ouverte, avec impossibilité de combler les manques par soi-même, vous laissera totalement sur le carreau. À réserver une fois de plus aux uniques fans de la franchise.
Olivier J.H. Kosinski - 27 mai 2022
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Doublage (France - 2004)
Turaga Vakama : Michel Ruhl
Toa Lhikan : Thierry Buisson
Nidhiki : Cyrille Monge
Krekka : Thierry Mercier
Nokama : Sylvie Jacob
Onewa : Laurent Morteau
Whenua : Daniel Lobé
Matau : Gilles Morvan
Nuju : Arnaud Arbessier
Vakama : Cédric Dumond
Turaga Dume : Claude d'Yd
Makuta : Pascal Renwick
Kongu : Vincent de Boüard
Turaga Lhikan : Marc Cassot
Sources :
Voxofilm