Les aventures du Capitaine Bobette, le film sort en salle le 1er juin 2017 au Québec. Il faut cependant attendre le 4 octobre 2017 pour le découvrir en salle en France sous le titre de Capitaine Superslip alors, qu'entre temps, l'édition vidéo canadienne était déjà disponible depuis plusieurs semaines. Le long métrage dispose de deux doublages francophones.
Georges et Harold sont de drôles de garnements. Ils passent leurs journées à faire des farces idiotes, inventer des blagues stupides, et écrire les aventures d'un superhéros qu'ils ont inventé : Superslip ! Bien sûr, leur comportement ne plaît pas à tout le monde... M. Chonchon, le directeur de leur école, n'a qu'un désir : les prendre sur le fait pour les punir et, enfin, pouvoir les séparer définitivement. Mais il ignore ce qu'il en coûte de se frotter aux créateurs d'un héros aux pouvoirs XXL...
Capitaine Superslip s'inspire d'une série de bandes dessinées pour enfants écrit par l'américain Dav Pilkey dont les premières aventures ont été publiées en 1997. Elles furent d'ailleurs publiées sous le titre de Les aventures du Capitaine Slip aux éditions Le Petit Musc dès 2001 en France, dans l'indifférence générale, avant d'être reprises en 2013 avec un peu plus de succès par Bayard Jeunesse sous le titre de Les aventures de Superslip. Ce n'est d'ailleurs qu'à l'occasion de sa sortie du long métrage en 2017 que la collection de bandes dessinées est rééditée sous le même titre que le film de Dreamworks Animation. Pour la légende, Dav Pilkey évoque qu'il était encore à l'école primaire durant les années 1970 quand il a imaginé son super-héros complètement idiot, affublé d'un sous-vêtement pour seul costume. Il avait en effet choisi la culotte, slip ou bobette (rayez les mentions inutiles selon la contrée francophone où vous vivez) car il était jusqu'à récemment très courant que les super-héros, dont le célèbre Superman dont s'inspire les origines du Capitaine, aient cette étonnante mauvaise habitude de porter leurs sous-vêtement par dessus leurs costumes.
Son Capitaine n'avait alors pas à s'encombrer d'un costume, puisque son sous-vêtement était la marque de fabrique des super-héros ! Dav Pilkey prétend même que, à l'image de ses personnages de Georges et Harold, il était comme eux étant enfant, constamment rabroué et brimé par ses professeurs, se défoulant donc en faisant des blagues potaches et en dessinant des BD. Une fois adulte, il aurait tout simplement repris le concept, mais en gardant un style visuel très gamin, tout en bourrant sa bande-dessinée de fautes d'orthographes volontairement gribouillées et de gags de plus en plus invraisemblables au fil des numéros. En même temps, il fallait bien développer une mythologie grivoise pour un personnage qui l'est tout autant que ce Capitaine Superslip !
Du début à la fin, Capitaine Superslip est un film décérébré, apparemment drôle dans la forme, mais ennuyeux à mourir dans le fond. Inlassablement, le long métrage répète encore et encore les mêmes gags éculés jusqu'à l'overdose sans jamais chercher une seule fois à être original. Par exemple, que le directeur perde une fois ses cheveux, ça va, deux fois, trois fois, quatre fois... presque à chacune de ses apparitions en réalité, ça devient vite du gros n'importe quoi. Afin de respecter la trame des bandes dessinées, Georges et Harold interjettent régulièrement les spectateurs, stoppant l'action en cours à l'écran, brisant ainsi le quatrième mur, ce qui alourdit d'autant plus le déroulement déjà capillotracté de l'intrigue. Pire, à plusieurs reprises, le récit de Capitaine Superslip s'interrompt brutalement sans que le spectateur n'en soit averti pour proposer un délirium visuel qui n'a ni queue ni tête, malgré l'ingéniosité de l'équipe de Dreamworks Animation qui crée des petits bijoux d'animation malheureusement totalement ridicules dans le contexte d'un film ! On peste ainsi constamment devant Capitaine Superslip qui semble prendre en otage les cerveaux des spectateurs afin de mieux les pervertir à son délire. Encore pire, le film n'offre même pas de graphismes agréables à l'oeil, car il n'arrive même pas à faire mieux que M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps du même studio ou encore Snoopy et les Peanuts - Le film de BlueSky !
Concernant l'aspect sonore, Capitaine Superslip va certainement choquer le plus puriste des parents qui aurait eu l'audace d'amener son enfant sans avoir été prévenu à minima de ce qu'il était sur le point de découvrir. Les erreurs de langage, tout comme les "prouts" et autres expressions typiquement "pipi caca" y sont légions au point de finir par admettre que jamais un seul personnage ne finira par sortir une phrase correcte ou faisant sens dans ce festival de grossièretés collégiennes qui n'amusent que ceux qui les prononcent. Quand le film tente soudain de devenir sérieux pendant une mémorable minute, il repart immédiatement en cacahuète dans les dix minutes suivantes. Même chose pour la bande originale qui renforce l'absence totale de cervelle nécessaire à l'ingestion de ce micmac visuel et auditif que représente Capitaine Superslip. Plus paradoxal encore, la bande originale fait régulièrement intervenir des titres aux sonorités proches des années 1980, sans que l'on comprenne pourquoi, tout comme une ribambelle de bruitages de jeux-vidéo de la même période. C'est tellement absurde et anachronique que cela n'en est jamais drôle.
Au final, Capitaine Superslip semble un défouloir pour l'équipe de Dreamworks Animation qui semble se dire, puisqu'aujourd'hui la marque n'arrive plus du tout à briller en salle, qu'elle doit donc faire du bruit pour se faire entendre. On comprend aisément pourquoi Jeffrey Katzenberg a tout tenté pour se débarrasser de sa poule aux oeufs d'or dès l'instant où il s'est rendu compte que la panier était percé (alors même qu'il figure dans les remerciement du film...). Et comme seule une bonne polémique arrive aujourd'hui à faire parler d'un film, autant que le film n'est ni scénario, ni ligne directive claire, mais qu'il bénéficie au moins d'une grosse dose de grossièretés bien infantilisantes ! Il m'a d'ailleurs fallu m'arrêter de regarder à trois reprises pour ne pas complètement perdre la boule car j'étais à deux doigts de sauter moi-aussi à travers n'importe quelle fenêtre, du moment qu'elle m'éloignait au plus vite de ce film ! Capitaine Superslip fait honneur au pire de ce que le Dreamworks Animation a produit, en revenant aux sources de sa très oubliable période scatologique.
Olivier J.H. Kosinski - 12 janvier 2018
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Doublage (Québec - 2017)
George Barnabé : Maël Davan-Soulas
Harold Hébert : Nicolas Charbonneaux-Collombet
Directeur Bougon : Tristan Harvey
Ronchon : Tristan Harvey
Capitaine Bobette : Tristan Harvey
Professeur Pi Pi Diarrhéestein Cacaprout 1er : Louis-Philippe Dandenault
Louis Labreak : Renaud Paradis
Doublage (France - 2017)
Georges Glousse : Loup-Denis Elion
Harold Golade : Benjamin Bollen
Directeur Chonchon : David Krüger
Capitaine Superslip : David Krüger
Professeur P.P. Pouët Croteaufaisse : Mark Lesser
Edouard Binoclar : Olivier Chauvel
Edith : Sophie Arthuys
Mme Rhin : Anie Ballestra
Mr. Rèche : Patrick Béthune
Tommy : Matt Mouredon
Mr Fide : Michael Aragones
Mme Rouille : Véronique Augereau
Mère de Georges : Agnès Cirasse
Chauffeur : Mickael Ménard
Sources :
Doublage au Québec
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