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Détective Conan

Décompte aux cieux / Compte à rebours pour le Paradis

Détective Conan - Décompte aux cieux, également connu sous le titre de Compte à rebours pour le Paradis d'après le sous-titrage, est le cinquième long métrage inspiré du manga créé par Gosho Aoyama. Il sort au Japon le 21 avril 2001. Il est pour la première fois édité par Kazé en France le 08 avril 2009 qui l'accompagne d'un doublage français, puis réédité par Black Box, exclusivement en VOST cette fois, en même temps que les 16 premiers longs métrages le 30 janvier 2020. Il reste actuellement inédit au Québec.

N.B. : Si l'envie vous en prend d'alterner la lecture du manga avec les films, sans tenir compte de la série télévisée, j'ai établi une Chronologie Films / Mangas où je préconise de placer celui-ci entre les dossiers 10 et 11 du volume 28.

L'intrigue

Au retour d'une virée en camping au pied du Mont Fûji, où Ai Haibara avait un comportement suspect, la bande des détectives juniors décide de faire une halte devant les nouvelles tours jumelles constuites dans la ville de Tama. Là, ils y retrouvent Kogoro Mouri, Ran et Sonoko qui ont été invités à visiter l'immeuble en avant première. Le lendemain, le promoteur meurt assassiné dans des circonstances étranges. Le comportement erratique de Ai pousse rapidement Conan à imaginer que les mystérieux hommes en noir pourrait bien se dissimuler derrière cette sombre affaire...

Analyse de l'oeuvre

J'ai un rapport assez particulier avec Décompte aux cieux : c'est le long métrage avec lequel je suis définitivement devenu accro à Détective Conan. Cette affinité que j'éprouve désormais pour l'oeuvre de Gosho Aoyama est pourtant très récente, à peine cinq ans ! Certes, oui, j'avais déjà croisé la route de Conan il y a un petit bout de temps, via la dernière diffusion en date sur France 3 en 2008, en version censurée qui plus est, mais c'est bel et bien à compter de 2015 que je me suis entièrement plongé dans la saga. Et, indirectement, c'est le flop commercial incompréhensible et l'arrêt définitif de distribution par Kazé empêchant la sortie des autres films après Décompte aux cieux sur le territoire français qui m'ont poussé à me procurer les nombreux mangas, histoire de me rassasier, sans plus jamais réussir à m'en éloigner depuis. Il faut de toute façon admettre que ce cinquième long métrage de la franchise avait, en l'état, largement déjà de quoi me séduire. A la fois film d'enquête policière et film catastrophe, façon thriller d'action, Décompte aux cieux implique aussi, pour la première fois sur grand écran, la présence de l'organisation des hommes en noir dans un scénario très performant tournant tout autour de Ai Haibara.

Décompte aux cieux marque une première rupture avec les films précédents. Certes, les hommes en noir y sont impliqués, contrairement aux autres premiers films, mais ces derniers sont mêlés à une affaire qui concerne indirectement les personnages du film. Il s'agit du premier long métrage qui entremêle deux intrigues distinctes qui finissent cependant par se rejoindre lors du climax. Les scénaristes égarent donc les repaires des spectateurs en leur faisant regarder ailleurs, en l'occurrence vers les hommes en noir. L'autre particularité du long métrage est qu'il est le premier à épouser tous les codes du film catastrophe, ponctuant quasiment toute la seconde moitié du film et qui rappelle le très célèbre Piège de cristal porté par Bruce Willis en 1988 et qui a sans nul doute inspiré les scénaristes. Plus intriguant encore, Décompte aux cieux étant paru au tout début de l'année 2001, certains soutiennent encore aujourd'hui qu'il fait parti de ces quelques oeuvres de fictions du début du siècle qui auraient, malgré elles, anticipée la malheureuse date du 11 septembre. Il est vrai que, comme ce fut le cas pour le Titanic et le roman de Morgan Robertson, plusieurs fictions contemporaines ont en effet proposées des histoires au scénario assez proche de cette catastrophe. Décompte aux cieux en fait effectivement parti, avec son histoire d'attentat sur des tours, mais nettement moins par exemple que le premier épisode de la série The Lone Gunmen produite par Chris Carter. A chacun d'y voir ce qu'il veut bien y voir, le scénario de Décompte aux cieux n'étant, sans aucun doute, qu'une simple hasardeuse coïncidence.

L'un des atouts de Décompte aux cieux est de proposer une histoire qui place pour une fois la bande des détectives juniors au coeur de l'enquête. C'est tellement rarement arrivé en 25 ans dans les divers longs métrages que celui-ci fait presque figure d'exception. Pour une fois, Ayumi, Mitsuhiko et Genta ne sont pas de simples accessoires, contrairement à leur traditionnel rôle de faire valoir sans intérêt. Les enfants enquêtent, à leur manière, sont largement impliqués dans l'histoire et, même si c'est vraiment un peu gros comme incohérence, se retrouvent évidemment piégés au coeur de l'immeuble en proie aux flammes dans la dernière partie du film. Ce qui leur permet d'octroyer aux spectateurs l'une des scènes d'action finale les plus dantesques que la franchise avait jamais proposé, constituant d'ailleurs l'une des toutes premières scènes d'action absolument invraisemblables, mais furieusement palpitantes, qui deviendront par la suite la marque de fabrique des longs métrages Détective Conan. Evidemment, focaliser l'aventure du point de vue des détectives juniors rend, mathématiquement, la présence de Kogoro Mouri réduite à peau de chagrin. Mais c'est un mal pour un bien, il était inévitable que Décompte aux cieux se focalise sur les enfants, car l'une des scènes clés du film impliquait Haibara. Ses relations avec les adultes ayant toujours été fortement limitées, il ne pouvait pas en être autrement. Par contre, le long métrage offre une scène mémorable à Ran.

D'un point de vue technique, Décompte aux cieux est encore une fois un long métrage d'animation japonais très teinté des années 1990, même s'il est sorti en salle en 2001. La métamorphose visuelle des films Détective Conan n'intervenant qu'à partir du septième film paru deux années après, les six premiers films semblant vraiment avoir tous été conçu dans le même moule. Toutefois, Décompte aux cieux lorgne aussi beaucoup du côté du cinéma américain de la fin des années 1980 au milieu des années 1990, notamment dans ses codes visuels et narratifs. On y retrouve des similitudes avec Piège de cristal, déjà évoqué plus haut, mais également avec Daylight pour ses scènes d'explosion, Les ailes de l'enfer dont la scène finale lui fait peut-être référence, Last Action Hero pour l'ascenseur panoramique, voire même Speed pour ce qui en est des actions des hommes en noir qui choisissent la destruction massive à distance tout en restant dissimulés dans l'ombre. Paradoxalement, si l'action du long métrage s'emballe énormément à la fin, Décompte aux cieux s'avère très posé dans le déroulement de l'enquête, comme c'est toujours le cas des longs métrages de la franchise. Le changement de tonalité se ressent cependant assez bien. Le film se décompose vraiment de deux entités visuelles entre la première et la seconde partie. Mais rien de bien choquant, bien au contraire, car la transition s'avère très douce.

Pour la partie audio, Décompte aux cieux est à ce jour l'ultime production audiovisuelle Détective Conan doublée en français. Le doublage de la série animée s'est déjà interrompu quelques années auparavant sans que la totalité des épisodes n'ait cependant été diffusée en France. Toutefois, Kaze n'avait pas choisi de reprendre les mêmes comédiens que ceux de la série télévisée pour les cinq films qu'ils ont édités. Certains fans ont beaucoup regretté ce choix éditorial. Cela ne m'a pas plus dérangé que cela. Je trouve d'ailleurs que certains comédiens s'en sortent mieux dans le film que la série, tout comme l'inverse est tout aussi vrai. Par exemple, pour Shinichi, je ne parviens pas du tout à départager Philippe Valmont et Bruno Mullenaerts. Le premier, qui joue le rôle pour les films donne un côté plus juvénile et exubérant au personnage tel que Gosho Aoyama le représente souvent dans le manga. Le second lui octroie dans la série télévisée un côté plus mature qui sied évidemment bien à son intellect. Pour ce qui est des comédiens des films, j'ai une très large préférence pour Nayéli Forest (Ran) et Cyrille Monge (Agasa, mais aussi Megure). Par contre, Emmanuel Liénart est incontestablement meilleur dans la série sur Kogoro, avec cette voix déraillée et dépravée qui colle si bien à la peau du personnage. Concernant Conan, je dois aussi reconnaître préférer Ioanna Gkizas dans la série, même si Claudine Gremy s'en sort très honorablement pour les films. La plupart des autres sont, pour la plupart, oubliables. Toutefois, l'un comme l'autre des deux doublages souffrent du manque trop flagrant de comédiens, trop peu nombreux pour les différents rôles à l'écran. C'est évidemment très regrettable, mais nettement moins que l'escamotage pur et simple des doublages dans la réédition des films par Black Box qui a sans doute été confronté à des problèmes de droits.

Pour en revenir à ce que je disais au début, plus que toutes ses qualités, Décompte aux cieux reste pour moi le facteur déclenchant de mon intérêt pour Détective Conan. Étant au départ juste curieux de savoir ce que devenait le personnage, j'ai en effet très rapidement enchaîné les cinq films et me suis alors retrouvé face à un constat, il m'en fallait encore. Si j'ai pu apprécier d'autres longs métrages par la suite grâce au travail de certains bénévoles (que je remercie au passage), c'est bien évidemment le manga de Gosho Aoyama qui m'a définitivement conquis. Si la facture fut vraiment douloureuse, quoiqu'un peu moins que si je m'étais jeté sur le format papier car j'ai choisi le format dématérialisé (moins cher avec en plus un gain visuel indéniable sur une tablette XXL !), je ne l'ai absolument jamais regretté depuis. Décompte aux cieux reste et restera donc toujours à mes yeux une oeuvre emblématique que j'apprécie grandement car elle m'a poussé à mettre le pied à l'étrier, tout simplement.

Olivier J.H. Kosinski - 01 septembre 2020

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Conan Edogawa : Claudine Gremy

Mio Tokiwa : Claudine Gremy

Shinichi Kudo : Philippe Valmont

Yoshiaki Hara : Philippe Valmont

Hosui Kisaragi : Philippe Valmont

Gin : Philippe Valmont

Ran Môri : Nayéli Forest

Ai Haibara : Nayéli Forest

Kogoro Môri : Gérard Malabat

Juzo Megure : Cyrille Monge

Hiroshi Agasa : Cyrille Monge

Détective Chiba : Cyrille Monge

Genta Kojima : Jean-Yves Brignon

Ninzaburo Shiratori : Jean-Yves Brignon

Vodka : Jean-Yves Brignon

Hajime Tsukimoto : Jean-Yves Brignon

Sonoko Suzuki : Marie Diot

Akemi Miyano : Marie Diot

Mitsuhiko : Céline Melloul

Chinami Sawaguchi : Céline Melloul

Hidehiko Kazama : Jean-Marco Montalto

Wataru Takagi : Jean-Marco Montalto

M. Tome : Jean-Marco Montalto

Sources :
Planète Jeunesse

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