Hocus Pocus - Les trois sorcières sort en salle au Québec le 16 juillet 1993, puis le 26 janvier 1994 en France. Dans les deux cas, le long métrage rate la période de la fête d'Halloween, alors que l'intrigue est fortement liée à celle-ci. Le long métrage dispose de deux doublages francophones.
La légende raconte qu'en 1692 à Salem, trois sorcières, Winifred, Sarah et Mary Sanderson, ont été accusées de sorcellerie et pendues pour avoir ôté la vie de la jeune Emily Bink. Avant de mourir, elles prédirent qu'une nuit d'Halloween, elles reviendraient se venger et prendre la vie de tous les enfants. Trois siècles plus tard, la légende est devenue un mythe que le jeune Max a bien du mal à croire. En voulant impressionner sa nouvelle amie Alisson, Max ressuscite les trois sorcières qui vont s'en prendre à sa jeune soeur Dani.
Halloween est une fête traditionnelle américaine que les confiseurs tentent depuis l'an 2000 de populariser chaque année en France. Sans réel succès jusqu'à présent, la tradition américaine n'arrivant pas à s'ancrer dans nos contrées. Auparavant, cette veille de Toussaint festive était vue par le public francophone comme une orgie de friandises avalées jusqu'à l'indigestion par des milliers d'enfants américains ! En début d'année 1993, la sortie de Hocus Pocus – Les trois sorcières a donc été vu d'un assez mauvais œil par la critique et le public. Des années plus tard, le trio de sorcières, qui préfigure l'émergence du retour en grâce du fantastique, notamment avec la série à succès Charmed, reste pourtant toujours aussi attachant dans ce qui est sans nul doute la comédie-fantastique la plus idiote, mais aussi la plus drôle et enjouée, que le studio Disney a pu porter à l'écran. Surtout que l'affrontement, entre le trio de sorcières pas vraiment effrayantes et le trio d'adolescents typique des années 1990, fonctionne toujours aujourd'hui.
La légende des trois sorcières Sanderson repose sur un fait divers avéré, celui du procès dit des « sorcières de Salem » dans l'état du Massachusetts, au nord de New York. En 1692, une véritable hystérie collective va conduire à la mort de nombreuses femmes, mais aussi des hommes, accusés de pratiquer l'art de la sorcellerie. Cette année noire de l'histoire américaine est ici complètement révisée par David Kirschner et Mick Garris, qui préfèrent se centrer sur trois « véritables » sorcières pendues haut et court pour avoir prit la vie de la jeune Emily Bink. Revenue parmi les vivants lors de la nuit de Halloween 1992, elles vont semer le chaos en pourchassant sans relâche Max (Omri Katz), Allison (Vinessa Shaw) et Dani (Thora Birch). La réalisation de Kenny Ortega fait ainsi la part belle aux anachronismes, tout en accumulant des clichés aussi succulent que stupides. Par exemple, Winifred (Bette Midler) est la rousse intello, celle qui réfléchit, concocte des plans et dirige ses sœurs. Mary (Kathy Najimy) est la brune qui tempère les hardeurs des deux autres, ne prend aucune initiative et préfère s'épanouir dans l'ombre. Sarah (Sarah Jessica Parker), enfin, est la blonde sans cervelle, amatrice d'araignées et qui se sert de ses charmes pour séduire les hommes ! Incontestablement, Hocus Pocus – Les trois sorcières ne met pas en valeur les femmes, mais le plaisir de jouer par les trois comédiennes est tellement communicatif que l'on finit par se laisser aller à leurs diableries et autres pitreries.
Hocus Pocus – Les trois sorcières bénéficie d'un scénario assez léger, certains pourront affirmer sans honte qu'il est même presque inexistant. Ce n'est pas faux, puisque la poursuite à travers toute la ville de Salem est surtout constituée de séquences indépendantes simplement reliées entre elles. Pourtant, plusieurs de ces scènes sont véritablement mémorables, comme la scène du four (Hello, I want my Book… Bonjour, je veux mon livre…), la rencontre avec le Maître et surtout le bal, où Winifred y révise à sa façon le célèbre I Put a Spell on You de Screamin' Jay Hawkins, admirablement adapté en version française qui plus est. Hocus Pocus – Les trois sorcières accumule ainsi une première heure très légère et très décontractée. Puis, pour sa dernière demi-heure, le film décide finalement de prendre un ton un peu plus sérieux. Cette fois, la farce ne fait plus rire, les trois sorcières comprennent que leur fin est proche. Elles sortent alors l'artillerie lourde et enfourchent… un aspirateur ! Bien que la tension soit effectivement plus palpable dans cette dernière partie du film, véritable course contre la montre, on ne change pas une formule qui gagne !!
Techniquement parlant, Hocus Pocus – Les trois sorcières ne joue pas trop dans la surenchère, préférant visiblement les méthodes artisanales et les décors en studios. Certains lieux, comme le cimetière, sonnent souvent faux tandis que d'autres, comme la maison des sorcières, bénéficient d'un soin irréprochable. Sans en faire des tonnes, le film recours quelquefois aux trucages numériques et aux animatroniques pour faire vivre le chat Thackery Binx, incarné par Sean Murray (JAG, NCIS – Enquêtes Spéciales) dont c'était l'un de ses premiers grands rôles à l'écran. On relèvera aussi la qualité de la plupart des costumes qui, à défaut d'être effrayants, sont parfois audacieux. Si l'univers visuel est plutôt soigné, ce n'est pas le cas de la bande originale du film qui est au contraire totalement neutre. Que mon pouvoir t'envoûte excepté, vous ne retiendrez aucun des thèmes musicaux du film. C'est dommage, vu le potentiel comique que possède le film, il y avait matière à sortir quelque chose de mémorable.
Vingt-deux ans plus tard, Hocus Pocus – Les trois sorcières a, dans l'ensemble, plutôt bien vieilli. Parfaitement imprégné par les festivités modernes de la nuit d'Halloween, à savoir s'amuser à se faire peur dans la bonne humeur, le récit s'avère efficace et drôle. L'aventure se laisse donc suivre sans déplaisir, particulièrement grâce à Bette Midler, dont le charme est rehaussé de ces deux superbes dents proéminentes !
Olivier J.H. Kosinski - 18 octobre 2015
Cette analyse a originellement été écrite et publiée sur le site confrère Disney Magie Club.
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Doublage (Québec - 1993)
Winifred Sanderson : Lenie Scoffié
Mary Sanderson : Johanne Léveillé
Sarah Sanderson : Linda Roy
Max Dennison : Nicolas Pensa
Allison : Violette Chauveau
Dani Dennison : Claudia-Laurie Corbeil
Ernie 'Ice' : Olivier Visentin
Jay : Joël Legendre
Thackery Binx : Jacques Lussier
Dave Dennison : Daniel Picard
Doublage (France - 1994)
Winifred Sanderson : Elisabeth Wiener
Sarah Sanderson : Marie Vincent
Mary Sanderson : Monique Thierry
Max Dennison : Tony Marot
Dani Dennison : Morgane Flahault
Allison : Laurence Crouzet
Thackery Binx : Alexandre Gillet
Dave Dennison : Renaud Marx
Jenny Dennison : Micky Sebastian
Jay : William Coryn
Chauffeur du bus : Pascal Renwick
L'homme déguisé en diable : Jean-Pierre Leroux
La femme du diable : Béatrice Delfe
Policier : Daniel Gall