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Nickelodeon
La famille Delajungle, le film

La Famille Delajungle, le film est le premier des deux longs métrages inspirés de la série animée américaine du même nom. Il est proposé en salle en France dès le 08 avril 2003. La date de sortie québécoise est actuellement inconnue. Le long métrage dispose d'un doublage francophone réalisé en France. Le doublage a pour particularité d'inviter les cinq membres du groupe musical français L5.

L'intrigue

La famille Delajungle sillonne le monde en compagnie de leurs fillettes, Éliza et Debbie, et de Donnie, leur fils adoptif. Alors qu'ils se rendent au Congo pour filmer un évènement magique - une éclipse solaire admirée par des milliers d'éléphants - ils tombent sur d'horribles braconniers qui n'attendent que cet instant pour massacrer les mastodontes et s'emparer de leurs défenses...

Analyse de l'oeuvre

Pendant quelques années, La famille Delajungle a fait les beaux jours de l'émission pour la jeunesse M6 Kid en France. Rien ne la prédisposait pourtant à être un succès d'audience car, il faut bien l'avouer, la série télévisée portée par Nickelodeon est assez atroce visuellement parlant. Une touche graphique très particulière qui fait office de signature de la part de ses créateurs, Arlene Klasky et Gábor Csupó, et qui partagent ce point commun avec un autre de leur série à succès qui l'a précédé de quelques années, les célèbres Razmoket. Les deux auteurs partagent ouvertement que le rendu disgracieux de leurs personnages est totalement assumé. Ils voulaient lancer des séries animées pour enfants qui allaient à l'encontre de la majorité de celles de l'époque, en se débarrassant des codes visuels du beau et du parfait. Leur intention était de proposer à l'écran des personnages très disgracieux qui brilleraient pour leurs actions et qui ne seraient pas des stars de la mode. Pour faire un comparatif représentatif, quoi qu'un peu hasardeux, La famille Delajungle est l'antithèse parfaite de Totally Spies où le monde des trois espionnes de choc ne compte que des personnages beaux, élancés et, surtout, pour la plupart, richissimes. La famille Delajungle propose au contraire une famille plutôt ordinaire, mais très soudée dans leur relation malgré leur chamaillerie, surtout entre les deux soeurs qui s'apprécient malgré tout. Sans aller jusqu'à dire qu'Éliza est la plus moche de la famille - quoi que -, elle a cette extraordinaire faculté de se rendre attachante dans tout ce qu'elle entreprend, ceci malgré le côté "magique" de sa capacité à pouvoir parler aux animaux.

La famille Delajungle s'inscrit, en grande partie, dans le genre documentaire animalier pour enfants. Il s'agit possiblement d'un résidu du programme originel où Arlene Klasky et Gábor Csupó envisageaient d'en faire une sitcom en collaboration avec la Fox mais qui aurait probablement été trop coûteuse à tourner. Toujours est-il que lorsque Nickelodeon reprend le concept, il est dès le départ question d'en faire une série à vocation réaliste pour ce qui est de la représentation des animaux. Certes, la plupart des animaux se mettent à parler, ce qui n'est pas forcément très cohérent, mais cela se justifie dans le cadre de l'aventure. Les auteurs cherchent souvent à faire adopter aux animaux des comportements plutôt crédibles. Sans aller jusqu'à dire que La famille Delajungle est une série éducative, elle se situe bien quelque part entre le pur divertissement et l'approche pédagogique. En un sens, La famille Delajungle se veut écologiste avant l'heure, thème finalement assez peu abordé de front dans les séries jeunesses de la période, prenant parti pour le respect de la faune et de la flore. C'est probablement pour ces raisons que les aventures d'Éliza et son chimpanzé Darwin ont été très bien accueillis par les enfants, mais aussi par certains adultes. L'autre particularité de la série est de présenter une famille assez anticonformiste, puisque tous leurs membres vivent dans un camping-car, se baladant dans tous les recoins du monde, tandis qu'aucun de leurs enfants n'est scolarisé de façon traditionnelle. On est plus proche de l'école de la nature que du système scolaire classique à la maison. C'était audacieux pour un programme jeunesse américain.

La famille Delajungle se voit accorder audience pour trois saisons, de septembre 1998 à mai 2001, mais le succès étant au rendez-vous, on lui accorde une prolongation pour deux nouvelles saisons. Les auteurs font le choix de reprendre la série en août 2001 en ouvrant le voile qui cachait, jusque là, les origines de Donnie, l'enfant sauvage recueilli par les Delajungle comme on nous l'explique dans le générique d'ouverture depuis le tout début de la série télévisée. Pour cela, ils imaginent une longue intrigue en quatre épisodes que l'on peut considérer, dans le cas où on les met bout à bout, comme le premier vrai long métrage des personnages. En parallèle de cette quatrième saison, La famille Delajungle, le film est mis en chantier. Cette fois, par contre, ce sont les salles obscures qui sont visées. Pour l'intrigue, l'écrivaine Kate Boutilier, qui officie déjà sur la série, prend le parti d'exploiter au maximum les thématiques déjà abordées à la télévision pour le transposer sur grand écran. Pour autant, loin d'être une simple extension d'un simple épisode même s'il en reprend la plupart de ses codes, La famille Delajungle, le film est imaginé comme une vraie oeuvre de cinéma. Cela se ressent beaucoup lorsqu'on le découvre la première fois, les moyens déployés pour en faire un bon film d'aventure sont nettement visibles. La réalisation prend par exemple aussi en compte le format panoramique, là où la série télévisée ne l'était pas (nous étions encore dans l'ère du téléviseur cathodique), ce qui offre un joli cadre aux environnements africains que les personnages vont traverser. Principalement, La famille Delajungle, le film entremêle deux thématiques. La première concerne la cause animale, puisqu'Éliza est confrontée à des braconniers, tandis que le seconde porte sur son système d'éducation fortement remis en cause par ses grands-parents. Par son obstination, elle parviendra, comme toujours, à trouver le meilleur équilibre entre les deux.

L'une des réussites de La famille Delajungle, le film est d'avoir respecté le caractère de tous les personnages. Éliza et Darwin restent évidemment fidèles à eux-même, toujours partagés entre constantes chamailleries et amitié profonde. Là où le long métrage diffère un peu de ce schéma propre à la série, c'est dans la disparition du don d'Éliza de pouvoir parler aux animaux. Jusqu'ici, elle pouvait toujours compter sur cette faculté pour se débrouiller dans certaines situations compliquées avec l'aide du monde animalier. Cette fois par contre, elle comprend assez vite qu'elle se retrouve totalement seule face au danger. Malgré tout, le coeur l'emporte une fois de plus sur la raison et elle se laisse emporter par son besoin de sauver les animaux. Toujours aussi rabat-joie et prompte à envoyer des piques bien senties, Debbie apporte au long métrage un côté loufoque à l'aventure. Même si elle est la seule de la famille qui désapprouve ce mode de vie, car elle est une adolescente qui rêverait de vivre une vie plus simple comme les autres enfants, Debbie tient beaucoup à sa famille. Contrairement à son envie de retourner à une vie citadine, très fantasmée dans son cas, elle prouve souvent qu'elle sait se rendre utile, qu'elle aussi reste avant tout une Delajungle. Nigel et  Marianne, leurs parents, sont cette fois confrontés à un dilemme. Poussés par les grands-parents paternels, Nigel et  Marianne doivent prendre la décision d'envoyer Éliza en pension pour jeunes filles. Ce choix est un déchirement pour eux, surtout pour  Marianne, qui se transforme vite en vive inquiétude lorsqu'Éliza se fait la belle au milieu de la nuit. Seul Donnie reste assez peu exploité dans le film, son utilité n'étant de toute façon pas pertinente dans le récit, même s'il offre quelques moments assez sympathiques à l'écran.

Si vous êtes de ceux qui ont succombé à l'univers de La famille Delajungle et qui ont réussi à passer outre leur aspect visuel assez horrifique, leur premier long métrage sur grand écran est sincèrement une grande réussite artistique. Le film transporte l'esprit de la série télévisée tout en le modelant de façon convaincante pour en faire une vraie oeuvre pour le cinéma. Même si le long métrage essaie de se rendre accessible pour tous, il ne dévoile totalement son plein potentiel que si l'on est déjà familier de la série télévisée. Mieux, même si ça semble puéril, ce besoin constant d'Éliza de sauver et préserver la nature, qu'elle a hérité de son père, sont des approches narratives tout à fait pertinentes tandis que les auteurs du long métrage font aussi l'effort de rendre l'ensemble très divertissant. En soi, La famille Delajungle, le film est une madeleine de Proust.

Olivier J.H. Kosinski - 09 février 2025

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2003)

Élisabeth "Éliza" Delajungle : Emilie Rault

Déborah "Debbie" Delajungle : Daniele Douet

Nigel Delajungle : Patrick Prejean

Marianne  Delajungle : Maite Monceau

Darwin : Philippe Bozo

Jomo : Bernard Gabay

Betty : Claire Litvine (L5)

Tally : Alexandra Canto (L5)

Akela : Lydy Louisy-Joseph (L5)

Jane : Coralie Galle (L5)

Victoria : Marjorie Parascandola (L5)

Cordelia Delajungle : Nicole Favart

Sloan Blackbun : Bernard Gabay-Brieux

Sarah Wellington : Magali Barney

Shaman : Bernard Métraux

Jomo : Gérard Dessalles

Phèdre : Ingrid Nivet

Tally : Alexandra Canto

Akela : Lydy Louisy Joseph

Reggie : Gérard Surugue

Victoria : Marjorie Parascandola

Jane : Coralie Gelle

Sources :
Planète Jeunesse

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