Contrairement à son prédécesseur qui a eu droit à une sortie en salle limitée, ce troisième volet est paru directement en vidéo sur tous les continents. D'abord au Québec le 4 août 1998, puis un peu plus tard la même année en France. Comme son prédécesseur, seul le doublage français est proposé.
C'est jour de fête au Royaume enchanté de la Princessse Juliette et du Prince Arthur. Chacun se prépare activement à la course d'obstacles, le clou des activités organisées au cours de cette belle journée. Mais, pendant ce temps-là, la diabolique sorcière Zelda kidnappe la belle Juliette et tend un piège redoutable à Arthur. Elle tente de retrouver ses pouvoirs maléfiques grâce à un grimoire de magie noire enfermé dans un coffret précieux autrefois détenu par Albéric...
Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté est la première des multiples suites de Le cygne et la Princesse dont j'ai eu eu le « plaisir » de découvrir. C'était à la télévision durant la période de Noël 2012 sur NT1. Je ne cacherai pas que je l'avais trouvé extrêmement confus, pensant dans un premier temps que plusieurs éléments de l'intrigue m'avait échappés parce que je n'avais pas visionné Le cygne et la Princesse 2 - Le château des secrets auparavant. Du coup, je l'ai laissé de côté pendant plusieurs mois, le temps de me procurer l'épisode précédent. En fin de compte, j'ai fait l'acquisition des deux films simultanément en DVD que j'ai regardé l'un à la suite de l'autre. Ma perplexité n'a alors fait qu'augmenter, Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté était soudain complètement différent de ce que j'avais vu à la télévision. Heureusement, j'ai toujours eu pour habitude d'enregistrer les programmes dès qu'il s'agit de films d'animation, je me suis donc empressé de revoir cette étonnante version télévisée. Le pot au rose fut finalement découvert, NT1 avait tout bonnement proposé une version raccourcie d'une vingtaine de minutes ! Je croyais que ce type de charcutage télévisuel n'avait pas survécu aux années 1980 (souvenez-vous du cas de Peter et Elliott le dragon ainsi que L'apprentie sorcière), pour finalement m'apercevoir que ce n'était finalement pas le cas. Aujourd'hui encore, la puissance marketing effaçait le moindre scrupule des chaînes de télévisions qui bousille la cohérence d'un film d'animation pour enfants dans l'unique but de pouvoir caser un maximum de publicités durant les vacances de Noël ! Franchement, même si le film ne brille pas pour ses qualités, quelle horreur que cet infâme massacre !!!
Quelle est la différence majeure entre le film dans sa version intacte et sa version télévisée ? En réalité, en creusant un peu, on se rend compte qu'elle n'est pas totalement gratuite. NT1, si tant est que ce soit la chaîne elle-même qui a procédé à ce remontage, a simplement voulu proposer à ses jeunes spectateurs un film qui se suffise à lui-même. De fait, ce sont tous les éléments narratifs faisant allusion aux deux précédents volets de Le cygne et la Princesse qui ont été éliminés. Pour y parvenir, toutes les allusions à Le cygne et la Princesse 2 - Le château des secrets ont été supprimées, tandis que presque tous les éléments en rapport avec Albéric ont été sacrifiés. C'est principalement ce dernier élément qui m'avait tant perturbé en 2012, en dehors des bizarres faux-raccords, car il était difficile de comprendre les motivations de l'antagoniste de ce long métrage, à savoir Zelda. Pour parvenir à ce charcutage final, qui voit Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté passer d'une heure vint à à peine cinquante minutes, la version télévisée expurge pas moins que les 15 premières minutes du récit, puis cinq autres minutes de-ci de-là. Le récit s'en trouve donc très fortement perturbé, puisqu'on ne comprend pas bien non plus pourquoi Juliette et Arthur se font la tête pendant une partie de l'intrigue. Bref, nous allons à présent oublier cette honteuse version télévisée, dont personne n'avait jusqu'ici soupçonné l'existence, pour ne parler que du film dans son entier !
Que nous réserve Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté ? Pour une raison qui m'échappe, Richard Rich a toujours portée une certaine « affection » à sa longue saga puisqu'il dirige les multiples volets de sa saga qui s'imbriquent tous dans une très large cohérence narrative entre eux. Du premier au cinquième opus, Richard Rich a toujours construit une intrigue en rapport avec les méfaits d'Albéric, remontant de plus en plus loin dans le temps pour expliquer comment il avait bien pu devenir cet être malfaisant qui finit par périr dans Le cygne et la Princesse. Ainsi, après avoir dévoilé l'existence de Clavius en tant qu'ancien acolyte dans le film précédent, ce long métrage se concentre sur son ancienne amante Zelda. Étant donné que le long métrage s'adresse exclusivement à une jeune audience, le scénariste Brian Nissen, qui a participé à l'écriture des trois volets, ne s'aventure pas plus loin dans leur relation. On ne saura donc jamais véritablement si Albéric se servait juste de Zelda pour parvenir à ses fins ou s'il en était réellement amoureux avant de la trahir. En réalité, cela importe peu, cela permet simplement au spectateur de comprendre pourquoi Zelda a connaissance des puissants sortilèges dissimulés par son ancien partenaire.
Du coup, Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté propose plus ou moins la même formule que dans le film précédent. A ceci près que Zelda est un personnage au fort potentiel comique, à tel point qu'elle va monopoliser une plus grande place à l'écran que la toujours excellente Reine Uberta (qui tente un concours de danse endiablé!). Zelda est une sorcière exhubérante qui n'hésite pas un seul instant à user de son soit-disant charme pour manipuler son entourage, à commencer par le pauvre Melchior qui tombe fou amoureux de la Zelda scandinave qui va se présenter devant lui. A défaut d'être cohérente, l'histoire de cette sorcière s'avère donc plutôt comique, sans nul doute en raison de l'excellente performance vocale de Brigitte Virtudes qui en fait des tonnes dans la version française.
Sur le plan artistique, ce troisième volet de la saga propose exactement la même chose qu'auparavant. On reste donc visuellement en terrain connu, quelque part entre le moyennement bon et le pas trop mauvais. Côté audio, il faut reconnaître une certaine amélioration même si Lex de Azevedo n'est toujours pas capable d'offrir des thèmes musicaux dans l'esprit de l'époque de la sortie du film : on se croit toujours coincé dans les années 1980, alors que le long métrage a été produit plus de dix années plus tard. Cette bande originale donne à Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté un côté plus vieillot qu'il ne devrait, empêchant par la même de rendre le récit intemporel. Côté narratif enfin, le long métrage fait surtout une grande place aux rôles secondaires plutôt qu'à son couple vedette. Certes, Juliette et Arthur vont finir par être impliqués par les évènements (y compris une nouvelle métamorphose en cygne pour Juliette), mais cela n'apportera rien de neuf autour de ce duo qui passe le plus clair de son temps à vivre un mariage finalement aussi peu heureux que ne le laissait croire le dénouement du premier film.
Comme son prédécesseur Le cygne et la Princesse III - Le trésor enchanté est donc lui aussi un long métrage relativement potable, à défaut d'être mémorable. On se satisfera d'ailleurs de sa cohérence visuelle par rapport à ses deux aînés, puisqu'il sera le dernier long métrage de la saga produit en 2D avant la dévastation visuelle qu'infligera le passage à la 3D sur les épisodes successifs. Il serait d'ailleurs sage d'arrêter l'expérience avec ce film qui a le mérite de mettre un point final à une trilogie sans que celle-ci n'ouvre réellement de portes vers d'autres intrigues, contrairement aux épisodes en 3D qui ont maladroitement tentés de le faire par la suite.
Olivier J.H. Kosinski - 25 novembre 2016
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25 novembre 2003
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Doublage (France - 1998)
Juliette : Valérie Karsenti (Dialogues)
Juliette : Bénédicte Lécroart (Chant)
Arthur : Guillaume Lebon
Zelda : Brigitte Virtudes
Bridget : Brigitte Virtudes
Croche-Patte : Emmanuel Curtil
Anatole : Roger Carel (Dialogues)
Aldo : Eric Metayer
Rapido : Patrick Guillemin (Dialogues)
Reine Uberta : Danielle Hazan (Dialogues)
Melchior : Michel Prud'Homme
Barnabé : Jean-François Kopf
Alberic : Serge Blumenthal
Rock : Serge Blumenthal
Frédéric : Roger Carel
Sources :
Forum Doublage France