Le drôle de Noël de Scrooge est le premier long métrage indépendant, réalisé par ImageMovers Digital, financé en grande partie par le studio Disney. Il est sorti en salle le 6 novembre 2009 au Québec, sous le titre de Un conte de Noël, puis le 25 novembre 2009 en France. Il s'agit à la fois du deuxième film réalisé entre Disney et Robert Zemeckis (la première ayant été Qui veut la peau de Roger Rabbit) et de la deuxième version animée produite par Disney du conte de Dickens après Le Noël de Mickey.
Parmi tous les marchands de Londres, Ebenezer Scrooge est connu comme l'un des plus riches et des plus avares. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l'obsession de ses livres de comptes. Ni la mort de son associé, Marley, ni la pauvre condition de son employé, Bob Cratchit, n'ont jamais réussi à l'émouvoir. De tous les jours de l'année, celui que Scrooge déteste le plus est Noël. L'idée de répandre joie et cadeaux va définitivement à l'encontre de tous ses principes ! Pourtant, cette année, Scrooge va vivre un Noël qu'il ne sera pas près d'oublier...
Je connais un nain célèbre qui, dans un moment d'exaspération intense, prononcerait les mots suivants : « hum, grotesque ! ». Vous aurez sans nul doute reconnu Grincheux. Permettez-moi pour une fois d'assimiler avec conviction ce même rôle quand il s'agit de parler d'une nouvelle adaptation américaine de Un chant de Noël écrit par Charles Dickens en 1843. Pourquoi ? Parce que je ne supporte absolument plus du tout ni les maintes adaptations ni les innombrables réinterprétations que compte cette oeuvre depuis sa parution dans tous les milieux artistiques et culturels aux Etats-Unis. Cette histoire abondamment traitée me sort désormais par les trous de nez, car il est quasiment impossible d'y échapper. Chaque année, c'est systématique, des dizaines de versions se bousculent à l'écran, que ce soit au cinéma ou à la télévision. Je dis stop, je dis assez ! Ce n'est donc certainement pas avec les meilleures intentions que j'ai volontairement choisi d'analyser Le drôle de Noël de Scrooge à quelques semaines de Noël. Non, en réalité, c'était pour m'en débarrasser une fois pour toutes, pour ne plus jamais avoir à y revenir aussi longtemps que cela sera nécessaire (malheureusement, plusieurs films d'animation sur le même thème ont de quoi me donner encore des sueurs froides...) ! Car, non seulement le scénario de Le drôle de Noël de Scrooge m'insupporte au plus haut point désormais, alors qu'il était à l'origine un pamphlet contre l'avarice et non pour célébrer la fête Noël (une fois ça va, deux cent fois, bonjour les dégats), qu'en plus la méthode de capture de mouvement choisie par Robert Zemeckis pour son film 3D est affreuse ! Bref, vous l'aurez largement compris, cette introduction donne déjà le ton de tout ce qui va suivre. Vivement qu'on en finisse.
Maintenant que j'ai déversé ma grosse frustration, essayons de nous en éloigner quelque peu à l'attention de ceux qui n'aurait jusqu'ici jamais encore entendu parler du conte Un chant de Noël. Même si le conte est pratiquement inconnu dans sa version d'origine en France, il est évident que vous en avez eu connaissance au moins une fois, sans forcément le savoir, si tant est que vous abusez un peu trop de bandes dessinées, films et séries télévisés américains. Dans Un chant de Noël, toute l'histoire commence sept années après la mort de Jacob Marley. Longtemps associé avec Ebenezer Scrooge, les deux hommes ne vivaient que pour l'argent sans aucun autre état d'âme. Une nuit, juste avant Noël, Jacob Marley vient hanter son vieil ami afin de l'avertir du destin qui l'attend s'il poursuit dans la même voie que lui. Il lui annonce ainsi la venue de trois esprits : l'esprit des Noëls passés, qui lui remémore son enfance ; l'esprit du Noël présent, qui lui fait découvrir le monde qui l'entoure ; l'esprit des Noëls futurs, qui lui dévoile son destin funeste. D'une certaine manière, le spectateur vit l'histoire de Scrooge à travers ses yeux, il n'en comprend donc pas plus que lui la portée de cette étrange expérience jusqu'à son dénouement. Le drôle de Noël de Scrooge reprend assez fidèlement le conte d'origine, allant même jusqu'à piocher son esthétique auprès des illustrations originales de John Leech. C'est d'ailleurs un vrai bonheur de découvrir le générique et la séquence d'introduction du film, qui semble être tout droit sorties d'un livre. Mais les choses se gâtent ensuite dès la deuxième minute.
A l'écran, apparaissent ainsi les plus moches personnages 3D que j'ai pu voir à l'écran jusque là. Ce n'était déjà pas très folichon sur Le Pôle Express en 2004, c'est curieusement bien pire dans Le drôle de Noël de Scrooge. Allez savoir pourquoi ! Le reste du film ne va faire que confirmer la médiocrité de la performance capture des acteurs qui tentent pourtant, sans aucun succès, à se rendre crédibles. C'est bel et bien peine perdue, tant tout ce réalisme sonne au contraire totalement faux. A trop vouloir être fidèle à la réalité, on en remarque qu'autant plus les défauts. Toutes ses marionnettes virtuelles ressemblent à de mauvais automates mal réglés, complètement désordonnés, froids et sans aucune âme. Un défaut qui n'a rien d'exclusif à l'animation 3D, puisque c'est quelque chose que l'on retrouvait à déjà l'identique avec la rotoscopie, inventée par les frères Fleischer, pour l'animation 2D dont abusera un peu trop Don Bluth. Toutefois, si une médaille à un endroit et un envers, il en est de même de la performance capture. En s'émancipant complètement du carcan et des limites du cinéma traditionnel, la technologie numérique permet à Robert Zemeckis d'expérimenter les plans les plus audacieux, voire les plus imaginatifs conçus pour un long métrage d'animation, qui plus est jouant constamment avec le spectateur dans sa version stéréoscopique 3-D. Parmi les bonnes choses, il est par exemple courant de suivre une scène comme s'il s'agissait d'un long plan-séquence, la caméra se déplaçant librement dans tout l'espace autour des personnages. L'autre réel point fort de Le drôle de Noël de Scrooge est sa bande originale. Discrète, joyeuse ou sinistre selon les besoins des séquences à l'écran, Alan Silvestri offre quelque chose de très agréable à l'oreille. Il réussit à produire une bande originale aux sonorités parfaites pour l'ambiance de Noël, tout en parvenant à s'éloigner de sa précédente composition pour Le Pôle Express. Une très bonne chose en somme.
Sortis de ces deux bons aspects, Le drôle de Noël de Scrooge reste désespérément ennuyeux à suivre. L'histoire étant à la base très courte, les différents actes sont anormalement étirés sans que jamais Robert Zemeckis n'arrive à insuffler quoi que ce soit d'intéressant à son film, ni personnages mémorables, ni âme, ni esprit de Noël. Bref, on s'ennuie d'un bout à l'autre jusqu'à ressentir une profonde fatigue suite aux pitreries irréalistes apportées par les grimaces constantes des comédiens décidément tout sauf crédibles. Bref, en couplant cette morosité ambiante à mon mépris inaltérable aux multiples adaptations du conte de Dickens (laissons-le tel qu'il est à la base, nom d'un chien!), Le drôle de Noël de Scrooge a, pour moi, tout l'aspect d'un horrible navet. A oublier !
Olivier J.H. Kosinski - 10 décembre 2015
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Doublage (Québec - 2009)
Ebenezer Scrooge : Daniel Picard
Esprit des Noëls Passés : Daniel Picard
Esprit du Noël Présent : Daniel Picard
Jacob Marley : Jacques Lavallée
Fred : Gilbert Lachance
Joe : Vincent Davy
Mme Cratchit : Chantal Baril
Martha Cratchit : Geneviève Désilets
Bob Cratchit : Jacques Lavallée
Belinda Cratchit : Sarah-Jeanne Labrosse
Peter Cratchit : Sébastien René
Tim : Léo Caron
Belle : Mélanie Laberge
M. Fezziwig : Vincent Davy
Mme Fezziwig : Hélène Lasnier
Doublage (France - 2009)
Ebenezer Scrooge : Emmanuel Curtil
Esprit des Noëls Passés : Emmanuel Curtil
Esprit du Noël Présent : Emmanuel Curtil
Jacob Marley : Dominique Collignon-Maurin
Tim : Tom Trouffier
Fred : Jean-Philippe Puymartin
Mr Fezziwig : Gérard Boucaron
Joe : Gérard Boucaron
Belle : Céline Mauge
Bob Cratchit : Dominique Collignon-Maurin
Mme Cratchit : Evelyne Grandjean
Martha Cratchit : Caroline Pascal
Caroline : Caroline Pascal
Dick Wilkins : Michel Dodane
Un notable : Michel Prudhomme
Le violoniste : Michel Dodane
Premier homme d'affaires : Michel Dodane
Premier quêteur : Michel Dodane
Deuxième indigent : Michel Dodane