Les schtroumpfs et le village perdu sort le 5 avril 2017 en France et le 7 avril 2017 au Québec, le titre du film y est cependant dépourvu de la conjonction "et". Il dispose d'un doublage propre à chaque territoire.
Lors d'une promenade, la Schtroumpfette tombe nez à nez avec un Schtroumpf inconnu. Il habiterait dans la forêt interdite, un lieu que défend de visiter le Grand Schtroumpf. La Schtroumpfette n'en fait qu'à sa tête et en compagnie du Schtroumpf à lunettes, du Schtroumpf costaud et du Schtroumpf maladroit, ils pénètrent dans cet endroit magique peuplé de choses incroyables. En plus des différents obstacles qui se dressent devant eux, le quatuor devra faire attention au diabolique Gargamel, à son chat Azraël et à un oiseau de proie. Le méchant sorcier cherche à capturer le maximum de Schtroumpfs afin de concocter une potion magique qui le rendra extrêmement puissant.
La la lala la schtroumpf, revoici les petits êtres bleus imaginés par Peyo en 1958 qui reviennent dans ce que l'on peut raisonnablement considérer comme leur toute première véritable aventure animée en 3D. Toujours réalisé par Sony Pictures Animation, Les schtroumpfs et le village perdu efface, plus ou moins, de la continuité narrative les deux premiers longs métrages qui mêlaient prise de vue réelle et animation afin de revenir aux fondamentaux : produire un film d'animation à la seule gloire des petits schtroumpfs. Les schtroumpfs ont une très longue carrière dans le monde animé, principalement américaine d'ailleurs puisque c'est surtout Hanna-Barbera Productions qui leur a donné leur quart d'heure de gloire américain dans une longue série animée. Les Smurfs, tels que les nomment les anglophones, ont gagné, depuis plusieurs décennies maintenant, une grande popularité auprès du public américain. Il était plus ou moins logique de se dire que Les schtroumpfs allaient forcément briller pour leur apparition sur le grand écran en 2011. Le résultat se situa quelque part entre le potable, l'honorable et le contre-nature, mais dans l'ensemble le film était franchement dispensable. Sa suite en 2013 ne fit guère mieux, en apportant quand même deux choses intéressantes : le focus sur les origines de la Schtroumpfette et quelques nouveaux personnages secondaires convainquants.
Sony Pictures Animation nous refait le même coup avec Les schtroumpfs et le village perdu, dans la mesure où là encore, l'histoire va se focaliser sur l'irrésistible - et unique - Schtroumpfette. Même si on peut légitiment crier au recyclage, c'était la seule bonne approche que pouvait avoir le film. Le scénario du long métrage commence ainsi sur une simple question : qu'est-ce qu'une Schtroumpfette ? Tous les caractères et caractéristiques des autres schtroumpfs sont parfaitement définis à travers leur comportement ou simplement grâce à leur nom. Ce n'est pas le cas de la Schtroumpfette. En toute logique, c'est donc forcément vers elle que le spectateur va s'identifier. L'idée est particulièrement brillante car c'est en cherchant à découvrir sa destinée que tous les évènements du film vont découler. Car en se faisant malencontreusement capturer par l'odieux Gargamel, elle va lui révéler sans le vouloir un endroit où sa soif de pouvoir n'aura plus aucune limite. Sony Pictures Animation rappelle pour l'occasion trois des cinq schtroumpfs qui figuraient déjà dans les deux films précédents : Schtroumpf Costaud, Schtroumpf à Lunette et Schtroumpf Maladroit. Auquel s'ajoute aussi la participation plus ponctuelle du Grand Schtroumpf. Je n'en dirai pas plus sur l'histoire que je vous laisse le plaisir de découvrir.
Les schtroumpfs et le village perdu n'est pas vraiment à proprement parler un total reboot, car il n'est pas hors continuité par rapport à ses deux aînés, mais il se suffit quand même totalement à lui-même. Cependant, il faut reconnaître que les artistes du studio ont réellement voulu redéfinir entièrement l'univers des schtroumpfs. La première chose qui saute aux yeux, ce sont les schtroumpfs eux-mêmes. Là où on avait vraiment du mal à les reconnaître auparavant, les traits des personnages sont cette fois beaucoup plus fidèles à leurs modèles sur papier. Même constat concernant Gargamel et son fidèle acolyte poilu. En règle générale, Sony Pictures Animation ose créer un univers merveilleux très foisonnant relativement très proche des gentils petits délires que Peyo, et ses successeurs, avaient parfois l'idée d'insérer de temps à autre dans diverses cases de leur bande-dessinée fétiche. Certes, parfois, au détour de certaines scènes qui font penser à Hôtel Transylvanie ou Tempête de boulettes géantes, on retrouve la touche Sony qui ne réinvente forcément pas son style propre. Il n'empêche, Les schtroumpfs et le village perdu réussit à offrir un visuel qui lui convient amplement, d'autant qu'il est riche et vraiment très varié.
Si sur la forme et sur le fond, Les schtroumpfs et le village perdu réussit presque un véritable sans faute, grâce à une dose très agréable d'émotion, le long métrage s'empêtre malheureusement sur un énorme problème : sa bande originale qui rappelle par trop l'origine américaine du long métrage. Là où l'emballage visuel et narratif du film se veut complètement universel, accessible à chacun et relativement divertissant, l'inclusion de musiques contemporaines choque clairement par leur incohérence manifeste avec la plupart des scènes d'actions qui auraient été bien plus palpitantes sans elles. Lors de ces moments d'égarement, Les schtroumpfs et le village perdu oublie de raconter son histoire en s'enfonçant dans des vidéoclips sans réelle consistance. Le long métrage allant même jusqu'à recycler un vieux titre eurodance que tout le monde a aujourd'hui oublié, sauf les plus vieux spectateurs. Ceci mis à part, il ne faut pas oublier non plus que les ayants droits de Peyo ont par le passé autorisé des albums peu qualitatifs de remix eurodance inspirés des schtroumpfs. On peut donc aussi se dire que cette bande originale iconoclaste de Les schtroumpfs et le village perdu est en réalité une forme d'hommage appuyée à cette peu glorieuse époque. A chacun de se forger son avis !
Ce troisième volet des aventures des schtroumpfs n'était vraiment pas en tête des films que je souhaitais voir en 2017. Les schtroumpfs et le village perdu est finalement plutôt une agréable surprise, permettant de rayer sans le moindre remords ses deux hérétiques aînés que l'on peut désormais sans honte considérer comme des aventures annexes. Même si le long métrage semble quelquefois partir en vrille, ou qu'il comporte des titres pop souvent hors contexte, le scénario de Les schtroumpfs et le village perdu est vraiment très efficace d'un bout à l'autre. On se laisse donc immédiatement emporter par l'intrigue, portée par une irrésistible Schtroumpfette brillamment mise en scène par Sony Pictures Animation. Bref, c'est bon, c'est frais, c'est schtroumpf !
Olivier J.H. Kosinski - 10 avril 2017
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Doublage (Québec - 2017)
Schtroumpfette : Marie-Mai
Schtroumpf Costaud : Frédéric Paquet
Schtroumpf Maladroit : Nicholas Savard L'Herbier
Papa Schtroumpf : Manuel Tadros
Schtroumpf Intello : Maxime Séguin-Durand
Gargamel : Frédéric Desager
Doublage (France - 2017)
Schtroumpfette : Laëtitia Milot
Schtroumpf Maladroit : Arié Elmaleh
Grand Schtroumpf : Gérard Hernandez
Schtroumpf Grognon : Serge Biavan
Schtroumpf à Lunettes : Sébastien Desjours
Saule : Danièle Douet
Schtroumpf Paysan : Xavier Fagnon
Tempête : Victoria Grosbois
Schtroumpf Fouineur : Adrien Larmande
Fleur de Lys : Cindy Lemineur
Gargamel : Laurent Maurel
Schtroumpf Costaud : Valentin Merlet
Schtroumpf Farceur : Jérémy Prévost
Voix additionnelles :
- Benjamin Boyer
- Elsa Esnoult
- Lila Lacombe
- Louise Emma Morel
- Camille Timmerman
Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique