Initialement intitulé Tempête de boulettes géantes 2 lors de sa présentation au festival d'Annecy en 2013, Sony France a finalement préféré lui attribuer le nom original de L'île des miam-nimaux - Tempête de boulettes géantes 2 pour sa sortie en salle le 5 février 2014. Ce choix, étonnant à plus d'un titre, peut trouver une explication par le fait que le premier film n'a pas rencontré son public en 2009. Il a donc sans doute été décidé de lui offrir une autre identité propre, comme s'il s'agissait d'un film différent. Malheureusement, ce choix s'est aussi accompagné d'un revers, puisque tous les comédiens de doublage principaux du premier film ont été remplacés sans ménagement par des vedettes plus médiatiques. Il n'y a donc plus aucune continuité vocale entre le premier et le second film en France. Plus respectueux, le Québec retrouve tous les comédiens du premier film sous le titre de Il pleut des hamburgers 2 dès le 27 septembre 2013. Vu l'écart entre les deux sorties francophones, l'édition vidéo québécoise du film est donc sortie plus tôt, et fait rare, 10 jours avant la sortie en salle française.
Flint Lockwod, l'inventeur un peu loufoque, a tellement mis la pagaille sur son île natale que tout le monde doit en être évacué. Malheureusement pour lui, son Fldsmdfr n'a pas été détruit et continue à bouleverser l'éco-système au point de créer d'étranges créatures mi-aliments, mi-animaux. Il repart donc à l'aventure pour stopper ce processus destructeur, secondé par le génialissime Chester V...
Difficile de se faire une place au soleil dans le monde ultra-dominé par une toute petite poignée de studios d'animation, exclusivement américains. Alors quand Sony Pictures Animation s'est lancé dans ce secteur ultra-fermé et ultra-codifié, on ne pouvait rester que dubitatif. Reconnaissons que la trilogie Les rebelles de la forêt était assez moyenne, tandis que Les rois de la glisse a finit par être oublié de tous. Tempête de boulettes géantes a donc été un challenger négligeable qui n'a finalement attiré pas grand monde en salle en France. Et pourtant, c'est avec ce film que Sony a prit une décision décisive, faisant émerger une identité qui lui est propre : l'absurde. Loin d'être rédhibitoire, ce genre a été depuis quelques décennies complètement relégué au placard. Chaque film se doit désormais d'apporter un message, d'être consistant, voire éblouissant. Pourtant, proposer de l'absurde, qu'est-ce que ça peut être réjouissant ! Sony Pictures Animation peut ainsi être assimilé à Hanna-Barbera qui faisait fit de la rivalité Disney-Warner à son époque.
Tempête de boulettes géantes était un film qui n'avait absolument rien à démontrer. Non, il ne faisait que jouer à fonds la caricature jusqu'à partir complètement dans le délire, sans la moindre raison, sans la moindre logique. Ne restait alors qu'un vaste défouloir décérébré tout bonnement jubilatoire ! On aurait pu croire que le film tentait, comme WALL.E en son temps, de dénoncer la société de consommation et ses abus, mais ce n'était au final qu'un prétexte, une toile de fonds, à des séquences de plus en plus délirantes. L'île des miam-nimaux ne fait donc que reprendre les mêmes ingrédients, pour nous emmener vers une nouvelle aventure délirante. Qu'est-ce que ça peut faire du bien de pouvoir se défouler ainsi ! Toujours plus grands, toujours plus débile, toujours plus marrant sont donc les dignes qualitatifs de ce long métrage acidulé. Oubliez également complètement la finesse de l'animation des autres grands studios, L'île des miam-nimaux fait le choix opposé d'offrir des personnages capable de s'étirer, de se déformer ou de se mouvoir de façon totalement surréaliste, presque autant qu'un bon cartoon à la Tex Avery. C'est particulièrement flagrant pour Chester V, dont l'incroyable élasticité le rend tout autant effrayant qu'irrésistible.
Dans ce film, rien n'est logique, tout est stupide, tout est démesure, tout est folie ! D'ailleurs, on ne saura jamais non plus pourquoi Sam est devenue blonde, alors qu'elle avait les cheveux châtain clair autrefois. Un comble, sachant que L'île des miam-nimaux se situe dans la continuité du premier film. A moins d'y voir un signe, car quiconque apprécie ce film est forcément capable d'abandonner toute once de raison en lui. Hormis ses personnages loufoques, le film compte également le coeur de cible du scénario : les fameux miam-nimaux ! Là où un film d'aventure classique nous présenterai des monstres mythologiques de toute sorte, L'île des miam-nimaux a le mérite de réinventer complètement les animaux fruits et légumes, tout en leur donnant une apparence cohérente, qu'ils soient effrayants (les hamburgers) ou mignons tout plein (les fraises). Prétexte à des jeux de mots foireux, ces miam-nimaux risquent à coup sûr d'être réclamés par vos enfants à terme.
Certains reprocheront sans doute que L'île des miam-nimaux est à peu de choses près strictement identique à Tempête de boulettes géantes. Je ne saurais nier cette évidence. Toutefois, je la nuancerai en disant que Sony a semble-t-il voulu redonner sa chance à Flint Lockwood et ses comparses suite au succès en demi-teinte de leurs premières aventures à l'international. Car le film s'ouvre par une longue introduction réexpliquant en détail tout ce qui est arrivé auparavant, confirmant le sentiment que cette suite a en fait été conçue de manière à fonctionner indépendamment (que le titre français a aussi le mérite de rendre autonome, quitte malheureusement à virer tous les comédiens de doublage du premier film au profit de « stars » plus médiatiques), tout en invitant les retardataires à replonger dans Tempête de boulettes géantes par la suite. C'est d'ailleurs de cette manière que le film fonctionne le mieux, car en substance, cela reste bien du « on reprend les mêmes et on recommence ». Mais comme la formule fonctionnait parfaitement avant, elle reste tout aussi aguicheuse ici aussi.
Enrobé d'une bande originale tout aussi réjouissante que le premier film, L'île des miam-nimaux se veut dont tout autant psychédélique que défoulant. De prétention aucune, il invite simplement les spectateurs à la fête et à l'oubli total de vos soucis quotidiens pendant une heure trente, à découvrir de préférence en version québécoise pour ménager vos oreilles. Franchement, pour moi, cela m'a fait un bien fou !
Olivier J.H. Kosinski - 07 février 2014
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Doublage (Québec - 2013)
Flint Lockwood : Éric Bruneau
Manny : Manuel Tadros
Sam Sparks : Ariane-Li Simard-Côté
Earl Devereaux : Patrick Baby
Chester V : Yves Soutière
Tim Lockwood : Guy Nadon
Steve : Daniel Lesourd
Brent McHale : Frédérik Zacharek
Barb : Aline Pinsonneault
Doublage (France - 2013)
Flint Lockwood : Jonathan Lambert
Sam Sparks : Pauline Lefèvre
Manny : Cyril Lignac
Steve : Stanislas Forlani
Chester V : Pierre-François Pistorio
Tim Lockwood : Paul Borne
Brent : Charles Pestel
Earl Devereaux : Frantz Confiac
Barb : Barbara Beretta
Carl Devereaux : Jules Timmerman
Voix additionnelles :
- Hugues Boucher
- Bertrand Dingé
- Nathalie Kanoui
- Sébastien Ossard
- Karine Texier
Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique