Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe, troisième volet de la saga, est sorti en salle le 6 juin 2012 en France et le 8 juin 2012 au Québec. Comme à ses mauvaises habitudes, Dreamworks n'a réalisé aucun doublage pour le Québec.
Coincés en Afrique, où ils avaient atterri accidentellement, Alex le lion, Marty le zèbre, Melman la girafe et Gloria l'hippopotame mettent le cap sur New York dans l'espoir de retourner au point de départ: le Zoo de Central Park. Hélas! Ils échouent sur les rives de Monaco, où ils sont repérés par l'entêtée capitaine Chantal Dubois, qui souhaite faire d'Alex son nouveau trophée de chasse...
Les studios Dreamworks sont victimes d'une étrange malédiction qui semble vouloir frapper de plein fouet leurs productions. Après un premier volet salué par la critique et une première suite qui réussit à surprendre en enrichissant parfaitement la formule, le troisième volet d'une même saga s'évertue à tuer en un tournemain tout l'intérêt de la franchise. Il est sans doute trop tôt pour se dire qu'il en sera toujours de même à l'avenir parce que les troisièmes épisodes se comptent actuellement sur les doigts d'une seule main, mais avouons que Shrek le troisième et Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe se partagent réellement la palme de la suite franchement médiocre qu'il aurait été préférable de ne jamais exister. Ce troisième volet de Madagascar est peut-être même le pire des deux...
Il faut dire que le scénario du film éprouve réellement le spectateur ! Simple successions de séquences sans queue ni tête, de vidéoclips incompréhensibles et de retournements de situations tous plus abracadabrants les uns que les autres, même le plus « bon public » des spectateurs se demande à quoi veut en venir Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe. Il faut attendre en effet plus de 45 minutes de situations parfois absurdes pour enfin apercevoir un semblant de scénario consistant. Ensuite, pendant une petite quinzaine de minutes, le film montre enfin un début de potentiel prometteur, il prend même enfin son envol alors qu'on n'y croyait plus du tout. Mais cet éclair de génie est de bien trop courte durée, Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe retombe juste après dans la médiocrité sans âme, jusqu'à l'ultime rebondissement de ses 5 dernières minutes où le film s'offre tout de même un très beau final. Et encore, on s'attendait à cette fin dès la première minute du début du film... Bref, passer plus d'une heure trente pour nous expliquer que la meilleure chose qui soit arrivée à nos quatre animaux était d'avoir quitté le Zoo de Central Park, on l'avait déjà compris à la fin de Madagascar 2 - La grande évasion.
Le problème majeur de Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe, même s'il on comprend bien qu'Alex, Marty, Melman et Gloria veulent à tout prix retourner chez eux, c'est de les avoir fait évoluer dans un monde urbain. Ça ne convient absolument pas à l'esprit même de ce qu'était Madagascar à ses origines. Et quand en plus le film se permet des clichés franchement réducteurs sur Mocano, Paris, Rome et Londres, le film en devient une caricature mégalomane parfaitement digne des pires scénaristes américains. Et les français en prennent continuellement pour leur grade, tout en n'étant pourtant absolument pas du tout concernée par l'idiote agent Dubois, qui n'a rien de française puisqu'elle est monégasque. On se sent à la fois complètement détachée de ce policier vindicatif dont le seul but est d'accrocher un lion à son tableau de chasse, et consterné par la caricature du français pecnot et rural dégradant pour les forces de l'ordre françaises, alors qu'elle n'en fait même pas partie (Monaco dispose de ses propres forces de l'ordre via la Direction de la Sûreté Publique). L'agent Dubois perd d'ailleurs toute crédibilité - qu'elle n'avait de toute façon déjà pas avant - dès qu'on lui fait pousser la chanson « Je ne regrette rien » d'Edith Piaf, véritable sommet du plus mauvais goût de tout le film !
Côté réalisation par contre, Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe reste agréable à regarder. Il conserve la patte graphique inimitable des deux premiers volets. A de nombreuses reprises le film fourmille de petits détails savamment intégrés dans les très nombreux paysages et décors traversés. Le train du cirque est d'ailleurs superbement réalisé, chaque wagon étant ainsi différent et décorés de façon personnalisés. Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe fait également très fort lorsqu'il s'agit de modéliser la Principauté de Monaco (on y reconnaît chaque rue et chaque bâtiment, particulièrement le quartier de Monte-Carlo), tout en lui donnant une touche décalée propre à l'esprit de la saga Madagascar. Si l'on s'était habitué au design anguleux des animaux, il est par contre beaucoup plus déstabilisant de retrouver les humains caricaturés qu'on n'avait plus revus depuis le premier film. Et encore, ils étaient beaucoup moins nombreux. Là, on frôle parfois l'indigestion car chaque être humain n'a clairement pas bénéficié du même traitement de faveur. On croise donc aussi bien du bon, du très moyen et du franchement mauvais dans le film.
Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe renouvelle évidemment sa formule pour la bande son. Il y a donc deux écoles qui s'affronteront à ce sujet : il y a ceux qui plébiscitent la succession de gros tubes bien connus, et de l'autre côté les autres. Je me range du côté des seconds. Si j'admets n'avoir absolument rien contre les chansons choisies (certaines étant d'ailleurs incontournables), leur intégration dans le film ne se justifie jamais. Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe s'évertue donc à multiplier des successions non stops de vidéoclips mettant en vedette les personnages du film. Mais ces titres n'apportent rien au scénario, et se révèlent tous totalement dispensables. Et quand on fait le calcul en retirant toutes ces chansons inutiles, on se rend compte que le scénario ne tient plus que dans un demi-mouchoir de poche. On est d'ailleurs tellement gavés de ces vidéoclips qu'on ne parvient même plus à se rappeler la partition originale du film. On oublie en effet complètement ces quelques belles mais trop rares musiques spécialement conçues pour Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe. Essayez d'ailleurs de vous remémorer un seul de ces airs pour voir, je suis certain qu'en dehors de « Firework », « Je ne regrette rien » ou « I like to move it », vous ne parviendrez à rien me citer d'autre !
En fin de compte, Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe clôture de façon ratée la trilogie en multipliant des clichés malvenus sur les européens ringards, en ayant voulu intégrer un méchant abrutissant pas charismatique pour un sou, et pire que tout, en offrant un scénario inconsistant qui n'a au final aucun intérêt. C'est d'ailleurs dommage dans la mesure où certains personnages du cirque offraient un véritable potentiel, mais celui-ci est complètement gâché par une intrigue qui ne les met jamais en valeur. Simple succession de situations absurdes, Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe est réellement à fuir que vous soyez ou non fan des deux premiers volets. Parce qu'en dehors de 15 minutes à mi-parcours, et de ces 5 dernières minutes, rien ne peut sauver le film du naufrage. Le plus abérant dans tout ça, c'est que je l'ai suivi sans broncher, mais c'est avec le recul que je me suis rendu compte du néant artistique de ce film. Il s'agit avant tout d'un gros délire psychédélique sous psychotropes qui part dans tous les sens possibles sans aucun but précis et destiné à en mettre plein la vue par ces innombrables scènes destinées, pensées et voulues pour une vision exclusivement 3-D. Mais malheureusement c'est surtout un film sans aucune consistance à réserver aux spectateurs qui sauront se satisfaire du seul délirium visuel.
Olivier J.H. Kosinski - 30 novembre 2012
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12 décembre 2012
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16 octobre 2012
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Doublage (France - 2012)
Alex : José Garcia
Marty : Anthony Kavanagh
Melman : Jean-Paul Rouve
Gloria : Marina Foïs
Chantal Dubois : Marianne James
Roi Julian XIII : Michaël Youn
Maurice : Marc Alfos
Morty : Emmanuel Garijo
Vitaly : Miglen Mirtchev
Skipper : Xavier Fagnon
Mason : Patrick Floersheim
Gia : Ethel Houbiers
Sources :
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