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Illumination Entertainment
Moi, moche et méchant 4

Détestable Moi 4

Détestable Moi 4 sort le 03 juillet 2024, puis le 10 juillet 2024 en France sous le titre Moi, moche et méchant 4. Comme c'était déjà le cas des précédents films, celui-ci dispose de deux doublages francophones.

L'intrigue

Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès, accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n'avoir qu'une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi, Maxime Le Mal, qui avec l'aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir...

Analyse de l'oeuvre

Je ne comprends vraiment pas pourquoi Illumination s'acharne autant avec l'univers de Gru. Nous en sommes déjà à 6 longs métrages en 14 ans, pas toujours très heureux qui plus est, ce qui est quand même énorme. D'autant plus qu'en dehors du premier, tous les autres opus qui ont suivi n'ont jamais rien eu de particulier à raconter. Moi, moche et méchant 4 est sans nul doute possible le pire du lot, offrant un spectacle décérébré qui ne fait pas grandir ses personnages. En 2010, Moi, moche et méchant avait une approche astucieuse, en mettant en scène un antihéros non conformiste. On n'en rencontre pas très souvent dans l'univers de l'animation, le plus notable d'entre eux étant le célèbre Stitch de Disney. Comme chacun le sait, dans toute bonne fiction, pour qu'un héros puisse s'élever, il lui faut un méchant à sa mesure. L'intérêt du long métrage résidait dans la dualité de Gru. Il était à la fois le méchant et le gentil de l'intrigue.

Au-delà de l'aspect burlesque de devenir le plus grand méchant que la terre ait porté, Gru gagnait petit à petit une dimension plus humaine, ce qui avait fini par le rendre attachant. Malheureusement, dès lors qu'il franchit la ligne pour basculer du côté de la rédemption dès la conclusion du premier film, Gru perd définitivement tout son attrait et tout son mordant. A partir de là, Illumination décide de faire entrer Gru dans le rang de la traditionnelle famille américaine dite "nucléaire". On lui flanque des enfants dans le premier, une femme dans le second, puis une fratrie dans le troisième. Illumination propose au passage un petit interlude dans sa jeunesse, où le grand méchant en devenir s'avère finalement être assez ridicule et pas méchant pour un sou. Et pour le quatrième film ? Heu, il n'y a absolument plus rien à lui flanquer entre les pattes. Ah si, un bébé, qui n'a aucune utilité dans le récit et qui le déteste sans qu'on sache trop pourquoi, si ce n'est pour un effet comique qui ne l'est pas. De l'anticonformiste originel, Gru est devenu un personnage lambda dépourvu en 14 ans de la moindre originalité.

Plus les opus autour de la franchise Moi, moche et méchant se sont succédés, plus il est apparu évident que Illumination ne savait pas construire d'intrigue globale cohérente. Petit à petit, chaque nouveau long métrage s'est transformé en film à sketchs, mais dont les scènes ont eu de plus en plus de mal à s'accorder entre elles. Hormis le concept original du tout premier film, qui était finalement très solide et très équilibré, Moi, moche et méchant 4 est devenu l'apothéose du n'importe quoi. Le long métrage multiplie les intrigues parallèles qui ne servent pas un ensemble. Elles ne font que meubler le grand vide du scénario. Il se passe plein de choses à l'écran pourtant, en même temps, il ne s'y passe absolument rien. Ce n'est pas palpitant, tout est téléphoné au possible, même l'humour, atrocement lourdingue, n'arrive même plus à dérider les visages. Je pense que le problème majeur du film réside surtout dans son trop plein de personnages. Illumination veut absolument mettre en avant tout le monde, ce qui rend la formule totalement indigeste.

Faisons les comptes : le sempiternel ennemi jaloux de Gru à combattre, trouver une utilité à l'ancienne super agente Lucy désormais cantonnée en mère au foyer, remettre une fois encore à sa place la trop intello Margo, donner une scène d'action à Edith, tenter la mignonnerie attitude avec Agnès, proposer un rôle quelconque à Stuart, Bob et Kevin, donner un rôle à tous les autres mignons mais comme il y en a trop Silas ne va en garder que cinq à qui il donne des superpouvoirs conduisant au chaos... A cela s'ajoute de nouveaux protagonistes, souvent creux et simplement là pour justifier les quiproquos, comme le bébé boss alternatif, Poppy Prescott, la version féminine miniature de Gru qui n'est là que pour mettre le bazar puisqu'elle se révèle inapte à la méchanceté, ainsi que les faire-valoirs Valentina et Melora dont on ne comprend pas l'intérêt d'apparaître dans le film.

Moi, moche et méchant 4 se résume à un festival pyrotechnique, dont les explosions en mille couleurs sont superbes, mais dont les fusées sont lancées de manière totalement désordonnées sans le moindre contrôle d'un artificier aguerri. Cela fait de jolis boum boum multicolores à l'écran, mais le tableau général n'a aucune ambition ni cohérence. Moi, moche et méchant 4 répond parfaitement à cette image, un film creux, dépourvu de la moindre ligne directrice. Tout ce qui se passe de la film est attendu, prévisible, qu'on finit par se convaincre que Illumination a complètement essoré l'univers. D'ailleurs, c'est même à se demander si le studio d'animation n'a pas conscience du problème, car le grand final, façon fan service, semble résonner comme une conclusion définitive des aventures de Gru, puisqu'il ramène à l'écran tous les protagonistes aperçus dans les six longs métrages.

Graphiquement, le long métrage n'est pas vraiment à plaindre, il n'empêche que le constat est le même : le manque d'ambition est flagrant. Tout au plus, puisque c'est un film à sketchs, on retient les arrières plans comme des décors de théâtres qu'un machiniste changerait d'une scène à l'autre. Mais aucune n'attire l'attention, car l'univers de Gru n'arrive plus à innover. Il se contente de faire du neuf avec du vieux. Même la bande originale, sans être insipide, fait preuve d'une absence totale d'originalité, accompagnant assez poussivement ce qui se déroule à l'écran. Clairement, Moi, moche et méchant 4 est le film de trop.

Olivier J.H. Kosinski - 27 septembre 2024

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage Commun (France / Québec - 2024)

Minions : Pierre Coffin

Doublage (Québec - 2024)

Gru : Gilbert Lachance

Perry Prescott : Patrice Dubois

Silas : Benoît Gouin

Margo : Élia St-Pierre

Maxime Le Mal : Maël Davan-Soulas

Edith : Lily Rose Régnier

Poppy Prescott : Ludivine Reding

Agnès : Marianne Chénier

Ubelschlecht : Benoît Brière

Lucy : Camille Cyr-Desmarais

Doublage (France - 2024)

Gru : Gad Elmaleh 

Lucy Wilde : Audrey Lamy 

Maxime Le Mal : Alex Lutz 

Minions : Pierre Coffin 

Valentina : Sylvia Bergé 

Poppy : Pauline Brunner 

Perry : Geoffroy Guerrier 

Patsy : Clémentine Verdier 

Margo : Sarah Brannens 

Silas : Daniel Kenigsberg 

Édith : Chloé Besson 

Agnès : Ariel Rathelot-Bart 

Übelschlecht : Frédérique Cantrel 

Karl : Jérôme Pouly 

Melora : Marie Vincent 

Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique

2.5