Monstres contre aliens est sorti en salle le 27 mars 2009 au Québec et le 1 avril 2009 en France. Au moment de sa conception et de sa sortie en salle, il s'agissait du tout premier long métrage réalisé nativement au format stéréoscopique 3-D. Le film bénéficie d'un doublage français et d'un doublage québécois.
Le jour de son mariage, la jeune Susan est percutée par une météorite qui la transforme en une géante de 15 mètres. Conscient de la menace que représente ce nouveau monstre, l'armée l'incarcère dans une base militaire top secrète. Là, elle est rebaptisée Génormica et confinée avec un groupe hétéroclite de monstres. L'heure de la délivrance ne tarde pas à sonner, car voici qu'un mystérieux robot extraterrestre atterrit et attaque le pays. Dans un moment de désespoir, le Président décide d'enrôler la fine équipe de monstres pour combattre les aliens et sauver le monde d'une destruction imminente...
Le studio d'animation de Dreamworks nous a proposé à peu près tout et n'importe quoi durant sa jeune carrière que soit soit en terme de styles, de scénarios, d'humour, de personnages, d'émotions, de chansons... Par contre, il n'avait jusqu'à Monstres contre Aliens encore jamais proposé de film qui ne sert pratiquement à rien. On rentre et on sort de ce long métrage d'animation sans avoir jamais compris l'histoire, ni ce que le studio au garçon pêcheur voulait apporter à ses spectateurs. Le film ne propose absolument aucune subtilité. Le spectateur débarque comme un cheveu sur la soupe sans comprendre les ressorts narratifs, est entraîné vers des pistes étranges et sinueuses, pour qu'enfin le film se termine sur une fausse conclusion qui laisse présager une suite, n'ayant finalement jamais vue le jour (exception faite de la récente série d'animation dérivée qui a toutefois complètement mis de côté les éléments du film). Un bon point pour l'élève Dreamworks pour l'originalité de son concept, qui ne se résume qu'à une seule et unique chose : son côté démo technique 3-D puisqu'il fut le premier long métrage d'animation conçu directement dans ce format.
De ce point de vue, effectivement, Monstres contre Aliens vaut sans doute le coup d'être vu. Il est même largement conseillé de lancer ce film pour paramétrer convenablement son tout nouveau téléviseur 3-D. Tout comme dans les parcs d'attractions, le long métrage joue à fonds la carte de la profondeur, mais surtout celui des effets de jaillissements : balle de ping-pong qui manque de vous frapper le visage, un général qui virevolte autour de votre tête grâce à son jet pack, un pistolet laser devant votre nez et explosion qui fait pétiller les yeux sont monnaies courantes. Bref, si ce genre de choses vous satisfont dans un film, il y a de fortes chances que vous vous contentiez de la forme de Monstres contre Aliens. Pour tous les autres, particulièrement ceux qui attendent avant toute chose qu'un film apporte un fonds et que la technique facilite seulement l'immersion, vous pouvez clairement passer votre chemin. Simplement constitué de dialogues creux, et inondé de références sans consistance, le scénario et ses pitreries s'avèrent en réalité incapables de survivre par eux-mêmes, à moins de posséder une très large culture générale cinématographique américaine.
Voulant jouer à fonds l'aspect parodique, Monstres contre Aliens va souvent trop loin. A tel point que les personnages caricaturés sont franchement immondes à regarder. Entre un général débile, un président hystérique, un présentateur météo fade, des parents oubliables et une Genormica transparente malgré son immense taille, on ne s'attache à aucun être humain du long métrage. Leur animation s'avère très douteuse, sans compter qu'ils sont parfois prit d'un mal étrange les faisant trembloter de manière inexplicable ! Les monstres, tout comme les aliens, n'innovent en rien eux non plus. Dreamworks Animation SKG se contente simplement de piocher dans l'immense folklore de la science-fiction passée et présente. Ne reste au final que le sympathique B.O.B., le personnage bleu, flasque et dépourvu de cerveau qui, pourtant, trouve une bonne solution ou lance une judicieuse réplique. Bien trop peu pour nous rassasier. Les décors font malheureusement aussi grise mine, particulièrement parce qu'ils ne respectent aucune cohérence visuelle ou de perspective. Les lieux grandissent ou rapetissent en fonction des besoins de la scène qui se déroule devant nos yeux, sans aucune cohésion d'ensemble.
Afin de bien nous achever, Monstres contre Aliens ajoute à son « gaspacho cinématographique » une bande originale dans la même lignée que tout le reste. Empruntant ça et là des tubes américains, ou bien des extraits de bandes originales de films antérieurs, le long métrage se perd dans des parodies sans aucune saveur qui accentue d'autant plus le cruel manque d'identité du long métrage. En raison de tous ces aspects, hormis son aspect 3-D dont peu de monde est équipé pour l'apprécier, on finit par comprendre qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un long métrage abêtissant. Le seul avantage de Monstres contre Aliens, c'est qu'il ne choque pas autant que Shrek le Troisième alors qu'il est construit sur le même modèle. Pourquoi ce favoritisme entre les deux ? Car le second offrait des personnages attachants pour lesquels ont peinait de les revoir aussi maltraités à l'écran. Ici, on assiste juste à un film sans queue ni tête, dont on oublie autant l'intrigue que les personnages une fois la projection terminée.
Olivier J.H. Kosinski - 12 juin 2015
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13 octobre 2009
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Doublage (Québec - 2009)
Susan Murphy/Ginormica : Catherine Proulx-Lemay
Chaînon Manquant : Daniel Picard
Président Hathaway : Jacques Lavallée
Cuthbert : Gabriel Lessard
Dr. Coquerelle : Yves Soutière
Voix de l'ordinateur : Camille Cyr-Desmarais
B.O.B. : Tristan Harvey
Derek Dietl : Renaud Paradis
Général Monger : Patrick Chouinard
Carl Murphy : Carl Béchard
Wendy Murphy : Élise Bertrand
Gallaxhar : Martin Watier
Katie : Pascale Montreuil
Doublage (France - 2009)
Susan Murphy / Génormica : Louise Bourgoin
Dr. Cafard : Stéphane Freiss
B.O.B : Jérôme Rebbot
Le Maillon Manquant : Gilles Morvan
Derek Dietl : Julien Doré
Général W. Putsch : Patrick Bethune
Le Président Hathaway : Pierre Laurent
Gallaxhar : Gilbert Levy
La voix de l'Ordinateur : Ethel Houbiers
Wendy Murphy : Cyrielle Clair
Carl Murphy : Yves Salerne
Katie : Dorothée Pousséo
Cuthbert : Nessym Guetat
Rita : Jacqueline Cohen
Le reporter : Michel Elias
Sources :
Doublage au Québec
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