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Filmax Animation
Nocturna, la nuit magique

Nocturna, la nuit magique est une coproduction franco-espagnole entre Filmax Animation et le distributeur Gebeka Films. Une partie du financement provient également du groupe Canal+. Il sort d'abord au cinéma au Québec, le 9 septembre 2007, puis en France le 24 octobre 2007, dans les deux cas avec le même doublage français.

L'intrigue

Tim passe beaucoup de temps sur le toit de l'orphelinat où il vit depuis toujours. Il adore scruter les étoiles, notamment Adhara qui le réconforte avant de s'endormir chaque nuit. Cette nuit-là, il remarque que sa minuscule et fragile étoile est tombée du ciel. Quelque chose ne tourne pas rond. Il réalise alors que la nuit qui commence ne sera pas comme les autres...

Analyse de l'oeuvre

Si l'on se penche sur la relativement jeune carrière de Filmax Animation, la majorité de leurs oeuvres en 3D se sont révélées très boiteuses. Rappelons-nous par exemple de Les folles aventures de Rucio qui se prenait pour un cousin éloigné, éméché et reniable du pauvre Shrek. Alors que La légende du Cid, leur première production d'envergure, était perfectible mais audacieuse, notamment accompagnée par une bande originale magistrale, le virage très infantile opéré par le studio d'animation dès leur second film poussait forcément à avoir de sérieux doutes pour le quatrième. Nocturna, la nuit magique n'échappe pas à cette tradition, puisque ce long métrage s'adresse en priorité aux jeunes spectateurs. Mais à sa décharge, il possède ce petit quelque chose qui rend l'expérience appréciable même auprès des adultes. Ce petit supplément, que l'on ne peut pas vraiment décrire car il ne peut que se ressentir, apporte simplement une sorte d'âme universelle qui parvient à toucher chaque génération. Bref, si Nocturna, la nuit magique a été pensé pour le jeune public, l'adulte qui l'accompagne ne se sentira pas lésé par l'expérience. C'est généralement à ce petit détail qu'on distingue un film d'animation lambda à un bon classique animé !

Nocturna, la nuit magique parvient à être une oeuvre accessible et universelle parce qu'elle réussit à parler à chacun de ses spectateurs. En l'occurrence, en évoquant une peur infantile qui se rappellera aux mauvais souvenirs de la majorité d'entre nous : la peur du noir. Tim, le personnage principal, est ainsi un jeune garçon qui, à la différence de ses petits camarades, a une peur irraisonnée de l'obscurité. A tel point d'ailleurs que, chaque nuit, il est obligé de déplacer son lit près d'une fenêtre à travers laquelle il peut percevoir la lumière diffuse de son étoile pour réussir à s'endormir. Mais une nuit, son étoile disparaît du ciel nocturne, puis une deuxième, puis une troisième... Dès lors, incapable de fermer l'oeil, il s'aventure une nouvelle fois sur le toit de l'orphelinat espérant y trouver une réponse. Mais ce qu'il y trouve va l'effrayer tout autant que le fasciner car, la nuit durant, toute une population incongrue grouille à travers la ville ! Avec l'aide d'un étrange berger des chats, rencontré tout à fait par hasard, il se lance alors dans une étrange quête, espérant comprendre pourquoi son étoile a disparu, mais aussi pour éventuellement trouver un quelconque moyen de la faire réapparaitre.

Le long métrage arrive à faire tenir son intrigue relativement simple avec une efficacité redoutable. Aucune minute n'est superflue, l'intrigue avance avec mesure et parcimonie si bien qu'on se laisse très rapidement happer par Nocturna, la nuit magique. Il faut reconnaître aussi que l'esthétique très tranchée du long métrage a cette étonnante faculté de rendre l'oeuvre fascinante à suivre. La plupart des personnages ont ainsi des formes hétéroclites, mais simplifiées à l'extrême pour se résumer à des formes géométriques très basiques. Le long métrage s'apprécie également par l'ingénieux choix de couleurs qui le compose. Nocturna, la nuit magique est principalement composé d'une dominante ocre, mais le film s'amuse surtout à renverser le principe des couleurs dites chaudes (rouge et jaune) et froides (vertes et bleus). D'ordinaire, dans le langage animé, les couleurs chaudes sont considérées comme rassurantes, tandis que les couleurs froides signifient surtout la peur. Le long métrage change ce rapport puisque toutes les scènes les plus effrayantes se déroulent au contraire en pleine lumière. Les couleurs froides deviennent alors rassurantes et d'étonnantes zones de refuge pour les personnages.

Dès le début, Nocturna, la nuit magique distille les prémices du twist final que propose le long métrage, très habilement amené à l'écran. A travers l'étrange quête vécue par Tim, le scénario du film s'efforce ainsi de démystifier la peur de l'obscurité chez les plus jeunes spectateurs même si, au regard de leur jeune âge, peu d'entre eux capteront réellement cette symbolique. Tout au contraire, c'est principalement la faune bigarrée des personnages noctambules qui rencontrera l'adhésion chez eux. Il faut dire que le long métrage regorge de personnages étranges, burlesques, parfois même ubuesques. Du coup, c'est indéniablement un adulte qui portera un autre regard à Nocturna, la nuit magique. Lui seul saura d'ailleurs voir au delà de ce que le film semble proposer au premier plan, lui seul saura faire la part des choses, lui seul saura percevoir l'allégorie cachée sous la surface. En soit, cela doit même une expérience intéressante à vivre de découvrir ce film en étant encore enfant, puis le revoir une fois adulte et y percevoir son autre facette. Dommage, je suis trop vieux pour pouvoir l'expérimenter !

On trouve aussi cette heureuse harmonie dans les techniques d'animation choisies. Nocturna, la nuit magique utilise de manière fort agréable l'animation en 2D et en 3D. Chaque plan mélange ainsi à peu près toutes les possibilités. En premier plan, les personnages sont principalement proposé en 2D. Au centre, selon la complexité des plans, la 2D et la 3D sont utilisées, voire même combinées pour rehausser le volume de certains objets du décors. A l'arrière plan enfin, c'est du vrai travail en 3D, mais suffisamment bien fignolé pour paraître naturel (nuages et ciel étoilés par exemple). La bande originale n'est pas non plus à la traîne, elle-même mélangeant bruitages simples, rythme entraînant ou véritable symphonie. A plusieurs moments, Nocturna, la nuit magique semble même suggérer que les noctambules sont régis par une sorte de tempo musical immuable, que seule l'intrusion de Tim va soudain vraiment bouleverser. Enfin, l'ensemble est rehaussé par un doublage français de grande qualité, qui compte des comédiens très habitués à l'exercice comme Philippe Peythieu et surtout le talentueux Roger Carel dans un rôle quelque peu à contre-courant.

Sans être pour autant bouleversant, ni un chef d'oeuvre, tant s'en faut, le long métrage s'avère touchant dans son approche, dans ses choix esthétiques et dans son atmosphère presque envoûtante. Bref, si vous êtes un tant soit peu sensible à ses choix, Filmax Animation propose ici une oeuvre poétique et pleine de charme qui se laisse découvrir sans déplaisir.

Olivier J.H. Kosinski - 15 juin 2018

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2007)

Tim : Hélène Bizot 

Chat-man : Jean-Luc Reichmann 

Moka : Roger Carel 

L'Étoile polaire : Hélène Bizot 

Murray : Philippe Peythieu 

Lumignons : Patrick Noérie 

L'Informateur : Hervé Caradec 

Mister Pi : Patrick Pellegrin 

Conteuse de Rêves : Florence Dumortier 

Ébouriffeuses :

- Evelyne Grandjean

- Catherine Cerda

- Florence Dumortier

Voix additionnelles :

- Jean-Pierre Le Blan

- Patrick Béthune

- Antoine Tome

- Sylvain Solustri

- Jessie Lambotte

- Nathalie Bienaimé

- Isabelle Volpe

- Vanessa Bettane

- Cécile d'Orlando

- Céline Melloul

Sources :
Carton Générique

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