Peter et Elliott le dragon est un remake du film éponyme réalisé par le studio Disney en 1978. Il sort le 12 août 2016 au Québec, puis le 17 août 2016 en France.
Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants du coin avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille, Grace, tout ceci n'est que contes à dormir debout. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Peter ! Ce mystérieux petit garçon de 10 ans - qui dit n'avoir ni famille ni foyer - assure qu'il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu'il en fait correspond en tout point à celui dont parle son père. Grace va tout mettre en oeuvre pour découvrir qui est vraiment Peter, d'où il vient, et percer le secret de son incroyable histoire...
Autre temps, autre époque, le Mary Poppins du monde animal qu'était Elliott en 1978 nous revient réinventé et complètement métamorphosé dans Peter et Elliott le dragon, le nouveau long métrage Disney formaté dans un moule contemporain, sorti en salle durant l'été 2016. Près de quarante ans plus tard, le scénariste Toby Halbrooks et le réalisateur David Lowery vont toutefois choisir une toute nouvelle approche narrative. Exit donc le jeune orphelin Peter maltraité par une famille exécrable qui tente d'en faire leur esclave acheté rubis sur ongle. A la place, cette nouvelle version du conte Disney choisit de faire de Peter avant toute chose un semblant d'enfant sauvage, en échouant malheureusement en grande partie sur ce trait de caractère totalement fantaisiste. En cause, Peter et Elliott le dragon a le malheureux déshonneur de sortir quelques semaines à peine après la seconde adaptation live de Le livre de la jungle qui reprend, grosso modo, la même trame. Troquer un ours contre un dragon, une forêt contre une jungle, et ce sont globalement les seules grosses divergences qu'il existe entre les deux films, d'autant plus si l'on tient compte que les animaux secondaires et les humains de l'un et l'autre ne servent qu'à faire avancer l'histoire. Peter et Elliott le dragon souffre vraiment de son absence d'audace et d'originalité. Mais en contrepartie, grâce au talent de plusieurs comédiens du film, le long métrage parvient à insuffler de la magie et de l'émotion. De fait, on lui pardonne à peu près tous les défauts énumérés jusque là !
L'enfant sauvage est un thème relativement récurrent dans la fiction américaine. On compte de très nombreuses séries télévisées, romans et même longs métrages qui se sont risqués à aborder ce thème. En France, François Truffaut l'a également fait en 1970 pour le classique L'Enfant sauvage qui raconte de façon romancée la véritable histoire de Victor de l'Aveyron. Dans la majorité des cas, les scénaristes aiment à donner une fin heureuse à l'enfant sauvage qui retrouve ainsi le bonheur et la civilisation. Ils sont beaucoup plus rares à leur apporter une fin plus amère, à l'image de la série The X-Files qui consacre un épisode à ce thème dès sa première saison. Disney oblige, Peter et Elliott le dragon va très largement édulcorer le mythe, hormis la tragédie initiale qui rend orphelin le jeune Peter. Le jeune garçon ne va ainsi quasiment pas du tout souffrir de son abandon au milieu d'une immense forêt, puisqu'il va rencontrer très tôt le dragon Elliott. Le long métrage restera également totalement silencieux sur l'incroyable capacité cognitive dont fait preuve Peter, alors qu'il n'a techniquement connu qu'un dragon totalement muet plus de la moitié de sa vie. La magie Disney passant par là, on ne cherchera pas plus loin à comprendre l'épineux problème, qui a été volontairement contourné par le réalisateur David Lowery afin de faciliter la rencontre de Peter avec la civilisation. Un jeune garçon s'exprimant par onomatopés et autres grognements auraient sans nul doute fait perdre un temps précieux au déroulement du récit.
C'est d'ailleurs au moment où Peter rencontre les humains, apparaissent finalement très tôt dans le film, que Peter et Elliott le dragon prend un bon rythme de croisière. Pourquoi ? Par la présence de Bryce Dallas Howard (Grace Meacham) dans la distribution. L'actrice est décidément très douée pour jouer des rôles vraiment très variés. On lui découvre ici un personnage radicalement différent de celui qu'elle jouait dans Le village, La Jeune Fille de l'eau, Spider-Man 3 ou encore Jurassic World, peut-être même le plus humain d'entre tous qu'elle ai composé jusque là. Pour Peter et Elliott le dragon, elle est une jeune garde forestière qui ne croit pas une seule seconde au récit fabuleux compté depuis son enfance par son père, interprété par Robert Redford. A contrario, le long métrage pêche en voulant apporter un second rôle féminin à la jeune Oona Laurence. Sans remettre une seule seconde en doute sa capacité de jouer, son personnage Nathalie est clairement en trop dans la distribution. Il s'avère pesant et n'apporte franchement rien au récit qui aurait très bien pu se passer d'elle. Paradoxalement, si Nathalie n'avait pas été présente, il n'y aurait alors eu aucun autre personnage principal féminin dans le film, figurantes exceptées !
Si l'on parvient à oublier, le temps du film au moins, l'existence de la merveilleuse saga Dragons qui offre une relation bien plus magique entre un garçon et un dragon, l'autre grande force du récit reste évidemment Elliott. L'énorme dragon vert émeraude fait un retour triomphal sur le grand écran et, curieusement, ne trahit jamais un seul instant celui que l'on connaissait en 1978. Exception faite de sa malice, qui a disparue dans cette version remaniée de 2016, le dragon Elliott n'a foncièrement pas changé de personnalité. On retrouve, dès sa première apparition, sa mimique, son comportement, sa façon de s'exprimer, ses facultés d'invisibilité, voire même réentendre jusqu'à certains bruitages d'époque. Pour autant, le nouvel Elliott, qui n'est pas celui que l'on connaissait autrefois, est ici beaucoup plus impressionnant, même beaucoup plus réaliste dans son comportement que ne l'était son aîné. Au delà de sa carrure, qui remplit presque tout l'écran, Elliott s'impose comme un personnage à part entière vraiment incontournable. Il est tantôt sensible, il est tantôt terrifiant, il nous rend constamment curieux de le connaître, mais à raisonnable distance car on ne sait pas s'il est ou non sauvage. Bref, ça fonctionne complètement et on tombe irrémédiablement sous son charme.
Pour la mise en scène, Peter et Elliott le dragon pêche par son caractère peu innovant, comme évoqué dès le début. Les scènes les plus fortes du film sont paradoxalement celles qui sont les plus attendus et les moins merveilleuses du lot. De très nombreux films ont déjà exploité jusqu'à plus soif la relation naissante entre un être humain, un enfant dans tous les cas de figure, et un être irréel qu'il soit fantastique ou d'origine extra-terrestre. De fait, la relation d'amitié naissante entre eux a déjà été maintes fois vues à l'écran. C'est devenu une véritable mission impossible que de proposer quelque chose de totalement nouveau. Peter et Elliott le dragon propose donc de simples variations, place la caméra dans un endroit différent, mais n'apporte pas d'eau au moulin. C'est au contraire la prise de conscience progressive de Grace qui fait toute la magie du récit. Bien que héros du long métrage, Peter et Elliott servent avant tout à conduire Grace sur la voie de l'émerveillement. Bryce Dallas Howard nous entraîne avec elle dans cette quête, ceci même si nous autres spectateurs avons connaissance de tous les faits bien avant elle.
En 1978, Peter et Elliott le dragon était une comédie musicale. En 2016, Peter et Elliott le dragon n'hésite pas à révoquer cette époque lointaine qui trouve beaucoup moins grâce aux yeux des spectateurs modernes (quoi que La belle et la bête changera peut-être la donne). Mais il n'en renie quand même jamais ses origines musicales. A défaut de comédiens poussant la chansonnette pendant de longues minutes et gesticulant d'invraisemblables chorégraphies à tout va (Ouf !), le long métrage regorge d'excellentes chansons d'accompagnement, à force tendance acoustique sur des airs à mi-chemin entre la country et le road movie, s'offrant quelquefois aussi un intermède irlandais. Globalement, c'est un vrai plaisir pour les oreilles. Un même constat de satisfaction est à relever pour les compositions de Daniel Hart, qui signe la bande originale du long métrage. Là encore, il y a de la magie qui se dégage des notes que l'on entend tout au long du film. La bande originale accompagne, renforce et transcende les valeurs véhiculés par Peter et Elliott le dragon.
Olivier J.H. Kosinski - 10 mars 2017
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Doublage (Québec - 2016)
Jack : Patrice Dubois
Pete : Matis Ross
Woodrow : Fayolle Jean Jr.
Grace : Mélanie Laberge
Abner : Christian Perrault
Natalie : Marine Guérin
Meacham : À confirmer
Gavin : Frédéric Paquet
Shérif Gene Dentier : Thiéry Dubé
Doublage (France - 2016)
Peter : Corentin Le Boursicaud
Grace Meacham : Barbara Beretta
Natalie : Juliette Gesteau
Jack : Benjamin Penamaria
Gavin : Marc Arnaud
M. Meacham : Samuel Labarthe
Adjoint Smalls : Constantin Pappas
Sheriff Gene Dentler : Jean-Paul Pitolin
Woodrow : Namakan Koné
Sources :
Doublage au Québec
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