Planète 51 sort en salle le 20 novembre 2009 au Québec, puis le 03 février 2010 en France. Le long métrage dispose de deux doublages francophones.
Tout est normal sur la Planète 51. Le ciel est bleu, les habitants sont vert pomme et les Cadillacs volent. Lorsque Chuck, un astronaute pas très futé, y déboule avec sa fusée, les habitants s'enfuient en hurlant. C'est une invasion extraterrestre ! L'armée aux trousses, Chuck se carapate. Lem, un gamin aussi vert que brave, va tenter de sauver cet être étrange des griffes du général Grawl...
Quand il s'agit d'évoquer le monde du cinéma d'animation sur le territoire européen, on place assez fréquemment la France comme troisième plus gros producteur dans le monde, après les Etats-Unis et le Japon. Pour autant, de nombreux pays européens proposent des oeuvres animées de qualité, dont la plupart passe cependant inaperçues en France. Ce que l'on sait moins, c'est que parmi nos voisins, l'Espagne en produit aussi beaucoup, surtout depuis le milieu des années 1990. Je pense que la raison principale provient de la revente de la branche animation Disney parisienne à l'époque, dont une grande partie de leurs artistes venaient justement d'Espagne. Quand ils ont été contraints de s'éparpiller, plusieurs d'entre eux n'ont pas hésité à fonder leurs propres studios pour poursuivre leurs aventures animées, comme ce fut le cas de Filmax Animation dont leur première proposition, La légende du Cid, lorgnait clairement sur le style Disney. Né en 2002, Ilion Animation Studios a, par contre, un parcours nettement plus atypique. Il m'a été difficile de trouver les origines exactes de la fondation du studio, si ce n'est qu'il fut créé par deux frères, Javier Perez Dolset et Ignacio Pérez Dolset, qui travaillaient alors dans la technologie numérique, principalement dans le développement de jeux-vidéo. Je n'ai pas trouvé l'élément déclencheur de la fondation d'Ilion Animation Studios et la naissance de leur premier film Planète 51. Toutefois, le parcours des deux hommes est plus facile à retracer après, puisqu'ils sont à l'origine de la création de l'U-Tad, le Centre Universitaire de la technologie et de l'art numérique de Madrid, dont ils mettent désormais à profit leurs connaissances pour former les futurs jeunes artistes, où certains travaillent ensuite sur leurs films d'animation.
Planète 51 constitue ainsi la toute première proposition animée d'Ilion Animation Studios sur les quatre oeuvres que le studio espagnol produira en toute indépendance avant son rachat par Skydance Animation en 2020. Contrairement à Filmax Animation qui avait proposé un bon premier film d'animation en 2D puis raté le coche de leur second film en 3D cette fois, Planète 51 a été produit directement en 3D. Et le rendu général s'avère particulièrement réussi car il puise son design de l'Amérique des années 1950 à 1960, un choix délibéré pour retranscrire l'ambiance de n'importe quel film de science-fiction mettant en scène des extra-terrestres dans la continuité de l'affaire Roswell de 1947. Toutefois, si la proposition est somme toute assez banale, la grande originalité de Planète 51 est d'avoir inversé le principe de l'alien échoué sur Terre. Cette fois, c'est donc un être humain qui débarque sur une lointaine planète du cosmos pour y mettre la pagaille. On se retrouve, peu ou prou, devant une intrigue qui n'innove quasiment sur aucun plan dans son déroulement, mais qui rafraîchit la formule simplement par le fait que l'humain s'est désormais mué en créature dangereuse qu'il faut à tout prix éliminer. L'autre atout du film est d'abord fait du Capitaine Chuck une sorte de grand benêt, qui ne se sent surpris par rien, au point de ne pas être choqué de rencontrer toute une civilisation sur une planète qui était censée être complètement déserte. On rigolera aussi sur le tour de passe-passe du langage, où tout le monde se comprend malgré l'éloignement de leurs planètes respectives.
Globalement, Planète 51 s'avère vraiment très agréable à suivre, d'autant que la qualité de l'animation ne laisse jamais à désirer. L'univers du film est très coloré, les personnages sont très convaincants et l'intrigue remplit de rebondissements très amusants. Planète 51 glisse également tout un tas de références et clins d'oeil aux grandes oeuvres de science-fiction américaine à la seule destination des adultes, sans que cela n'alourdisse jamais le récit. C'est à tel point qu'on en vient à douter que ce long métrage soit le premier film d'animation de Ilion Animation Studios. Pourtant, c'est bel et bien le cas. Planète 51 se place en tant que film d'animation espagnol particulièrement convainquant !
Olivier J.H. Kosinski - 16 février 2023
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Doublage (Québec - 2009)
Capitaine Charles 'Chuck' Baker : Marc Dupré
Lem : Patrice Bélanger
Neera : Karine Vanasse
Skiff : Xavier Dolan
Général Grawl : Normand D'Amour
Professeur Kipple : Edgar Fruitier
Eckle : Jean-Carl Boucher
Glar : Martin Watier
Soldat Vesklin : Philippe Martin
Soldat Vernkot : Patrick Chouinard
Doublage (France - 2010)
Capitaine Charles 'Chuck' Baker : Vincent Cassel
Lem : Dimitri Rataud
Général Grawl : Martial Courcier
Skiff : Olivier Brun
Neera : Sara Martins
Professeur Kipple : Fabrice Luchini
Soldats Vernkot et Nesklin : Igor et Grichka Bogdanoff
Le présentateur : Pierre Laurent
Eckle : Yann Loubatiere