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Mac Guff
Un monstre à Paris

Un monstre à Paris fait ses débuts dans une grande tournée de festivals francophones, d'abord en France à Angoulême le 28 août 2011, puis au Canada à Toronto le 10 septembre 2011 et enfin en Belgique à Namour le 02 octobre 2011. Il sort ensuite en salle d'abord en France le 12 octobre 2011 et enfin le 24 février 2012 au Québec. Bien que le film a été produit à partir de dialogues anglais, le Québec ne redouble pas le film spécialement pour la province canadienne et bénéficie donc du même doublage, effectué une fois le film achevé, qu'en France.

L'intrigue

Dans le Paris inondé de 1910, un monstre sème la panique. Traqué sans relâche par le redoutable préfet Maynott, il demeure introuvable... Et si la meilleure cachette était sous les feux de L'Oiseau Rare, un cabaret où chante Lucille, la star de Montmartre au caractère bien trempé...

Analyse de l'oeuvre

En 2011, Éric Bergeron, qui a déjà derrière lui une longue carrière en tant qu'animateur, propose en salle son premier long métrage d'animation réalisé en France, Un monstre à Paris. Sorte de version revisitée de la légendaire histoire de la belle et la bête, ce film nous convie dans un récit en partie musical à travers un vieux Paris fantasmé et où des gens ordinaires vont croiser la route d'un être extraordinaire, en l'occurrence, une puce ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que la sélection de longs métrages promue par la chaîne de télévision française Gulli réserve quelquefois d'excellentes surprises. Je dois reconnaître que je ne me serais quasiment pas intéressé à ce film si son thème ne m'avait pas interpellé au milieu d'autres films bien moins enthousiasmant de la collection numérotée de Gulli. Un monstre à Paris offre une histoire plutôt classique servie par une esthétique soignée et des personnages vraiment attachants. Si l'intrigue s'inscrit dans une réalité historique de la ville de Paris, le long métrage s'affranchit très vite de ce canevas allant jusqu'à flirter avec un soupçon de science-fiction. Mais comme il le fait bien, on se laisse porter par le scénario qui met en scène un monstre, créé par hasard par des manipulations génétiques, qui possède toutefois une âme d'artiste.

La première chose qui marque le spectateur de Un monstre à Paris, c'est son aspect visuel qui se décompose brillamment en quatre parties, cinq si l'on ajoute aussi l'aspect relief. Le long métrage combine en effet quatre styles visuels à la fois différents et complémentaires. Au premier plan, les personnages principaux font naturellement avancer l'intrigue. Leurs contours sont parfaitement net, leurs couleurs vives, ils " brillent " donc au dessus du reste. Au niveau intermédiaire, à l'arrière des premiers, des badauds vaquent à leurs occupations, sans se préoccuper de ce que font les personnages principaux. Tout juste se risquent-ils parfois à jeter un coup d'oeil face caméra, comme s'ils s'agissaient de figurants non contrôlés par le réalisateur d'un film avec acteur. A la différence des premiers, les personnages d'arrière-plan sont représentés par des couleurs plus ternes, dans des dominantes pastels. Ils sont surtout là pour donner vie aux rues du vieux Paris, apportant ainsi un semblant de réalité dans cette intrigue fantastique. En arrière-plan enfin, la ville de Paris principalement est modélisée en 3D mais dans un style visuel extrêmement proche de la 2D. Assez curieusement, les décors sont quand à eux proposés dans un rendu quasiment photo-réaliste qui ne gêne en rien le visuel du film, à la manière de Ratatouille. Mais Un monstre à Paris se déroulant dans un passé non contemporain, ce choix esthétique s'avère plus agréable que dans le film de Pixar empli de clichés typiquement américains. Ici, bien que réalisé en version anglophone pour une exploitation internationale mais par un studio français, Un monstre à Paris évite cet écueil.

L'autre atout charme de Un monstre à Paris, c'est évidemment sa bande originale. Bien que la partie musicale est importante dans le déroulement du récit, le long métrage évite de s'enfoncer dans le malheureux style des comédies musicales souvent casse-gueule pour les studios qui n'ont pas un certain Mickey Mouse comme ambassadeur. Matthieu Chedid, plus connu sous son nom de scène -M-, propose une bande originale globalement intergénérationnelle et en partie interporelle. Certes, le titre phare La Seine interprétée dans le film d'abord en solo de manière mélancolique par Vanessa Paradis, puis survitaminée en duo avec -M- fait inévitablement penser à un titre pop des plus modernes. Il n'empêche, la composition même de cette chanson comporte des sonorités très anciennes, voire une rythmique rappelant par exemple le titre antérieur chanté autrefois par Renée Lamy ou Maurice Chevalier. Toute la partition du film dynamise indéniablement l'intrigue, chaque thème étant amené au moment opportun, et chaque chanson comme une consécration de chacun des grands actes du film. Bibo Bergeron le comprend d'ailleurs si bien qu'il se laisse aller à une scène complètement ésotérique en plein milieu du film, peut-être le seul et unique moment du film déconnecté du reste, car un peu trop orienté vidéoclip d'auto-promotion qu'autre chose. Ce sera mon unique reproche fait au film, minimisé par l'excellente performance vocale du duo Vanessa Paradis et -M-.

Un monstre à Paris était pour moi ce genre de long métrage inconnu au bataillon que j'aurais grandement apprécié voir sur grand écran. Dommage que ça n'est pas été possible, mais au final qu'importe puisque le découvrir à domicile ne lui retire en rien toutes ses qualités. C'est même légèrement mieux, puisqu'il m'est possible de le revisionner à loisir à n'importe quel moment sans devoir repayer une entrée ! Un monstre à Paris est ainsi un long métrage relativement léger dans son contenu, mais suffisamment riche en émotions pour se laisser apprécier à sa juste valeur, peu importe les conditions dans lesquelles il a été découvert. Ici, il me faut tout simplement remercier la sélection Gulli dans laquelle je l'ai trouvé sans m'attendre au préalable à l'apprécier. A vous de voir si vous aurez le même coup de coeur pour ce film !

Olivier J.H. Kosinski - 01 décembre 2017

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2011)

Francoeur : Matthieu -M- Chedid

Lucille : Vanessa Paradis

Raoul : Gad Elmaleh

Émile Petit : Sébastien Desjours

Maud : Ludivine Sagnier

Albert : Bruno Salomone

Carlotta : Julie Ferrier

Préfet Victor Maynott : François Cluzet

Inspecteur Pâté : Philippe Peythieu

Mme Omelette : Sophie Arthuys

Crieur de journaux : Bernard Métraux

L'épouse : Patricia Piazza

Le policier de garde : Patrick Delage

Le journaliste : François Delaive

Le vendeur : Bibo Bergeron

Sources :
Carton Générique

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