Extrêmement Dingo sort directement en vidéo le 29 février 2000 au Québec, puis plusieurs mois plus tard en France, le 1er août 2000, sous le titre de Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême. Le film ne possède pas de doublage québécois, comme il est de tradition pour tous les personnages historiques de Disney, qui ont toujours eu une voix française.
Max part à l'université, une toute nouvelle vie pleine de liberté s'offre à lui. Mais Dingo, son père, est tellement depressif depuis son départ qu'il néglige son boulot et finit par être licencié. Incapable de retrouver du travail, car il n'est pas diplômé, il décide de reprendre ses études... dans la même université que son fils ! Le pire cauchemar de Max commence.
Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême fait parti de ces toutes premières suites officielles commercialisées directement en vidéo qui recevaient encore un accueil globalement favorable à la fin des années 1990. Car oui, reconnaissez-le, vous qui étiez les acheteurs de la première heure, vous offrir la possibilité de vivre de nouvelles aventures inédites en compagnie de vos héros d'hier, cela vous a rendu très heureux au point de passer sous silence l'infériorité qualitative de ces films. A l'aune de l'année 2000 cependant, le vent avait déjà commencé à tourner. On s'est en effet assez vite rendu compte de l'affront que représentaient ces suites et, plus gênant, que la plupart des intrigues des seconds opus proposaient rien de moins qu'une histoire miroir par rapport aux premiers. Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême n'y échappe absolument pas. Si le facteur déclencheur n'est pas le même (dans le premier, Dingo était persuadé que Max était un délinquant, dans le second, Dingo déprime simplement de l'absence de son fils), l'idée générale de l'intrigue de ce second fils s'avère en réalité être exactement le même. Là où le premier film tentait de rapprocher un père qui voyait son fils s'éloigner de lui, sa suite nous propose bel et bien exactement la même chose. Seul le contexte change, Max sort désormais de l'adolescence, entre à l'université, mais n'est pas encore pour autant un adulte, tout en restant adepte des sensations fortes à travers les jeux de l'extrême.
Pour autant, le capital sympathie de Dingo reste totalement intact dans cette suite. Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême parvient à renouveler le personnage, sans lui retirer son âme. Il faut se rappeler que Disney Television Animation maîtrise déjà assez bien le personnage, lui ayant quand même consacré, en dehors du premier long métrage, 78 épisodes dans le cadre de la série télévisée La Bande à Dingo. Dans cette nouvelle aventure, Dingo est donc propulsé à l'université, car sa dépression a entraîné son licenciement et sans diplôme, il n'arrive pas à en trouver un nouveau. Dès lors, Dingo devient le grain de sable dans le rouage de la liberté brisée de Max. Le fils va alors tout tenter pour se débarrasser de son encombrant dingo de père. Si le premier long métrage arrive, plus ou moins, à se révéler intemporel dans son propos, Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême est l'une des rares suites Disney, si ce n'est même la seule, à s'inscrire durablement dans son époque. Dingo se trouve par exemple affublé d'une passion débordante pour le Disco. Fait notoire, le milieu des années 1990 avait ainsi remis au goût du jour ce genre musical et déchaînait les nouvelles passions, touchant à peu près tous les milieux audiovisuels, jusqu'à s'éteindre aussi vite qu'il était venu, sans un dernier baroud d'honneur, notamment avec la série animée franco-américaine Funky Cops en 2002. Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême déborde d'ailleurs de références à la "disco-culture" des années 1970 dont l'inévitable clin d'oeil à La fièvre du samedi soir.
L'autre élément qui inscrit Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême dans son époque est tout simplement le skateboard. Bien que la fameuse planche à roulette existe depuis la fin des années 1950, c'est bel et bien durant les années 1990 que la pratique sportive du skateboard devient un véritable phénomène de société. La discipline prend d'ailleurs un tournant avec la pratique agressive en milieu urbain, qui pousse les autorités à la construction de structures dédiées dans toutes les grandes villes et qui voit son point culminant atteint en 1999 par un certain Tony Hawk qui, à l'image Michael Jordan dans le milieu du basket ball, devient l'icône internationale de la discipline. A tel point d'ailleurs qu'il en deviendra lui aussi un personnage médiatique, son image étant réutilisée dans de nombreux supports, dont plusieurs jeux-vidéo d'envergure. Alors que Dingo va nager avec bonheur dans son retour vers le passé, c'est donc logiquement à Max qu'il revient de vivre avec son temps. Le jeune homme rêve tout simplement d'être reconnu champion toute catégorie de la discipline, il s'inscrit alors aux sports de l'extrême afin de prouver à tous son talent. Mais il ne comptait bien évidemment pas sur la présence de son père qui va considérablement remettre en question ses ambitions.
Pour un film produit par Disney Television Animation, accordons lui le mérite de combiner assez adroitement les codes graphiques des deux époques évoqués dans le film, à savoir les années 1970 et les années 1990. Tout ce qui concerne Max s'inscrit dans la décennie la plus récente, même si elle a, avec 20 ans dans le rétroviseur, pris un méchant coup de vieux aujourd'hui. Tout ce qui concerne Dingo au contraire s'inscrit dans une réalité fantasmée des années 1970, mais également dans le mouvement hippie des années 1960. Si Dingo n'hésite pas une seconde à enfiler le costume et se déhancher comme John Travolta, ni à revêtir la tenue d'entrainement de Rocky Balboa, il se laisse aussi emporter par la rêverie dans une séquence totalement psychédélique alors qu'il n'a pourtant rien fumé de douteux pour y parvenir ! Evidemment, n'ayons pas peur de l'affirmer, Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême reste quand même très nettement inférieur visuellement à Dingo et Max premier du nom. Même si le premier film avait été réalisé en grande partie au feu studio Disney de Montreuil, et non par le studio d'animation historique du groupe, les artistes français avaient bien entendu placé la barre bien plus haut que Disney Television Animation qui n'a, ni les moyens, ni l'ambition de faire de même avec cette suite. Par contre, l'ensemble se révèle un chouia au dessus de La bande à Dingo.
Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême parvient à un assez bon équilibre narratif entre les scènes de Dingo et celles de Max, avant bien sûr de les réunir pour le dénouement du film. Mais par rapport à la justesse des sentiments déployés par l'illustre premier film, le second fait un peu tâche. Loin de vraiment prolonger la relation entre les deux personnages, le scénario s'en tient surtout à les déconnecter l'un de l'autre, pour à nouveau les réunir à la toute fin. Le premier film faisait de même, mais en beaucoup mieux. Le seul point de divergence résidant dans le dénouement. Dingo et Max évoquait la famille et la reconstruction du lien filial perdu, Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême propose l'inverse, comme un miroir, à savoir laisser son enfant vivre sa propre vie et apprendre à vivre séparément. On regrettera d'ailleurs aussi l'éviction pure et simple de Roxanne, dont on était resté au tout début de sa relation amoureuse avec Max à la fin du premier film. A l'époque de la sortie du film, on pouvait encore espérer une relation longue distance, mais c'était sans compter sur Mickey - Il était deux fois Noël, commercialisé quatre ans plus tard, qui a totalement confirmé et anéanti cette non idylle au grand désarroi des fans.
Avec vingt ans de recul, je dois admettre légèrement reconsidérer à la hausse Dingo et Max 2 - Les sportifs de l'extrême, sans pour autant en faire un classique du genre, il ne faudrait quand même pas pousser. Le long métrage compte quelques séquences plutôt bien senties qui tiennent encore bien la route aujourd'hui. Par contre, le film ne fonctionne réellement que grâce aux larges épaules de Dingo, vraiment très bien utilisé, notamment dans ses séquences rétros. Bien qu'il soit au coeur du récit, Max s'avère finalement bien plus effacé dans ce film que dans le premier. Sa personnalité n'évolue absolument pas entre le début et le dénouement. Plus gênant, même si quelques personnages secondaires font mouches, les seconds rôles sont franchement tous beaucoup trop anecdotiques. Je les avais d'ailleurs quasiment tous oubliés depuis le temps. Malgré tout, l'aventure s'avère légère, sans prise de tête et ne dénature pas vraiment les personnages. Bref, ça se laisse regarder.
Olivier J.H. Kosinski - 28 septembre 2020
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13 novembre 2018
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29 février 2000
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Doublage (France - 2000)
Dingo : Gérard Rinaldi
Max : Christophe Lemoine
Max : Arthur Pestel (Enfant)
Bradley du Gratin : Stéphane Ronchewski
Chuck : Michel Vigné
Conseillère de l'agence de l'emploi : Danièle Hazan
Pat Hibulaire : Alain Dorval
Tank : Stephan Mercier
La fille au béret : Marianne Leroux
P.J. : Alexis Tomassian
Sylvia Marpole : Françoise Cadol
Bobby : Cédric Dumond
Le professeur : Jean-Claude Donda
Le flirt de Max au Club Rave : Chantal Macé
Voix additionnelles :
- Amélie Morin
- Christina Crevillen
- Yann Pichon
- Xavier Beja
Sources :
Planète Jeunesse