Trouver Nemo est le cinquième film d'animation produit par les studios Pixar. Il sort d'abord au Québec le 20 mai 2003, puis en France le 26 novembre 2003 sous le titre Le monde de Nemo. Il s'agit du premier film d'animation qui a détrôné le record de recettes en salle autrefois détenu par Le Roi Lion.
Nemo est le dernier petit poisson clown de Marin. Il a autrefois survécu à une attaque tragique qui causa la disparition de sa mère et de tous ses frères et soeurs. Malheureusement, son père le surprotège beaucoup trop, et lorsque l'enfant décide de voler de ses propres ailes, il se fait kidnapper par un plongeur. Marin va alors devoir affronter les océans pour retrouver son unique fils, accompagné de Doris qui n'a aucune cervelle.
Ainsi va la vie, Le monde de Nemo, pourtant le premier long métrage à rencontrer un succès faramineux aux box office américain au point de ringardiser celui de Disney pour Le roi lion onze ans plus tôt, marque ma première et longue rupture avec le célèbre studio Pixar. Autant l'avouer, je me suis ennuyé ferme devant ce long métrage dont l'aspect émotionnel est inexistant. Le monde de Nemo n'est qu'une longue succession de tableaux qui n'apportent rien au récit et qui nous emmènent vers un but final aussi prévisible qu'ennuyeux au possible. Après deux véritables chefs d'oeuvre du cinéma d'animation, ce long métrage a été pour moins une vrai douche glaciale, interrompant net toute future passion pour le studio Pixar, au point que je n'arrive plus à apprécier le moindre de leurs films depuis. Tout ça en raison de la présence de Marin, unique personnage de la filmographie Pixar qui n'évolue absolument pas et n'apprend jamais rien de ses erreurs. Marin est un père possessif, obsessionnel et nombriliste qui ne fait jamais preuve de l'once d'un amour pour son fils, puisqu'il part à sa recherche non pas pour le sauver mais pour retrouver le confort de sa vie. Bref, je n'aime pas Marin, il gâche tout le film. S'il n'y avait pas l'irrésistible Dory, je crois bien qu'il y a longtemps que je aurai relégué Le monde de Nemo dans un coin sombre et plein de poussière pour ne plus avoir à y revenir. Avec le temps, est-ce que ce ressenti est passé ? Non, toujours pas.
Le début de Le monde de Nemo est pourtant extrêmement prometteur, puisqu'il semble vouloir évoquer le long travail de deuil d'un mari qui perd sa femme et ses nombreux enfants sous ses yeux. Mais très vite, le récit se débarrasse de ce contexte aussi vite que le titre du film est affiché à l'écran car Marin les oublie complètement ! Désormais, sa meilleure méthode pour lutter contre son trouble de stress post-traumatique, c'est de faire une fixation sur la nageoire atrophiée de Nemo. Il déplace sa propre peur en rejetant tout sur les épaules de son jeune fils, allant même jusqu'à constamment l'humilier en lui faisant croire qu'avec un tel handicap, il n'arrivera jamais à rien dans la vie. Quel père cruel, franchement ! Une fois Nemo kidnappé, il se lance pourtant à sa poursuite. On pourrait croire alors qu'il fait preuve de résilience. Sauf que non, Dory s'en mêle et va mener la danse jusqu'à la fin du récit !
C'est elle qui va continuellement faire avancer l'intrigue et mener Marin à son but. Lui ne fera rien d'utile. En plus, jamais Marin n'accordera la moindre confiance ni la moindre estime à Dory, dont le trouble de la mémoire immédiate le dérange au plus haut point. Marin fera même régulièrement preuve de couardise, en se cachant derrière Dory dans les situations les plus gênantes, histoire qu'elle se fasse manger et pas lui ! Comment réussir à apprécier Marin en sachant cela ? Il en devient même difficile d'accorder la moindre estime à son revirement de dernière minute à la fin du film, puisqu'il ne fera pas preuve d'évolution tout au long du récit ! Même son sauvetage de Dory chez les méduses sonne faux, puisque la seule chose qui l'intéresse chez elle à ce moment là, c'est de connaître l'adresse où retrouver son fils à Sydney.
Après avoir dressé un tableau aussi noir de Marin, comment puis-je encore regarder Le monde de Nemo ? Exception faite de la succulente Dory, la partie concernant Nemo dans l'aquarium du dentiste P. Sherman (42 Wallaby Way, Sydney) est au contraire une réussite narrative. Nemo a été tellement conditionné par son père durant toute sa jeune vie, que le travail de désendoctrinement effectué par Gill sonne totalement juste. Nemo va apprendre à accepter son handicap, à comprendre qu'il peut réaliser des choses par lui-même, bref, à s'émanciper. Sauf que bien sûr, durant un temps, lui aussi ne va voir en Nemo qu'une nouvelle opportunité de s'évader. Mais à la différence de Marin, quand cela tournera au vinaigre, Gill réalisera tout de suite son erreur. Lui au moins fera preuve d'une vrai rédemption ! Il faut aussi dire qu'il est épaulé par d'excellents camarades dans l'aquarium, mention spéciale à la jumelle Flo ! C'est d'ailleurs ce qui marche le plus dans Le monde de Nemo, l'intégralité de ses personnages secondaires : de la tortue Crush à Nigel le pellican, sans oublier l'effrayante Darla.
Si l'on excepte La petite sirène de Disney qui présentait déjà un univers aquatique en 2D fort réussit, Le monde de Nemo fait forcément beaucoup mieux grâce à l'image 3D numérique. Les fonds marins sont franchement spectaculaires, particulièrement le magnifique récif de corail. Le studio Pixar fait preuve d'un soin évident du détail, allant jusqu'à personnaliser presque chaque tortue ou méduse rencontrée dans le film. Il réalise globalement la même chose pour le monde humain, alors que celui-ci est moins présent dans le long métrage. On retiendra surtout le cabinet du dentiste P. Sherman (42 Wallaby Way, Sydney) qui fourmille de petits détails amusants. Concernant la bande originale, Thomas Newman offre aussi aux oreilles un spectacle auditif réjouissant qui évoque régulièrement la mer. Il faut dire aussi que les morceaux joués au piano font irrémédiablement penser à une autre bande originale incontournable du cinéma : Titanic par James Horner. Ceci explique cela !
Le monde de Nemo est mon premier film de ce que j'ai nommé ma période de désillusion Pixar. Aussi beau et intéressant soit-il sur le plan technique, voire même musical, je ne supporte absolument pas son héros Marin. Il est un faux jeton froussard et pleutre qui ne réussit pas à accepter ses défauts, ni à tenter de les surmonter par lui-même. Tout ce qu'il accomplit n'est fait que pas pure nécessité. Un aspect de sa personnalité qu'il ne corrigera d'ailleurs jamais, revenant même inchangé dans le deuxième volet Le monde de Dory où il a, fort heureusement pour moi, un rôle bien plus marginal. Or, sans l'aide de Dory, Marin n'aurait ici sans doute jamais réussit à retrouver son fils. Aujourd'hui, je ne retiens donc que celle-ci de Le monde de Nemo qui, malgré sa mémoire défaillante, ne renonce pas une seule fois à affronter son destin, peu importe ce ça lui coûte, toujours droit devant elle. Car en réalité, c'est elle la seule et vrai héroïne de ce long métrage !
Olivier J.H. Kosinski - 11 novembre 2016
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Doublage (Québec - 2003)
Marlin : Pierre Auger
Doris : Anne Dorval
Nemo : François-Nicolas Dolan
Gill : Sylvain Hétu
Boule : Hubert Gagnon
Pêche : Hélène Mondoux
Gargouille : Jean-François Beaupré
Bubulles : Carl Béchard
Deb / Flo : Geneviève Désilets
Jacques : Alain Sauvage
Nigel : Manuel Tadros
George : Daniel Picard
Tortillon : Renaud Proulx
Monsieur Raie : François Godin
Bruce : Guy Nadon
Ancre : Jean-Marie Moncelet
Rame : Denys Paris
Phillip Sherman : Benoit Rousseau
Darla : Charlotte Mondoux
Tad : Xavier Dolan-Tadros
Perle : Catherine Allard
Sheldon : Laurent-Christophe De Ruelle
Doublage (France - 2003)
Marin : Franck Dubosc
Dory : Céline Monsarrat
Nemo : Kévin Sommier
Bruce : Richard Darbois
Gill : Dominique Collignon-Maurin
Boule : Med Hondo
Astrid : Martine Meirhaeghe
Gargouille : Georges Caudron
Bubbles : Nicolas Marié
Deb / Flo : Virginie Mery
Jacques : David Ginola
L'Amiral : Guy Chapellier
Crush : Samy Naceri
Corail : Danièle Douet
Squiz / Titouan : Gwenaël Sommier
M. Raie : Emmanuel Jacomy
Enclume : Gérard Surugue
Chumy : Patrice Dozier
Phillip Sherman : Patrick Préjean
Darla : Camille Tissier
Ted : Stefan Godin
Perle : Claire Bouanich
Sheldon : Maxime Nivet
Père de Sheldon : Jean-François Aupied
Jimmy : Matthias Mella
Tortue : Yann Peira
Enfant : Paul Godeau
Enfant : Nicolas Godeau
Petite fille poisson : Camille Donda
Mouettes : Mark Lesser
Chef poisson-lune : Bernard Métraux
Sous-chef poisson-lune : Philippe Catoire
Père de Perle : Jean-Jacques Nervest
M. Johasenn : Christian Pélissier
Epurateur 2003 : Denise Metmer
Barbara : Hélène Otternaud
Baz : Bertrand Liébert
Pélican : Constantin Pappas
Bernie : Jérôme Pauwels
Espadon : Bruno Raina