Les bagnoles sort en salle le 09 juin 2006 au Québec, puis quelques jours plus tard, le 14 juin 2006 en France, sous le titre de Cars - Quatre roues. Le long métrage dispose de deux doublages francophones. Originellement, ce long métrage devait être l'ultime collaboration entre Disney et Pixar. Leur contrat touchait en effet à sa fin et les relations entre les deux studios n'étaient durant cette période plus vraiment au beau fixe. Finalement, après le rachat du studio par Disney en 2006, il est devenu leur dernier film indépendant.
Flash McQueen, une splendide voiture de course toute neuve promise au succès, découvre que dans la vie, ce n'est pas de franchir la ligne d'arrivée qui compte, mais le parcours que l'on a suivi. Parti pour participer à la prestigieuse Piston Cup, il atterrit suite à un malentendu dans la petite ville tranquille de Radiator Springs traversée par la mythique Route 66. Flash McQueen va apprendre à connaître Sally, une élégante Porsche 2002, Doc Hudson, une Hudson Hornet 1951 au passé mystérieux et Martin, une dépanneuse rouillée mais à qui on peut faire confiance. Ils vont l'aider à découvrir qu'il y a des choses plus importantes que les trophées, la gloire et les sponsors...
C'est toujours intéressant de revenir sur d'anciens longs métrages quelques années après, même ceux que l'on a pas forcément apprécié lors de leur sortie en salle. Cela permet d'aborder la nouvelle analyse par un biais différent soit parce que, le temps aidant, on y remarque des choses que l'on avait pas vu la première fois, soit parce que beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et que le film en question s'est mué en vrai machine à cash depuis lors. Un peu plus de 15 années plus tard, il reste très difficile de ne pas oublier la déferlante hyper lucrative qu'a engendré Cars - Quatre Roues au niveau des produits dérivés. Bien longtemps avant le rachat de Marvel et Star Wars, Disney a toujours extrêmement eu du mal à avoir une gamme de produits exclusivement dédiée aux jeunes garçons. On ne va pas rentrer dans le débat des produits dérivés genrés, tant décriés aujourd'hui par une partie de la population qui n'a visiblement que ça à faire, mais c'est quelque chose qui, dans l'univers du jouet, existe depuis très longtemps et continuera probablement d'exister tout aussi longtemps dans l'avenir. Dans le milieu de Disney Consumers Products, et pour avoir suivi assez régulièrement leurs régulières nouvelles gammes de jouets lors des dix premières années de vie du site avant d'y renoncer devant la masse que cela représentait, un constat s'est très vite imposé. Disney a toujours su facilement vendre auprès des tous-petits, notamment avec la franchise Winnie l'ourson (ce qui, par rebond, a toujours taxé le personnage comme infantile en France), ainsi qu'auprès des jeunes filles, quasiment toujours autour des Princesses Disney, bien avant que leur club "officiel" ne soit lancé en 2000. Tout au contraire, la gamme idéale pour les jeunes garçons a toujours été problématique. Tout y est passé, de Toy Story à Aladdin, de Hercule à Peter Pan. Fut un temps, il y a même eu une gamme "Aventures" qui réunissait tous les héros masculins de Disney. Toutes ont fait un four monumental et aucune d'entre elles n'a survécu à plus d'une seule année de commercialisation. Cars - Quatre Roues a totalement changé cela, Disney tenait enfin, pour la toute première fois de sa vie, son Saint Graal. Le long métrage a complètement redéfini le paysage commercial de Disney auprès des jeunes garçons (même si cela plait tout autant aux filles, même si officieusement Cars - Quatre Roues ne s'adresse pas à elles) qui, aujourd'hui encore, produit toujours régulièrement de nouveaux produits à l'effigie du film produit par Pixar.
Et pourtant ! Même si son objectif inavoué était bien évidemment de pouvoir facilement le décliner en une multitude de produits dérivés, il est indéniable que Cars - Quatre Roues, bien plus encore que ses deux suites, reste une oeuvre avant tout réalisée par un grand enfant nostalgique de sa prime jeunesse lorsqu'il jouait chez lui avec ses petites voitures et qu'il souhaitait partager avec le plus grand monde. Je n'ai jamais apprécié le film dans sa globalité principalement à cause de cela, sa déferlante nostalgique exagérée m'ayant toujours fait l'effet d'un gros repoussoir. A cela s'ajoute la dimension belle mécanique, où les véhicules deviennent des objets désirables, disons même quasiment sexualisés, par une grande part de la population adulte masculine. J'en connais quelques uns comme cela, qui vont jusqu'à plus bichonner leur véhicule que prendre soin de leur entourage. Je n'ai jamais réussi à trouver la logique derrière cela parce que, pour moi, une voiture ça n'est rien d'autre qu'un moyen de transport qui, en plus, coûte beaucoup trop cher à entretenir ou à assurer. C'est pratique, trop souvent indispensable, mais ça s'arrête là. Presque toute l'intrigue de Cars - Quatre Roues reposant sur ces deux uniques acquis, forcément, tout le film me passe très loin au-dessus de la tête. Parce que, admettons-le, en éliminant ces deux aspects, le scénario n'a absolument aucune consistance. C'est creux et sans le moindre intérêt d'autant plus que Cars - Quatre Roues ne s'inscrit pas dans une démarche universelle, contrairement aux films précédents du studio Pixar.
Cars - Quatre Roues est avant tout un film qui ne s'adresse qu'à une frange de la population aux faits des questionnements qu'il pose. En mettant de côté l'aspect "jeux de petites voitures de notre enfance", tout ce que le film propose n'a qu'une unique dimension américaine. Même si le long métrage s'inscrit dans la modernité, du moins dans la réalité de sa sortie contemporaine, tout le reste est surtout un appel à la nostalgie des années 1950/1960 américaine. Or il faut y être un tant soit peu sensible ou, a minima, en connaître les grandes lignes générales pour vraiment comprendre ce que John Lasseter veut proposer aux spectateurs. C'est d'ailleurs là où le bas blesse, la traque des multiples références de Cars - Quatre Roues est bien plus intéressante à faire que de suivre le film lui-même. A travers son film, John Lasseter crie sans détour son amour pour les belles américaines et, surtout, pour la mythique route 66. Les spectateurs nés au-delà du milieu des années 1990 ne peuvent pas se rendre compte du foin qu'avait été le déclassement de cette célèbre route qui serpentait à travers les Etats-Unis sur près de 4000km en 1985. John Lasseter, pas encore trentenaire cette année-là, a sans nul doute accueilli cette nouvelle comme un vrai crève-cour. Toute l'histoire de Radiator Spring y retranscrit une vraie réalité, abrupte, que de nombreuses communes ont réellement vécu. En déclassant la route 66, celle-ci a fini par être abandonnée par les automobilistes, faisant mourir de nombreuses petites communautés sur son tracé historique. De très nombreuses associations se sont mobilisés pour la faire revivre et de nombreux reportages télévisés ont pullulé durant une décennie sur cette question, y compris côté français, avant que le reste du monde finisse par l'oublier à la fin des années 1990. Au début des années 2000, la route 66 n'intéressait déjà plus grand monde hormis les inconditionnels des Etats-Unis. John Lasseter l'a probablement senti lui-aussi d'où, sans doute, cette idée de la remettre en lumière dans Cars - Quatre Roues.
En dehors de la route 66, John Lasseter dévoile aussi à ses spectateurs à quel point il est un grand amateur de courses sur circuit. Mais pas que ! Il se débrouille aussi pour glisser dans le récit un grand historique des plus grandes courses américaines, ainsi que l'évolution des moeurs automobiles à travers l'histoire. Cars - Quatre Roues est à la croisée de plusieurs époques. Le film s'amuse à faire cohabiter ensemble l'histoire d'un siècle de constructions automobiles, comme un énorme musée virtuel. Chaque détail, chaque véhicule, qui n'a pourtant aucune réelle importance dans le film, a sa propre petite histoire, comme Doc Hudson, par exemple, qui est une personnification de la célèbre Fabulous Hudson Hornet qui remporta à sept reprises les courses de Nascar durant les années 1950. Cars - Quatre Roues devient très amusant quand on décide de le regarder par ce prisme. Impossible de rater la référence à l'Italie fantasmée du début des années 1960 avec le personnage de Luigi, réplique de la célèbre Fiat 500. Inévitable est la référence aux années 1970 avec Fillmore, le minibus Volkswagen emblématique des années hippies. Sans équivoque, Ramone se réfère au phénomène du lowrider initié par la comunauté hispano-américaine et a surtout pris de l'ampleur dans les années 1980. Et des références comme celle-là, on en compte des centaines à travers tout le film qui balaye ainsi toutes les époques, de Lizzie la vieille guimbarde déglinguée des années 1920 à la toute récente et rutilante Sally moderne. Dommage que le scénario du film en pâtisse car, si cela fait mouche quand on creuse un peu la question, les buts et aboutissements du récit sont d'une affligeante médiocrité. La star de course imbue d'elle-même qui atterrit chez les ploucs, réussit à apprendre le sens de la vie, à tomber amoureux, puis à lever le pied, le tout en moins d'une semaine, c'est téléphoné au possible. Sans compter que cela en devient même incohérent, les deux doctrines de paisibilité et de compétition ne peuvent pas s'accorder entre elles dans une course sportive de si haut niveau. Mais, comme nous sommes évidemment devant une oeuvre de fiction, on arrive facilement à mettre ce détail de côté.
Si je n'aime pas particulièrement le scénario de Cars - Quatre Roues, je trouve par contre que la bande originale du film est l'une de ses plus grandes réussites. Je revois d'ailleurs même à la hausse ce point par rapport à 2006. Tout colle dans l'intégralité des morceaux que le film propose, que ce soit au niveau des compositions de Randy Newman, comme l'ensemble des chansons utilisées pour sublimer certains moments contemplatifs du film. C'est extrêmement rare que je me procure la bande originale complète, même lorsqu'il s'agit d'un film que j'apprécie. Tout au plus un ou deux titres me font souvent de l'oeil, mais dans ce cas, je me les procure à l'unité. Cars - Quatre Roues est une de ces rares exceptions. Il ne fait aucun doute que le travail de composition musicale de Randy Newman a été pensé en fonction de ce que John Lasseter voulait montrer à l'écran. Les deux se combinent avec une harmonie folle. Ça sonne juste, ça peut être à la fois drôle ou intime, ça peut être aussi sensible ou angoissant. Le travail sur le son est très soigné. Encore faut-il bénéficier d'un ensemble Home Cinema digne de ce nom pour essayer d'en capter ses puissantes vibrations. Toutefois, il est indéniable que Cars - Quatre Roues ne prend sa meilleure dimension sonore qu'exclusivement dans une grande salle de cinéma. Pour la partie technique, le studio Pixar avait déjà une très longue avance sur la concurrence dans le domaine de l'animation 3D, même depuis l'arrivée tonitruante de Dreamworks Animation quelques années plus tôt. Cars - Quatre Roues reste sans nul doute possible ce qui s'est fait de mieux cette année-là. Bien que Pixar n'ai pas été le premier à concevoir des véhicules humanisés, Disney l'ayant déjà fait bien des décennies auparavant, Cars - Quatre Roues réussit à rendre l'ensemble crédible à l'écran, même si l'on passera les détails sur les nombreuses incohérences que représenterait un tel univers. C'est d'autant plus amusant que le film retranscrit des paysages et des lieux directement puisés dans la réalité, comme "l'hôtel cône" de Sally, qui s'inspire d'un véritable motel dont les chambres sont en forme de tipi et que l'on trouve effectivement sur le tracé de la route 66. La version 3-D du film vaut d'ailleurs le détour mais, là encore, l'expérience n'en était que meilleure en salle, beaucoup moins devant un écran étriqué chez soi.
Avec le temps, mon rapport avec Cars - Quatre Roues n'a pas foncièrement changé. Tout au plus, je lui accorde désormais en plus le joli sens du détail que John Lasseter a souhaité partager avec son public, notamment les innombrables références à l'histoire de l'automobile sur près d'un siècle. Mais cela n'en fait pas forcément un meilleur film pour autant. Un bon documentaire aurait sans nul doute fait bien mieux et aurait été bien plus pertinent que ce scénario franchement bateau que Cars - Quatre Roues nous propose. Dès le moment où l'on décide de replacer le film dans un contexte plus humain, on se rend finalement assez vite compte que le scénario du film ne fait preuve d'absolument aucune originalité. La seule chose qui le sauve, et crée cette illusion qui en fait oublier les contours, c'est justement d'avoir humanisé les véhicules. Mais dès qu'on a pris conscience que Cars - Quatre Roues n'est finalement rien de plus qu'un mirage, tout l'intérêt du film s'évapore en même temps que l'illusion d'optique. Et cela laisse place à une profonde amertume. Cars - Quatre Roues c'est rutilant, mais vide.
Olivier J.H. Kosinski - 11 mai 2022
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Doublage (Québec - 2006)
Flash McQueen : Patrice Dubois
Doc Hudson : Vincent Davy
Mater : Manuel Tadros
Lizzie : Johanne Garneau
Sally : Mélanie Laberge
Chick Hicks : Daniel Picard
Flo : Hélène Mondoux
Ramone : Luis De Cespedes
Mack : Benoît Rousseau
Luigi : Silvio Orvieto
Shérif : Hubert Gagnon
Tex Dinoco : Raymond Bouchard
Doublage (France - 2006)
Flash McQueen : Guillaume Canet
Mack : Guillaume Orsat
Sally Carrera : Cécile de France
Martin : Michel Fortin
Doc Hudson : Bernard-Pierre Donnadieu
Fillmore : Pascal Sellem
Sergent : Jacky Nercessian
Flo : Annie Balestra
Ramone : Julien Kramer
Guido : Danilo de Girolamo
Luigi : Marc Pérez
Shériff : Michel Dodane
Lizzie : Marion Game
Chick Hicks : Samuel Le Bihan
Clic : Max Morel
Clac : Bernard Bollet
Strip Weathers "Le King" : Gabriel Ledoze
Darrell Cartrip : Philippe Chéreau
Bob Finelame : Pat Angeli
Jay Limo : Jean-Luc Atlan
Ferrari : Michael Schumacher
Red : Luis Daniel Ramirez
Harv : Jean-Louis Faure
Van : Guy Chapelier
Minny : Virginie Mery
Tex : Emmanuel Jacomy
Mme King : Marie-Madeleine Burguet
Kori Turbowitz : Anne Jolivet
Booster : Alexis Thomassian
Plein-pot : Tony Marot
Wingo : Hervé Rey
DJ : Donald Reignoux
Tia : Isabelle Volpe
Mia : Marie Millet
Voix additionnelles :
- Stéphane Bazin
- Gérard Berliner
- Jacques Bouanich
- Julie Carli
- Camille Castex
- Julien Chatelet
- Raphaël Cohen
- Charlotte Correa
- José Correa
- Kim Pucci
- Mohamed Sanou
- Pascal Massix
- Yasmine Modestine
- Stéphanie Darty
- Sofia Dourbecker
- Stéphane Roux-Weiss
- Sofia Dourbecker
Générique de fin :
Rex-Mobile : Henry Guybet
Sulli-Mobile : Jacques Frantz
Bayonne-Mobile : Patrick Préjean
Yeti-Mobile : Patrick Préjean
Tilt-Mobile : Thierry Wermuth
Lilipuce-Mobile : Edgar Givry
Woody-Mobile : Mark Lesser
Buzz-Mobile : Richard Darbois
Bob-Mobile : Éric Metayer