Les nouveaux héros sort en salle le 7 novembre 2014 au Québec puis le 11 février 2015 en France. Il succède à La reine des neiges produit par le même studio d'animation. Le long métrage est inspiré du comics Big Hero 6 mettant en scène des super-héros Marvel. Le long métrage bénéficie d'une version française et d'une version québécoise.
Le saviez-vous ? Si vous prenez le temps de rester jusqu'au bout du générique de fin, vous découvrirez une petite scénette amusante à la fois dans l'esprit traditionnel Marvel et en forme de parodie. Un invité surprise y fait même une apparition !
Hiro Hamada est un génie de la robotique, qui va apprendre à maîtriser et exploiter son talent grâce à son frère, le brillant Tadashi, et à leurs amis GoGo Tamago, accro à l'adrénaline, Wasabi No-Ginger, un maniaque de la propreté, Honey Lemon, une chimiste surdouée, et Fred, fanboy convaincu. Lorsqu'ils se retrouvent embarqués dans un complot criminel qui menace de détruire la ville de San Fransokyo, Hiro se tourne vers son plus proche compagnon, le robot Baymax, et transforme la petite bande en un groupe de super-héros high-tech déterminés à résoudre le mystère et à sauver San Fransokyo.
Lorsque Disney a racheté Marvel en 2009, puis la licence Star Wars en 2012, la première chose qui m'est venu à l'esprit a été : Disney vient de se mettre en position de perdant. Puisque le studio n'arrive pas à se démarquer face à la concurrence, mais comme il a plein d'argent à dépenser, autant qu'il rachète quelque chose qui cartonne déjà, histoire de faire un investissement de faignant, mais gagnant sur le long terme. La deuxième chose qui a ensuite émergée dans mon esprit a été une consternation : quelle horreur, à un moment ou un autre le studio d'animation emblématique va forcément aller puiser dans l'une ou l'autre de ces nouvelles licences ! Pourquoi « quelle horreur » me direz-vous ? Parce que d'un, je ne suis pas spécialement fan de Star Wars, et de deux, je déteste ouvertement les super-héros (Marvel et DC Comics), car quelque soit leurs pouvoirs ou facultés, le scénario est toujours systématiquement le même : le super-vilain est toujours super-plus-puissant que les super-héros, mais grâce à leurs super-costumes et leurs super-grands-coeurs, ces derniers finissent toujours par super-triompher par la super-force de la super-amitié. Trop de super ? En d'autres termes, les super-héros sont la transposition moderne du conte de fées, mais sous un déluge d'effets spéciaux toujours plus dévastateurs mais visuellement spectaculaires. C'est le format comics qui veut ça car c'est un médiat foncièrement visuel, contrairement à un conte où tout est à imaginer et à interpréter à sa manière. Du coup, apprendre que Les nouveaux héros allait être une adaptation du comics Marvel Big Hero 6, forcément, j'en ai eu les poils hérissés et des frissons dans le dos.
Toutefois, afin de laisser une chance au long métrage des Walt Disney Animation Studios, et surtout pour éviter de me forger une opinion préalable, je me suis totalement fermé au matériel promotionnel autour de ce film depuis qu'il fut annoncé. J'ai toujours eu plus ou moins cette habitude pour n'importe quel film (ayant d'ailleurs toujours refusé toute invitation aux projections presse), mais ici je n'ai réellement absolument fait aucune recherche autour de ces personnages, ni consulté le comics dont il s'inspire (je ne sais pas de quoi il parle, je ne veux même pas le savoir) et encore moins visionné les bandes annonces. Le black-out total. Plus difficile a été de fuir les affiches, mais à mon grand soulagement, elle n'ont au final rien dévoilé de particulier, si ce n'est au contraire à m'égarer sur les réels propos du film. Du coup, lorsque je suis arrivé dans la salle, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre, si ce n'est qu'il s'agissait d'une énième variation du thème des super-héros. Mettons un terme à ce long préambule en répondant à cette question : comment ai-je trouvé ce long métrage ? Bien. Très bien. Excellent même. Alors, certes on retrouve dans Les nouveaux héros tous les clichés et incohérences du genre, mais j'admets volontiers que les studios Disney le font très bien à leur manière. On ne se retrouve pas avec un sous produit à la sauce Les indestructibles (je suis désolé de vous choquer, mais je n'apprécie pas ce film Pixar), ni un ersatz sans âme à la Volt, star malgré lui, mais bien un film dans la lignée des autres Grands Classiques du studio aux grandes oreilles. On y retrouve les mêmes fortes thématiques, la même approche de l'histoire et surtout les immuables codes Disney quasiment inchangés depuis bientôt 80 ans.
Pourtant, Les nouveaux héros déroute. Rien que son introduction va surprendre le spectateur en donnant le ton, de manière froide et plutôt brutale. En quelques secondes, au comprend assez vite que ce long métrage sera moins universel que La Reine des neiges. Un très bon point en sa faveur néanmoins puisqu'il s'en affranchit. En contrepartie il serait plutôt déconseillé pour le très jeune public (moins de 6 ans) car l'univers est beaucoup plus sombre et angoissant que le film précédent était rayonnant et festif. Par la suite, Les nouveaux héros ne s'enferme heureusement pas dans cette thématique pour offrir une relecture disneyene du super-héros. Cette relecture n'échappe cependant pas aux poncifs du genre, à tel point que tout est trop facilement devinable à l'avance. J'ai d'ailleurs gardé en moi tout au long du film un minuscule espoir de surprise sur les motivations du méchant, qu'il ne soit réellement pas non plus celui que tout désignait être, mais cela sera peine perdue. Du début à la fin, tout s'est déroulé exactement comme je l'avais prédis au fur et à mesure, ce qui en fera mon seul gros reproche fait à Les nouveaux héros. Car oui, pour la première fois, pendant un long moment, j'ai réellement oublié que j'étais devant un film Disney tant les personnages et la construction du scénario m'avaient transporté. De fait, j'ai ressenti un petit pincement au coeur pour Les nouveaux héros, comme s'il avait raté de peu la consécration ultime à mes yeux. Car, sur de nombreux points, celui-ci se révèle bien mieux maîtrisé que La Reine des neiges. Pour autant, j'ai retrouvé ce « waouh ! » que je n'avais plus exclamé depuis Raiponce il y a déjà cinq ans.
Dans ses thématiques, Les nouveaux héros retrouvent un principe récurrent dans le catalogue des Walt Disney Animation Studios : l'orphelin Hiro, vivant dans une famille recomposé, doit apprendre à surmonter ses démons intérieur afin de se reconstruire et trouver son avenir. L'histoire est ensuite couplée avec le traditionnel compagnon fantastique, ici il s'agit du robot Baymax. Dans les grandes lignes, rien de bien neuf à l'horizon. On pense immédiatement à Harold et Krokmou pour le plus récent exemple mais aussi Aladdin et le Génie, Peter et Elliott ou encore E.T. l'extra-terrestre. C'est une histoire universelle, cette rencontre entre un enfant et un être imaginaire qui va bouleverser sa vie. Les nouveaux héros s'offre toutefois une approche inédite, tout du moins parmi les 53 films précédents du studio : Baymax, mieux qu'un être fantastique ou robotique, est un personnage au très fort lien affectif pour Hiro. Tout le génie de cette relation repose sur ce fait. Baymax est un figure fraternelle forte à laquelle il ne peut que s'attacher. Nous avec lui. Leur relation, très touchante, est superbement écrite dans Les nouveaux héros, quelque chose qui manquait cruellement au personnage d'Olaf qui aurait pu (aurait dû même) être ce lien spirituel entre Anna et Elsa au lieu de n'être qu'un bouffon. Baymax rappelle à Hiro quelqu'un qu'il aimait par dessus tout, il ne peut alors se résoudre à le perdre lui aussi alors qu'il l'entraîne sur des sentiers dangereux. En fin de compte, Les nouveaux héros évoque le deuil, le vrai deuil, celui par lequel chacun d'entre nous doit passer un jour ou l'autre. Comment continuer à vivre après un évènement tragique ? Comment retrouver l'espoir d'un lendemain heureux ?
Techniquement, Les nouveaux héros dépasse toute les prévisions. Raiponce avait donné le ton avec ses arrières plans fouillés et détaillés, tandis que Les mondes de Ralph avait renoué avec les foules compacte et immenses. Seul La Reine des neiges accusait une légère régression en se contentant simplement de faire du neuf avec du vieux, sans transcender plus que ça la formule. Tout au contraire, Les nouveaux héros nous met une claque au visage en conciliant les deux formules précédentes. La richesse visuelle du film est impressionnante, tout comme la ville de San Fransokyo l'est tout autant. D'après les noms des personnages, j'imagine que dans le comics Big Hero 6, l'histoire se déroule au Japon. Pour autant, je n'y ai retrouvé aucun code de la « japanimation », à l'exception de quelques clichés du genre. Nous évoluons donc dans un contexte typiquement américanisé, mais avec juste assez d'originalité pour parvenir à rendre le long métrage intemporel. Impossible en effet de décider si le long métrage se déroule dans notre époque, dans un monde parallèle ou un proche avenir. On notera juste la prépondérance au techno-babillage et les grosses incohérences piochées dans la science-fiction, sans compter les références multiples dont certains emprunts sont trop flagrants, notamment ceux de la franchise Stargate ou encore Timecop. Pour le reste, le film reste une prouesse visuelle avec des dizaines de décors différents tous pour plus impressionnants les uns que les autres. Quand aux personnages, Disney semble s'être enfin trouvé son propre style 3D, puisque nous retrouvons visuellement un character design familier connu depuis Raiponce.
Au niveau de l'ambiance musicale, elle accompagne dignement ce qui se passe à l'écran, mais ne fait rien de plus que souligner les divers moments du film. En fin de compte, je n'en ai retenu qu'une seule, "Eye of the Tiger" du groupe Survivor qui nous vient de... Rocky 3 - L'oeil du tigre. Clin d'oeil déjà présent dans Turbo de Dreamworks qui plus est, dont la bande originale était déjà réalisée par Henry Jackman qui compose celle de Les nouveaux héros. Vive le recyclage ! Blague mise à part, j'admets ne pas bien connaître le travail d'Henry Jackman. Dans un premier temps, avant d'aller voir la biographie de cet artiste, je me suis dit que cela résonnait comme une bande originale d'ambiances (au pluriel). Je n'ai pas ainsi gardé le moindre souvenir d'une quelconque ritournelle ou thème musical qui soit présent en fil rouge tout au long de Les nouveaux héros. Après avoir consulté sa biographie, j'ai retrouvé ce sentiment que j'avais déjà rencontré pour ce compositeur puisque cela semble être une constante dans son travail. Des bandes originales efficaces, parfaitement intégrés aux longs métrages auxquels ils participent avec des notes de fantaisies agréables, parfois quelques sonorités orientales, des réminiscences électroniques piochées dans Les mondes de Ralph, mais jamais mémorables pour autant. Du bon travail donc, mais vous ne sortirez pas de la salle avec un air entêtant qui refuse de quitter votre esprit. La Reine des neiges, tout comme Raiponce, restent indétrônables sur ce terrain là.
Au final, Les nouveaux héros a été une excellente surprise. Par nature allergique aux films de super-héros, les Walt Disney Animation Studios semblent avoir brillamment réussit à transposer un genre codifié en le modelant à sa manière pour offrir quelque chose d'innovant et respectueux de son savoir faire. Fidèle à l'esprit des autres films du studio, mais différent sur biens des aspects, Les nouveaux héros est une oeuvre unique et plus proche du chef d'oeuvre que ne l'était La Reine des neiges. Si on peut lui reprocher quelques défauts - la perfection n'est pas de ce monde - , on pardonne absolument tout devant l'intensité émotionnelle que ce long métrage dégage. Les nouveaux héros nous offre avant toute chose un magnifique duo de personnages, sans pour autant négliger les autres, dont la relation est crédible, juste, sincère et, surtout, réaliste. Les nouveaux héros n'a donc jamais autant mérité de porter le titre de nouveau Grand Classique du cinéma d'animation !
Olivier J.H. Kosinski - 01 février 2015
La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.
13 novembre 2018
DVD Plus de détails Acheter (Neuf ou Occasion)
05 novembre 2019
Edition de collection par excellence 4K Ultra HD Plus de détails Acheter (Neuf ou Occasion)
Doublage (Québec - 2014)
Hiro Hamada : Alexis Plante
Baymax : Paul Doucet
Tadashi : David Laurin
Honey Lemon : Annie Girard
Fred : Hugolin Chevrette
Gogo Tomago : Kim Jalabert
Wasabi : Nicholas Savard L'Herbier
Robert Callaghan : Jean-François Blanchard
Alistair Krei : Jean-François Beaupré
Cassie : Nadia Paradis
Le général : Charles Préfontaine
Abigail : Eloïsa Cervantes
Présentateur TV : Louis-Philippe Berthiaume
Yama : Denis Roy
L'officier de police : François L'Écuyer
Le chef de bande / Heathcliff : Christian Perrault
Stan Lee : Hubert Fielden
Doublage (France - 2015)
Baymax : Kyan Khojandi
Hiro : Maxime Baudoin
Tadashi : Damien Ferrette
Fred : Donald Reignoux
Go Go : Céline Ronté
Wasabi : Jean-Baptiste Anoumon
Lemon : Elisabeth Ventura
Robert Callaghan : Pierre Dourlens
Alistair Krei : Bernard Lanneau
Cassie : Magali Rosenzweig
Général : Frédéric Souterelle
Yama : Frédéric Souterelle
Abigail : Anne-Laure Gruet
Journaliste : Pierre Margot
Arbitre au Bot Fight : Cécile D'Orlando
Heathcliff : Charles Borg
Père de Fred : Jean-Claude Montalban
Voix additionnelles :
- Emmanuel Lemire
- Sylvie Loiellet
- Nathalie Duverne
- Elodie Costan
- Thibaut Lacour
- Adrien Larmande
- Philippe Maymat
- Catherine Griffoni
- Mabô Kouyaté
- Zina Khakhoulia
- Simon Labarrière
- Cécile Marmorat
- Marie-Christine Robert
- Gilduin Tissier
- Julien Alluguette
- Elsa Bougerie
- Jérôme Ragon
- Régis Lang
- Jérémy Petit
- Christiane Ludot