Ce long métrage est le 15e produit par le studio Pixar. Il est sorti en salle le 17 juin 2015 en France sous le titre Vice-versa puis le 19 juin 2015 au Québec sous le titre Sens dessus dessous.
La jeune Riley Anderson déménage à San Francisco avec sa famille. Alors qu'elle pensait découvrir une toute nouvelle vie palpitante, c'est la désillusion quand elle arrive enfin sur place : sa nouvelle maison n'est pas du tout à son goût, sa nouvelle école l'effraie, ses parents l'exaspèrent, ses anciens amies lui manquent, et elle perd peu à peu toute joie de vivre. Dans le Quartier Général de l'esprit de Riley, les émotions vont devoir faire preuve d'audace pour redonner le sourire à la jeune fille...
Je voulais vous dire que je suis positivement sûr d'avoir détesté adorer Vice-versa. Je vous le refais ou tout le monde a compris ? Si c'est pas le cas tant pis, je m'en fiche ! Hein quoi, mais non ne pleurez pas, je suis désolé. D'accord, on oublie tout ça et on reprend depuis le début. Vice-versa est le 15e long métrage produit par le studio d'animation Pixar. Il a été réalisé et écrit par Pete Docter à qui l'on doit le formidable chef d'oeuvre Monstres & Cie, probablement la seule et unique oeuvre que j'ai littéralement adulé de ce studio. Par la suite, il a contribué à WALL•E et surtout Là-haut, deux longs métrages qui ne m'avaient pas transportés à l'époque. Il faut dire que Pixar et moi, c'est vingt ans de je-t'-aime-moi-non-plus depuis Toy Story en 1996. Bref, tout ça pour dire que j'avoue un peu avoir traîné du pied pour aller découvrir Vice-versa en salle. Je savais assez peu de choses autour de ce long métrage, exception faite que l'histoire du film reposait sur la découverte de la vie d'une jeune adolescente au travers de ses émotions. Une idée de scénario qui aurait été fournie par la propre fille de Pete Docter selon ses propres affirmations. Si l'image est belle (et parlera sans aucun doute aux parents), il me semble beaucoup plus évident que Vice-versa puise surtout sa trame d'une idée développée par le neurologiste António Damásio qui a publié récemment une étude dans laquelle il affirme que la conscience existe par l'intermédiaire des seules émotions. Tout le reste, amitié, maladie, sens de la famille ou même souvenirs, ne découlant que de celles-ci.
C'est bel et bien cette idée qui se retrouve ainsi matérialisée dans Vice-versa, sous les traits de la jeune Riley semble-t-il gouvernée par ses émotions primordiales. De nos jours, scientifiques et philosophes s'accordent pour dire que l'être humain ressent huit émotions de base : la joie, la tristesse, la sympathie, le dégoût, la peur, la colère, la surprise et l'excitation. Le studio Pixar préfère n'en proposer que quatre, matérialisés sous la forme de personnages, tout en y ajoutant un cinquième qui est en réalité l'amalgame de plusieurs autres : la joie, la peur, la tristesse, la peur et le dégoût. Je ne peux pas me permettre de vous dire plus clairement qui est cette cinquième émotion atypique, car cela m'obligerait à vous dévoiler complètement le scénario du film. Mais une fois que vous aurez vu le film, je suis persuadé que vous serez vous aussi frappé de voir comment Pixar dévoilait l'aboutissement du récit dès les premières minutes de Vice-versa. C'est d'ailleurs en partie pour cette raison que mon sentiment autour de ce long métrage a changé du tout au tout entre le début et la fin. Pour quelle raison ? Et bien parce que je reconnais que voir Riley dirigée, telle une automate, par ses petits personnages pianotant sur le tableau de commande de sa conscience m'a beaucoup perturbé au début du film. La jeune fille semble pendant une grande partie de Vice-versa incapable de vivre sa vie par elle-même. Ce sont l'une ou l'autre de ses émotions qui lui donnent quasiment en permanence l'impulsion et la direction à suivre.
De fait, au début tout du moins, Vice-versa m'a un peu chagriné dans son déroulement car je ne connaissais pas grand-chose de lui. Ne sachant pas trop comment allait se présenter le récit, je m'étais ainsi imaginé une histoire complètement différente où l'on aurait vu la vie de Riley entrecoupée des interventions occasionnelles de ses émotions. Au contraire, c'est exactement l'inverse que propose Pixar pour Vice-versa (dont ni le titre français, ni le titre québécois Sens dessus dessous ne rendent grâce soit dit en passant). Nous sommes enfermés dans un huit-clos à l'intérieur même de l'esprit de Riley. On suit donc principalement les péripéties des émotions qui interfèrent dans la vie de la jeune fille pour laquelle on apprend à la fois peu et beaucoup de choses sur elle. Je ne m'attendais donc pas du tout à vivre dans la tête de Riley, surtout qu'il se passe de drôle de choses à l'intérieur ! Ce n'est que beaucoup plus tardivement, précisément durant les vingt dernières minutes de Vice-versa, que j'ai finalement compris que c'était bel et bien Riley elle-même qui gouvernait sa propre vie. De son profond malaise, à cause du déménagement de ses parents, découle le conflit intérieur au fond de son esprit ainsi que le chamboulement de ses émotions. C'est à ce moment précis que le long métrage prend tout son sens : Riley est tout simplement guidé par ses émotions et non commandées par elles. Un retournement de situation auquel je ne m'attendais pas du tout.
Parmi les plus gros reproches que j'émets à l'encontre de Vice-versa, reconnaissons qu'il a un côté bavard prononcé, disons même qu'il est beaucoup trop verbeux, sans compter quelques passages puérils. Les petits personnages représentant les émotions parlent constamment pour, la plupart du temps, ne rien dire de constructif. Il en découle alors un sentiment que le long métrage veut à tout prix meubler son propos pour réussir à respecter son quota, d'autant que certains rebondissements convenus sont apparemment placés ça et là par pure facilité scénaristique. Malgré tout, cette surabondance d'informations vocales, qui m'a franchement agacée pendant presque trois-quarts d'heure, s'est finalement ancrée imperceptiblement dans mon propre subconscient. Dès lors, lorsque Vice-versa amorce la dernière ligne droite pour sa conclusion, toutes ces informations éparses et anodines ont finalement fait ressortir un splendide sentiment lorsque le récit se termine. Là j'ai réalisé que Vice-versa était l'antithèse de WALL•E. Ce dernier s'ouvrait de façon merveilleuse pour malheureusement s'étaler sur toute sa longueur par la suite. C'est tout le contraire dans Vice-versa qui démarre de manière excessivement poussive, avant de soudainement parvenir à se révéler merveilleux sur la fin. A mon propre étonnement, Pixar venait de découvrir la magie Disneyenne. Car oui, magie il y a dans le final de Vice-versa, une magie qui opère indiscutablement alors que l'on ne s'y attend pas !
Artistiquement parlant, Vice-versa ne m'a pas autant ébloui que Les nouveaux héros, mais la comparaison entre ces deux films n'a pas véritablement lieu d'être. Walt Disney Animation Studios n'avait jusqu'à ce film inspiré de Marvel plus vraiment proposé de film d'animation irréprochable visuellement parlant, comme à sa glorieuse époque 2D. Comparativement à La Reine des neiges pas aussi bien maîtrisé que Raiponce par exemple, Les nouveaux héros avait été une véritable claque visuelle. Pixar, au contraire, est depuis beaucoup plus longtemps à la pointe de la technologie numérique. De fait, plutôt que de jouer la surenchère, Vice-versa reprend ce qui se fait déjà de mieux dans le studio, sans chercher à en faire des tonnes. On retrouve ainsi avec bonheur des êtres humains attachants, dans la droite lignée de ceux aperçus dans Toy Story 3. Pour la conscience de Riley, on y retrouve l'onirisme des univers irréels des courts métrages du studio. On appréciera d'ailleurs les petits personnages matérialisant les émotions, dont le design est un agréable mélange artistique. Pixar s'offrant même le luxe de faire dans le surréaliste, le temps d'une séquence psychédélique (dommage qu'elle soit animée en 3D, car elle garde un côté un peu froid). Concernant la bande originale, Vice-versa offre une bande originale absolument neutre, hormis le superbe thème de Riley, très simplisme dans son approche mais pourtant très captivant. Ce dernier reste longtemps en mémoire, même au-delà du film, car Pixar réutilise régulièrement et judicieusement ce magnifique thème joué au piano tout au long du récit.
Pour finir, je vous mentirais en disant que j'ai été submergé par Vice-versa. Le dernier né du studio Pixar me laisse ainsi avec une multitude de sentiments contradictoires m'obligeant à résumer le film de cette manière : une épopée quelque peu poussive qui semble se perdre de temps à autre, mais dont la conclusion, magnifique et profondément touchante, empêche de trop lui en tenir rigueur. Au final, j'avoue que si je suis d'abord ressorti perplexe de la projection, j'ai depuis gardé pour ce long métrage un sentiment de satisfaction générale. N'étant pas à la base pas fan du studio Pixar et de nombre de ses oeuvres, c'est donc le plus beau compliment que je pouvais lui faire. D'où le fait que je voulais vous dire que je suis positivement sûr d'avoir détesté adorer Vice-versa !
Olivier J.H. Kosinski - 27 juin 2015
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Doublage (Québec - 2015)
Joie : Charlotte Le Bon
Colère : Réal Bossé
Dégoût : Édith Cochrane
Peur : Xavier Dolan
Tristesse : Sonia Vachon
Riley : Ludivine Reding
Big Bong : François Sasseville
Mère de Riley : Catherine Proulx-Lemay
Père de Riley : Patrick Chouinard
Paula : Julie Burroughs
Bobby : Thiéry Dubé
Dave : Thiéry Dubé
Directrice des rêves : Catherine Hamann
Colère de Maman : Pascale Montreuil
Peur de Papa : François Godin
Frank : Tristan Harvey
Django : Guillaume Cyr
Policier du cortex : Guillaume Champoux
Fritz : Maël Davan-Soulas
Meg : Elisabeth Forest
Pilote d'hélicoptère brésilien : Pierre-Étienne Rouillard
Joie du clown : Stéphane Brulotte
Doublage (France - 2015)
Joie : Charlotte Le Bon
Colère : Gilles Lellouche
Dégoût : Mélanie Laurent
Peur : Pierre Niney
Tristesse : Marilou Berry
Riley : Clara Poincaré
Bing Bong : Didier Gustin
Mère de Riley : Françoise Cadol
Père de Riley : Alexis Victor
Paula : Isabelle Leprince
Bobby : Fabrice Lelyon
Fritz : Fabrice Lelyon
Colère du père : Emmanuel Jacomy
Peur du père : Jérémy Prévost
Pilote d'hélicoptère brésilien : Emmanuel Garijo
Meg : Orphée Silard
Petit ami imaginaire : Donald Reignoux
Pizzas imaginaires : Vincent Garnier
Rat : Yoann Sardet
Ours : Frédéric Souterelle
Nuage : Frédéric Souterelle
Frank : Boris Rehlinger
Dave : Jean-Claude Donda
Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique