Analyse de l'oeuvre
En 2010, Alpha et Omega crée la surprise. Conspué par la presse et les critiques, le long métrage s'en sort pourtant très honorablement au box office américain. Le long métrage n'est pourtant pas exempt de défauts, loin s'en faut, mais les personnages et l'aventure sont suffisamment sympathiques pour lui accorder le bénéfice du doute, voire en apprécier son contenu. Il n'en faut guère plus à Richard Rich pour s'emparer de ce succès (auquel il n'a pas du tout contribué) pour décliner la franchise jusqu'à plus soif, à raison d'un à deux nouveaux opus chaque année dès 2013. Une stratégie mercantile s'appuyant sur le capital sympathie des personnages qu'il avait déjà employée pour Le cygne et la Princesse conduisant à sa sinistre, et abondante, descendance. Mais là où le rejeton de Alpha et Omega fait une grande différence, c'est que chacune des suites est réduite à 45 minutes, d'où ce sentiment bizarre d'avoir affaire à une série télévisée dont chaque nouvel épisode est diffusé à plusieurs mois d'intervalle.
Alpha et Omega 2 - Une nouvelle aventure ouvre les hostilités en tentant de raconter une aventure de Noël, sans guirlande, sans cadeaux et sans Père Noël toutefois, on ne peut pas tout avoir. En réalité, le thème de Noël n'est que sous-jacent, car le coeur de l'intrigue est de retrouver l'un des enfants loups kidnappé par une meute rivale. Pour atteindre ce but, Richard Rich joue au fourre-tout désordonné, obligeant au retour d'absolument tous les personnages du précédent volet, quitte à ce qu'ils ne servent à rien, en plus d'ajouter des nouvelles têtes que l'on a vite fait d'oublier, tout en réchauffant la plupart des scènes vues dans le long métrage. La nouvelle génération de louveteaux répétant exactement les mêmes scènes, de la traversée du ravin avec une liane, en passant par le surf en tronc d'arbre et l'attaque des ours. Et comme Alpha et Omega 2 - Une nouvelle aventure dure moitié moins que son prédécesseur, l'intrigue n'a pas le temps de se planter qu'elle est déjà terminée. On passe ainsi du coq à l'âne sans transition aucune, à laquelle se greffe une ultime séquence sous un sapin de Noël qui ne cadre même pas avec le début du récit.
A la différence de Alpha et Omega, Alpha et Omega 2 - Une nouvelle aventure fait vraiment pitié quel que soit le bout par lequel on l'attrape. Son animation est ignoble (parfois même pire que les volets 3D de Le cygne et la Princesse), ses décors sont sans vie et comme figés dans le marbre (pas une herbe ou une feuille ne bouge), ses personnages sont insipides (anciens comme nouveaux), ses nouveaux louveteaux sont immondes (sans compter leurs affreuses têtes et leurs yeux disproportionnés) et son histoire est absurde. J'ignore à qui est réellement destinée cette aventure, mais ce serait honteux d'abrutir des bambins avec ce genre de programme.
Olivier J.H. Kosinski - 16 octobre 2018
