Annoncé explicitement dès la fin du premier téléfilm, Descendants 2 est proposé à son tour en première exclusivité sur Disney Channel. Il est proposé à la télévision en France, le 17 octobre 2017. Au Québec, il est d'abord directement commercialisé en DVD, le 15 août 2017, mais n'est diffusé à la télévision en français que le 25 novembre 2017. Comme pour le téléfilm précédent, un seul doublage, réalisé en Belgique, est proposé sur tous les territories francophones. A noter que durant l'intervalle qui sépare les deux téléfilms, Disney Channel a proposé deux saisons d'une série animée inspirée par cet univers.
Lorsque la pression de devenir une Reine parfaite devient trop forte pour Mal, elle fuit Auradon et retourne sur l'Île de l'Oubli. Dans l'espoir de la retrouver, Evie et ses amis reviennent en secret sur l'Île. Mais la pire ennemie de Mal, Uma, la fille d'Ursula, souhaite prendre sa revanche sur elle. Avec son équipe de pirates, Uma se prépare à bouleverser les enfants de méchants ainsi qu'Auradon...
Très régulièrement, j'ai tendance à préférer les deuxièmes opus de certaines sagas. La raison étant très simple, une suite s'inscrit traditionnellement en continuité de ce que le premier opus a proposé. De fait, si j'ai été terriblement déçu par un film, la pilule passe mieux la seconde fois car je sais d'avance à quoi m'attendre. Une fois encore, c'est bel et bien le cas avec Descendants 2 même si, je pense, qu'aussi bien objectivement que subjectivement, ce second épisode est réellement mieux construit que Descendants. Ce deuxième opus gomme la plupart des défauts de son aîné, réussit à donner une place convenable à la plupart des personnages, propose des chansons un peu plus soignées dans leur ensemble et offre aux spectateurs un récit plus équilibré que la première fois. C'est peu, mais beaucoup à la fois, qui fait gagner quelques points à Descendants 2 par rapport à son aîné. Mais ne nous y trompons pas, s'il améliore en grande partie la formule, on se retrouve bel et bien dans la même mixture qu'auparavant, les ingrédients qui la compose ayant simplement été améliorés ou mieux utilisés. Descendants 2 possède exactement les mêmes travers que Descendants, tout en restant une production typiquement calibrée pour Disney Channel. Mais si, moi, le réfractaire des comédies musicales, suis parvenu à ne pas avoir fuit à toutes jambes devant lui, c'est bien, qu'au delà de la seule thématisation des grands classiques Disney, que le téléfilm parvient subtilement à se créer sa propre identité. Il y a une petite étincelle, c'est sans doute ce qui lui réussit.
Descendants 2 s'inscrit en continuité immédiate de Descendants. Après leurs précédentes péripéties, le couple royal Ben et Mal est accepté par tout le monde, sauf sur l'île des méchants évidemment. Mais, finalement, cette belle vie de conte de fée n'est pas aussi magique qu'espérée. Une pression folle repose sur les épaules encore fragiles de Mal, qui vit de plus en plus avec la tourmente de ses émotions, ne sachant plus que choisir entre son être et son paraître. Relégué à des fonctions royales de la plus haute importance, même Ben la néglige. De fait, elle se retrouve de plus en plus isolée, jusqu'au point de rupture. Elle décide alors de retourner chez elle, sur l'île, mais découvre que beaucoup de ses anciens comparses ont un très fort ressentiment pour elle désormais. En soit, l'intrigue de Descendants 2 est convaincante pour le média auquel il s'adresse. Le développement du récit est d'ailleurs beaucoup mieux découpé que dans le premier téléfilm. Pour ce qui est des défauts qui ont été corrigés par rapport au premier téléfim, les rôles de Booboo Stewart (Jay) et Cameron Boyce (Carlos) ont été étoffés. Ils ne servent plus vraiment de plantes vertes décoratives, ils ont un rôle plus actif, même si leurs péripéties restent toujours anecdotiques. Le long métrage rajoute une personnalité à Camarade, le chien adopté par Carlos, ce qui en fait le meilleur rôle de composition du téléfilm. Je rigole ! Ou pas...
Parmi les très bonnes idées de correction par rapport à Descendants, l'importance de Mitchell Hope (Ben) est réduite à peau de chagrin. Reconnaissons qu'il n'était vraiment pas bon du tout auparavant, au point de se dire qu'il a surtout été choisi pour son physique et sa gueule d'ange, plus que pour ses talents de composition. En toutes causes, on peut lui pardonner le fait qu'il s'agissait de son premier grand rôle. N'empêche, même Disney semble s'être rendu compte qu'il était mauvais car Ben est, cette fois, un peu mis en retrait du récit, ce qui convient bien mieux à l'acteur d'être relégué au second plan. De fait, ce coup-ci, il parle peu et chante moins, c'est très appréciable. On regrettera par contre toujours autant cet affreux autotune employé sur la voix de Jeff Lewis, qui assure les chansons de Ben dans le téléfilm, avec ce vain espoir de faire correspondre son chant à la voix de Mitchell Hope. Ça ne colle malheureusement pas du tout et rend tout aussi crispantes les interventions de Ben dans toutes les chansons comme c'était dejà le cas dans Descendants. C'est d'ailleurs le seul chanteur qui bénéficie d'une si considérable altération vocale. Du côté des bonnes surprises, China Anne McClain (Uma) en est assurément une. Là où Dove Cameron (Mal) a toujours été affreusement transparente, au point de pondre un mémorable gag interne sur sa soudaine blondeur au début du film, China Anne McClain s'impose immédiatement à l'écran. Elle reprend à peu près les mêmes traits de caractère adoptés par Kristin Chenoweth pour Maléfique, à savoir une femme désabusée qui trouve une belle occasion de prendre sa revanche sur son ancienne rivale. Là où le couple Ben et Mal ne marche pas vraiment, ceci dès le premier téléfilm, la confrontation entre Uma et Mal est beaucoup plus convainquante. Il y a une sorte d'alchimie entre elles qui rend leurs confrontations réussies.
S'il y avait une chose que j'avais énormément regretté dans Descendants premier du nom, c'était bien la partie musicale. Avant de me lancer, je me suis dit, qu'au moins, je réussirai à apprécier cette partie, ce qui a été peine perdue au final. A par deux chansons, j'ai surtout trouvé l'ensemble plutôt infâme. Descendants 2 se ratrappe vraiment à la balustrade en proposant des titres beaucoup plus convaincants. J'ai la nette impression que Disney, conforté par le succès surprise et inattendu du premier téléfilm, a vraiment pris le temps de travailler plus convenablement les numéros musicaux. Cela se ressent, même si je ne suis pas forcément fan de certains choix qui ont été faits. Malgré tout, les chansons sont plus cohérentes avec le contexte de l'intrigue, parfois plus entraînantes, mais ne semblent pas tomber comme un cheveu sur la soupe contrairement au premier téléfilm. Descendants 2 s'ouvre avec le morceau "Ways to Be Wicked", plus énergique et mieux calibré que ne l'était "Rotten to the Core" deux ans plus tôt. Cela permet de bien recontextualiser musicalement le quatuor des acteurs principaux. Je suis par contre tout autant gêné par la chorégraphie qui l'accompagne. Le second morceau du téléfilm est "What’s My Name", qui permet de définir le personnage d'Uma. Sincèrement, j'adore la voix de China Anne McClain qui nous offre une prestation vocale fort réussie. Le titre est vraiment très bien calibré pour elle, d'autant qu'elle déborde d'énergie.
Quand la plupart des personnages arrivent sur l'île, le trio Evie (Sofia Carson), Carlos (Cameron Boyce) et Jay (Booboo Stewart) fait la morale à Ben (Mitchell Hope) sur la manière de se comporter sur l'île des méchants avec le morceau "Chillin’ Like a Villain". Cela manquait d'avoir un morceau dédié à ces trois là dans le premier téléfilm, dont l'intrigue tournait un peu trop autour de Mal et Ben. La chanson est sympathique, mais j'applaudis surtout cette sorte de mise en abyme où le trio empêche quasiment tout le temps Ben d'ouvrir la bouche, tout en ridiculisant le jeu d'acteur de Mitchell Hope. Quand on sait à quel point c'est irritant aux oreilles d'entendre l'autotune de Jeff Lewis, j'applaudis le procédé d'avoir réduit au silence le jeune Roi pendant presque tout le morceau, tout en se moquant gentiment de Mitchell Hope au passage, tout en faisant en sorte qu'il soit quand même présent aux côtés des autres. A peu près à la moitié du téléfilm, c'est au tour d'Evie et Mal de nous offrir un très sympathique duo autour du tire "Space Between". Je qualifierai le titre comme une traditionnelle "chansons Disney" forte en émotion. C'est peut-être un peu bizarre à dire, puisque c'est un téléfilm Disney, mais j'entendais dans le sens des films d'animation où l'on a très souvent ce moment de remise en question, souvent profond et puissant. Un peu à la manière de "Réflexion" dans Mulan par exemple, un titre pivot où l'intrigue bascule. "Space Between" c'est un peu ça, ce qui offre à Dove Cameron et Sofia Carson probablement le meilleur morceau de Descendants 2.
Le cinquième titre de Descendants 2 est un morceau musical que j'attendais au détour. Dès le début, le personnage d'Uma s'impose dans le téléfilm. Je me suis tout de suite dit qu'il y aurait forcément un affrontement musical entre elle et Mal. Ce n'est pas tout à fait le cas de "It’s Goin’ Down" en fin de compte, car c'est surtout une chanson collégiale, mais il est indéniable que Dove Cameron et China Anne McClain sont vocalement très complémentaires. Je n'avais pas abordé ce point jusque là, mais je trouve aussi ingénieux d'avoir associé la couleur turquoise à Uma et le pourpre à Mal. C'est habile d'avoir confronté les deux, à travers les deux personnages, qui se ressemblent finalement plus qu'elles ne sont différentes. Pas tout à fait gentilles, mais pas tout à fait méchantes non plus, d'où ce choix des nuances de couleurs dérivées du vert et du violet, couleurs qui ont toujours été associées aux méchants Disney. Le morceau s'avère sympathique dans l'ensemble, mais j'en dirais moins de la bataille sur les quais qui s'avèrent très brouillonne, disons même chaotique. Enfin, Descendants 2 propose une toute dernière chanson, qui n'intervient qu'à la toute fin, après environ demi-heure où le téléfilm se recentre sur l'intrigue. Il s'agit du bouquet final, "You and Me", qui n'offre rien d'un plus qu'un traditionnel "happy ending" Disney. Dommage que ce décidément gênant autotune sur Jeff Lewis gâche un peu la partition.
Je dois reconnaître que j'ai mieux apprécié Descendants 2 que son aîné. Pas vraiment pour l'histoire, qui reste à peu près du même niveau que dans Descendants, plutôt par sa bande originale qui s'avère cette fois globalement plus réussie. J'ai évidemment toujours autant les poils qui s'hérissent quand tous ces joyeux danseurs hagards se mettent à gesticuler à tout va, mais je peux cette fois au moins me raccrocher aux chansons, dont la plupart sont assez entraînantes . Comme quoi, il ne faut parfois pas s'entêter à rester enfermé dans ses a priori, ni même de mettre dans le même panier toute une franchise alors qu'on n'a pas aimé le seul premier volet car, au final, Descendants 2 est en tout point meilleur que Descendants.
Olivier J.H. Kosinski - 25 octobre 2024
La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.
Doublage (Belgique - 2017)
Mal : Nancy Philippot
Evie : Mélanie Dermont
Jay : Pierre Lognay
Carlos : Maxime Van Santfoort
Ben : Pierre Le Bec
Uma : Mélissa Windal
Harry : Antoni Lo Presti
Gil : Alexandre Crépet
Chad : Maxime Donnay
Lonnie : Delphine Chauvier
Jane : Laetitia Liénart
Doug : Alessandro Bevilacqua
Java Trémaine : Clara Mullenaerts
Belle : Maia Baran
Adam/Bête : Philippe Allard
Bonne fée : Marcha Van Boven
Camarade : Olivier Prémel
Sources :
Carton Générique