Gang de requins est sorti en salle le 1 octobre 2004 au Québec et le 13 octobre 2004 en France. Il ne dispose pas de version québécoise, comme tous les films de Dreamworks produits avant 2007.
Oscar, un petit poisson bavard, affabulateur et qui rêve de devenir riche et célèbre, invente un énorme mensonge à la suite d'un quiproquos : il affirme qu'il est un tueur de requin. Propulsé au rang de héros, Oscar va vite s'apercevoir à ses dépens que l'on de devient pas une star de cette manière...
Au début des années 2000, Dreamworks Animation SKG entame - ce que je qualifie - comme sa seconde période. A mes yeux, c'est la pire de toutes. Elle se résume à réunir le plus de stars et starlettes à la mode possible, au détriment de tout scénario. De cette affreuse époque, Gang de requins en est son meilleur ambassadeur. Des grands du cinéma hollywoodien s'y bousculent, de Will Smith à Jack Black, de Renée Zellweger à Angelina Jolie, en passant par Robert De Niro, Martin Scorsese... jusqu'à ressortir de sa près-retraite l'emblématique lieutenant à l'imperméable beige Peter Falk. Le pire dans tout cela, c'est que cela marche totalement auprès du public américain qui en redemande, entraînant une succession de films mercantiles « dreamworksiens » parfaitement formatés pour renflouer les caisses au moment de leur sortie en salle, mais qui sont dépourvu de toute qualité artistique et narrative, pour ensuite finir leurs vies oubliés de tous car incapables de survivre à l'épreuve du temps. En ajoutant que Gang de requins est né, plus ou moins, du pillage d'idées chez Disney par Jeffrey Katzenberg lors de son départ en 1994 (Les prémices de Le monde de Nemo remontent en effet à 1992, Jeffrey Katzenberg aurait très bien pu en avoir connaissance avant de quitter le studio aux grandes oreilles), force est de reconnaître que ce long métrage d'animation de Dreamworks n'accumule que des tares.
Par où commencer pour vous dire poliment que devant Gang de requins on se fait vraiment ch..., enfin vous voyez, qu'on s'em... comme pas possible devant ce truc sans aucune âme qui construit son histoire au fur et à mesure afin de nous emmener... A vrai dire, je n'en ai aucune idée ! Je ne sais vraiment pas !! Aucun personnage n'évolue dans ce long métrage, dont le personnage principal est tellement antipathique qu'on ne rêve que de le voir enfin bouffé par le requin végétarien ! Malheureusement, cela n'arrivera jamais. On est donc obligé de subir les pitreries de Will Smith (Oscar) qui en fait des tonnes pour pas grand-chose ; d'essayer de comprendre ce que Jack Black (Lenny) vient faire dans cette galère ; d'écouter Angelina Jolie (Lola) réciter son texte sans la moindre once de subtilité (contrairement à Kathleen Turner en formidable Jessica Rabbit dans le même type de bimbo par exemple) ; de revoir Renée Zellweger (Angie) nous proposer le remake de Bridget Jones ; d'entendre Ziggy Marley (Ernie) nous jouer le jamaïcain pas très net caricatural à l'extrême ; ou encore de voir réduit Peter Falk (Don Brizzi) à de simples flatulences. Dans cette soupe à la grimace, seul Robert de Niro (Don Lino) surnage un tout petit peu au dessus du reste pendant les deux premiers tiers du film. Jusqu'à ce que son personnage s'écroule dans un invraisemblable retournement de veste aussi mémorable qu'improbable ! Non mais au secours !!
Gang de requins traîne donc déjà la patte au niveau des personnages. Non content d'être handicapant pour le déroulement du film, Dreamworks en rajoute une couche en offrant un design immonde à ses personnages. L'anthropomorphisme est épouvantable à regarder. Non, vraiment, sans rire. Le studio n'ayant visiblement pas réussit à s'entendre entre un aspect réaliste et un aspect cartoon, les personnages se retrouvent affublés d'un mélange imbuvable entre les deux : des visages caricaturaux disproportionnés, plus ou moins proches de ceux des comédiens, côtoient ainsi des corps à l'anatomie totalement surréaliste. Vous pensez que c'est déjà beaucoup ? Mais attendez, je n'ai pas encore évoqué les décors. Oui, vous savez, ces arrières plans figés, totalement neutres, souvent totalement dépouillés, sans aucune vie... et en 2D ! L'univers du film n'en finit pas de nous choquer, puisque même son côté parodique est à jeter aux orties. Entre nous, que dire de ce New York anachronique, proposant un mélange entre sa version polar des années 1930 et le modernisme des années 2000 ? Rendez-vous compte, ils ont même l'électricité en plein milieu de l'océan !
En toute sincérité, il n'y a franchement rien à retenir de Gang de requins. Faisant jeu égal avec Shrek le troisième, parfois même pire que ce dernier, le long métrage nous assomme du début à la fin. Entre des dialogues insupportables, une bande originale sans consistance (les compositions originales sont imbuvables), une surabondance de tubes inutiles (si ce n'est à assurer la promo), des personnages insupportables et visuellement affreux, sans oublier des décors neutres et des comédiens qui sont juste là pour la forme, Gang de requins ne gagne absolument rien à être connu. Même son côté parodique est complètement à côté de la plaque. Bref, un film à fuir pour sauver votre vie comme si vous étiez poursuivi par un requin.
Olivier J.H. Kosinski - 15 mai 2015
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13 avril 2005
DVD Plus de détails
Doublage (France - 2004)
Oscar : Éric Judor
Lenny : Patrick Timsit
Don Lino : Jacques Frantz
Angie : Ludivine Sagnier
Lola : Virginie Ledoyen
Sykes : Jean Benguigui
Frankie : Dany Boon
Luca : Vincent Grass
Joe le dingue : Ramzy Bedia
Ernie : Lucien Jean-Baptiste
Don Brizzi : Serge Sauvion
Sources :
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