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Walt Disney Pictures
La petite sirène

La petite sirène sort en salle le 24 mai 2023 en France, puis le 26 mai 2023 au Québec. Le long métrage est accompagné de deux doublages francophones dont les noms de certains personnages et les chansons respectent ceux à l'origine proposés par les deux doublages du film d'animation (1989 et 1990).

L'intrigue

Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, est une jeune sirène belle et fougueuse dotée d'un tempérament d'aventurière. Rebelle dans l'âme, elle n'a de cesse d'être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du prince Eric. Alors qu'il est interdit aux sirènes d'interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu'elle doit suivre son coeur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie - et la couronne de son père - en danger...

Analyse de l'oeuvre

Inlassablement, sous la - double - ère de Bob Iger, le studio Disney poursuit sa course effrénée en produisant des adaptations de ses plus populaires longs métrages d'animation. Une situation assez ironique quand on se remémore que Michael Eisner avait lancé la même idée, sous la forme de suites animées de piètre qualité il est vrai, mais concernant exactement les mêmes films. Cela fait donc plus de 20 ans que le studio Disney nous ressert toujours les mêmes contes, usant tellement la corde qu'elle n'est plus très loin de rompre. Cette fois, le studio Disney s'attaque à La petite sirène, le film du renouveau qui fit un triomphe sur grand écran en 1989 et relança une décennie de succès historique au box office après de nombreuses années de disette. Une situation particulière qui attire tous les regards, tout en s'accompagnant inévitablement de vives polémiques. Je passerai sur cet aspect peu reluisant de ce remake pour me concentrer sur le ressenti du long métrage qui suit, plus ou moins fidèlement, la trame du film d'animation. La petite sirène se permet toutefois des modifications, en étant par exemple rallongé de plus d'une demi-heure, ce qui oblige les auteurs à effectuer des aménagements parfois étonnants, mais trop souvent inutiles. Enfin, pour les fans purs et durs du film d'animation, le long métrage change parfois le déroulé de certains moments clés afin d'apporter quelques surprises aux spectateurs.

Comme toute la communication de Disney autour du film l'a depuis longtemps éventé, je peux me permettre d'écrire que La petite sirène reprend presque la totalité de l'intrigue de 1989. Le long métrage fait partie de ses quelques remakes qui ne s'affranchissent pas de la version animée, comme avait pu l'être Les 101 dalmatiens à l'époque, mais également les plus récents, Aladdin, La belle et la bête, Le roi lion ou Pinocchio. On y retrouve tous les personnages familiers : Ariel, bien évidemment, Eric, Polochon, le roi Triton, Sébastien, Grimsby, sans oublier Ursula et ses sinistres murènes. Cependant, afin d'étoffer le récit qui se voit allongé de plus d'une demi-heure, La petite sirène fait quelques ajustements, en officialisant par exemple l'une des grandes rumeurs de l'époque concernant la relation entre Ursula et Triton (à mon sens assez inapproprié puisqu'elle n'apporte rien de palpitant au récit), ainsi qu'un florilège de nouveaux personnages, particulièrement du côté des humains. L'autre changement majeur concerne Eric, qui devient un étonnant enfant adopté dans cette nouvelle version de l'histoire. C'est assez bizarre, et là encore peu utile dans le cadre du récit, mais pourquoi pas. Cela permet d'avoir une relation filiale en miroir entre lui et sa mère, face à celle d'Ariel et son père, les deux parents n'appréciant pas les choix de vie de leurs enfants. Le dernier ajout concerne une amnésie qui n'avait pas vraiment lieu d'être, puisqu'elle ajoute un élément de tension très anecdotique et sans réelle conséquence dans le récit. Pour le reste, La petite sirène n'apporte qu'assez peu d'évolution par rapport au film d'animation. Au contraire, le long métrage fait trop souvent du remplissage superflu.

C'est d'ailleurs ici que le bas blesse, en voulant étirer l'histoire de La petite sirène, le long métrage souffre d'une atroce sensation de faire constamment du surplace. Le déroulé de l'intrigue est excessivement lent jusque dans les moments musicaux. Le film d'animation est un film extrêmement festif et particulièrement vif, ne s'attardant jamais sur des moments inutiles. L'action et l'avancée du récit étaient rondement menées, sans jamais être précipitées. Les moments musicaux apportaient des bouffées d'air bienvenue tout en faisant considérablement avancer l'intrigue durant un minutage très précis. Dès lors, le film d'animation était particulièrement efficace et ne souffrait d'aucune longueur. A contrario, La petite sirène nouvelle version perd totalement en efficacité en se révélant souvent pénible à suivre. C'est long, mais long, d'une lenteur à la limite du supportable. A de trop nombreuses reprises, le long métrage semble donner l'impression que le réalisateur veut rendre un hommage appuyé au film d'animation, comme s'il était en adoration devant lui. Un peu comme si le jour de Noël, plutôt que déballer avidement le paquet cadeau pour découvrir avec joie son précieux contenu, on se contentera d'admirer l'emballage durant de longues minutes, puis de tirer le ruban délicatement et ne surtout pas déchirer l'emballage. Certes, ça donne une approche assez sensuelle à la manière de filmer du réalisateur (au point de se poser des questions), mais c'est juste ennuyeux à mourir pour celui qui assiste à une telle scène autour du sapin de Noël.

En raison de ses étirements constants, la bande originale de La petite sirène souffre dès lors d'exactement des mêmes tares. Les chansons sont souvent très mal amenées dans le récit, tout en étant affreusement rallongées. C'est assez regrettable dans la mesure où Halle Bailey, qui a une très belle voix, se voit imposer des remix assez disgracieux des tubes de l'époque. C'est parfois tellement limite qu'on a l'impression de se retrouver devant les hérétiques albums We Love Disney produit en 2013 en France et qui "réinventaient" les grandes chansons Disney. A tel point que l'un des points forts du film d'animation, à savoir "Sous l'océan", en devient une parodie ridicule de mollesse et de perte d'entrain. Non seulement la chanson est allongée et réinterprétée sans conviction aucune, aussi bien en version originale que francophone, mais le morceau souffre du second symptôme maladif du film : la qualité désastreuse des effets numériques du film. Autant l'avouer sans honte, le visuel de La petite sirène est à la limite du tolérable. Dès la scène d'ouverture, le rendu numérique des sirènes est catastrophique, avec d'énormes glitchs graphiques qu'on ne s'attend pas à trouver dans un film avec un tel budget. L'ensemble des scènes sous-marines sont constamment gâchées par la recherche de Disney d'en faire un endroit réaliste, alors que toute la technique du film semble continuellement déficiente. Ne parlons même pas des scènes dans l'antre d'Ursula dont l'absence de luminosité semble volontaire afin de jouer au cache-misère. On est assez loin de ce qu'avait proposé le remake Le roi lion de 2019, tout en étant pourtant aussi très proche en rendant les animaux trop réalistes ce qui les transforment en monstres de foire lorsqu'ils se mettent à avoir des comportements humains. Au lieu d'être fantaisiste, l'ambiance semble au contraire anormale.

Malgré cela, La petite sirène a aussi ses qualités, ce qui contrebalance le ressenti général du film et lui octroie le bénéfice du doute. Car les scènes dans le monde réel fonctionnent mieux, même si l'on constate une qualité un peu chiche des décors. Comme si tout le budget avait été alloué aux effets spéciaux ratés au détriment des éléments réels du film. Exit par exemple la spectaculaire scène finale du film d'animation qui se déroulait sur un somptueux bateau en pleine mer, la grande majorité des scènes se déroulant sur le pauvre et unique balcon étriqué. Pour autant, La petite sirène fonctionne mieux sur la terre ferme, en partie parce que la relation entre Halle Bailey et Jonah Hauer-King (Eric) fonctionne. Déjà évoqué plus haut concernant sa voix, Halle Bailey sort aussi son épingle du jeu dans son interprétation d'Ariel à la fois proche et assez différente de celle du film d'animation. On retrouve par exemple en elle ce côté émerveillé lorsqu'elle découvre le monde des humains, tout comme elle apporte aussi beaucoup de candeur au personnage. Jonah Hauer-King s'en sort aussi plutôt bien avec Eric qui, hormis sa nouvelle filiation, n'a finalement pas beaucoup changé par rapport à sa version animée. Il se voit tout de même offrir une nouvelle chanson, pas terrible d'ailleurs, comme tous les nouveaux morceaux ajoutés au film et composés par Lin-Manuel Miranda, n'est pas feu Howard Ashman qui veut.

Après plusieurs mois de recul, La petite sirène n'est pas une expérience totalement désagréable. Il y a bien, ici et là, quelques jolis moments proposés par le film. Le problème, c'est que l'on s'ennuie ferme. Le film est artificiellement allongé sans raison valable, les nouveaux segments n'apportent rien à l'intrigue si ce n'est d'amener de la confusion, les nouvelles chansons sont pour la plupart toutes ratées, oubliables et pas du tout dans le ton des morceaux originaux. Mais le pire de tout, c'est que La petite sirène a perdu totalement son côté festif ce qui le classe très largement en dessous du remake d'Aladdin, tout aussi discutable dans son contenu, mais qui assume pleinement son côté parodique. Ici, on passe le plus clair de son temps à jouer au jeu dangereux des comparaisons, ce qui n'est jamais à l'avantage de cette réinterprétation de La petite sirène. Lorsque le film se termine, on n'a d'ailleurs plus qu'une seule envie : revoir le film d'animation de 1989 afin d'en oublier celui-ci.

Olivier J.H. Kosinski - 22 décembre 2023

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2023)

Ariel : Audrey-Louise Beauséjour

Éric : Gabriel Favreau

Ursula : Kathleen Fortin

Roi Triton : Patrick Chouinard

Reine Selina : Dominique Quesnel

Grimsby : Daniel Picard

Sébastien : Gardy Fury

Barboteur : Noé Henri Rouillard

Écoutille : Catherine Brunet

Mala : Élisabeth Forest

Carlotta : Dominique Faure

Voix additionnelles :

- Ariane Castellanos

- Charles Préfontaine

- Christian Perrault

- Élisabeth Gauthier Pelletier

- Éloi Archambaudoin

- Eloisa Cervantes

- Florence Blain Mbaye

- Sylvain Hétu

- François Sasseville

- Isabelle Leyrolles

- Johanne Garneau

- Lyndz Dantiste

- Marc-André Bélanger

- Marie-Evelyne Lessard

- Marie-Ève Sansfaçon

- Marie-Laurence Boulet

- Nadia Paradis

- Nicolas de Passille-Scott

- Rodley Pitt

- Sébastien René

- Stéphane Brulotte

Choeurs :

- Catherine Léveillé

- Julie Leblanc

- Manon Leblanc

Doublage (France - 2023)

Ariel : Cerise Calixte

Roi Triton : Jérémie Covillault

Sébastien : Jean-Michel Vaubien

Ursula : Magali Bonfils

Prince Éric : Martin Faliu

Polochon : Simon Faliu

Eureka : Dorothée Pousséo

Reine Selina : Virginie Emane

Grimsby : Pierre-François Pistorio

Vanessa : Magali Bonfils (Dialogues)

Vanessa : Cerise Calixte (Dialogues et Chant)

Carlotta : Claire Guyot

Mulligan : Michel Lerousseau

Hawkins : Julien Loko

Matelot : Jean-Cyprien Chenberg

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage Québec
Forum Doublage France

3.5