Dixième volet de la saga, et suite directe de l'opus précédent, Le cygne et la princesse - Un mariage royal sort directement à la location ou sous forme d'achat numérique sur les plateformes de vidéos à la demande dès le 04 août 2020 au niveau international, France et Québec inclus. Le film ne bénéficie que d'un unique doublage français, réalisé par Dubbing Brother Belgique comme les autres opus.
La belle princesse Mei Li a l'intention d'épouser son seul véritable amour, l'humble Chen. Mais son père, l'altesse impériale, est loin d'approuver leur union. Elle demande alors à la princesse Juliette et au prince Arthur de les raccompagner en Chine. Cependant, à leur arrivée, ils découvrent rapidement que quelque chose ne tourne pas rond. La magicienne Fang, bien décidée à saboter le mariage, a une fois de plus jeté un sort maléfique, transformant Mei Li en vieille femme. Qui sera désormais à même de la reconnaître et à briser cette malédiction ?
Infatigable, inarrêtable, increvable, Richard Rich poursuit inexorablement sa campagne d'exploitation jusqu'au plus infime atome de son sympathique petit film d'animation datant de 1994, Le cygne et la Princesse, au point de le transformer en véritable franchise animée entièrement destinée aux toutes petites têtes blondes. Si les deux premières suites, respectivement commercialisées en vidéo en 1997 et 1998, étaient encore à peu près convaincantes à regarder, l'entrée en capital d'une société indienne dans le studio d'animation au début des années 2000 et le choix de passer de l'animation 2D, jugée compliquée à produire et peu rentable à court terme, à l'animation entièrement en 3D, grossière mais plus rentable, ont définitivement condamnée la saga à tomber dans la plus abyssale des médiocrités. Si l'erreur, monumentale, du passage au tout 3D avec Le cygne et la Princesse - Un Noël enchanté en 2012 peut être en partie facilement pardonnable en imaginant la faible capacité de moyen du studio et des tâtonnement de jeunesses dans cette nouvelle manière de concevoir des films animés, il n'est cependant rien qui puisse expliquer, ni même justifier, que la qualité d'animation ne se soit jamais améliorée, année après année, film après film, depuis maintenant une décennie.
Episode après épisode, Richard Rich surprend par sa capacité à produire des longs métrages visuellement et techniquement méprisables, avec une telle constance qu'elle forcerait l'admiration si elle n'était pas aussi consternante. Pire encore, dès qu'il est seul associé à la production, au scénario et à la réalisation, chaque nouvel opus qu'il dirige se révèle ainsi obligatoirement catastrophique sur tous les plans. Toutefois, lorsqu'on lui retire des mains son bébé, ou qu'il se trouve affublé d'un co-réalisateur novice, l'électrocardiogramme plat connaît soudain un minuscule soubresaut, à l'image du septième opus Le cygne et la Princesse - En mission secrète, moins pire opus 3D du lot, que Richard Rich, avec son comparse de toujours Brian Nissen au scénario, se sont pourtant entichés de massacrer en lui octroyant une pseudo-suite calamiteuse l'année d'après. En 2019, Richard Rich persiste et signe avec Le cygne et la Princesse - Le Royaume de la musique dont le seul et unique intérêt réside dans sa bande originale, convaincante si on l'écoute isolément du film, mais dont la justification pour les besoins du scénario est complètement tirée par les cheveux. Contre toute attente, le long métrage me prend d'ailleurs complètement au dépourvu car ce dernier s'achève carrément par un totalement inattendu, tout comme absolument indésirable, "à suivre..." s'affichant sur la toute dernière scène du film. Les ambitions de Richard Rich n'ont décidément plus la moindre limite en terme d'obscénité.
En 2020, nous en sommes arrivé là, au dixième volet d'une exécrable saga, pompeusement intitulé Le cygne et la Princesse - Un mariage royal (qui n'aura pas lieu soit dit en passant... on le verra peut-être dans le 11) qui parachève donc l'histoire d'une dilogie entamée l'année précédente, et arrive sur toutes les plateformes de vidéo à la demande en même temps. Hormis un bref récapitulatif introductif, le long métrage reprend exactement là où le film précédent s'achevait : le prince Li, la princesse Mei Li et Chen repartent pour la Chine, accompagnés de Juliette et Arthur jouant les émissaires. Arrivés là-bas, la magicienne Fang, outrée que sa malédiction a si lamentablement échoué, décide alors de métamorphoser Mei Li en vieille femme et de prendre sa place pour une raison absolument risible : épouser Chen car elle en est éperdument amoureuse ! Je m'en suis même étranglé de rire quand je l'ai découvert. Dès lors, Fang va lancer des sortilèges à tout va, soliloquant également comme une idiote dans son coin, mais n'arrivant absolument jamais à égaler les plus emblématiques méchants de la saga, dont la bien plus drolatique sorcière Zelda. Plus invraisemblable encore, Richard Rich et Brian Nissen décident cette fois-ci de mieux intégrer Uberta et Melchior. Cette dernière, désormais transformée en Bianca Castafiore dans un costume blanc immaculé (rappelant toutefois le costume d'Yzma), va même se mettre soudain à pousser la chansonnette à la toute fin du film ! On en reste bouche bée tant cela ne sied absolument pas au personnage connu depuis plus de 25 ans maintenant.
Le bilan technique Le cygne et la Princesse - Un mariage royal ne s'avère pas plus glorieux. C'est affolant de se dire que, depuis 2012, cette saga est l'emblème majeur de tout ce qui peut se faire de pire en terme d'animation 3D. N'importe lequel des films Barbie se situe un cran au dessus, même Le bossu de Notre-Dame 2 - Le secret de Quasimodo, pourtant pire film 2D, c'est dire ! Que ce soit au niveau des décors, comme au niveau des personnages, tout ou presque est horrible à regarder. Bien que le long métrage délocalise entièrement son action dans une Chine purement fantasmée, l'attrait de la nouveauté atteint très vite ses limites. Tout au plus, l'environnement du film ressemble à une carte de jeu vidéo où l'on a simplement posé les endroits que le joueur doit traverser sans se soucier du reste. Street Light Animation n'hésite d'ailleurs pas à faire du recyclage, changeant simplement d'angle de vue le village et les bâtiments aperçus dans les films 7 et 8 afin de les transposer en Asie. La fainéantise dans toute sa splendeur. Du côté des personnages, j'ai rarement vu des mouvements corporels aussi surréalistes dans un film d'animation qui ne se veut pas comique à la base. C'est souvent tellement invraisemblable que les animateurs parviennent carrément à changer complètement la perception des personnages. Il n'est ainsi pas rare qu'un personnage, sensé être heureux par exemple, voit son langage corporel décrire au contraire un profond étonnement, c'est un pur contresens visuel. Un véritable exploit en la matière, qui se concentre d'ailleurs principalement sur Fang, véritable marionnette désarticulée.
Le cygne et la Princesse - Un mariage royal compte un nombre assez important de personnages. Malheureusement, c'est justement la magicienne Fang qui est la plus mise en avant dans le récit. Or, déjà que son animation générale est douteuse, son caractère n'est rien de moins que celui d'une gamine de 12 ans qui fait des cacas nerveux d'adolescente à tout bout de champ. Elle n'a même pas assez de jugeote pour maîtriser ce qui l'entoure, elle est tout aussi incapable de concevoir une vrai stratégie (contrairement à Zelda, oui, encore elle) et n'arrête pas de faire des erreurs grossières de débutante. Quand on y ajoute par dessus sa motivation totalement puérile d'épouser Chen (en lieu et place du bien meilleur parti qu'est le prince Li soit dit en passant...) parce qu'elle a eu un coup de coeur de gamine pour lui, tout l'édifice du scénario en prend un sacré coup dans le derrière. Et le coup de la princesse Mei Li transformée en vieille bique, dont l'utilité dans le film est à mille lieux d'être aussi emblématique qu'une certaine Sophie, est tellement tarabiscoté qu'on en finit par lever les yeux au ciel d'exaspération. Ne parlons même pas de la manière dont le sortilège finit par être brisé. Le cygne et la Princesse - Un mariage royal s'avère ainsi être un film sans la moindre saveur, un pur objet de consommation sans prise de tête pour les moins de six ans. Et encore, je suis gentil, les 3 ou 4 ans doivent bien être les seuls à y trouver leur compte. Vivement le prochain opus...
Olivier J.H. Kosinski - 17 août 2020
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Doublage (Belgique - 2020)
Juliette : Micheline Tziamalis
Arthur : Pierre Lognay
Brodie : Laurent Vernin
Aldo : Alessandro Bevilacqua
Uberta : Myriam Thyrion
Rôles non attribués :
- Olivier Cuvellier
- Sandrine Henry
- Alain Postiaux
- Alexandre Crépet
- Géraldine Frippiat
- Grégory Praet
- Nathalie Hons