Le livre de la jungle sort au cinéma le 13 avril 2016 en France et le 15 avril 2016 au Québec. Le film bénéficie d'une version française et d'une version québécoise.
Élevé par une famille de loups, Mowgli, le « petit d'homme » n'est désormais plus le bienvenu dans la jungle : le redoutable tigre Shere Khan, qui porte encore les cicatrices de sa confrontation avec les hommes, s'est juré d'éliminer celui qu'il voit comme une menace. Forcé d'abandonner le seul foyer qu'il ait jamais connu, Mowgli entame un extraordinaire périple à la découverte de sa propre identité, avec pour guides Bagheera, une panthère qui s'avère être un mentor sévère, et Baloo, un ours à l'esprit libre et ouvert. Sur sa route, Mowgli va rencontrer des créatures de la jungle malintentionnées, comme Kaa, un python à la voix et au regard hypnotiques, ou le Roi Louie, un singe beau parleur.
Il y a près d'un siècle, Walt Disney s'inspirait d'une technique mise au point par les frères Fleischer pour réaliser une série de courts métrages combinant prises de vue réelle et animation. Ainsi nait Alice Comedies, où une petite fille déambule au milieu d'innombrables personnages animés. Peu à peu, l'idée est abandonnée, Walt Disney se recentrant plutôt du côté de l'animation. Vingt ans plus tard, il décide d'expérimenter le principe inverse, tourner un film en prise de vue réelle, en y apportant des éléments animés. Cela donne naissance à une sorte de docu-fiction qui prendra le nom de Le dragon récalcitrant. Avec les années qui défilent, ainsi que l'évolution des technologies, la tendance va alors complètement s'inverser jusqu'au jour où Walt Disney va proposer un long métrage mettant en scène un unique personnage animé, Elliott, déambulant au milieu d'innombrables humains. On aurait pu croire que la boucle était ainsi bouclée. Mais c'était sans compter sur l'émergence de l'outil numérique qui va complètement bouleverser le paysage cinématographique au début des années 1980. La vie étant faite d'un éternel recommencement, près d'un siècle plus tard, nous avons donc assisté au retour à la formule de base, principalement avec le succès de l'excellent Casper réalisé en 1995 par Brad Silberling qui offraient les premiers vrais héros animés interagissant avec quelques humains dans un film américain. A la même époque, la compagnie Disney a naturellement immédiatement emboîté le pas et s'est lancé à son tour dans une furieuse bataille afin d'offrir des longs métrages ayant de plus en plus recours au numérique.
Malheureusement, pendant plusieurs années, la compagnie va essuyer de nombreux revers dans la quasi-totalité de ses oeuvres originales portées à l'écran. Qu'à cela ne tienne, elle rachète à tour de bras des licences fortes, tel Marvel et Star Wars, afin de ne pas se laisser distancer par les autres majors d'Hollywood. Ce n'est qu'en 2010 qu'un déclic va se produire : Alice au pays des merveilles sort sur les écrans. Tim Burton réinvente l'histoire d'Alice, en comptant un récit qui se déroule des années après ses aventures vécues dans le long métrage animé de 1951. Le succès est au rendez-vous. Mais il faut encore attendre quatre nouvelles années, avec la sortie de Maléfique, pour que Disney lance à tour de bras de nombreuses nouvelles adaptations de ses succès d'autrefois. Dans le lot, un certain Le livre de la jungle est immédiatement mis en chantier. L'idée d'en faire un long métrage avec acteur n'est pourtant pas nouvelle. Il y a eu un précédent film en 1995, que la majorité du public a aujourd'hui oublié, et dont l'action se situait alors que Mowgli était déjà un jeune adulte. Tout au contraire, Le livre de la jungle version 2016 a été voulu dès le départ comme une réinvention du mythe écrit par Rudyard Kipling ainsi qu'un hommage au film d'animation de 1967. Pour y parvenir, Le livre de la jungle fait donc un choix tout aussi intéressant que hasardeux.
Le livre de la jungle version 1995 était un film agréable mais qui souffrait d'un défaut de taille : sa ménagerie. Malgré tout le soin qu'avait pu apporter leurs dresseurs, les animaux restaient des animaux. Il était donc assez difficile de pouvoir s'identifier à eux, de comprendre leur comportement, ou bien de saisir la relation qui existait entre eux et Mowgli. Pour Le livre de la jungle version 2016, il fallait absolument inverser la tendance, le spectateur devait pouvoir ressentir les émotions des animaux. Or, la seule façon qui permettait d'y parvenir, c'était d'en faire des personnages exclusivement numériques. C'est là où le bas blesse car, en revenant à la formule de base d'il y a un siècle, nous nous trouvons face à un long métrage où un unique acteur humain déambule au milieu de centaines de créatures irréelles et numériques. Or, plus Disney les a rendu anthropomorphes, moins ces animaux vont se révéler crédibles. De fait, même si Le livre de la jungle est un film très divertissant (beaucoup plus que le long métrage animé que je trouve mollason pour ma part), l'ensemble se révèle complètement froid. Comme en 1995, ce Le livre de la jungle est une nouvelle fois à la peine à cause de sa ménagerie. Sauf que cette fois, les animaux ne ressemblent plus à des animaux. L'ensemble du long métrage n'est rehaussé que par l'excellente performance du jeune Neel Sethi, malheureusement un peu perdu au milieu de vastes décors surréalistes.
Comme vous le savez sans nul doute déjà, la nostalgie ne fait pas parti de ma palette d'émotions. Du coup, les quelques rapprochements fait entre Le livre de la jungle et sa version animée ne m'ont, au mieux, que fait sourire. Jon Favreau réussit cependant à ne jamais franchir la ligne rouge, il se contente de remémorer certaines scènes clés du film de 1967, mais sans aller jusqu'au plagiat. Le reste du temps, le réalisateur préfère s'en émanciper complètement afin d'offrir sa propre version de l'intrigue. Et c'est tant mieux. Cela permet aux non connaisseurs de pouvoir suivre l'histoire sans se sentir exclus. Les allusions au classique de 1967 offrant juste une valeur ajoutée aux fans de la première heure. Sur la durée, Le livre de la jungle n'offre guère de temps de repos, ce qui le place dans la catégorie des films d'action, sauvage au lieu d'urbaine contrairement à un film Marvel par exemple. On retrouve donc plus ou moins les mêmes ingrédients que n'importe quel autre film de la même catégorie. La seule différence résidant dans la présence de Baloo, dont l'humour puéril tire quelquefois le film vers le bas avec son esprit résolument écrit pour le jeune public.
Jon Favreau réussit quand même à proposer un long métrage familial qui devrait plaire à tout âge. Il a livré un film à grand spectacle efficace, probablement la meilleure en terme de réalisation sur les quatre longs métrages produits par Disney sur ce même thème. Malheureusement, son long métrage souffre inexorablement de cet amoncellement d'animaux peu réalistes, froids et ternes. Cela rend les propos du film caduques, d'autant plus qu'il ressemble beaucoup plus à un long métrage d'animation mêlant un humain, que l'inverse comme le prétendait la promotion faite autour du film. Au final, Le livre de la jungle a simplement été agréable à suivre, mais il n'a rien apporté de neuf autour de la légende du petit d'homme. Dommage d'ailleurs que le film se termine sur une non-fin, laissant la porte ouverte à une suite qui sera probablement tout aussi dispensable.
Olivier J.H. Kosinski - 02 septembre 2016
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24 août 2016
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Doublage (Québec - 2016)
Mowgli : Frédéric Larose
Baloo : Laurent Paquin
Bagheera : Tristan Harvey
Shere Khan : Marc-André Bélanger
Akela : Louis-Philippe Dandenault
Kaa : Ariane Moffat
Raksha : Éveline Gélinas
Gris : Adam Moussamih
Ikki : François Sasseville
Roi Louie : Normand D'Amour
Doublage (France - 2016)
Mowgli : Victor Biavan
Baloo : Lambert Wilson
Bagheera : Bernard Gabay
Shere Khan : Daniel Lobé
King Louie : Eddy Mitchell
Akela : Pierre Tessier
Raksha : Cécile de France
Kaa : Leïla Bekhti
Sources :
Doublage au Québec
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