Le film ayant subit un flop monumental aux Etats-Unis, Le lutin magique ne fut jamais proposé au cinéma en France. En dehors d'une diffusion télévisée et sa commercialisation en VHS, ce film n'est actuellement plus disponible car il n'a jamais été proposé en DVD dans notre langue, aussi bien au Québec qu'en France. Malheureusement pour eux, le film fut projeté au cinéma au Québec sous le titre de Un troll à Central Park le 7 octobre 1994. Notons qu'il n'existe à ce jour qu'un unique doublage québécois pour ce film, la version française n'ayant jamais été réalisée suite à la grève des comédiens de doublage en France en 1994.
Le saviez-vous ? Sur les 23 500 000 $ investis, le film ne rapporta finalement au box office mondial que la somme misérable de 71 368 $, soit une perte nette de plus de 99,7% de ce qu'a englouti sa production !! Cela fait de Le lutin magique à la fois la pire production du studio Don Bluth, mais aussi celui des films d'animation américains les moins rentables de tous les temps.
Il était une fois, il y a bien longtemps, une jeune fille pas plus grande qu'un pouce, qui s'appelait Poucelina. Son rêve : épouser le Prince Cornélius qui l'aimait passionnément. Mais que d'obstacles à franchir quand votre taille ne dépasse pas quelques centimètres. Poucelina parviendra-t-elle à connaître le bonheur ?
L'ambition de Don Bluth de proposer des films d'animation censés être dignes de ceux réalisés par Walt Disney à l'époque est finalement une grande illusion à laquelle on ne peut éternellement rester accrochée malgré tout le respect que je dois au réalisateur. Parce que lorsque l'on connaît l'ensemble des longs métrages de Don Bluth, un véritable constat s'impose : sa carrière a été fulgureusement propulsée en seulement trois films, mais après Le petit dinosaure et la vallée des merveilles, c'est la franche et irrémédiable dégringolade d'un film à l'autre. Avec Le lutin magique, on a clairement atteint le fond du gouffre. Ce film est une catastrophe à tous les niveaux, pas étonnant dès lors qu'il soit connu comme le plus gros échec du studio et qu'il n'ai jamais eu le moindre honneur d'une sortie ni en salle, ni en DVD en France. A moins d'être nostalgique et l'avoir connu dans son enfance, absolument rien ne peut sauver ce film. Aussitôt regardé, aussitôt choqué. Il n'a même pas l'avantage de pouvoir être relevé au rang des gros nanars sympathiques, il reste un film du plus mauvais goût tout simplement.
Franchement, je ne sais vraiment pas par quoi commencer pour parler de Le lutin magique. Ses décors peut-être ? La seule chose qui vaut le coup en fait car ils sont détaillés, agréables à regarder, tantôt chatoyant, tantôt effrayant. Un certain soucis du détail est bel et bien présent afin de retranscrire le plus fidèlement New York et son célèbre parc. Mais hormis cela, c'est le néant artistique. Encore plus si l'on a la malheureuse idée de comparer Le lutin magique avec un autre film sorti cinq ans plus tôt se déroulant aussi à New York : Oliver & compagnie. Du côté des personnages, c'est même la débâcle ! Stanley est un héros indéfinissable tant il attire l'antipathie. Plus proche d'un nain que du troll censé être effrayant, on se force à suivre ses péripéties pitoyables qui, malgré toute la bonne volonté qu'on veut bien lui accorder, nous ennuie fermement pour rester poli. On passe aussi son temps à se demander ce que Gus et sa soeur Rosie viennent faire dans cette galère. D'autant que leur animation, constituée de mouvement exagérément amplifiés, semble tellement peu naturelle qu'on est incapable de s'attacher à eux. Pire, leurs crises de pleurs respectives sont tellement mal animées qu'ils en deviennent des caricatures ratées. Leurs parents ne sont guère mieux lotis à ce niveau...
C'est globalement un petit peu mieux du côté du monde des trolls, surtout Gnorga. La méchante de l'histoire s'avère être digne de Madame Medusa, un personnage plutôt bouffon mais qui n'en reste pas moins extrêmement dangereux. Encore que, elle n'est pas aussi crédible qu'elle en a l'air. Flanquée d'un acolyte inutile, son mari en l'occurrence, elle passe son temps à poursuivre sans relâche Stanley afin de conserver tous ses pouvoirs magiques. Parce que voyez-vous, Gnorgna ne peut conserver ses pouvoirs que si tous les trolls de son royaume restent méchants. Il suffit qu'un seul ne le soit plus pour que ses pouvoirs disparaissent... Vous ne me croyez pas ? Malheureusement, je ne fais pas preuve d'ironie, c'est bel et bien son unique but dans Le lutin magique. Aussi puéril que de rester la plus belle pour la marâtre de Blanche-Neige et les sept nains en somme. Elle soigne pourtant bien ses diverses apparitions dans le film, jusqu'à provoquer une immense tornade détruisant Central Park. Mais non, rien à faire, on n'y croit pas une seule seconde.
Le scénario du film reste donc profondément désespérant. Les situations s'enchaînant les unes à la suite des autres sans que l'on sache vraiment où Le lutin magique veut nous emmener. Au bout d'un moment, on finit même par complètement décrocher du film qu'on a bien de la peine à suivre. Dès ce moment tragique, on ne lui pardonne plus rien du tout : manque d'inspiration, manque d'audace, manque de crédibilité, manque d'énergie, manque de scénario consistant, morale à trois francs six sous, chansons infantilisantes au possible... On en vient à se demander comment un tel film a pu être diffusé en salle, mais on comprend par contre pourquoi il fut un flop historique au point que Warner abandonna définitivement sa collaboration avec le studio de Don Bluth (se contenant juste de distribuer Les aventures de Youbi le pingouin produit par la MGM mais qui s'en sortira à peine mieux au box office). Non vraiment, ne lui cherchez pas d'excuses, Le lutin magique est un effroyable navet que rien, je dis bien absolument rien, ne peut sauver du désastre. Si vous êtes un inconditionnel des films Don Bluth, oubliez complètement jusqu'à l'existence de Le lutin magique. Sinon, vous en seriez irrémédiablement choqués et ternirez au passage les mémorables souvenirs que vous avez des autres films du réalisateur. Et si vous osez quand même ne pas tenir compte de ma mise en garde, faites au moins en sorte que ce film ne soit pas le dernier Don Bluth que vous découvrez !
Olivier J.H. Kosinski - 01 mars 2013
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1995
VHS Plus de détails
15 janvier 1995
VHS Plus de détails
Doublage (Québec - 1994)
Stanley : Guy Nadon
Gus : Martin Pensa
Rosie : Johanne Léveillé
Reine Gnorga : Anne Caron
Hillary : À confirmer
Alan : Alain Zouvi
Llort : Sébastien Dhavernas
Sources :
Doublage au Québec