À l'exception de quelques sorties limitées au cinéma dans certains festivals à travers le monde, Le monstre des mers est proposé mondialement par Netflix le même jour, à savoir le 08 juillet 2022. Le long métrage ne possède qu'un unique doublage francophone, réalisé en France.
À une époque où des créatures terrifiantes parcourent les mers, les chasseurs de monstres sont de véritables héros. Et aucun n'est plus adulé que le grand Jacob Holland. Mais lorsque la jeune Maisie Brumble embarque sur son navire légendaire, il trouve en elle une alliée inattendue. Ensemble, ils se lancent dans un voyage épique à travers des eaux inexplorées, et entrent dans l'Histoire...
Mais qu'avons-nous là avec Le monstre des mers ? Serait-ce encore cette sempiternelle histoire d'un enfant rencontrant une créature fantastique ? Et bien oui, ne tournons pas autour du pot, c'est bel et bien le cas à quelques détails près. Le monstre des mers nous offre une fois de plus une variation de ce thème narratif universel, mainte fois abordé dans la fiction, mais qui réussit quasiment toujours à nous transporter. A chaque fois, les auteurs parviennent à trouver un nouvel angle pour aborder ce grand classique de la littérature, du théâtre, et du monde de la fiction en général. Chris Williams, ancien transfuge du studio Disney, et Nell Benjamin nous offrent cette fois une intrigue qui entremêle différentes inspirations : une esthétique qui rappelle un peu Raiponce, une aventure marine à la Pirates des Caraïbes, des monstres mythiques dont tout le monde sait qu'ils sont dangereux comme Dragons, une petite touche de baleine gobeuse empruntée à Pinocchio et, enfin, une quête vengeresse directement puisée du célèbre roman Moby-Dick de l'écrivain américain Herman Melville. Le tout est adroitement mélangé à la cuillère - pas au shaker - ce qui offre un beau spectacle, qui se retrouve malheureusement étriqué sur la petite lucarne Netflix, même si l'on dispose d'un écran géant dans son salon. Car Le monstre des mers aurait largement mérité de sortir sur grand écran.
Dans les grandes lignes, Le monstre des mers propose une intrigue qui rappelle assez fortement Dragons, sauf qu'elle est transposée dans l'univers maritime. A la place d'une Furie Nocturne pas aussi maléfique qu'on ne le pense, nous avons une géante Tourmente Rouge, mais la comparaison s'arrête là. Le long métrage fait le choix d'évincer l'adolescent Harold, au profit de deux enfants traumatisés. L'un est Jacob, un enfant qui a vécu un traumatisme profond qui a marqué durement sa jeunesse, désormais devenu un adulte qui traque farouchement les monstres marins, l'autre est la jeune Maisie qui a vécu le même traumatisme que le premier au même âge. Ils sont tous les deux embarqués dans une aventure qui va tout remettre en question, que ce soit sur leur choix de vie, sur les préceptes qu'on leur a inculqués et sur la folie des hommes face aux monstres marins. L'intérêt du long métrage porte aussi sur le légendaire Capitaine Crow, le plus célèbre et le plus grand chasseur de monstres marins que la Terre ait porté. Proche d'une furieuse folie guerrière, il est atteint d'une passion dévorante et obsessionnelle pour la Tourmente Rouge qui se transforme en folie meurtrière à la suite d'une malheureuse erreur de jugement, qu'il aura beaucoup de mal à reconnaître jusqu'à la fin du film.
Pour une oeuvre financée par Netflix, reconnaissons que Le monstre des mers est assez soigné dans l'ensemble. Le long métrage triche un peu car, régulièrement, on sent que le budget était un peu serré. Lorsque les personnages voguent en mer, beaucoup d'arrière plans sont ainsi assez vide, y compris à l'horizon. Cela fonctionne malgré tout, car l'intrigue se prête à cet isolement des personnages au beau milieu d'un océan sans fin. Le monstre des mers se rattrape cependant dans ses choix esthétiques, notamment celui des humains qui oscille entre le réaliste et la caricature. On s'attache très vite à Jacob et Maisie, dont le duo fonctionne à merveille. On se laisse aussi prendre au jeu du Capitaine Crow dont l'amertume prend soudain le pas sur la rigueur qui le caractérisait jusque-là. La plupart des monstres du film sont aussi intéressants au niveau visuel, lorgnant du côté des populaires kaiju japonais, avec leur gigantisme caractéristique. Dommage qu'il soit si peu nombreux à l'écran, car le long métrage préfère consacrer le plus de temps à la Tourmente Rouge, ce qui est logique en même temps. La Tourmente Rouge est un personnage particulièrement intéressant dans la mesure où il ne s'exprime qu'à travers son seul langage corporel qui, malgré son immense taille, est une très belle prouesse animée.
Sans parvenir à complètement renouveler une formule éculée, le traditionnel conte initiatique mettant en scène un monstre fantastique fait une fois encore mouche et se laisse apprécier pour ce qu'il propose. Jamais avare en scènes d'action impressionnantes, ni de multiples touches d'humour, Le monstre des mers parvient à insuffler des émotions fortes comme on s'attend à en trouver dans ce genre de fiction. Appuyé par une bande originale soignée, le long métrage est une très appréciable expérience à vivre, particulièrement en période de Noël. Film familial par excellence, Le monstre des mers sait se faire apprécier par un public de tous âges.
Olivier J.H. Kosinski - 18 décembre 2024
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Doublage (France - 2022)
Jacob : Damien Ferrette
Maisir : Jaynelia Coadou
Capitaine Crow : Gérard Darier
Sarah : Annie Milon
Merino : Anne Mathot
Reine : Rafaèle Moutier
Roi : Sylvain Lemarié
Amiral Hornagold : Pierre Tessier
Nick : Patrice Dozier
Matron : Isabelle Ferron
Fen : Olivia Dassin
Sources :
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