Nausicaä de la vallée du vent a d'abord été diffusé à la télévision sous le nom de Le vaisseau fantôme, dans une version remaniée ne faisant plus qu'une heure trente (amputant 26 minutes), il fut ensuite rebaptisé une première fois La princesse des étoiles lors de sa commercialisation en VHS en 1987, puis Le combat des princes de l'espace lors de sa réédition en 1992. Il aura fallu attendre plus de 20 ans pour que le film soit proposé dans sa version complète au cinéma le 23 août 2006. Notons que du 17 février au au 14 mars 1992 s'est tenu le treizième festival du cinéma pour enfants de Corbeil-Essonnes. Le long métrage y fut proposé en exclusivité en VOST, il était alors connu sous le nom de Naushika dans la vallée du vent.
Il y a 1000 ans, à force de puiser les ressources souterraines et de polluer la vie, la folie des hommes a ravagé la Terre au cours des sept jours de feu. Une poignée d'humains a survécu, mais la violence et les dégâts de cette guerre ont anéanti le savoir et la technologie. Aujourd'hui menacée par une forêt toxique qui ne cesse de prendre de l'ampleur, ces survivants attendent le salut qu'annonce une vieille prophétie. Mais un nouveau conflit éclate entre deux empires qui menacent de dévaster la vallée du vent. Guidée par son amour des êtres vivants, la princesse Nausicaa va dès lors tenter de s'interposer pour faire cesser cette guerre.
Quand bien même le studio Ghibli se plait à faire régulièrement référence à Nausicaä de la vallée du vent, ce dernier ne fait techniquement pas partie de leur catalogue. Pour autant, les deux sont liés dans la mesure où l'incroyable succès rencontré par ce film au Japon a poussé Hayao Miyazaki et Isao Takahata à fonder le studio Ghibli. L'équipe à l'origine de Nausicaä de la vallée du vent existait donc déjà même si elle n'avait pas encore trouvé son nom, d'où l'importance de ce film pour de nombreux amateurs du studio Ghibli.
Nausicaä de la vallée du vent est le tout premier, et longtemps resté le seul de ces auteurs, à avoir franchis nos contrées, bien longtemps avant Porco Rosso (1995) ou Le tombeau des lucioles (1996) qui n'ont fait que des sorties plutôt timides en comparaison de princesse Mononoké en 2000. Malheureusement, il nous est arrivé dans une version tronquée sous le titre de Le vaisseau fantôme et diffusé directement à la télévision, puis rebaptisé La princesse des étoiles en VHS en 1987. Ce sacrilège est la conséquence directe de l'importateur américain qui n'a pas hésité à sacrifier l'oeuvre afin de recentrer l'intrigue sur une heure et demi, pour en faire un film d'action dans la droite lignée des films de sciences-fictions plutôt courant durant cette décennie.
Des pans entiers du scénario - pourtant cruciaux - furent écartés, notamment toutes les parties faisant mention du passé de la planète, les notions d'écologie et même les souvenirs de Nausicaä. Pour gommer ces énormes trous dans le scénario, les adaptateurs ont également changé les noms de tous les personnages (Zandra, Pastel, Célina, Axel, Gétro...) et remanié les textes, allant parfois jusqu'au contresens inimaginable ! Malgré ce charcutage invraissemblable, il faut reconnaître que le doublage français de La princesse des étoiles reste d'assez bonne qualité. La version française est en effet assurée par l'ensemble des comédiens ayant brillé dans la série animée Signé Cat's Eyes, l'un des rares mangas des années 1980 à n'avoir pas été doublé « à l'arrache » et salué encore aujourd'hui par sa qualité d'interprétation. Pour autant, cet irrespect profond de l'éditeur américain par rapport aux auteurs japonnais a eu une fâcheuse conséquence : le studio Ghibli fraîchement créé coupe dès lors court à toute négociation avec l'étranger en décidant de ne plus distribuer leurs oeuvres à l'international. A cause de cela, il nous fallut attendre 22 ans précisément pour découvrir pour la première fois Nausicaä de la vallée du vent dans sa version originale respectée grâce à l'accord de distribution avec la compagnie Disney.
Et l'on est en droit de saluer sans détour cet accord très justement considéré comme « hystorique », car - fidèle à ses habitudes - la compagnie Disney a proposé une version restaurée de Nausicaä de la vallée du vent en 2007 (2005 aux Etats-Unis) de grande qualité. On en oublie dès lors très vite l'improbable version de La princesse des étoiles (dont le titre n'a en plus aucun rapport avec l'histoire, soit dit en passant), pour s'immerger dans l'univers onirique de Nausicaä et de sa vallée plongée malgré elle dans un nouveau chaos. Nausicaä est un personnage inoubliable. Concernée et touchée par tout ce qui l'entoure, elle n'est emplit d'aucune haine, y compris avec les insectes qui effraient tant son peuple. Capable de voir au delà des apparences, c'est une héroïne au sens premier du terme. On la suit sans broncher dans son immense périple pour sauver ce qui doit l'être. C'est une jeune femme forte et courageuse, qui n'hésite pas à se dépasser et à prendre des initiatives dangeureses. On note d'ailleurs déjà dans les scènes du film certaines des thématiques qui seront ensuite emblématiques dans les oeuvres suivantes de Ghibli.
La partie musicale de Nausicaä de la vallée du vent se veut relativement discrète, mais très intense. Elle reste cependant très imprégnée par son époque avec ses sonorités synthétiques à l'image des séries contemporaines comme Les mystérieuses cités d'or ou Ulysse 31. Pour autant, la musique du film joue avec le spectateur en confrontant régulièrement des comptines enfantines avec la dureté de l'image. Ce « quiproquo » entre l'aspect audio et visuel ne peut laisser le spectateur insensible. Visuellement, le film est également marqué par les années 1980. On y retrouve en effet ce style d'animation japonais propre à cette époque, mais avec des moyens plus conséquents et donc visuellement époustouflant. Des décors très riches en arrière plan, côtoient une animation des personnages très stylé. Tout y est fluide, tout y est beau.
Nausicaä de la vallée du vent est résolument un film incontournable, qui semble au premier abord très imprégnée d'héroïc fantasy à l'image du médiocre Taram et le chaudron magique sorti l'année suivante, mais qui s'avère au final une oeuvre somptueuse de justesse et de sensibilité. Nausicaä de la vallée du vent est un film à découvrir sans attendre, dont l'aspect à la fois sombre et sérieux séduira immanquablement les spectateurs. Saluons d'ailleurs au passage la qualité du nouveau doublage français de ce film.
Olivier J.H. Kosinski - 12 octobre 2012
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19 octobre 2011
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08 mars 2011
Blu-ray Plus de détails
1er Doublage (France - 1987)
Version remaniée
Princesse Zandra : Marie-Laure Dougnac
Prince Martel : Pierre Laurent
Axel : Laurent Hilling
Roi Zeal : Raoul Delfosse
Reine Célina : Dany Tayarda
Gétro : Jean-Louis Faure
Princesse Listel : Annabelle Roux
Seigneur Yappa : Jean-Louis Faure
Obaba : Geneviève Taillade
Mère de Listel : Dany Tayarda
Servante de Listel : Annabelle Roux
Narrateur : Raoul Delfosse
Enfants et seconds rôles féminins :
- Marie-Laure Dougnac
- Annabelle Roux
Seconds rôles masculins :
- Jean-Louis Faure
- Jean-Pierre Malardé
2e Doublage (France - 2006)
Version intégrale
Nausicaä : Adeline Chetail
Nausicaä enfant : Zoé Requeplot
Asbel : Alexis Tomassian
Lord Yupa : Patrick Floersheim
Kushana : Laurence Bréheret
Gol : Bernard-Pierre Donnadieu
Obada : Frédérique Cantrel
Mito : François Siener
Kurotawa : Boris Rehlinger
Lastelle : Florine Orphelin
Gikkuri : Pierre Dourlens
Jihl : Sylvain Courthay
Mayor : Luc Boulad
Niga : Pierre Baton
Muzu : Yves Barsacq
Voix additionnelles :
- Caroline Jacquin
- Thierry Buisson
- Sylvain Clément
- Hélène Otternaud
- Mireille Delcroix
Sources :
Carton Générique