Jirachi, le génie des voeux est le premier film de la saga à ne pas sortir en salles au Québec, il a donc été commercialisé directement en VHS et DVD le 1er juin 2004. En France, le film sort le le 16 mai 2007, dans un coffret trilogie le réunissant avec Celebi, la voix de la forêt et La destinée de Deoxys. Cependant, alors que TF1 ne croyait plus du tout au potentiel de la série télévisée Pokémon et l'avait déprogrammée, elle se retrouva face à l'énorme succès que la série rencontra sur Gulli. TF1 se ravisa immédiatement et se dépêcha de faire doubler les films 4, 6 et 7 en France, dont ils détenaient encore les droits d'exploitation, mais sans aucun des comédiens habituels de la série, et sans aucune coordination des doublages, qui ne comportent donc pas les mêmes comédiens d'un film à l'autre.
Le saviez-vous ? A ce jour, il s'agit de l'unique film de l'ère 4Kids! qui ne connu aucun changement notable par rapport à la version japonaise, à la seule exception de la chanson du film complétée par des dialogues en anglais.
Durant un festival forain, Sacha et ses amis rencontrent un couple de magiciens qui leur confient une pierre mystérieuse. Une nuit, alors qu'une comète passe au-dessus d'eux, la pierre se transforme en Jirachi, un Pokémon miraculeux ayant le pouvoir d'exaucer tous les voeux durant une période de 7 jours consécutifs.
La licence Pokémon revient de loin, car reconnaissons que l'avoir confié à 4Kids! n'était absolument pas une bonne chose pour la franchise, particulièrement pour la série animée allègrement remaniée en dehors du Japon. Mais les longs métrages n'ont pas été épargnés non plus. Rappelez-vous que le premier est odieusement censuré, que le second est métamorphosé tout en étant totalement réorchestré, que le troisième est remonté différement. Les années passent et rien ne change : de nouvelles scènes sont carrément rajoutées au récit du quatrième jugé incompréhensible par les adaptateurs américains tandis qu'enfin le cinquième est charcuté visuellement et débarrassé de sa mythologie sans aucun ménagement !! 4Kids! est donc à l'origine des pires dégradations de la franchise Pokémon, on est donc plus que surpris que Jirachi, le génie des voeux devienne le premier long métrage qui ne fut pratiquement pas altéré à l'international par rapport à sa version originale japonaise. Car il ne faut pas oublier que la saga Pokémon passe inéluctablement par le rouleau compresseur américain avant d'être dispatché dans les autres pays... Toujours est-il que nous autres spectateurs occidentaux possédons pour la première fois une version globalement respectueuse du matériau d'origine. Avec le sixième film, premier volet de la période Advanced Generation, Pikachu the Movie se met désormais à envoyer du lourd et à valoriser enfin ses personnages !
Il semble flagrant qu'un déclic s'est produit autour de Pokémon lorsqu'est sorti le dyptique Rubis / Saphir sur Game Boy Advance dont le succès fut immense et qui bénéficie de remakes sur Nintendo 3DS courant novembre 2014. La saison 6 de la série animée prend donc le pas en décidant elle aussi d'innover sur bien des points : elle bénéficie désormais d'une colorisation entièrement numérique, d'une mise en scène encore plus dynamique et surtout, elle fait table rase d'un personnage jusqu'ici incontournable : Ondine. La déception des fans est immense, d'autant qu'il s'agit du seul personnage à avoir eu de vrais sentiments amoureux pour Sacha. Elle le sous-entendais d'ailleurs ouvertement dans Le pouvoir est en toi. La série offre désormais, en lieu et place d'Ondine, les personnages de Flora et de son frère Max. Si au fil des épisodes le personnage de Flora gagne peu à peu la faveur du public, c'est loin d'être le cas de Max qui a toute les difficultés du monde à justifier sa place au sein du groupe. Jirachi, le génie des voeux lui offre donc une place de choix, c'est lui (et lui seul) le héros de ce film ! Même Sacha, ultra dominant dans les cinq précédents longs métrages, lui laisse sa place en étant attentif à ses besoins. Pour une fois, Sacha se conduit en véritable ami. Quelque chose qu'il perdra par la suite, notamment dans les films les plus récents.
Contrairement aux apparences, le scénario de Jirachi, le génie des voeux est le moins universel et le plus asiatique des longs métrages Pokémon. Son scénario s'inspire en effet d'une fête japonaise populaire inconnue en Occident : Tanabata ou la fête des étoiles. Elle a lieu chaque année le septième jour du septième mois du calendrier lunaire. Sa date exacte change donc chaque année, et se situe quelque part entre la fin juillet et le mois d'août. Les scénaristes vont cependant bien plus loin dans l'élaboration de leur récit en combinant des éléments piochées à la mythologie chinoise du Qixi, avec l'apparition régulière de la comète de Halley dont les récits d'observations les plus anciens remontent justement à la Chine antique. La légende du Qixi connaît d'innombrables variantes, mais toutes s'accordent sur le fait qu'il s'agit d'une histoire d'amour entre un être surnaturel et un humain. La date de cette fête est donc célébrée en Chine, même si de moins en moins, car considérée comme l'équivalent chinois de notre St Valentin occidentale, qui a tendance aujourd'hui à la remplacer.
Jirachi, le génie des voeux met donc en scène, tout comme la légende du Qixi, une histoire d'amour semée d'embûches entre Butler, un ancien membre de la Team Magma qui veut à tout prix prendre sa revanche, et Diane, éperdument amoureuse de lui alors que celui-ci la néglige totalement. Leur relation assez troublée, car relativement peu clairement définie, est donc particulièrement intéressante dans le récit. Pourquoi et comment sont-ils tombés amoureux reste un mystère assez mal expliqué, nous savons juste qu'ils se connaissent depuis l'enfance. Malgré tout, leur relation semble sincère et très mature pour un long métrage animé Pokémon. Il s'agit même de la seule et unique relation de ce genre dans toute la franchise, c'est dire. Jirachi, le génie des voeux développe aussi fortement la symbolique autour du chiffre sept. Ce chiffre a une très forte connotation - qu'elle soient positive ou négative c'est selon - dans de nombreuses cultures. L'une d'entre elles vient d'ailleurs tout de suite à l'esprit du spectateur, quand il réalise que l'action de ce film se déroule... en sept jours. Ce long métrage choisit aussi de puiser ses thématiques dans l'art de la numérologie. Butler est un personnage qui vit pour prouver à tous que ses théories scientifiques sont vraisemblables. Mais cela finit par le rendre cynique lorsqu'il échoue, au point de devenir égoïste et aveuglé par ses convictions. Une description clairement associée... au chiffre sept, oui encore une fois !
Au niveau esthétique, Jirachi, le génie des voeux lorgne assez ouvertement du côté du style de Hayo Miyazaki, plus particulièrement de Princesse Mononoké (pour la seconde et dernière fois après Célébi, la voix de la forêt qui y faisait aussi une allusion). C'est particulièrement vrai dans la dernière partie du récit où le faux Groudon qui dévaste la forêt fait écho au Shishigami, le Dieu-Cerf qui devient une entité de mort lorsque Dame Eboshi lui tranche la tête. Ce choix artistique est peut-être le seul véritable défaut du long métrage, dans la mesure où le reste du film possède un design et des décors relativement neutres. Reconnaissons que cela permet tout de même d'offrir un beau bouquet final, puisqu'on y est amené progressivement. Au niveau sonore, Jirachi, le génie des voeux est le premier film qui s'affranchit totalement de la série animée. D'ordinaire, chaque film comporte systématiquement en ouverture le générique de la série en version longue réorchestrée. Cette fois, elle n'est que très brièvement intégrée quelque part au milieu du film, en version instrumentale exclusivement. Tout au contraire, ce long métrage inclus une magnifique chanson thème qui lui est propre : « A Small Thing ». Celle-ci est déclinée de plusieurs manières instrumentales dans le film et sert de fil rouge à l'intrigue. Cette chanson est d'ailleurs conservée telle quelle dans la version internationale, avec pour seule réelle modification, l'ajout de paroles en anglais en complément de la version japonaise d'origine.
Premier long métrage du cycle Advanced Generation, Jirachi, le génie des voeux est l'oeuvre du renouveau pour la franchise Pokémon. Annonçant que celle-ci va désormais être en passe d'atteindre la pleine maturité, car au plus fort de sa popularité, la licence s'offre un film mature qui fait la part belle aux personnages, particulièrement Max qui légitime définitivement sa place dans le groupe. Le film n'étant au final gâché que par sa version française dont TF1, qui détient les droits d'exploitation vidéo, ne prit pas la peine de confier aux adaptateurs historiques de la saga. Sans être mauvais pour autant, le doublage manque de relief et gâche de fait l'expérience pour ceux qui sont énormément attachés aux comédiens belges traditionnels.
Olivier J.H. Kosinski - 31 octobre 2014
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17 août 2010
DVD - Collection de 4 films Plus de détails
Doublage (Québec - 2004)
Ash : Sébastien Reding
Brock : Martin Watier
Jessie : Christine Séguin
James : Antoine Durand
Meowth : François Sasseville
Doublage (France - 2007)
Liste des comédiens identifiés
Reste de la distribution inconnue
Flora : Isabelle Volpe
Max : Isabelle Volpe
Jessie : Valérie Nosrée
James : Luc Boulad
Butler : François Lescurat
Narrateur : Frédéric Souterelle
Vendeur indien : Frédéric Souterelle