Brisby et le secret de NIMH est sorti en salle le 30 juillet 1982 au Québec, puis le 8 décembre 1982 en France. Le film possède le même doublage français sur les deux territoires. Le film est basé sur un conte pour enfants intitulé Rats of NIMH écrit par Robert C. O'Brien en 1971. Suite au succès du film, sa fille écrira d'ailleurs deux suites : Racso and the Rats of NIMH en 1986, puis R-T, Margaret, and the Rats of NIMH en 1990. Aucun des deux ne sera cependant utilisé comme base pour La légende de Brisby, séquelle au premier film sorti directement en vidéo en 1998.
Le saviez-vous ? NiMH est un accronyme pour un accumulateur électrique à base de nickel (Nickel-Metal Hydride) qui fut commercialisé à partir de 1990. Il n'y a aucun rapport direct avec le film de Don Bluth conçu une décennie plus tôt, mais la coïncidence est d'autant plus étonnante que les propos du film parlent justement de l'émergence d'une énergie électrique nouvelle !
L'histoire de Madame Brisby, une gentille maman souris qui décide de remuer ciel et terre pour sauver sa famille de la charrue du fermier Fitzgibbon. En chemin, elle reçoit l'aide d'un corbeau en mal d'amour, d'une souris voisine et d'un grand hibou peureux. Malheureusement, Mme Brisby aurait besoin d'un miracle mécanique pour déplacer sa maison. Pour cela, elle doit affronter un mystérieux rat, se débarrasser d'un chat féroce et récupérer une amulette magique.
Don Bluth est moyennement apprécié des fans pur et dur de Disney, car il a eu le culot « inexcusable » de tourner le dos en claquer violemment la porte de la firme aux grandes oreilles pour aller fonder son propre studio d'animation, emmenant avec lui pas moins de neufs autres collègues, ainsi que plusieurs de leurs assistants, le 20 septembre 1979. Le coup fut en effet aussi rude que retentissant pour Disney qui fit la Une de nombreux grands quotidiens américains à l'époque. D'autant plus que Disney était en pleine période de crise, avec ses films d'animation plus que moyens n'arrivant plus à rivaliser avec l'ancienne période de gloire. Cette désertion massive d'un tiers de l'équipe du studio d'animation contraignit même de reporter la sortie de Rox et Rouky sur lequel ils travaillaient avant leur départ. Il faut dire que Don Bluth et Gary Goldman avaient extrêmement bien préparé leur coup, en réalisant en cachette le moyen métrage Banjo, le chat malicieux qui leur permit de se faire remarquer par les investisseurs. A ce moment là, tout un chacun voyait l'empire Disney sombrer inexorablement, découvrant à quel point la firme aux grandes oreilles était engluée dans une torpeur malheureuse. Cette thérapie de choc eu pourtant l'effet inverse escompté par Don Bluth, l'empire Disney frappé en plein coeur prépara lentement sa riposte qui arriva neuf ans plus tard avec leur premier grand succès au box office depuis des décennies : Oliver et Compagnie.
Dans l'intervalle, Don Bluth eut donc le champ totalement libre de proposer des films d'animation qui seraient, de son point de vue il est vrai, plus proches des premiers films de Walt Disney. Pourtant, force est de reconnaître que Don Bluth imposa un style extrêmement différent de la touche Disney avec son premier long métrage Brisby et le secret de NIMH, expliquant sans doute pourquoi Disney refusa catégoriquement de financer le projet à qui Don Bluth l'avait proposé. Que ce soit au niveau des décors, des personnages ou même du scénario, le premier film de Don Bluth impressionne par la noirceur de ses propos beaucoup plus adultes que ce que l'on s'attendait à voir au début des années 1980. Même Blanche-Neige et les sept nains, et surtout Pinocchio, n'avaient pas atteint un tel degré d'angoisse dérangeante malgré leurs lots respectifs de scènes intenses, aucun d'entre eux n'étaient allé jusqu'à sacrifier plusieurs personnages aussi violemment. Avec un budget un quart inférieur en comparaison de ceux accordés par Disney, une équipe d'animateur réduite et une durée de production deux fois inférieure, force est de constater que Brisby et le secret de NIMH s'en sort pourtant plutôt bien.
La noirceur du film se justifie d'ailleurs. Il est même assez pénible pour moi de devoir gâcher la surprise finale du film à vous lecteur, une chose que je me suis jusqu'ici toujours interdit de faire. Je suis obligé de briser exceptionnellement cette promesse, car il est impossible d'expliquer la qualité du film sans connaître ce détail. Si vous ne souhaitez donc pas vous gâcher la surprise du scénario, je vous propose donc de sauter directement au paragraphe suivant. Pour les autres, je peux vous révéler que le film est basé sur un conte pour enfants intitulé Rats of NIMH écrit par Robert C. O'Brien en 1971. Caché sous ses airs de conte, l'ouvrage se veut avant tout un témoignage sur une infâme réalité : les tests effectués en laboratoires sur les animaux. NIMH, que l'on doit toujours écrire en majuscule, est en effet l'acronyme officiel de la National Institute of Mental Health, une institution gouvernementale américaine pour la santé publique qui recourt malheureusement effectivement à ce types de tests. Toute l'ingéniosité de Brisby et le secret de NIMH repose donc sur ce twist final où l'on apprend les raisons pour lesquelles les souris et les rats sont capables d'un intelligence surnaturelle pour leur espèce. C'est également à ce moment précis de l'intrigue que l'on comprend que l'histoire du film n'est pas celle de Mme Brisby, mais bel et bien celle de son mari défunt comme nous le clamait Nicodemus assez tôt dans le récit. C'est ainsi Jonathan Brisby le seul et unique héros posthume de cette sinistre histoire.
Reconnaissons à Brisby et le secret de NIMH de nombreuses et indéniables qualités, à commencer par la richesse visuelle du film. On prend réellement plaisir à parcourir d'innombrables décors particulièrement détaillés, qui resteront d'ailleurs une constance dans toute l'oeuvre cinématographique de Don Bluth. On est vraiment ici dans la grande époque des films d'animation de Walt Disney, mais aussi de quelques uns plus récents à l'image de Les aventures de Bernard et Bianca. L'animation des divers personnages reste de bonne qualité, même si elle accuse un manque de finition en dessous du standard habituel des films Disney en raison du budget serré, qui contraignit l'équipe à ne pas gaspiller la moindre ressource, et surtout à la durée drastique de la production qui n'avait que deux ans et demi pour boucler le projet. La bande originale du film accompagne dignement le récit, et ne souffre finalement que de son unique chanson relativement banale. A contrario, Brisby et le secret de NIMH souffre d'un manque flagrant d'ambition. Le découpage du récit, ressemblant fortement à un assemblage de diverses scénettes reliées entre elles par un mince fil conducteur, est tantôt longuet, tantôt trop rapide. Plusieurs personnages manquent cruellement de relief, en particulier Mme Brisby qui subit bien plus les évènements qu'elle ne les provoque. Malgré cela, Mme Brisby parvient à se rendre attachante car ses faiblesses et sa peur profonde de l'inconnu sont contrebalancés par la sincérité de sa quête et l'amour qu'elle porte à ses enfants.
Concurrencé frontalement pour la toute première véritable fois de son histoire - contrairement à Les voyages de Gulliver qui voulait surtout profiter d'un effet de mode - le studio Disney n'a finalement pas eu à trembler face à Brisby et le secret de NIMH qui n'eut pas le succès escompté. Bien qu'il fut salué par la critique, Don Bluth n'avait rien de l'aura de Walt Disney dont le seul nom était capable d'attirer l'attention du grand public. Fortement concurrencé en 1982 par le succès triomphal et inattendu de E.T. L'extra-terrestre, Brisby et le secret de NIMH resta dans l'ombre, conduisant le jeune studio au bord de la faillite. Fort heureusement, un certain Steven Spielberg flaira là un studio au potentiel fortement prometteur à qui il donna toute sa confiance. Ensemble ils porteront à l'écran Fievel et le nouveau monde qui fut le premier triomphe du studio de Don Bluth. Une légende du cinéma d'animation venait de naître !
Olivier J.H. Kosinski - 21 juin 2013
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11 octobre 2011
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Doublage (France - 1982)
Mme Brisby : Jane Val (Dialogues)
Mme Brisby : Svetlana (Chant)
Nicodémus : Jean Martinelli
Jérémy : Jacques Balutin
Tatie Musaraigne : Micheline Dax
Monsieur Ages : Marc François
Sullivan : Marc François
Divers rats : Marc François
Martin : Jackie Berger
Billy Fitzgibbons : Jackie Berger
Teresa : Catherine Lafond
Timothy : Catherine Lafond
Cynthia : Severine Morisot
Justin : Guy Chapelier
Jenner : Jean Violette
Le Grand Hibou : George Atlas
Miss Right : Jacqueline Porel
Mrs. Fitzgibbons : Jacqueline Porel
Monsieur Fitzgibbons : Joël Martineau
Concilman 1 : Roger Rudel
Concilman 2 : Bernard Tixier
Concilman 3 : Sady Rebbot
Chanteur générique : Yves Duteil
Sources :
Forum Doublage France