Initialement intitulé Banjo tout court, il a été diffusé pour la toute première fois le 16 novembre 1979, puis commercialisé en VHS en France en 1990. Le moyen métrage était introduit par Jacky du Club Dorothée. Pour sa ressortie VHS en 1998, il retrouve son titre complet Banjo, le chat malicieux. Toutefois, dans cette seconde édition, le film est expurgé de ses chansons en français au profit de leurs versions anglaises. Il n'a jamais eu droit à une sortie DVD en France, ni au Québec. Seule une édition anglophone fut vendue un temps par la compagnie de Don Bluth via le MarketPlace d'Amazon. Il n'est plus disponibe depuis.
Banjo, un gentil petit chat, semble toujours être la victime du mauvais sort car il lui arrive sans cesse des histoires. Comme d'habitude, il est puni et c'est pourquoi il décide de partir loin de chez lui dans la grande ville. Mais bientôt il se sent seul et triste si loin de sa maison. Heureusement, il rencontre un chat bien enjoué qui va l'aider.
Don Bluth est né en 1937, et passe la plupart de son enfance baigné par le milieu artistique. C'est d'ailleurs très jeune qu'il se découvre une passion pour l'animation en visionnant Blanche-Neige et les sept nains du haut de ses 6 ans comme il le raconte lui-même. Le dessin devient immédiatement une vocation, au point que dès la fin de ses études secondaires il réussit à être engagé en 1955 par le studio Disney en tant qu'intervalliste sur le film La belle au bois dormant. Un travail qu'il conservera pendant presque deux ans, période pendant laquelle il prépare puis obtient son diplôme de littérature anglaise à l'Université Brigham Young. Pourtant, Don Bluth fait le choix de s'éloigner du milieu du dessin et s'associe avec son frère Frederick pour monter un théâtre à Santa Monica afin d'y présenter des comédies musicales.
Mais Don Bluth retourne vite à ses premières amours, si bien qu'en 1968 il est engagé dans un studio de télévision de Los Angeles, puis retourne chez Disney en 1971 où il devient animateur pour Robin des Bois, Les aventures de Bernard et Bianca, Peter et Elliot le dragon et Rox et Rouky notamment. Pourtant, avec la disparition de Walt Disney et le passage à vide des Walt Disney Animations Studios, Don Bluth ne parvient pas à retrouver l'esprit des longs métrages d'autrefois qui semble s'être égaré, et il n'apprécie pas non plus l'atmosphère de travail qui s'est considérablement dégradée. Aussi, et d'après la légende (ou plutôt la réalité historique !), Don Bluth s'associe presque en secret avec deux autres animateurs de Disney, Gary Goldman et John Pomeroy dès l'année 1973 en décidant de réaliser en parallèle de leurs carrières des courts métrages. Mais c'est véritablement à partir de 1975 que tous trois vont consacrer la majeure partie de leur loisirs à « bricoler » dans le garage de Don Bluth le moyen métrage Banjo, le chat malicieux racontant la vie d'un jeune chaton, seul garçon de sa fratrie, qui va partir à l'aventure et découvrir ce qu'il a perdu en faisant cela.
Par « bricolage », je veux surtout dire expérimentation. Car force est de reconnaître que Banjo, le chat malicieux est un moyen métrage qui teste de nombreuses techniques en matière d'animation. Il est même évident que Don, Gary et John n'ont pas hésité à piocher nombre de leurs idées dans l'immense réservoir que sont les archives Disney. On s'amuse à voir tomber la neige comme dans Bambi, on fait le parallèle entre la première séquence en ville et Automaboule mettant en scène Dingo, on remarque la ressemblance entre les cartographies visiblement inspirées par Saludos amigos, on s'aperçoit aussi que l'attaque des chiens y est identique à celle de La belle et le clochard, on s'étonne de la ressemblance de personnalité entre le Matou et Baloo... Encore plus troublant est la mise en scène de trois chattes mélomanes dont l'une d'elle évoque furieusement Goulue de Taram et le chaudron magique. Plus évident encore, certaines animations sont directement calquées sur d'anciens films, à l'image de plusieurs démarches félines caractéristiques de Les aristochats, ou les gesticulations inimitables de Mme Médusa. Banjo, le chat malicieux expérimente donc à peu près tout ce qui le meilleur en matière d'animation Disney : que ce soit des scènes chaleureuses en été à la campagne, la froideur hivernale ou l'humidité de la pluie en ville.
Pour autant et malgré son étonnante affiliation, Banjo, le chat malicieux se démarque aussi énormément de ce qu'on pouvait voir chez Disney. A commencer par son scénario, très éloigné de la féerie Disney, plutôt sombre et triste. On distingue déjà avec ce moyen métrage les pièces maîtresses de la touche Don Bluth, à la fois proche de Disney mais réellement unique et différente. Banjo, le chat malicieux offre également de superbes décors tout aussi aboutis visuellement que la plupart des longs métrages Disney dès la fin des années 70. Le moyen métrage propose également un agréable bande originale, avec des chansons entraînantes et chaleureuses. En fin de compte, Banjo, le chat malicieux ne souffre que d'un unique véritable défaut : les visages des personnages. Ceux-ci sont en effet disgracieux, rarement crédibles ou à la caricature beaucoup trop prononcé. Ce n'est donc véritablement que ce détail qui manque à Banjo, le chat malicieux. L'anthropomorphisme des chats n'y est que très moyennement agréable. Mais cela ne retire en rien l'intérêt du moyen métrage, cela fait même d'une certaine façon parti de son charme.
Il leur aura ainsi fallu presque cinq années pour que ce projet aboutisse, et telle une consécration Banjo, le chat malicieux recevra notamment le Prix d'excellence du National Advisory Board en 1979. Attiré par cette reconnaissance, les investisseurs se rapprochent de Don Bluth, Gary Goldman et John Pomeroy qui claquent donc sans regret la porte à Disney le 20 septembre 1979 (en même temps que neuf autres animateurs et assistants : Lorna Pomeroy, Heidi Guedel, Linda Miller, Emily Jiuliano, Franks Jones, Vera Law, David Spafford, Sally Vorhees et Diane Landau), afin de réaliser en toute indépendance Brisby, le secret de NIMH. Succès critique, même s'il amasse pas les foules, le film attirera tout de même le regard d'un certain Steven Spielberg, avec qui ils produiront ensemble Fievel et le nouveau monde. Il sera un véritable raz-de-marée en salle. La carrière des studios Don Bluth était désormais lancée et toute tracée !
Olivier J.H. Kosinski - 12 octobre 2012
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1998
VHS Plus de détails
Doublage (France - 1990)
N'est plus exploité actuellement
Banjo : Catherine Lafond
Matou Toqué : Pierre Hatet
Père de Banjo : Claude Rollet
Soeur de Banjo : Martine Regnier
Monsieur Chipman : Georges Aubert
Homme en ville : Claude Rollet
Retouche Doublage (France - 1998)
N'est plus exploité actuellement
Les chansons sont désormais en anglais