Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques est une compilation de onze courts métrages diffusée au cinéma le 16 août 1972 en France, pour commémorer les jeux olympiques d'été de 1972. Cette compilation fut disponible quelques années à la location en VHS en France, mais n'a depuis jamais été commercialisée dans son montage d'origine. Ce long métrage, sorti en primeur en Allemagne sous le nom de Goofy's Lustige Sportschau (Munich accueillait les jeux olympiques en 1972), est en réalité une version spéciale de l'émission The Goofy Sport Story diffusée à la télévision américaine le 21 mars 1956, étoffée et allongée de séquences de transition inédites. Bon à savoir : à l'exception de Hockey Champ, conservé en version originale, tous les courts métrages bénéficient d'un doublage francophone d'époque.
Bien que très proche dans son contenu, ce long métrage ne doit pas être confondu avec la compilation Dingo aux jeux olympiques qui est en réalité une version remaniée et écourtée de Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques conçu spécialement pour la vidéo afin de commémorer les XXVe jeux olympiques en 1992. Cette compilation reprend plus fidèlement la chronologie de The Goofy Sport Story, tout en y intégrant un court métrage supplémentaire et les séquences inédites produites pour Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques.
Un olympien nous conte l'histoire des Jeux Olympiques depuis leur conception antique à leur version moderne. Pour cela, il se fait aider de Dingo et de Donald, qui doivent assurer les démonstrations d'usage de diverses disciplines parmi les plus populaires.
Avant que l'ère des vidéos à la demande, du Blu-ray, du DVD et même de la VHS qui a démocratisée la pratique d'accéder immédiatement chez soit à tous les films, il n'y avait une époque où ce n'était qu'au cinéma où l'on pouvait espérer revoir un film d'animation un peu ancien. C'est là qu'est né le principe du moratoire Disney, qui permettait la découverte d'un film auprès des nouvelles générations de spectateurs, plusieurs années après les précédentes. Les films les plus populaires ont ainsi été proposés à de nombreuses reprises par ce moyen, profitant parfois au passage d'une remise à neuf ou d'une évolution technologique. Cependant, entre deux grands films majeurs, Disney comblait le vide en proposant également des compilations réunissant des cartoons ou des moyens métrages, dont bien peu sont parvenus intacts jusqu'à nous. En 1972, profitant de la tenue des Jeux olympiques d'été à Munich (tristement devenus célèbres pour sa prise d'otage meurtrière), Disney a proposé au cinéma une compilation spéciale Goofy's Lustige Sportschau, d'abord en primeur en Allemagne commentée par les journalistes sportifs Wim Thoelke et Sammy Drechsel, avant que celle-ci ne soit adaptée en français sous le titre de Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques où elle sort en salle le 16 août 1972. Bien que mettant Donald et Dingo sur un pied d'égalité sur l'affiche, cette compilation reprend en réalité onze courts métrages tronqués, assemblés et complétés par des scènes de transition, dont dix de Dingo et un seul mettant en scène l'irascible Donald Duck !
Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques s'ouvre sur un générique inédit qui emprunte ses images au court métrage de 1942 The Olympic Champ, avant d'enchaîner sur une nouvelle séquence inédite, spécialement conçue pour ce film, dans laquelle nous faisons la rencontre du narrateur du film. Dépourvu de nom, le petit personnage grec, âgé de 2400 ans, représente « l'esprit olympique » venu nous raconter l'histoire des jeux olympiques et quelques unes de ses disciplines les plus connues. Pour cela, il convie Dingo à nous présenter les épreuves de gymnastique dans une version légèrement remontée de Dingo fait de la gymnastique. Produit en 1949, Goofy Gymnastics fait parti de la collection des cartoons de Dingo « How to... ». L'originalité de cette collection est de faire figurer Dingo sans que celui-ci ne prononce le moindre mot. A la place, un commentateur explique rigoureusement comment se pratique telle ou telle activité. Le contraste entre l'aspect documentaire du commentaire et les pitreries de Dingo, faisant précisément le contraire de ce qui est attendu, crée une forme d'humour assez jubilatoire. Cette pratique est née en 1937 lorsque Pinto Colvig, alors voix officielle et emblématique de Dingo aux Etats-Unis, a quitté le studio pour n'y revenir que quelques années plus tard. Dans l'intervalle, la popularité du pitre Dingo n'a donc pas faibli de son absence de dialogues.
Quelques minutes plus tard, nous retrouvons notre sympathique ami grec qui nous évoque cette fois les disciplines aquatiques. Dingo est à nouveau mis à profit, avec le court métrage Comment être un bon nageur. How to Swim, en version originale, est antérieur au précédent puisqu'il fut réalisé en 1942. Sur le principe, le court métrage joue exactement dans le même registre avec un commentaire sérieux faisant l'éloge de la mode de son époque et un Dingo facétieux. On notera qu'une fois encore, le court métrage est amputé de ses introduction et conclusion originales. Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques enchaîne à nouveau avec notre ami grec pour évoquer les disciplines de combat et d'auto-défence. L'art de l'auto-Défense, The Art of Self Defense en version originale, a été produit en 1941 et diffère beaucoup des deux courts métrages précédents. On retrouve certes la contradiction entre la narration et le visuel, mais celui-ci se démarque par son approche éducative, plus que comique. L'art de l'auto-défense est également l'occasion pour Dingo d'apparaître à l'écran sous différents costumes, tels de multiples clones aux personnalités très variées. Cette fois encore, le court métrage est amputé de ces deux minutes d'introduction et est légèrement remonté.
Sans transition aucune, nous basculons alors vers une discipline qui ne figurait pourtant plus sur la liste des jeux olympiques en 1972 : le tennis. Bénéficiant à nouveau de son talent unique d'ubiquité, des dizaines de Dingo se bousculent à l'écran dans Tennis Racquet. A la différence des précédents courts métrages, celui-y est particulièrement écourté. C'est d'autant plus dommage quand on sait que Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques propose une version française alors que le court métrage complet n'en possède pas sur son édition DVD. Paru en 1949, Tennis Racquet mélange les deux techniques d'animation précédentes. A savoir qu'il y a toujours une différence entre l'aspect visuel et auditif, mais cette fois, c'est l'un des multiples Dingo qui joue un commentateur sportif. Le tennis n'aura jamais été aussi farfelu qu'avec Dingo ! A nouveau sans la moindre transition, Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques convie pour la première et dernière fois notre canard préféré dans Champion de Hockey. Peu répandu dans nos contrées, le Hockey sur glace est une discipline olympique depuis 1920, il est donc normal de le trouver dans cette compilation. Cependant, Hockey Champ qui date de 1939 n'est pas un court métrage de Donald Duck. Bien qu'il soit effectivement présent, il s'agit en réalité du quatrième court métrage mettant en vedette ses trois espiègles neveux. A cette période, Riri, Fifi et Loulou sont encore des enfants terribles qui ne vont pas hésiter à donner une bonne leçon à leur oncle.
Une fois Champion de Hockey terminé, nous passons à une seconde discipline sportive d'équipe, là encore plus commune aux États-Unis qu'en France, même si ce sport y a de nombreux adeptes : le basket-ball dans Double Dribble. Ce court métrage, moitié humoristique, moitié éducatif produit en 1946, remet à l'honneur les multiples Dingo. Il n'y a rien de particulier à dire de ce morceau d'histoire complètement révisé, où s'affronte l'équipe locale et une de ses rivales, si ce n'est de préciser que le court métrage y est proposé dans son intégralité (exceptés ses génériques). A sa suite, Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques pioche parmi les cartoons les plus populaires de Dingo : Dingo fait de l'équitation. Ce court métrage a été le premier a inaugurer le concept de la série des « How to... » suite au départ de Pinto Colvig. Produit en 1941, How to Ride a Horse est si populaire aux yeux du distributeur qu'il fut ajouté au long métrage Le dragon récalcitrant qui dévoilait les coulisses du studio Disney. Dingo est ce coup-ci épaulé par un cheval imprévisible, un peu poltron et amateur de carottes, en version intégrale et doublé de façon succulente par Jacques Ciron (Le Chapelier dans Alice au Pays des merveilles, ou encore le narrateur que vous entendez dans The Twilight Zone Tower of Terror à Disneyland Paris). Notons que Dingo rencontrera un cheval mexicain à la personnalité assez similaire dans Saludos amigos.
L'une des particularités de Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques, c'est son relatif très grand écart dans la sélection de ses courts métrages. La plus ancienne, avec Donald, date de 1939, tandis que la séquence suivante est la plus récente. Il s'agit de Dingo fait de la natation, Aquamania en version originale, qui fait figure de dernier court métrage cinématographique de Dingo en 1961. Écourté à la moitié de sa durée originale, le court métrage se concentre sur l'épreuve de ski nautique qui vire au cauchemar pour le pauvre Dingo, pas vraiment aidé pas son jeune fils, prémisse du futur Maximilien qui ne fera son apparition que bien des années plus tard. Une fois cette histoire fermée, Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques nous entraîne dans le monde sérieux du Golf dans Le golf, ou How to Play Golf. C'est en 1944 que Dingo nous apprend les rudiments du golf, dans un nouveau court métrage éducatif et humoristique. Présenté dans son intégralité, Le golf reste amusant mais guère palpitant, la formule a ses limites.
Nous avions fini par l'oublier, notre hôte grec refait finalement deux ultimes apparitions pour présenter les deux derniers courts métrages proposés par Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques. Et quels courts métrages ! Leçon de Ski, est le premier des deux. The Art of Skiing date de 1941, Dingo y dévoile les rudiments de l'usage des skis dans les Alpes suisses. Un court métrage particulièrement succulent où il nous montre surtout tout ce qu'il ne faut jamais faire avec des skis à la montagne ! Enfin, Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques se conclut par le plus savoureux des sketches de Dingo : Dingo Champion Olympique proposé dans son intégralité, en version allongée, et qui justifie pleinement la légitimité de cette compilation. The Olympic Champ est paru en 1942, alors que les jeux olympiques avaient été interrompus durant la seconde guerre mondiale. A lui seul, ce court métrage est une vrai pépite narrative tant le narrateur et Dingo partent chacun dans des délires jubilatoires. C'est aussi sans aucun doute la seule occasion de voir Dingo poursuivi par un javelot en furie !
Au final, Dingo (alias Goofy) et Donald - Champions Olympiques, tout comme sa version écourtée Dingo aux jeux olympiques, sont deux compilations assumées à la gloire des véritables Jeux Olympiques. Proposé, chacun leur tour systématiquement la même année que cette grande manifestation sportive, les deux compilations proposent cependant deux approches radicalement différentes. Le premier propose un contenu plus vaste, mais plutôt orienté public américain dans les disciplines qu'ils proposent, tandis que le second plus direct dans sa construction, s'adressera plus volontiers au public européen. Dans les deux cas, on appréciera de retrouver le facétieux Dingo, tandis qu'on regrettera que Donald soit si peu présent dans un film dont le titre le mettait bien plus en avant qu'il ne l'est en réalité. On ne s'étonnera pas non plus de constater une qualité visuelle très disparate, résultant d'une combinaison pas toujours heureuse de plusieurs époques différentes du studio Disney.
Olivier J.H. Kosinski - 01 octobre 2015
La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.
Doublage (France - 1972)
Le narrateur Grec : Serge Nadaud
Dingo fait de la gymnastique
L'entraîneur : Jacques Ciron
Homme : Guy Pierauld
Femme : Perrette Pradier
Comment être un bon nageur
Narrateur : Michel Roux
L'art de l'auto-défense
Narrateur : René-Marc
Tennis Racquet
Dingo commentateur sportif : Michel Roux
Double Dribble
Dingo commentateur sportif : Michel Roux
Dingo fait de l'équitation
Narrateur : Jacques Ciron
Dingo fait de la natation
Commentateur sportif : Guy Piérauld
Dingo : Jacques Dynam
Le fils de Dingo : Guy Piérauld
Le golf
Narrateur : Jacques Ciron
Leçon de Ski
Narrateur : Michel Roux(?)
Dingo, champion olympique
Narrateur : Michel Roux