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Street Light Animation

Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà

La Princesse des Cygnes - Au-delà des frontières

Douzième volet et conclusion définitive de la saga, Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà, également connu sous le titre La Princesse des Cygnes - Au-delà des frontières au Québec sort directement à la location ou sous forme d'achat numérique sur les plateformes de vidéos à la demande dès le 19 septembre 2023 au niveau international. Le film ne bénéficie que d'un unique doublage français, réalisé par Dubbing Brothers Belgique comme les autres opus.

L'intrigue

Arthur fait une terrible découverte : non seulement son père est considéré comme un mauvais Roi, au point d'être effacé de la lignée royale, mais on raconte qu'il a également trahi son Royaume en échaffaudant un plan machiavélique avec des pirates. Convaincu qu'il s'agit là d'affabulation, Arthur et Juliette se lancent dans une minutieuse enquête afin de faire éclater toute la vérité et restaurer l'honneur de son père. Mais ils doivent pour cela dissimuler leurs identités car, en se lançant dans cette quête, ils risquent de se mettre à dos les très puissants monarques des Royaumes voisins...

Analyse de l'oeuvre

Nous y voici enfin, à la conclusion d'une saga animée dont la qualité déplorable de son passage à la 3D en 2012 a complètement saccagé le mythe. En 1994, l'ancien transfuge de Disney Richard Rich arrivait enfin à monter, au bout de huit ans de labeur, un premier long métrage perfectible mais sympathique : Le Cygne et la Princesse, inspiré par le ballet en quatre actes Le Lac des cygnes porté par la musique de Tchaïkovski. Quasiment relégué aux oubliettes par la monstrueuse déferlante de Le Roi Lion qui a éclipsé tous les films cette année-là, Le Cygne et la Princesse a toutefois réussi à se faire une place dans le coeur de nombreux spectateurs. Suffisamment pour que Richard Rich se décide à produire deux suites, au départ prévues pour le cinéma (le second opus aura d'ailleurs droit à une sortie en salle limitée aux Etats-Unis) mais principalement créées pour le marché vidéo. Les suites sont globalement bien accueillies par le public, sans pour autant faire exploser les records de vente. En 1999, Richard Rich tente d'adapter Le Roi et moi en version animée, il en résulte une version assez insipide et édulcorée qui fait un flop monumental au box office. Dès lors, au bord de la faillite, le studio d'animation de Richard Rich se fait racheter par le studio indien Crest Animation Productions, les ennuis vont dès lors commencer. Richard Rich va d'abord s'atteler à terminer les productions en cours de production, qui vont flopper les unes à la suite des autres. Crest Animation Productions va alors se restructurer, en mettant à la porte presque les deux tiers de ses employés. Ce qui va conduire à un hiatus de 10 années sans aucune production signée Richard Rich.

Dans l'intervalle toutefois, Crest Animation Productions abandonne définitivement la 2D et passe le cap de l'animation 3D avec un premier long métrage en 2006 inspiré par la série télévisée de 1996 Arthur's Missing Pal. Le résultat final est à l'image de la plupart des productions indiennes de la période, assez calamiteuse et réalisée à moindre frais par une armée d'animateurs indiens inexpérimentés et sous-payés. Crest Animation Productions récidive en 2009, en réalisant Il était une fois Blanche Neige, 1 pomme, 3 petits cochons, 7 nains dont le titre français, à rallonge, passe totalement sous silence qu'il s'agit d'une suite officielle à Cendrillon et le Prince (pas trop) charmant. Là encore, le résultat est très médiocre, mais les résultats financiers ne sont pas catastrophiques non plus. Par la suite, Crest Animation Productions s'associe à Lionsgate pour produire son tout premier gros film d'animation 3D, Alpha & Omega. La qualité est cette fois légèrement meilleure que leurs deux précédents, mais le film souffre d'assez grosses tares animées qu'il est très difficile de ne pas voir à l'écran. Malgré tout, entre les personnages globalement sympathiques et l'intrigue plutôt bien amenée, Alpha & Omega est un énorme succès. Richard Rich, jusque-là simple producteur, se voit pousser des ailes et affiche la volonté de faire renaître sa saga fétiche à l'écran en redevenant réalisateur. Le Cygne et la Princesse - Un Noël enchanté, né en 2012, affiche alors la couleur pour l'avenir : une mise en scène déplorable servie par une technique animée catastrophique. Toutefois, le long métrage se détache par une bande originale très soignée qui rencontre un très gros succès dans le commerce. La machine commerciale est lancée.

2012, c'est également la même année où, ayant épuisé tous les sujets en rapport avec l'animation Disney que j'avais choisi d'explorer exclusivement pendant 10 ans, je décidais d'élargir la ligne éditoriale du site. J'y intégrais cinq nouveaux studios, dont tous avaient tout de même un lien étroit avec Disney, soit parce que le studio de Mickey en était le distributeur international (Ghibli, Pokémon), soit parce qu'il s'agissait de studios fondés par d'anciens employés (Don Bluth, Dreamworks et, donc, Richard Rich). Je n'imaginais pas du tout dans quel piège je m'étais alors fourré. Je n'avais pas connaissance d'autres choses que les productions 2D de Richard Rich, tandis que ma découverte de Le Cygne et la Princesse - Un Noël enchanté n'arriva qu'en 2015. J'avais entre-temps déjà listé les productions de ce studio et affichait l'ambition d'en analyser toutes ses productions. J'ai assez vite déchanté, au fur et à mesure de mes découvertes. Si Richard Rich avait des idées, parfois bonnes, notamment au niveau du capital sympathie de ses personnages, il est très loin d'égaler le génie animé de Don Bluth alors que celui-ci, au contraire, propose souvent des personnages assez peu attachants. Je me suis d'ailleurs toujours interrogé sur ce qu'aurait pu donner une collaboration étroite entre ces deux hommes car les faiblesses de l'un aurait globalement été comblée par les qualités de l'autre. Alors que Don Bluth disparaissait sous les radars à la suite de l'échec de Titan A.E., Richard Rich a tout au contraire poursuivi sans relâche la conception de suites à son seul succès au box office.

De suites en suites, il s'est pourtant entiché à écorner chaque fois un peu plus le mythe. J'ai alors songé à abandonner l'idée d'analyser ses films puis, finalement, je me suis ravisé. Ses films sont si mauvais qu'aucun autre site ne s'est jamais intéressé à leur cas de façon globalisé. Et je vous avouerai que j'ai nourri l'espoir de voir un jour l'une des suites de Le Cygne et la Princesse relever un peu la tête. Un léger soubresaut qui s'est d'ailleurs produit avec La princesse des cygnes - En mission secrète ! en 2017, pas faramineux, mais meilleur que ce qu'il y avait eu avant lui. De fait, les productions signées Richard Rich sont devenues ma grande calamité (mais un chouette running gag pour les lecteurs), avec invariablement un nouvel opus déplorable à analyser chaque année. J'ai fini par me dire que la saga était en arrêt cardiaque depuis longtemps, considérant l'obstination de Richard Rich comme un acharnement thérapeutique. Le réalisateur a pourtant réussi à m'achever en 2019 lorsque la toute dernière image de Le Cygne et la princesse - Le Royaume de la musique affichait un ostensible "À suivre..." qui annonçait qu'on n'en aurait jamais fini avec cette épouvantable saga. Une fois Le Cygne et la Princesse - Un mariage royal arrivé en 2020, merci le COVID, la saga va se faire un peu oublier pendant deux ans. Un vrai soulagement pour ma part, jusqu'en fin d'année 2022 où Richard Rich annonce la mise en chantier d'un ultime opus qui viendrait conclure définitivement la saga. J'ai intérieurement crié alléluia, avant d'être rattrapé, quelques semaines plus tard, par une seconde annonce inattendue : l'opus final allait être découpé en deux parties…

Le 19 septembre 2023, Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà vient donc parachever douze opus et conclure définitivement la saga lancée il y a déjà 30 ans. En mai dernier, Richard Rich proposait une première partie Le Cygne et la Princesse - La naissance d'un conte de fées qui saccageait totalement les origines de la saga. Se rattrape-t-il dans cette seconde partie ? Que nenni ! Il se lance dans une aventure une fois encore sans queue ni tête à la recherche du père disparu d'Arthur, dont on n'avait pourtant que faire depuis 1994. Le père d'Arthur n'avait jamais été mentionné sans que cela se révèle gênant. On partait du principe qu'il était décédé, comme dans toutes les adaptations animées de conte de fées où l'un, voire les deux parents, sont depuis longtemps disparus. Sa réintroduction dans Le Cygne et la Princesse - La naissance d'un conte de fées constituait un plot twist totalement foireux qui rajoutait surtout une belle dose d'incohérences narratives via une continuité rétroactive calamiteuse. Il en résultait une "origin story" totalement déconnectée de Le Cygne et la Princesse qui laissait un goût à la fois amer et très artificiel. Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà poursuit dans cette même voie de déconstruction d'un mythe en forçant Juliette et Arthur à partir sur les traces de ce père disparu, dont tout le monde se fout royalement depuis des années. Au sein même de la saga, absolument aucun personnage ne s'est jamais intéressé à son sort. Pourquoi alors vouloir à tous prix le sortir du chapeau ?

Il m'est alors apparu un idée fumeuse à l'esprit, mais qui pourrait expliquer ce final capillotracté : Arthur et Juliette ne se lancent pas vraiment dans la quête de retrouver un père, il s'agit plutôt d'une figure allégorique où c'est Richard Rich qui s'incruste lui-même dans la saga. En adoptant ce point de vue, soudain, Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà prend un sens très différent. Contre vents et marées, malgré la faiblesse des épisodes qu'il a produit, Richard Rich est fier de tout ce qu'il a accompli avec sa saga fétiche. Le plan final de ce long métrage résonne alors comme une invitation de tous ses fans à une grande commémoration : "C'est terminé, mais, regardez tout ce que nous avons accompli ensemble !". Ce n'est pas totalement idiot comme approche, d'autant plus que la séquence finale fonctionne étonnamment bien. C'est bien la première fois dans un opus 3D que l'aspect émotion est bien amené à l'écran. Mais fallait-il vraiment saccager autant Le Cygne et la Princesse pour en arriver là ? Car, disons-le tout net, l'intrigue est totalement débile. La quête d'Arthur et Juliette pour retrouver la trace du père disparu se limite à se transformer en faux magiciens, avec des talents de prestidigitation qu'on ne leur connaissait pas jusque-là, allant même jusqu'à être capables de voler en l'air... La finesse de l'intrigue est aussi crédible qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine ! Le scénario du film part complètement à la dérive, dans une succession de plans tous plus foireux les uns que les autres. Richard Rich en oublie même, ce qui est assez incompréhensible d'ailleurs, d'y inclure Alice et Lucas, personnages pourtant présents dans plus de la moitié des épisodes de la saga. Pouf, les voilà disparus sans explication aucune ! Ils auraient facilement pu jouer un rôle, même mineur, dans l'enquête puisqu'ils sont nettement moins connus que Juliette et Arthur dans le Royaume. Ça aurait d'ailleurs été beaucoup moins abracadabrant que Juliette et Arthur jouant les magiciens de pacotille.

Est-ce que Richard Rich a tenu promesse en mettant à la fois un terme à sa saga fétiche tout en apportant un éclairage nouveau sur les origines avec Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà ? Franchement non. Le long métrage n'a ni queue ni tête, l'intrigue est totalement décousue, pour ne pas dire absurde, tandis que les deux derniers opus ont bien du mal à justifier être un diptyque tant leurs contenus ne s'accordent pas entre eux. Année après année, Richard Rich a méticuleusement déconstruit le seul bon film de sa carrière, l'emmenant dans des directions constamment plus aberrantes, contradictoires et même carrément loufoques. Les différentes appellations de son studio, croqué par divers groupes au fil des années jusqu'au récent Street Light Animation, n'ont d'ailleurs rien apporté en termes d'évolution technique. Même si ce film a été produit en 4K (je n'ai pas eu le courage de regarder ça en 4K, vous m'excuserez, c'est déjà suffisamment moche à s'infliger en HD), tout y est si misérablement animé que s'en est parfois presque à vomir. Il faut d'ailleurs voir quel traitement désastreux est réservé aux personnages secondaires, voire ceux présents dans les décors, qui sont pour la plupart des clones coloriés différemment et dont le rendu visuel en 3D est à peine digne d'une mauvaise production vidéo des années 1990. C'est ignoble d'avoir encore ce genre de mochetés à l'écran quand on voit ce que de simples amateurs sont capables de faire en matière de 3D de nos jours !

A l'image de tous ceux qui ont précédé, le miracle de l'éclair de génie conclusif de Richard Rich ne s'est finalement jamais produit. Le Cygne et la Princesse - Pour toujours et au-delà conclut la saga de la manière la plus fade et insipide qui soit. Ses deux seuls points positifs sont une chanson sympatoche au milieu et, surtout, qu'il s'agit de la conclusion, espérons-la, définitive d'une saga qui aura réussi à avoir une longévité record inexplicable alors même que chacun de ses opus s'est avéré souvent pire que son prédécesseur. Il faut croire que la médiocrité a ses adaptes et que Richard Rich a un fanclub si fortement dévoué qu'il en a été totalement aveuglé malgré les tares animées et scénaristiques évidentes. Au revoir saga Le Cygne et la Princesse, me voici enfin libéré. Très sincèrement, je ne te regretterai pas !

Olivier J.H. Kosinski - 20 septembre 2023

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Belgique - 2023)

Juliette : Micheline Tziamalis

Arthur : Pierre Lognay

Brodie : Laurent Vernin

Aldo : Alessandro Bevilacqua

Uberta : Myriam Thyrion

Rôles non attribués :

- Alain Postiaux

- Jean-Marc Delhausse

- Gauthier de Fauconval

- J. Simon

- J. Ghaye

- P. Gruselle

- S. Landresse

- T. Beck

Sources :
Carton Générique

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