Les Trolls sort en salle le 19 octobre 2016 en France et le 4 novembre 2016 au Québec. Le long métrage s'inspire d'une collection de jouets/figurines créées par Thomas Dam en 1959. Ce n'est d'ailleurs pas leur première apparition à l'écran, puisqu'on peut en apercevoir un dans Toy Story.
Les Trolls sont des créatures délirantes et joyeuses et surtout les rois de la pop. Mais leur monde d'arcs-en-ciel est changé à jamais lorsque leur leader Poppy, accompagnée de Branche et tous ses amis, doit se lancer dans une mission de sauvetage qui l'entraînera loin de ce petit paradis.
Quel étrange film d'animation nous avons là ! Dreamworks Animation livre un pot-pourri de style et de genre qui dégage une inconfortable odeur de nostalgie. Une résurgeance d'un passé un peu trop lointain qu'il n'était pas besoin de faire revivre. Cet étrange concept que propose Les Trolls est un bizarre amalgame de Les Schtroumpfs (On a le Grand-Troll, le Bébé-Troll, le Troll-Grognon, la Troll-ette... et Garga-Chef aussi), mixé à la sauce Jayce et les conquérants de la lumière (Attention, les Monstro-Berguns arrivent ! AAAHHHH !!! Vite, vite, utilisons la bague de l'amitié !), le tout servi par un DJ trentenaire coincé dans son adolescence puisqu'il ressort les tubes de son enfance, typiquement le genre d'une soirée camping disco auquel vous auriez été traîné de force (Non, mais qu'est-ce qu'il nous a fait là ce Justin Timberlake !!!). Bref, dès que le film commence, ça sent le moisi. Une odeur pestilentielle dont il est impossible de se débarrasser tant Les Trolls accumule les clichés sans idée, sans saveur et sans aucune imagination. Ajouter à cette recette peu ragoûtante un doublage français du couple vedette complètement catastrophique (Principalement au niveau des dialogues, dans une moindre mesure sur les chansons), alors on tombe dans une mièvrerie innommable qui ne pourra convenir qu'aux très très très jeunes enfants, seul public qui retiendra du film la plupart des chansons passablement massacrées. Il faut obligatoirement consulter son petit livre de survie pour arriver à apprécier un tant soit peu Les Trolls. Page 4, paragraphe 3, ligne 2 "Pour survivre à un navet, considérez-le comme une auto-parodie. Cela le transformera en un savoureux nanar". OK, c'est noté. J'en tiens compte pour la suite !
Il n'est pas très étonnant de comprendre pourquoi Jeffrey Katzenberg s'est débarrassé de Dreamworks Animation. Une fois qu'il a décroché le pactole, il s'est aperçu que le studio qu'il avait co-fondé était sur une dangereuse pente descendante, ça allait faire un gros trou dans ses mensualités. En cause, probablement l'échec cuisant (et toujours incompréhensible) de Les cinq légendes en 2012 qui lui aura mis la puce à l'oreille. Depuis lors, c'est plus ou moins la folle déroute. Suites mises à part, Turbo fait un bide auprès de la critique, M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps trahit les fans de la série originale, Les pingouins de Madagascar fait du recyclage, tandis qu'on ne retient que la participation de Rihanna dans En route !. Lorsqu'en 2010 le studio met la main sur les droits d'adaptation d'une collection de jouets danois conçus par Thomas Dam en 1959, et annonce dans la foulée qu'il va en réaliser un long métrage, il y avait forcément de quoi se poser des questions. Soit c'était une brillante alternative de la succulente saga Toy Story, soit un remake raté de Les Boxtrolls. Assurément, Les Trolls est entre les deux, l'idée de base n'est pas vraiment mauvaise, mais l'enrobage est un écran de fumée camouflant l'impressionnant pillage de scènes que cumule le film. Les Trolls manque cruellement d'identité et d'originalité, dont la bande originale n'arrive même pas à donner le change.
Tout récemment, j'affirmais que Disney avait inventé un concept inédit pour Vaiana, la légende du bout du monde, celui du long vidéoclip servi par une petite intrigue. Je dois m'excuser pour cela, car Dreamworks Animation l'a fait avant pour Les Trolls. A la différence que c'est ici un vidéoclip géant, psychédélique et nostalgique desservi par son absence d'intrigue. Il n'y a à mon avis que la série Glee qui est construite de la même manière. C'est à dire en piochant dans une discographie surannée pour la moderniser et en tissant tout autour un semblant d'intrigue ne servant qu'à accumuler encore plus de chansons au détriment de tout le reste. Le visuel n'apporte rien à l'ensemble, aussi jolis et colorés que puissent être les personnages. On se fiche totalement de ce qu'il va advenir d'eux, on attend juste de savoir quelle nouvelle chanson ils vont torpiller. C'est regrettable d'ailleurs, car l'animation est vraiment remarquable et n'accuse aucune faute de mauvais goût. Les environnements visuels, principalement "laineux", sont même la plus grande force du film. Dommage que, là encore, il existe déjà un précédent notamment chez Nintendo avec par exemple le jeu Yoshi's Woolly World, même s'il n'atteint pas la perfection visuelle de Les Trolls.
La bande originale a été supervisée par Justin Timberlake, principalement pour les chansons, tandis que Christophe Beck se charge des musiques d'ambiance. Si le choix de titres pour chacune des reprises n'est pas foncièrement désagréable à entendre, Les Trolls trahit un peu trop leur message en voulant les intégrer aux forceps dans le moule parodique du film. Paradoxalement, les seuls titres qui marquent les esprits sont les compositions originales, à l'image du très festif « Get Back Up Again » qui ressort largement au dessus du lot. Il faut d'ailleurs faire un aparté concernant ce morceau dans la mesure où la version québécoise se révèle bien meilleure à l'écoute que la version française. Malgré tout le talent qu'elle peut avoir, Louane est totalement desservi par un texte français sans relief, ni fantaisie, qui accumule de gros problèmes de rythme même si sa version est appréciable. Un constat plutôt récurrent sur toutes les chansons françaises. Ces petits soucis de texte, de rimes et de rythme sont totalement absents de la version québécoise, qu'importe que l'on apprécie ou pas le timbre particulier de Anna Frances Meyer. On s'étonnera aussi que les deux doublages francophones ont tous les deux fait l'impasse sur la traduction de « The Sound of Silence » du duo Simon et Garfunkel, l'un des deux seuls titres conservés en anglais dans les deux versions francophones. Une non-traduction inexplicable, prouvant que les adaptations n'assument pas entièrement leurs propres "doublages totals", alors que cette chanson existe pourtant en trois versions françaises interprétées par Richard Anthony, Marie Laforêt et Gérard Lenorman. Les plus jeunes enfants ne comprendront rien à cette scène, où sont incrustés des sous-titres. Sauf si c'est justement ce problème de droits d'auteurs qui en soit la cause !
Il m'a fallu revoir le film à trois reprises pour arriver à un petit peu apprécier Les Trolls. La première fois a été une expérience particulièrement dérangeante qui m'a, presque, donné des frissons d'effroie. J'ai du entièrement repenser ma façon d'aborder le long métrage, quasiment à bras le corps, pour réussir à me laisser aller à la contemplation. Mais malgré ça, Les Trolls n'arrive jamais à être mémorable, on retient tout juste ses chansons parodiques, en oubliant bien vite tout le reste. Les Trolls est une expérience auditive bien plus qu'elle ne se contemple. A choisir, procurez-vous seulement la bande originale, bien moins chère que le film tout en résumant tout le concept et qui peut s'écouter à peu près partout. Oui, même sous la douche: « Hey, j'vais aller me laver - Avec c'te chanson à fredonner - woho oh oh oho - Oui, même sous les bras - woho oh oh oho - Oups, non, je crois que c'n'est pas ça... ».
Olivier J.H. Kosinski - 24 février 2017
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20 février 2017
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Doublage (Québec - 2016)
Poppie : Sarah-Jeanne Labrosse (Dialogues)
Poppie : Anna Frances Meyer (Chant)
Poppie Enfant : Élia St-Pierre
Branche : Martin Watier (Dialogues)
Branche : Patrick Olafson (Chant)
Branche Enfant : Benjamin Auclair
Brigitte : Marie-Ève Sansfaçon
Roi Avarié Junior : Nicolas Savard-L'Herbier
Roi Avarié Senior : Jean-Marie Moncelet
Chef : Élise Bertand
Cric : Nicolas Charbonneaux-Collombet
DJ Suki : Pascale Montreuil
Biggie : Thiéry Dubé
Roi Papi : Sylvain Hétu
Cooper : Christian Perrault
Satin : Geneviève Bastien
Chenille : Marie-Évelyne Lessard
Guy Diamant : Renaud Paradis
Harper : Marine Guérin
Miette : Louis-Philippe Dandenault
Bobby : Daniel Lesourd
Aspen Heitz : François-Simon Poirier
Moxie Dewdrop : Marguerite D'Amour
Grand-mère Rosiepuff : Natalie Hamel-Roy
Cookie Sugarloaf : Annie Girard
Mandy Sparkledust : Aurélie Morgane
Garde Bergen : Pierre-Étienne Rouillard
Todd : Pierre-Étienne Rouillard
Darius : David Laurin
Capitaine Starfunkle : Philippe Cousineau
Jean Nuage : Marc-André Bélanger
Choeurs :
- Éric Paulhus
- José Paradis
- Vincent Potel
- Catherine Léveillé
- Dominique Faure
- Nancy Fortin
Doublage (France - 2016)
Princesse Poppy : Louane
Princesse Poppy Enfant : Victoire Pauwels
Branch : M. Pokora
Branch Enfant : Mathis Schecroun
Brigitte : Camille Timmerman
Prince Graillon Jr. : Gabriel Bismuth-Bienaimé
Chef : Isabelle Leprince
Creek : Olivier Chauvel
DJ Suki : Camille Donda
King Graillon Sr. : Patrick Préjean
Biggie : Joachim Salinger
King Peppy : Achille Orsoni
Cooper : Namakan Koné
Cloud Guy : Emmanuel Curtil
Satin : Alexia Papineschi
Chenille : Kayce Chase
Guy Diamant : Paolo Domingo
Harper : Charles Bermain
Smidge : Emmanuel Curtil
Bibbly : Michael Aragones
Aspen : Mathieu Albertini
Maxie Rosée : Virginie Caliari
Grand-Mère Roslepuff : Colette Venhard
Cookie Paindépice : Lydia Cherton
Mandy Paillettes-Parpillées : Lola Dubini
Gardien Bergen : Sébastien Ossard
Todd : Sébastien Ossard
Derlus : Vincent Cerutti
Capitaine Stoffunkle : Bertrand Dinbe
Nuage Man : Emmanuel Curtil
Voix additionnelles :
- Nathalie Kanoui
- Richard Leroussel
- Simon Faliu
- Timothé Vom Dorp
- Anna Tirtaine
- Pénélope Siclay-Couvreur
- Eve Lorrain
Sources :
Carton Générique