Les pingouins de Madagascar est sorti en salle le 26 novembre 2014 au Québec et 17 décembre 2014 en France. Il s'agit du premier film dérivé de la saga Madagascar, mais également le second du genre pour Dreamworks après Le chat potté dérivé lui aussi de la saga Shrek. Contrairement à la trilogie qui les a vu naître, ce film bénéficie d'une version française et d'une version québécoise. De fait, aucune des voix habituelles des personnages n'a reprit son rôle dans la version québécoise.
Le saviez-vous ? Suite à une mauvaise traduction de l'anglais du mot "penguin", il existe aujourd'hui une importante incohérence, malheureusement passé dans le langage courant, avec le mot pingouin. Le mot anglais ne fait en effet aucune distinction entre les deux espèces qui existent, alors qu'en français, un pingouin ne vit que dans l'hémisphère nord, celui-ci est d'ailleurs capable de voler. Tout le contraire des manchots qui sont originaires de l'hémisphère sud et n'utilisent leurs ailes que pour nager. Commandant, Kowalski, Rico et Soldat sont donc en réalité des manchots.
Alors qu'ils s'apprêtent à fêter comme il se doit l'anniversaire de Soldat, Commandant, Kowalski, Rico et Soldat doivent unir leurs forces avec un commando d'élite ultra pointu, le Vent du Nord, afin d'affronter un ennemi surgit de leur passé : le fourbe Dr Octavius Brine qui tente de décimer leurs camarades à travers le monde.
Depuis 2012, suite à l'incompréhensible désastre au box office de Les cinq légendes boudé par le public américain (alors qu'il s'agit sans nul doute d'un excellent film d'animation !), Dreamworks accumule les déboire. Les croods émerveillent les critiques, mais est loin d'égaler les estimations, même chose pour Dragons 2 plus récemment. De son côté, Turbo est si formaté qu'il déçoit tout un chacun, tandis que M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps reprend une série que personne ne connaît hormis les américains, le seul public à même de percevoir la trahison de l'essence de la série d'origine. Dans ce contexte économique morose, Dreamworks Animation doit prendre une décision radicale et inédite jusqu'ici, ne plus se concentrer sur les seuls revenus au box office. Car le studio est fragile, il est en effet autonome depuis 2004 suite à sa séparation avec Dreamworks Studios et ne peut compter que sur ses uniques revenus internes. Pour colmater l'hémorragie économique, le studio produit donc de nombreuses séries télévisées autour des franchises les plus populaires (Kung Fu Panda, Dragons, Madagascar, Le chat Potté...), mais aussi dans celles que tout le monde a oublié (Monstres conte Aliens).
Cela n'est pas suffisant pour autant, Dreamworks Animation élargit donc sa gamme de produits dérivés, cependant n'est pas Disney Consumer Products qui veut, surtout quand le concurrent peut compter sur une certaine Elsa ayant ratissé l'ensemble du jeune public à sa cause. En désespoir de cause, tandis que Jeffrey Katzenberg tente de se débarrasser sans ménagement du studio d'animation, Dreamworks Animation tente un gros coup de poker : il repousse la sortie de En Route !, un film d'animation original, pour sortir de manière anticipée - en avant première mondiale en Chine pour renflouer au plus vite les caisses ! - un célèbre quatuor très populaire : Les pingouins de Madagascar. Une lourde tâche repose donc sur les épaules de Commandant, Kowalski, Rico et Soldat ! Imaginé à la fois comme épisode dérivé et suite directe de Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe (les bandes annonces sont d'ailleurs trompeuses sur ce point qui nous fait croire à un préquel), Les pingouins de Madagascar n'en sont pourtant pas à leur première aventure cinématographique. Bien qu'ils aient été présents dans les trois épisodes, ils ont fait leur premier pas sur grand écran dans un moyen métrage irréprochable du même nom, sous-titré Mission Noël en France, en introduction du film Wallace et Gromit - Le mystère du lapin-garou.
Par la suite, Commandant, Kowalski, Rico et Soldat ont poursuivi leurs folles aventures dans une série télévisée (toujours du même nom) très en deçà des attentes en terme de qualité générale mais au gros succès d'audience auprès du jeune public. Étant donné le désintérêt des suites à n'en plus finir par le public, mais au vu du succès du film dérivé Le chat Potté, Dreamworks s'est dit que le quatuor des terres gelées du sud avait tout le potentiel nécessaire pour briller au cinéma dans leur première grande aventure. Les pingouins de Madagascar est donc mitonné à leur image : une grosse comédie mijoté sur fonds d'espionnage. L'ensemble paraît goûteux, malheureusement un arrière goût de trop cuit nous laisse sur notre faim tout du long et on ne garde au final que ce sentiment de ne pas du tout être rassasié. A trop vouloir bien faire, on perd de vue l'essentiel et on se brûle les ailes, dans un genre cinématographique déjà extrêmement riche en parodies en tout genre. Les pingouins de Madagascar ressemble donc vaguement à un croisement entre Austin Powers, Y-a-t-il un flic pour sauver la Reine ?, Comme chiens et chats, Les Looney Tunes passent à l'action et... Cars 2.
Rallonger les aventures de Commandant, Kowalski, Rico et Soldat, jusqu'ici cantonnés à des sketches de quelques minutes dans la trilogie Madagascar, nécessite de redéfinir quelque peu les personnalités de chacun d'entre eux. Si Commandant reste globalement fidèle à lui-même (une conscience en plus), Kowalski et Rico sont un petit peu redéfinis (surtout le second dont l'orientation sexuelle reste indéfinie), mais c'est principalement Soldat qui est totalement repensé. Simple faire valoir un peu benêt mais au grand coeur jusqu'à présent, Soldat aspire désormais à plus de reconnaissance dans son équipe de choc. Au fur et à mesure du long métrage, on finit par se rendre compte que c'est finalement lui le héros principal du scénario, ce qui, avouons-le, permet de limiter la casse dans un film sans réelle originalité. Dreamworks Animation estimant que le quatuor ne pouvaient se suffirent à eux mêmes, il doivent affronter un super vilain mi-humain mi-poulpe ainsi... qu'une équipe de véritables agents secrets composés d'un loup, un ours, une chouette et une espèce de bébé phoque un peu « geek » sur les bords. Bien entendu, ils sont tous plus forts et bien mieux équipés en gadgets en tout genre. De fait, cette accumulation provoque une énorme incohérence scénaristique avec la trilogie Madagascar où les aptitudes des animaux restent globalement cachés aux yeux des humains, alors que Les pingouins de Madagascar est censé en être la suite directe.
Malgré tout, Les pinguoins de Madagascar parvient à se révéler épique, fun et parfois même drôle si l'on accepte d'oublier complètement le contexte du film et la trilogie qui le précède. Le long métrage nous offre plusieurs scènes d'anthologies, notamment à Venise où la belle cité des eaux est le théâtre d'une ahurissante course poursuite sur une emblématique gondole, lors d'une folle virée aérienne pour éviter à tout prix d'aller à Paris, durant la petite escapade dans les rues animées de Shanghai, et plus particulièrement lors d'une irrésistible diversion destiné à éloigner les ennemis... à la sauce allemande ! Techniquement parlant, le film n'a donc pas à rougir de honte. L'ensemble est soigné, aussi bien animé que dans Madagascar 3 - Bons baisers d'Europe (qui était déjà une très belle prouesse visuelle à défaut d'être un bon film). L'ambiance musicale n'est pas non plus négligeable, elle partage les mêmes avantages et inconvénients que le reste du film. A savoir que la bande originale offre quelque chose d'énergique, qui accompagne dignement tout ce qui se déroule à l'écran, mais ne transcende pas plus que ça l'univers. On retiendra surtout certaines scènes, dont la musique qui les accompagnent les rendent définitivement cultes.
Au final, Les pingouins de Madagascar pêche par son scénario convenu et sans la moindre originalité. Toutefois, la sympathie pour le quatuor est immédiate et totale. Le long métrage gagne à être visionné comme une simple succession de péripéties plutôt que comme une oeuvre globale unique. Dans ces conditions, on s'immerge bien plus confortablement dans les aventures de ce commando de choc qui ne lésine devant aucun moyen, même les plus farfelus, pour mettre un terme aux agissements du docteur Octavius.
Olivier J.H. Kosinski - 23 février 2015
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17 avril 2015
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Doublage (Québec - 2014)
Agent Confidentiel : Frédéric Paquet
Dynamite : Nicolas Charbonneaux-Collombet
Soldat : Maxime Séguin-Durand
Octavius / Dave : James Hyndman
Commandant : Tristan Harvey
Kowalski : Frédéric Desager
Caporal : Pierre-Étienne Rouillard
Rico : Conrad Vernon
Doublage (France - 2014)
Commandant : Xavier Fagnon
Kowalski : Gilles Morvan
Rico : Conrad Vernon
Soldat : Thierry Wermuth
Agent Confidentiel : Pierre Tissot
Caporal : Michel Vigné
Dr Octavius Brine / Dave : Michel Dodane
Dynamite : Hervé Rey
Marlène : Barbara Tissier
King Julian : Michaël Youn
Morty : Emmanuel Garijo
Sources :
Doublage au Québec
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